En 1998, Resident Evil 2 sortait sur Playstation. Une référence du jeu d’horreur qui a marqué bon nombre d’entre nous durant leur jeunesse. Considéré comme l’un des meilleurs jeux du genre, le remake concocté par Capcom nous tombe entre les mains 21 ans plus tard sur PS4, Xbox one et PC. L’équilibre pour revisiter un mythe sans le dénaturer est parfois difficile à trouver. Alors, Resident Evil 2, c’était mieux avant?
Fiche Technique
- Date de sortie : 25 janvier 2019
- Style : Survival horreur
- Classement ESRB/PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Langue d’exploitation : voix anglaises et sous-titres français
- Testé sur Xbox One
- Consoles : Xbox One, PS4, PC
- Prix lors du test : 79.96$ $ / 50.83 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
L’art du remake
Les remasters, on ne les compte plus. Le HD remaster est monnaie courante. Des remakes, certains sont très bons, d’autres se sont cassés les dents. Ce que l’on attend d’un remake me semble bien personnel pour chacun, mais une chose est sûre : les fans du jeu, quel qu’il soit, ne veulent pas simplement y rejouer avec des graphismes au goût du jour, ils veulent revivre l’aventure et se replonger dans un univers qui les a marqués. Le tout doit être bonifié, réussir à les surprendre et leur proposer quelque chose de nouveau.
En tant que joueur de la première heure de Resident Evil 2, j’avais comme beaucoup fait également le remake de Resident Evil, sorti il y a longtemps sur Gamecube. Une réussite totale à l’époque : prendre l’opus original pour lui offrir une nouvelle vie (graphiquement sublime par ailleurs) et surprendre les joueurs connaissant l’épisode. Notre attente pour ce remake d’aujourd’hui était donc des plus élevées.
Raccoon city : toujours aussi accueillante
Replongeons nous dans l’histoire de Resident Evil 2. Tout comme sur playstation 1, il vous est possible d’incarner Leon S. Kennedy ou Claire Redfield. Le premier étant en route pour Raccoon City pour son premier jour en tant que nouvelle recrue au commissariat et, Claire, à la recherche de son frère qui n’est autre que Chris Redfield (protagoniste du premier opus), ne trouvera que l’horreur sur place. Une horreur qui durera presque 10 heures pour chaque personnage (selon votre profil), soit 20 heures au total.
Une fois votre protagoniste choisi, c’est dès la scène d’introduction que vous vous verrez que « ça y ressemble beaucoup mais c’est pas exactement la même intro », avec un air curieux, évidemment. Les éléments sont présents, les scènes sont proches du jeu original mais il y a ce petit quelque chose de différent dès cette première cinématique. En-dehors des graphismes, ce sont les lieux, les plans, les interactions qui prennent une toute autre dimension dans ce remake. Certaines scènes cultes ne sont pas présentes, et pour notre plus grand plaisir, car elles apparaissent d’une autre manière afin de surprendre les aficionados et les néophytes.
Un Resident Evil 2 sublimé
La force de cet épisode sur Playstation 1 résidait notamment dans un level design agrémenté de couloirs exigus, une caméra avec des plans fixes et des lieux emblématiques. Avec une vue derrière l’épaule, on redécouvre avec plaisir le jeu. Coincés avec un zombie derrière et un autre en approche au loin, vous n’aviez parfois que pour seule option de courir et prier pour que le zombie ne vous attrape pas. Rassurez-vous c’est encore le cas aujourd’hui malgré la suppression de la caméra immobile.
Avec un brin de nostalgie, vous reconnaîtrez parfaitement les lieux : statue du commissariat, laboratoire, bureau des S.T.A.R.S, etc. Tous sont présents mais la taille, la variation dans l’espace, et la nouvelle caméra à laquelle vous avez droit, vous feront visiter les lieux sous un autre angle. On avance et on meurt d’envie de voir à quoi ressemblera telle ou telle pièce que l’on connaît.
Les graphismes eux, sont excellents, le Resident Evil Engine n’est pas une révolution mais fait à nouveau un très bel effet. On soulignera la direction artistique de grande envergure. La gestion de la lumière est particulièrement travaillée et les animations intensifient le réalisme. Et c’est la chair, le sang et la modélisation des zombies qui mettra tout le monde d’accord sur le fait que ce remake est visuellement à tomber. Les environnements et les gens de Raccoon City sont pour le moins poisseux. Les visages manquent par contre d’expression à certains moments et la pluie est, soyons honnêtes, extrêmement moche. Passons.
Une prise en main intuitive
La prise en main est proche de Resident Evil 4, mais c’est bien sûr un gameplay plus lent, plus lourd, et donc plus proche de ce qu’est Resident Evil 2. Une brebis au milieu des loups. Et c’est bien ce qu’on lui demande. Une nouveauté en particulier : la lampe torche. Au cœur du gameplay, elle vous plongera littéralement dans l’ambiance. Le joystick droit permettant de la manier indépendamment de vos déplacements pour scruter les environs. Elle sera votre meilleure amie.
Vous prendrez plaisir à torturer les zombies sur chaque partie du corps grâce à la localisation des dégâts. Il est même parfois ardu d’en venir à bout! Mais rassurez-vous, quelques headshots bien placés ou balles dans la jambe pour les faire tomber et les finir feront l’affaire. Le bestiaire est bien sûr fourni entre les lickers, les chiens et le fameux tyran que vous croiserez à plusieurs reprises.
Des nouveautés bien senties
Si certains pesteront contre la disparition de la gestion des rubans pour sauvegarder, face à la machine à écrire, que l’on retrouve ici comme un point de sauvegarde en plus des sauvegardes automatiques (assez rares), Capcom a su conserver l’esprit de la série. Via les traditionnelles plantes vertes, spray, création de munitions, etc. tout en ajoutant quelques nouveautés réfléchies.
Les barrières que vous trouverez sur votre chemin vous permettront de barricader des fenêtres. Déjà cassées ou avec un zombie sur le point de le faire. Le couteau, arme indispensable, a cette fois-ci une durabilité. Il servira également à vous sortir des bras d’un zombie voulant une accolade trop amicale. On sent clairement la volonté de la part de Capcom d’apporter de nouveaux éléments de gameplay accentuant le côté inconfortable d’une sacoche remplie d’objets éphémères.
Un vrai jeu d’horreur?
Côté sensation, ça fait bien longtemps que je n’ai pas autant accroché à un survival/horreur. Étant un habitué, je n’ai jamais accroché au concept de jeu action/horreur. RE7 était un renouveau face à un RE5 tout juste sympathique, et un RE6…hollywoodien. RE2 était pour moi la définition du survival : se sentir telle une proie. Et paradoxalement, ce remake surprend par cette sensation d’inconnu. Avancer lentement, inspecter une pièce prudemment, vérifier ses munitions, tuez un ennemi et espérer que le prochain ne vous ait pas vu. La bande-son et les bruitages relèvent de la perfection.
Le mode de difficulté normal vous plongera dans un vrai survival. Et pour les plus exigeants recherchant exactement les mêmes sensations que l’opus original, je conseillerai de passer au mode de difficulté plus élevé. Certes, les munitions viennent à manquer rapidement et l’inconfort de ne pas en retrouver est là. Mais pour les puristes, se retrouver au bout de deux heures de jeu avec 60 balles pour notre pistolet surprend. Cependant, ce n’est pas pour autant que vous allez dézinguer tout ce qui bouge. Au risque de le regretter par la suite.