Un tournoi 4 vs 4 entre développeurs d'Ubisoft Québec a été organisé en marge de l'événement de presse.

Retour sur le lancement de For Honor à Ubisoft Québec

Dans le cadre de la sortie de For Honor, le 14 février, Ubisoft Québec a invité les membres de la presse à ses nouveaux locaux lundi dernier pour découvrir le rôle du studio de Québec dans la toute nouvelle franchise d’Ubisoft Montréal. Geeks and Com’ était sur place et a pu discuter avec des producteurs de la série.

Annoncé à l’E3 2015, For Honor est en développement depuis presque cinq ans dans les locaux d’Ubisoft Montréal. Ce n’est toutefois qu’en octobre 2015 que le studio montréalais a fait appel aux services de ses cousins pour travailler sur le jeu que décrit Stéphane Cardin, producteur d’Ubisoft Montréal, comme « un shooter, mais à l’épée ».

Un appel quelque peu tardif qui s’explique par l’importance donnée au multijoueur par les développeurs.

« On a travaillé très fort pour s’assurer que l’on avait tous les enjeux technologiques sécurisés pour le multijoueur, avant de travailler sur la portion story, parce que nous, derrière, il y a un univers que l’on voulait raconter aux joueurs et souvent, c’est difficile dans le multijoueur. »

Après quelques années de développements et le multijoueur bien avancé, l’aide extérieure est devenue obligatoire. En plus du studio de Québec, ceux d’Ubisoft Toronto, Düsseldorf, Shanghai et Chengdu ont également eu l’occasion de mettre la main à la pâte.

« On a vu plusieurs studios, pour venir nous aider, parce qu’on savait que nous, à Montréal, nous commencions à manquer d’énergie et l’on commençait à diluer le focus. J’ai eu la chance de rencontrer Nicholas [Rioux, directeur d’Ubisoft Québec] et de voir le travail que l’équipe de Frédéric [Gagné, producteur chez Ubisoft Québec] avait fait sur Assassin’s Creed, a déclaré le producteur du jeu. Ç’a été le début d’une histoire d’amour, parce que leur expertise à repousser les limites et à créer quelque chose avec beaucoup d’adrénaline vient complémenter exactement ce que l’on avait besoin pour ajouter des épices sur notre portion solo du jeu. »

Deux mandats précis pour Québec

Pour son travail sur For Honor, Ubisoft Québec avait deux grands mandats à réaliser. Le premier consistait à créer la moitié du mode histoire. Au total, c’est une centaine de personnes qui a travaillé sur les dix missions solos.

Techniquement, le studio de Québec avait une marche à suivre pour la création du mode histoire selon Stéphane Cardin. « On n’a pas voulu dénaturer le jeu pour la campagne. On a voulu l’utiliser pour expliquer l’univers, d’où qu’elle venait, les personnages, les héros, les enjeux, pourquoi il y a cette guerre-là entre les trois factions. »

Par contre, comme l’explique Hugo Giard, directeur du Level Design chez Ubisoft Québec, les employés ont eu presque carte blanche au niveau du contenu : « Ils nous ont demandé de leur pondre les idées les plus flyées, les plus cool pour apporter une variété à l’expérience du joueur dans le mode histoire. C’est ce qu’on a fait. »

C’est justement ce qui a permis la création des sept missions exotiques, toutes créées à Québec. Principal rôle du studio de Québec dans la conception de For Honor, les missions exotiques « sont des missions où l’on va changer la routine du joueur. Il y a des portions où il va pouvoir jouer des mécaniques uniques », selon Frédéric Gagné, producteur chez Ubisoft Québec. Ces différentes missions sont composées de contenus présents dans le jeu qu’à une seule reprise dans le mode histoire, comme de la glace qui se casse sous les pieds du personnage, des loups enragés, des éléphants de guerre, des bombes de feu ou des flèches explosives.

Le second mandat du studio de Québec, qui a nécessité moins de ressources, mais qui est tout aussi important, est la création du menu et de l’interface du jeu. Une dizaine de personnes ont été mobilisées pour ce travail.

Une collaboration fort appréciée

Tout au long de la conférence de presse et des entrevues qui s’en sont suivies, les différents intervenants avaient tous quelques choses en commun : une très grande passion commune pour la toute nouvelle franchise et que de bons à dire sur la collaboration entre les studios de Montréal et de Québec.

À ce sujet, Stéphane Cardin, producteur chez Ubisoft Montréal, a déclaré : « Cette collaboration-là, pour moi, ils ne nous ont pas juste aidés, ils ont joint l’aventure. Ils ont fait partie du processus créatif du début à la fin. C’est une équipe d’expérience qui a su ajouter son grain de sel et amener la marque For Honor à un niveau supérieur. »

Même son de cloche du côté de Frédéric Gagné et d’Hugo Giard d’Ubisoft Québec.

« Ç’a été une expérience exceptionnelle. On a eu la chance de développer ce qu’il y a, pour moi, de plus le fun à développer dans un jeu vidéo, les missions exotiques. La collaboration qu’on a eue avec l’équipe de Montréal a aussi été exceptionnelle. On a toujours senti qu’on faisait partie de l’équipe, qu’on était pas juste un studio satellite », a déclaré le premier.

Pour sa part, le second a clamé haut et fort que For Honor était « l’une des plus belles collaborations à laquelle j’ai eu la chance de participer durant ma carrière ».

De gauche à droite: Nicolas Rioux, directeur général d’Ubisoft Québec, Stéphane Cardin, producteur chez Ubisoft Montréal, Frédéric Gagné, producteur chez Ubisoft Québec, et Hugo Giard, directeur Level Design chez Ubisoft Québec.

La suite de For Honor

For Honor a été annoncé en grande pompe en 2015 comme étant une toute nouvelle franchise d’Ubisoft. Toutefois, Frédéric Gagné a surpris l’auteur de ses lignes en déclarant en conférence de presse que «Cest avec une note de nostalgie que lon termine notre mandat. Quand on a du plaisir, ça passe toujours trop vite. C’était vraiment le fun, alors laventure For Honor a passé très vite.»

La dernière phrase pouvant laisser sous-entendre que la franchise se terminerait après le premier épisode, le producteur du jeu à Montréal a mis fin à tout questionnement, lorsque questionné sur la suite de la série.

«Le For Honor 2 commence demain. Pour moi, il n’y a pas de For Honor 2, de For Honor 3. Aujourd’hui, on a développé une plateforme qu’on lance demain. Ce n’est que le début. On l’a fait avec nos périodes live. On est à nos bureaux, connecté avec la communauté, on joue avec eux, on les écoute et on va continuer à faire grandir la franchise avec ce que l’on observe et que l’on entend des joueurs.»

For Honor et le e-sport

L’un des points phares de l’événement de lundi dernier a été la présentation d’un tournoi à quatre contre quatre entre huit développeurs du studio de Québec qui ont participé à la conception de For Honor. Une compétition féroce qui a donné droit à de nombreux cris de joie à la fin des matchs.

Un tournoi 4 vs 4 entre développeurs d’Ubisoft Québec a été organisé en marge de l’événement de presse.

Clairement, on peut voir qu’Ubisoft veut mettre l’accent sur l’aspect compétitif du jeu. Avec le e-sport qui est de plus en plus populaire partout dans le monde, on peut donc croire qu’Ubisoft voudrait créer une ligue mondiale For Honor, mais qu’en est-il réellement?

Selon Stéphane Cardin, tout est possible, mais Ubisoft ne précipitera rien : « Aujourd’hui, c’est sûr qu’il y a plusieurs ingrédients que l’on a et qu’on sait qu’ils peuvent avoir du succès. Ensuite, ce n’est pas à nous à décider, c’est aux joueurs. S’ils ont envie de s’organiser, on va les écouter et on va les aider, mais en ce moment, avant de penser faire les olympiques, on va commencer à initier les gens la première fois au sport. Si le sport pogne et qu’on a un bassin suffisant, on va se joindre avec la communauté et on va leur permettre de s’organiser. »

For Honor est disponible dès maintenant sur PlayStation 4, Xbox One et PC.