Le journaliste Eddie Brock mène une enquête sur le dirigeant d’une société nommée Life Foundation. Cette dernière travaille sur des matériaux extraterrestres en menant des expériences sur des humains. Eddie est alors infecté par un symbiote, qui va petit à petit prendre le contrôle de son corps et de son esprit, pour devenir Venom.
Fiche technique
- Titre : Venom
- Date de sortie : 5 octobre 2018 (Québec) | 10 octobre 2018 (France)
- Réalisé par : Ruben Fleischer
- Scénario par : Kelly Marcel, Jeff Pinkner, Scott Rosenberg
- Acteurs : Tom Hardy, Michelle Williams, Jenny Slate, Riz Ahmed
- Distributeur : Sony Pictures
- Genre : Action, Horreur, Science-Fiction, Super-héro, Suspense
- Durée : 112 min
- Classement : 13 ans et +
- Pays d’origine : États-Unis
- Langue : Anglais (aussi en français)
Eddie Brock est un journaliste téméraire qui ne recule devant rien afin d’obtenir son scoop, ce qui lui vaut une notoriété et les cotes d’écoutes qui vont avec. Ayant la chance d’avoir obtenu une entrevue avec Calton Drake, un scientifique milliardaire, il utilise l’opportunité afin de le questionner à propos de rumeurs qui veulent que son entreprise exploite les sans-abris et soit responsable de plusieurs disparitions. Ce dernier utilise son influence afin de faire perdre son emploi au journaliste. Sans emploi et largué par sa fiancée, Eddie sombre lentement dans la dépression. Alors qu’il s’infiltre dans les laboratoires de Life Foundation, afin de prouver son histoire, il fera la rencontre du symbiote…
Un scénario plutôt faible
Bien que je sois un amateur du Protecteur Meurtrier, je vais aborder le scénario du film sans faire de référence au matériel source. Le film ouvre sur une navette spatiale, en réentrée terrestre, qui est victime d’un incident et va s’écraser en Malaisie, où la signalisation routière est mystérieusement en anglais. À son bord se trouvaient quatre spécimens extraterrestres, mais l’un d’eux s’échappe et sème le carnage sur son chemin. Sa destination? Les autres symbiotes, oui, celles avec lesquelles elle était lors de son évasion… Les symbiotes qui ne se sont pas échappés sont rapatriés dans les laboratoires de la Life Foundation à San Francisco où une cohorte de chercheurs, sous les ordres de Carlton Drake, font des tests sur les humains afin de créer le prochain pas dans l’évolution de l’homme.
Lors d’une entrevue avec Drake, Eddie Brock, notre protagoniste, va pousser ses questions un peu trop loin après avoir lu sur le portable de sa fiancée des documents confidentiels sur un cas légal dans laquelle cette dernière défend la Life Foundation. Grâce à son influence, Drake fait perdre son emploi à Brock, qui perd également la confiance de sa petite amie.
Une des chercheuses de la Life Foundation, dans une crise de conscience, contacte Eddie afin de lui révéler ce qui se passe dans les laboratoires. Elle le fait illégalement et facilement entrer sur les lieux, car bien sûr, une firme qui a des milliards et qui conduit des expériences illégales n’installe aucune caméra afin de surveiller les couloirs… C’est ici que j’ai arrêté de considérer le scénario comme sérieux et que j’ai complètement décroché du film, oui, avant même d’avoir vu Venom.
Une réalisation qui laisse à désirer
Je me suis dit qu’au moins les séquences d’actions allaient pouvoir rendre le film divertissant. Ruben Fleischer, connu pour son excellent Zombieland, a par contre décidé d’utiliser un fouillis de coupures rapides et d’effets spéciaux numériques plutôt qu’établir de bons plans qui montrent ce qui se déroule. Le film étant classé treize ans et plus, le réalisateur a préféré se concentrer sur un tas de blagues juvéniles, autant visuelles que dans les dialogues, qui ne m’ont pas rejoint du tout.
Tom Hardy offre une excellente performance dans le rôle-titre d’Eddie Brock, qui devient Venom, malgré le faible scénario avec lequel il a dû travailler. Malheureusement, son jeu n’est pas suffisant pour le sauver des moments stupides par lesquels le récit le fait évoluer. Michelle Williams quant à elle ne m’a pas impressionné du tout. Son jeu m’a semblé forcé, ce qui est dommage vu son talent. Pour ce qui est du vilain, Riz Ahmed surjoue une caricature de méchant de bande dessinée qu’il pousse au maximum, mais ça n’a pas l’effet escompté…
Le Venom de la bande dessinée
C’est à ce point-ci que je vais assumer l’amateur du personnage de Venom que je suis. Ma première bande dessinée américaine était The Amazing Spider-Man #258 où l’on apprend que le costume noir est en fait un symbiote qui essaie de s’unir à Peter Parker de façon permanente. Mon imaginaire venait d’être marqué et que j’ai par la suite dévoré tout ce qui était relié au symbiote.
Je me doutais que l’origine du personnage allait être modifiée, mais les scénaristes ont décidé d’ignorer pratiquement tous les éléments qui définissent le symbiote et n’ont gardé que son apparence. Je pourrais presque dire la même chose à propos d’Eddie Brock qui passe d’un journaliste qui accuse faussement de meurtre à un personnage vertueux qui tient à son intégrité. De plus, le lien qui unit le protagoniste au symbiote est maintenant purement physique alors qu’à l’origine il s’agit de leur haine commune de Peter Parker. Pour ce qui est de Riot, un vilain mineur dans la bande dessinée, on en fait le chef cruel d’une armée d’extra-terrestres qui veulent envahir la terre et on lui donne les pouvoirs de Carnage (symbiote qui se détache, armes tranchantes).
Avec les droits de Spider-Man toujours chez Sony, ceux-ci auraient facilement pu rester plus près de l’origine du personnage. Par contre, nous avons droit à un film qui semble être un réarrangement d’une suite au film Life, distribué par Sony l’année dernière. En fait, je crois que le film aurait été meilleur ainsi…