Test de Runner3 sur Nintendo Switch : pas une course parfaite

Tout comme l’opus précédent, Runner3 commence avec la célèbre voix de Charles Martinet (Mario Bros) qui nous introduit au jeu. Comme introduction, difficile de trouver une voix plus motivante surtout que notre personnage s’apprête à courir et courir sans arrêt.

Runner2 s’était avéré une suite plus qu’excellente à Bit. Trip Runner. Je l’ai trouvé très accrocheur grâce au beat de la musique qui s’agençait parfaitement aux obstacles à esquiver. De plus, son niveau de difficulté était très bien équilibré penchant plus vers la satisfaction que la frustration. Le 2e titre de la série est donc rapidement devenu mon jeu de rythme préféré et je souhaitais ardemment une suite.

Cinq ans plus tard, voilà que Runner3 est enfin parmi nous, mais est-ce que CommanderVideo court toujours vers la gloire ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 22 mai 2018
  • Style : Jeu de plateforme / jeu de rythme
  • Classement ESRB/PEGI ESRB 10+ / PEGI 7
  • Développeur : Choice Provisions
  • Éditeur : Choice Provisions
  • Langue d’exploitation : Voix anglaises et sous-titres français
  • Disponible sur PC et Nintendo Switch
  • Testé sur Nintendo Switch
  • Prix lors du test : 33,99 $ CA / 27,99 €
  • Site officiel
  • Version offerte par l’éditeur

Courir jusqu’au bout du monde

Ne cherchez pas l’histoire derrière Runner3, tout ce qui compte c’est traverser chaque niveau d’un bout à l’autre sans arrêt. Au rythme de la musique, vous devrez esquiver et abattre ce qui se retrouve sur les rails de votre chemin.

Bien sûr, le joueur doit aussi tenter de collectionner plusieurs objets différents en commençant par les 100 barres d’or de chaque niveau. Ensuite, il y a des boombox à obtenir qui accentuent le rythme un peu ce qui nous plonge encore plus dans le jeu. De Hyper à Extra, il y aura un total de cinq modes à capturer pour maximiser notre score. Je dirais que c’est ce qui permet de rendre chaque course encore plus agréable. Et c’est tellement satisfaisant de passer à travers chaque tableau en entendant le rythme de musique augmenter.

c’est tellement satisfaisant de passer à travers chaque tableau en entendant le rythme de la musique augmenter

Enfin, comme dans les jeux précédents, compléter une course vous permet de débloquer une nouvelle route où il faut trouver tous les diamants. Ceux-ci sont échangeables contre pleins d’items cosmétiques très cool.

Je pense qu’avec ces éléments le jeu a pas mal tout ce qu’il faut pour satisfaire les plus hardcores amateurs du genre. Surtout qu’il y a une série supplémentaire de mondes qui sont très difficiles et qui viennent tester le meilleur du gamer en nous.

Plusieurs nouveautés plutôt cool

Si les deux premiers opus étaient trop répétitifs vu les limitations du personnage, les choses sont différentes cette fois-ci. En effet, en progressant dans l’aventure, vous allez tranquillement découvrir de nouvelles habiletés pour votre personnage. Le tout va commencer avec la possibilité de glisser, puis on apprendra à botter et ainsi de suite. On va même introduire de toutes nouvelles mécaniques comme le double saut. Celui-ci nous fait repenser comment éviter certains obstacles et quel prochain mouvement sera le plus optimal.

Runner3 propose aussi plusieurs niveaux qui changent complètement la mécanique du jeu.

Runner3 propose aussi plusieurs niveaux qui changent complètement la mécanique du jeu. En effet, cette fois les tableaux rétro se jouent comme un jeu de plateforme 2D classique. On a donc un contrôle complet sur les mouvements de CommanderVideo. J’ai trouvé cela bien amusant parce que la mécanique de la course devient un peu répétitive. Ça fait du bien d’avoir un peu de diversité dans une série qui en aurait eu besoin depuis le début.

L’autre nouveauté que j’ai bien aimé c’est les nombreux véhicules qu’on peut conduire durant l’aventure. Ça aussi ça vient jouer avec l’impact de la redondance sur le reste de l’aventure. On nous propose même à quelques reprises de carrément changer la perspective de notre personnage. D’ailleurs, durant un des tableaux, il faut courir de droite à gauche au lieu de l’inverse et ça m’a vraiment déstabilisé. Bref, c’est signe que la routine du jeu s’installe vite et qu’on s’y attache rapidement.

Des décors super…

Runner3 se démarque énormément par la qualité de ses décors. C’est facile de perdre notre concentration pendant quelques secondes, car il se passe plein de choses dans l’arrière-plan. Un peu comme Kirby: Star Allies le mois dernier, chaque section du jeu a son propre thème. Mais même sous le même thème, on retrouve plusieurs tableaux très différents.

D’ailleurs, dès le premier tableau, on peut constater que l’équipe artistique a amené le jeu à un autre niveau du côté du visuel. Il y a des palmiers dont les feuilles sont remplacées par des quartiers de cantaloups. Il y a d’énormes maisons qui sont en fait des ruches dont la porte est en fait du miel qui dégouline. Et tout ça on le voit dès les premiers instants dans le jeu. Runner3 continue ainsi jusqu’à la toute fin et c’est très charmant.

… mais un design imparfait

Cependant, le titre a un gros problème au niveau de son design qui peut rapidement devenir frustrant pour les joueurs. Ce fut d’ailleurs mon cas dès mes premières heures dans Runner3. En fait, comme les développeurs jouent régulièrement avec notre angle de caméra, il arrive trop souvent qu’on ne voie pas ce qu’il y a devant nous. Parfois, c’est parce qu’il y a un obstacle devant nous alors qu’à d’autres moments c’est parce qu’on ne voit pas encore où on va atterrir. Et comme le jeu est assez punitif puisqu’il n’y a qu’un checkpoint et qu’il faut quelques minutes pour s’y rendre, s’est facile de se frustrer.

je trouve que les développeurs s’y sont mal pris pour rendre le jeu plus difficile

J’ai senti que trop souvent je n’avais eu aucune chance et que le jeu me punissait de manière injuste. C’est particulièrement le cas aussi vers la fin du jeu alors qu’un des ennemis qui veut nous empêcher de progresser a des attaques imprévisibles. La seule manière de traverser celui-ci c’est en se rappelant par cœur l’ordre de ses attaques. Je trouve que les développeurs s’y sont mal pris pour rendre le jeu plus difficile même s’il l’était déjà suffisamment.

Encore unique en son genre

Bien que plusieurs jeux offrent des niveaux qui s’apparentent à ce que Runner3 fait, aucun ne requiert autant de précision. Malgré la frustration souvent palpable, la plupart du temps, il n’y a que nous même à blâmer pour une erreur de parcours. Ce qui fait en sorte qu’on en ressort toujours très satisfait une fois complété. Le jeu n’est pas parfait, mais les développeurs ont réussi à franchir une autre étape avec cette série. La musique est plus accrocheuse que jamais tout comme sa jouabilité. Qui plus est, les fans hardcores en quête de défis en auront amplement pour leur argent.

Test de Runner3 sur Nintendo Switch : pas une course parfaite
"Malgré un travail artistique colossal pour ce troisième opus, Runner3 a quelques défauts de design qui rend le jeu frustrant inutilement par moment. Néanmoins, la jouabilité est toujours aussi exigeante et il y a plus de contenus que jamais pour plaire aux fans plus hardcores. Bref, si vous avez aimé les deux premiers jeux, vous devriez lui donner une chance."
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