En 2011, malgré un succès critique certain, le jeu Catherine est un peu passé inaperçu ici, en Occident. Atlus et Sega ont décidé de ressortir ce titre dans un remaster augmenté en Catherine: Full Body. Nous avons droit avec cette nouvelle version de Catherine tout le contenu présent en 2011 bonifié de quelques ajouts. Toujours de nature très adulte, les joueurs connaissants le titre original ne seront sûrement pas perdus avec cette réédition. Toutefois, est-ce assez pour garder leur intérêt ou même aller chercher un nouvel auditoire?
Fiche technique
- Date de sortie : 3 septembre 2019
- Style : Casse-tête, action, adulte
- Classement ESRB/PEGI : M / 18
- Développeur : Atlus
- Éditeur : Atlus
- Langue d’exploitation : Anglais et japonais
- Exclusif sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 79,99 $
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Une histoire toujours aussi accrocheuse
Nous incarnons Vincent. Un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire qui débute sa trentaine. Il est en couple avec Katherine et se demande un peu où s’en va sa vie étant donné que la routine prend de plus en plus de place dans son quotidien. Sa compagne parle beaucoup de mariage et il ne semble pas vouloir s’engager sans trop savoir pourquoi.
Soudainement, Catherine entre dans sa vie… Antipode complète de Katherine, il vit une aventure avec elle. Se sentant coupable de son infidélité, il n’est toutefois pas capable de s’en défaire, elle qui est de plus en plus envahissante dans sa vie. À chaque nuit, Vincent fait des cauchemars et doit grimper une tour pour sauver sa vie. S’il ne réussit pas à escalader la tour en question, il mourra littéralement dans la vraie vie comme si un sortilège lui avait été lancé.
Pour ma part, tout comme lorsque la version originale de Catherine avait été lancée, l’histoire est le point focal du jeu. Des séquences vidéos nous sont diffusées avant et après les cauchemars de Vincent nous racontant le plus gros du récit. Ensuite, à chaque soir, nous passons notre temps au Stray Sheep, le bar de quartier où nous rejoignons nos amis et discutons de nos agissements et décisions de plus en plus douteuses dans notre vie. Finalement, la période de cauchemars où l’on grimpe une tour en déplaçant des blocs est la section « quotidienne » la plus interactive.
Bien que ce cette dernière ne soit pas personnellement ma tasse de thé, car les casse-têtes sont plutôt difficiles et stressants, il n’en demeure pas moins valorisants à réussir et surtout, ils permettent de voir la suite de l’histoire et dans quel bourbier Vincent continue de s’enfoncer.
Une version bonifiée de Catherine
Pour les joueurs ayant essayé la version originale de Catherine il y a près de 8 ans, certains ajouts notables ont été effectués dans Full Body. Bien qu’ils n’aient pas toutes la même portée ni le même degré d’intérêt, il est quand même important d’en faire une courte revue.
Une troisième Rin dans l’histoire
Originalement, Vincent se trouvait dans un triangle amoureux avec Catherine et Katherine. Toutefois, cette fois-ci, Atlus ont ajouté Rin pour transformer le triangle en carré amoureux. En effet, Vincent rencontre une jeune femme amnésique prénommée Rin qui deviendra sa voisine ainsi qu’une joueuse de piano au bar le Stray Sheep. Elle viendra évidemment, elle aussi, jouer un rôle important dans les émotions de notre héros. À mon avis, il s’agit de l’ajout le plus important dans Full Body car Rin s’intègre à merveille dans le récit et est un personnage super intéressant à connaître et à découvrir. Elle est même moins caricaturale que Katherine et Catherine.
Des aspects techniques améliorés
D’un point de vue technique, Catherine: Full Body est une amélioration par rapport à son prédécesseur sur certains points. Notamment, au niveau visuel, il est facilement perceptible de voir que les détails, textures et couleurs ont été rehaussés lors des phases de jeu interactives. Que ce soit pendant les ascensions de tour ou même lors de nos soirées au Stray Sheep, tout est plus fluide et agréable pour les yeux. Toutefois, je ne peux en dire autant des vidéos nous étant présentés entre les phases de jeu. Bien qu’ils s’agissent de séquences d’animation 2D style Anime, ils semblent être restés en 2011 car la résolution d’image ne suit pas le restant du contenu du jeu. C’est une déception pour moi car ce sont des moments que je trouve primordiaux dans le récit.
Au niveau de la trame sonore, Atlus a ajouté plus d’une vingtaine de pièces musicales dans Catherine: Full Body notamment provenant de sa série Persona. Sinon, dans son ensemble, l’environnement sonore est propre à la plupart des jeux japonais sur le marché. Il faut noter également qu’il est maintenant possible de jouer tant en anglais qu’en japonais car les deux pistes vocales ont été incluses. Pour ce qui est des dialogues anglais, Atlus a fait un énorme travail de traduction et de localisation depuis la version originale et cela paraît grandement. Je n’ai pas eu l’impression du tout de jouer à un jeu traduit pendant mes périodes de jeu.
Des ajouts secondaires
Outre les additions déjà mentionnées, plusieurs autres éléments ont été ajoutés dans Catherine: Full Body. En effet, plusieurs modes permettent de prolonger la durée de vie du jeu. Par exemple, il est possible de compléter l’histoire en mode Remix. Celui-ci altère les ascensions de tour. Les blocs agissent différemment et ça devient également plus difficile.
De plus, les modes Babel et Colosseum sont disponibles sans avoir à les débloquer. Ceux-ci permettent aux joueurs de jouer contre un adversaire local ou en ligne. Cette possibilité de jouer sur internet est nouvelle dans l’univers de Catherine. De plus, l’ouverture sur le monde amène également quelques petits ajouts intéressants tels que voir le nombre de personnes mortes dans un cauchemar, la répartition des réponses aux questions morales du jeu en fonction de l’âge et du sexe des utilisateurs, etc.
Conclusion
Tout comme en 2011, j’ai eu beaucoup de plaisir avec Catherine: Full Body. Est-ce à cause des nouveaux ajouts? Pas tellement… L’inclusion de Rin est vraiment réussie et c’est l’addition qui fait la différence. Pour ce qui est des autres modes, pour ma part, c’est du remplissage. Étant donné que l’histoire n’est pas particulièrement longue, on dirait qu’Atlus et Sega se sentaient obligés d’ajouter du contenu de façon à ce que la longueur du jeu entre un peu plus dans les standards actuels.
Sinon, il est également vrai que Catherine: Full Body a un peu vieilli. Bien qu’il soit plus fluide qu’auparavant et qu’une couche de peinture lui a été ajoutée, on voit que le jeu a fondamentalement plus de 8 ans. Que ce soit par le contrôles, les séquences avec une résolution d’image plutôt faible ou même l’obligation d’attendre l’accès à notre téléphone ou à un registre pour sauvegarder, j’avais, par moment, l’impression de jouer à un jeu d’une autre époque. Ceci étant dit, bien que très bizarre, mature et japonais, le remaster de Catherine pourra plaire à un public très ciblé sans toutefois rejoindre un auditoire très élargi.