Depuis sa fondation en 2012, Spearhead Games, un petit studio indépendant de Montréal, impressionne avec les jeux qu’il développe. Avec Omensight, la compagnie lance un quatrième jeu en six ans et ce dernier semble audacieux dans la façon dont la trame narrative est une partie intégrante du titre. Comme il arrive souvent avec les jeux indépendants, la promotion d’Omensight a été plutôt sobre étant donné le budget limité que le studio devait avoir en sa possession. Toutefois, avoir des ressources monétaires limitées n’est pas nécessairement un gage d’échec bien au contraire. Est-ce que Spearhead Games réussit à atteindre son objectif avec son nouveau jeu alliant des phases d’enquête et d’action? Le test de Geeks and Com’ !
Fiche technique
- Date de sortie : 15 mai 2018
- Style : Jeu d’action et d’enquête
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Spearhead Games
- Éditeur : Spearhead Games
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur PS4 et PC
- Testé sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 26,99 $ CA / 23,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Retour vers le futur
Dans Omensight, nous incarnons le Harbinger. Celui-ci est un guerrier ayant constaté et vu le futur et qui vient dans la contrée d’Urallia pour lui permettre de survivre à la fin du monde… rien de moins. En fait, cette destiné est conférée à Voden, le dieu de la destruction, représenté par une sorte de serpent géant et utilisant des pouvoirs destructeurs pour anéantir les monde d’Urallia. Étant donné que le Harbinger a vu dans le futur ce qui allait se passer, il se donne comme mission de retourner dans le temps et changer le cours de l’histoire pour empêcher Voden de détruire le monde.
Pour y arriver, le Harbinger devra s’allier avec quatre autres personnages en visitant leur passé pour comprendre et élucider le mystère du meurtre de Vera et de l’apparition de Voden. Nous croiserons Draga, l’Empereur Indrik, Ratica et Ludomir qui sont tous mêlés de près ou de loin à la venue prochaine du serpent destructeur. En fait, l’histoire se déroule dans une seule et unique journée. Avec les éléments de recherche et d’enquête, le Harbinger aura à retourner à quelques reprises dans la chronologie de la dernière journée des différents personnages. Au fur et à mesure que nous trouvons des solutions au mystère de départ, certaines zones ou réactions de personnage s’ouvriront devant nous et amèneront le récit vers d’autres niveaux. En effet, lorsque nous découvrons des éléments chronologiques de grandes importances, Omensight nous le fait grandement remarquer par le changement d’acte au récit.
Une mécanique de jeu classique mais aussi novatrice
Lors de notre première prise en main de Omensight, on se rend compte rapidement qu’il s’agit d’un jeu d’action et de plateforme pouvant rappeler vaguement les mécaniques de jeu des anciens God Of War. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas du tout du même genre de jeu, mais la façon dont le Harbinger se contrôle, je pouvais reconnaître un peu la façon dont Kratos se déplaçait il y a quelques années (en un peu moins précis tout de même).
Le Harbinger possède également un arsenal d’habiletés que nous pouvons utiliser pour battre les ennemis se présentant sur notre chemin. Parmi celles-ci, on peut contrôler quelque peu le temps pour ralentir les mouvements des monstres et ainsi en prendre le dessus. Ces différentes techniques sont acquises tout au long du jeu en accumulant de l’expérience. Également, une fois maîtrisées, ces habiletés peuvent être augmentées à l’aide de cristaux que nous découvrons pendant notre aventure. Ces deux derniers éléments sont empruntés aux RPG mais ne rendent pas Omensight un jeu de rôle pour autant.
Également, il est possible de faire des combinaisons plutôt meurtrières lorsque nous enchaînons différentes attaques et habiletés mais également lorsque nous faisons équipe avec notre compagnon. Chacun des quatre personnages mentionnés précédemment possède une technique propre très puissante aidant grandement le Harbinger.
Là où Omensight se démarque est dans les éléments d’enquête que nous devons trouver pour faire avancer l’histoire. Je ne me souviens pas personnellement, d’avoir joué à quelque chose du genre par le passé. En effet, j’avais l’impression de faire partie d’un livre dont vous êtes le héros comme je lisais quand j’étais jeune. Tout dépendant des décisions que nous prenons dans la trame narrative de chacun de nos compagnons, le scénario va progresser et s’ouvrir devant nous. De plus, étant donné que les différents personnages ont tous des liens entres eux, nos choix vont modifier l’histoire des autres compagnons également.
Notamment, le nom du jeu provient de cet élément. En effet, il s’agit de visions du futur que le Harbinger va acquérir et ensuite présenter aux compagnons en revenant dans le passé et ainsi modifier leur propre histoire. En fait, à chaque fois que nous entrons dans la chronologie d’un des compagnons, nous vivons la dernière journée de ce dernier, avant la venue de Voden et de la fin du monde. Toutefois, le Harbinger survit toujours au cataclysme et, avec les éléments d’enquête fraîchement acquis, retourne au début de la journée pour pousser l’investigation plus loin avec un autre compagnon.
Conclusion
Personnellement, je n’avais aucune attente face à Omensight. D’autant plus que, comme mentionné précédemment, la promotion autour du jeu a plutôt été discrète. Toutefois, la réputation de Spearhead Games faisait en sorte que j’avais quand même un préjugé favorable lorsque j’ai commencé ma partie. Honnêtement, il m’a fallu quelques minutes avant de bien comprendre l’histoire et comment le voyage dans le temps du Harbinger allait influencer le cours de l’histoire.
Toutefois, une fois que les différentes chronologies des compagnons commencent à s’entrecroiser et se modifier en fonction des choix que je faisais, j’ai vraiment aimé le côté hybride entre le jeu d’action et d’enquête. Les quelques 8 heures passées pendant le récit ont passé très rapidement d’autant plus qu’il y a un bon nombre de rebondissements dans le scénario faisant qu’on ne peut pas vraiment s’attendre à ce qui s’en vient dans l’histoire.
Outre quelques petits pépins techniques visuels et que la rejouabilité une fois l’histoire terminée est plutôt nulle, j’ai franchement apprécié mon temps avec Omensight. Au départ, je ne m’identifiais pas du tout au Harbinger mais au fur et à mesure que le récit avançait plus je trouvais qu’il faisait un lien intéressant et intégrant dans l’histoire. Pour ceux qui veulent expérimenter un format de jeu hybride entre un jeu d’action et d’enquête, Geeks and Com’ vous le recommande.