Pour les amateurs de cyclisme, le mois de juillet est sans aucun doute le plus attendu de l’année. Pendant trois semaines, rivés sur leur écran, ceux-ci admirent les exploits des meilleurs cyclistes de la planète à l’occasion du Tour de France. Si depuis quelques années, Christopher Froome enlève tout suspense en dominant outrageusement ses adversaires, le studio Cyanide nous offre encore une fois cette année la possibilité de changer le classement final avec son jeu thématique de la Grande Boucle. Si cette version a longtemps été vue comme une vache maigre contrairement à sa grande sœur, Pro Cycling Manager, qu’en est-il cette année? Vous aurez la réponse dans ce test de Geeks and Com’.
Fiche technique
- Date de sortie : 15 juin 2017
- Style : Simulation
- Classement ESRB/PEGI : ESRB E (Everyone)/PEGI 3
- Développeur : Cyanide Studio
- Éditeur : Focus Home Interactive
- Langue d’exploitation : Anglais, Français
- Disponible sur PlayStation 4 et Xbox One
- Prix lors du test : 66,99 $ CA/49,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Un contenu peu varié
Tout d’abord, commençons par un survol rapide des différents contenus offert dans cette nouvelle édition de la série Tour de France. Dès le début, le mode entraînement s’avère fort utile et complet pour apprendre les différents contrôles de base qui nous permettront d’affronter les routes les plus redoutables des six épreuves offertes, soit le Tour de France 2016 & 2017, le Critérium du Dauphiné, le Circuit des grimpeurs, le Triptyque Tour et l’International. Ces six épreuves sont jouables dans le mode Tour avec l’une des équipes participant à l’épreuve reine du cyclisme.
Ensuite, nous retrouvons le mode défi et le mode «My Tour». Le premier se limite à descendre seul ou à deux «des cols aux tracés techniques et à battre les temps de référence» des autres joueurs qui auront été publiés sur Internet. Le deuxième, quant à lui, consiste à créer sa propre épreuve à l’aide des étapes des différentes compétitions disponibles dans le jeu. Ces étapes qui, je le rappelle, sont les mêmes que celles du mode «Tour». Le tour du jeu (sans mauvais jeu de mots ici) se fait donc très rapidement.
Un mode Pro Team amusant, mais peu personnalisable
Cependant, on peut heureusement compter sur le mode «Pro Team» pour rallonger la durée de vie. Dans ce mode de jeu, on doit composer notre équipe de A à Z en choisissant le commanditaire et les coureurs en fonction du budget de l’équipe. Une fois l’équipe créée, il faudra courir le Triptyque Tour, le Critérium du Dauphiné et le Tour de France tout en accomplissant diverses tâches demandées par le directeur de course et les commanditaires pour acquérir de l’argent qui nous permettra d’acheter de meilleurs coureurs à l’entre-saison. Toutefois, si les attentes ne sont pas atteintes et qu’on ne remplit pas les objectifs, la saison peut se terminer brusquement, sans être invité à la compétition suivante.
Bien, qu’il soit le plus intéressant du jeu, ce mode souffre toutefois de certaines limitations qui viennent gâcher l’imaginaire des développeurs. Quand on sait tout le jeu de coulisse qui se passe sur le circuit mondial avec les commanditaires qui changent d’équipe d’une saison à une autre, cela aurait été beaucoup plus amusant et réaliste d’avoir de vrais commanditaires.
Une jouabilité agréable
Si les modes de jeu peuvent décevoir, c’est tout l’inverse pour la prise en main des coureurs. Tout au long de la course, il faut, comme dans la réalité, gérer l’intensité des coureurs, l’aérodynamisme, et l’alimentation et même donner des indications à ses coéquipiers avec l’oreillette. Les contrôles sont simples, malgré toutes les choses à faire en si peu de temps.
Cette jouabilité de qualité va de pair avec l’interface du jeu qui est maintenant très facile à comprendre et peu encombrant. À l’aide d’une seule touche, il est même possible de faire apparaître et disparaître plusieurs choses de l’écran, comme le classement, l’énergie des coureurs, etc. Par exemple, la jauge d’énergie est maintenant très claire. Il est donc beaucoup plus facile qu’avant de voir lorsqu’un athlète consomme de l’énergie bleue ou rouge, ce qui nous permet de facilement jauger notre intensité pour récupérer facilement.
Toutefois, tout cela est gâché par l’intelligence artificielle (IA) des cyclistes qui a cruellement besoin d’amélioration. De base, l’intensité des coureurs est trop élevée, surtout dans les montées, ce qui amène une défaillance (un manque d’énergie) assurée dans chaque course. Également, dès la seconde où l’on active l’avance rapide, les cyclistes que l’on contrôle ont toujours tendance à aller vers la tête de la course ou du peloton.
Un réalisme qui laisse à désirer
Cette IA défectueuse est la représentation même d’un manque flagrant de réalisme dans le jeu. En effet, contrairement à d’autres jeux de simulation sportive, les athlètes n’ont aucune personnalité. Si dans les jeux de la série FIFA, nous voyons clairement une différence dans le style de jeu entre Lionel Messi et Wayne Rooney, ce n’est pas le cas dans Tour de France 2017. En fait, outre le nom des coureurs, le maillot et leur note personnelle, il n’y a aucune différence entre ceux-ci. À vrai dire, ils ont également tous le même visage.
Parlant des noms, les développeurs n’ont toujours pas été capables d’acquérir les droits des noms des cyclistes. S’ils ont des ententes avec quelques équipes, pour d’autres, ce n’est pas le cas. Par exemple, Sylvain Chavanel se nomme S. Chavanen et Christopher Froome est rebaptisé K. Frip dans le jeu. Heureusement, Cyanide studio a inclus un éditeur fort complet et simple qui permet de changer le nom et les notes de tous les coureurs.
Conclusion
En conclusion, Tour de France 2017 est une bonne expérience pour ceux qui veulent s’amuser pendant quelques heures sur les routes. Toutefois, bien que la jouabilité est simple et donne une impression réaliste du cyclisme, c’est tout le contraire si l’on se fit uniquement aux coureurs, qui manquent clairement de personnalité et d’intelligence artificielle. S’il était vendu au prix d’un simple contenu téléchargeable plutôt qu’au prix d’un jeu complet, les différents oublis pourraient s’expliquer. Cependant, à 50 euros et pour une série créée par des habitués des jeux de cyclisme, je m’attendais à plus.