Décidément, les amateurs de la série Dragon Quest sont très bien servis par les temps qui courent. Après l’excellent Dragon Quest VII : La Quête des Vestiges du Monde paru sur 3DS en septembre dernier et l’annonce de Dragon Quest Heroes 1 & 2 à venir sur Nintendo Switch, c’était au tour de Dragon Quest VIII : L’odyssée du roi maudit de faire le saut sur la console portable de Nintendo. Plus de onze ans après son arrivée en Amérique du Nord sur PlayStation 2, voilà qu’un des JRPG les plus aimés des fans est de retour sous une nouvelle version peaufinée.
Fiche technique
- Date de sortie : 20 janvier 2017
- Style : RPG / Monde Ouvert / Aventure
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Square Enix / Level-5
- Éditeur : Nintendo / Square Enix
- Langue d’exploitation : Voix anglaises / Sous-titres en français
- Exclusivité 3DS pour cette édition
- Prix lors du test : 49,99 $ CA / 33,36 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
D’abord, pour notre auditoire francophone, sachez que comme l’opus précédent, Dragon Quest VIII a été entièrement traduit, du moins pour les textes, de manière parfaitement adéquate. Du début à la fin, vous pourrez profiter d’excellents textes qui ont très bien été adaptés pour le public francophone. Pour accompagner le tout, la majorité des dialogues importants sont narrés et la plupart sont joués par les acteurs originaux. Je trouve cela très agréable par rapport au chapitre précédent puisque cela ajoute de la personnalité aux personnages même si les acteurs ont un accent très prononcé. Bref, hormis le fait que c’est parfois un peu mélangeant de suivre les voix anglaises en même temps qu’on lit les textes français, c’est une addition bien appréciée.
L’odyssée du roi maudit
Dragon Quest VIII nous plonge dans la peau d’un jeune garde du royaume de Trodain qui accompagne le pauvre roi Trode et sa fille Médéa dans leur quête pour se venger contre celui qui leur a jeté un sort. En effet, un jour le méchant Dhoulmagus réussit à mettre la main sur une puissance sceptre faisant plonger le royaume dans la pénombre et transformant le roi en créature mi-homme, mi-crapeau et la princesse en cheval. Sur leur chemin, ils croiseront le bandit Yangus qui se joindra à leur cause ainsi qu’une panoplie d’autres personnages bien amusants. Serez-vous prêt à parcourir le monde et ses nombreux continents afin d’aider vos amis et mettre fin aux plans machiavéliques de l’abominable antagoniste ?
Corriger les faiblesses
Premièrement, Dragon Quest VIII était originalement paru 4 ans après l’opus précédent ce qui est signe que les développeurs ont eu amplement le temps de travailler sur les petits défauts de ce chapitre précédent. Par contre, avec cette fois seulement 4 mois entre les deux sortis, on réussit à apprécier ces améliorations encore davantage. D’abord, l’histoire tarde beaucoup moins avant d’être pleinement lancée ce qui a fait en sorte que j’ai embarqué vraiment plus rapidement dans le scénario. Dans Dragon Quest VII, il avait fallu attendre plusieurs heures avant de vraiment entrées dans l’action ce qui est tout le contraire cette fois.
L’autre défaut de celui-ci était aussi le fait que le joueur devait constamment faire des aller-retour entre les nouvelles îles découvertes et le royaume principal. Cette fois, l’histoire est beaucoup plus linéaire et on retourne dans les villes généralement seulement pour faire des quêtes secondaires. Pour moi, cela a rendu l’expérience vraiment plus agréable. De plus, malgré cette linéarité, les joueurs ont quand même droit à un énorme monde ouvert rempli de donjons et missions secondaires qui se multiplient en progressant dans l’aventure.
Si on poursuit du côté de l’histoire, j’ai trouvé que les personnages sont attachants (oui même Yangus le bandit) et les échanges de dialogues sont la majorité du temps assez rigolo. Un de mes personnages préférés, Morrie par exemple a un accent vraiment très drôle et très prononcé en plus de posséder une personnalité très intense et amusante. Ensuite, il y a aussi le mystère qui est intéressant dès le début et dont l’intensité s’accentue constamment avec la progression du scénario. Non seulement on veut découvrir ce qui motive l’effroyable Dhoulmagus, mais on a bien hâte de voir le sort final des personnages secondaires et en apprendre un peu plus sur notre très mystérieux protagoniste.
Enfin, si vous aviez déjà joué à la version PlayStation 2, sachez que les personnages secondaires que sont Morrie et Rubie (Red en anglais) sont jouables pour la première fois dans cette nouvelle version. Ils ont donc une toute nouvelle partie d’histoire conçue spécifiquement pour ces derniers. Cela permet donc de mieux varier la composition de votre groupe et vous pourrez même découvrir une toute nouvelle fin au scénario.
Un rythme accéléré
Dragon Quest VIII sur 3DS reprend aussi la plupart des points forts qu’on avait pu distinguer dans la réédition de l’opus précédent comme l’élimination des rencontres ennemies aléatoires. Tous les ennemis sont entièrement visibles sous nos yeux ce qui nous permet facilement de nous lancer dans un combat ou de les éviter à notre guise. J’aime bien aussi le fait qu’on peut faire apparaître de nouveaux ennemis dans notre écran simplement en faisant tournant la caméra. Le jeu est très rapide à mettre ces créatures sur le terrain sans créer de ralentissement pour la console. Au niveau technique, je crois que c’est un exploit en soit.
Toujours du côté des améliorations, la très utile alchimarmite ne requiert plus d’un certain temps avant de terminer nos mélanges. Tout se fait désormais de manière instantanée ce qui est un gros avantage qui permet de garder un rythme rapide pour le jeu. D’ailleurs, les développeurs ont tellement travaillé en ce sens qu’on peut même augmenter la vitesse des combats pour accumuler de l’expérience un peu plus rapidement.
Le seul petit élément que j’ai trouvé dommage, c’est l’absence des nombreuses classes variées qui étaient présentes dans Dragon Quest VII. À la place, chaque personnage gagne des points pour personnaliser le type de combattant vers lequel on veut s’orienter, mais le système est bien moins étendu.
Dragon Quest GO ?
Un des premiers éléments que j’ai vraiment adorés c’est l’arène de monstres. Après quelques heures dans l’aventure, on rencontre le personnage Morrie ci-haut mentionné qui nous met au défi de trouver trois monstres particuliers dans le monde ouvert de Dragon Quest VIII. Une fois réussi, il nous donne la possibilité de former nos propres équipes de monstres et les faire combattre dans l’arène à coup de 3 matchs de 3 contre 3. Le défi devient de plus en plus difficile à mesure qu’on progresse dans les catégories de combattants et les récompenses deviennent elles aussi très intéressantes.
Dès que j’ai découvert cette arène, je me suis empressé de mettre la quête principale de côté pour commencer à chasser les meilleures créatures à recruter dans l’univers de Dragon Quest VIII. Ceux-ci sont assez faciles à repérer et, par la suite, il suffit de comparer leurs statistiques et tenter de former le meilleur trio. Bref, c’est un ajout que j’ai vraiment adoré.
Le second aspect secondaire amusant, c’est la quête des mini médailles d’or qu’on trouve un peu partout. Le jeu nous encourage à fouiller dans chaque maison et dans tous les recoins du monde ouvert pour les accumuler. À chaque palier d’un certain nombre accumulé, le jeu nous permet de gagner une nouvelle récompense qui sera sans doute très utile pour votre équipe. Même la quête de recettes pour tenter de fabriquer les meilleurs nouveaux items que ce soit des armes ou des objets rarissimes à fabriquer dans l’alchimarmite m’a grandement plu.
Finalement, l’édition 3DS de Dragon Quest VIII : L’odyssée du roi maudit introduit aussi une nouvelle mécanique de prise de photo. En visite dans une des premières villes, un curieux personnage nous lance au défi de capturer une panoplie de clichée d’éléments, d’endroits et de créatures précis avec un appareil photo. Je pense que le fait que Dragon Quest VIII récompense bien les joueurs pour chaque objectif secondaire fait la force du jeu et rend ces éléments encore plus amusants.
Une trame sonore sublime
Lorsqu’on joue à Dragon Quest VIII, on ne peut pas le faire à moitié. Contrairement à bien des jeux que j’ai faits sans son dans le métro avec mes écouteurs branchés à ma musique sur mon téléphone, celui-ci mérite d’être expérimenté avec le volume au maximum. D’abord, parce que comme je l’ai mentionné précédemment les voix des personnages ajoutent un peu de personnalité à ces derniers.
Mais surtout, parce que la trame sonore est tout simplement magnifique. Encore une fois, c’est Koichi Sugiyama qui a composé toute la trame musicale comme ce fût le cas pour la majorité des titres de la série et je trouve qu’il s’est vraiment surpassé avec Dragon Quest VIII. D’ailleurs, j’espère que Theatrhythm Dragon Quest sera localisé pour l’Amérique du Nord afin qu’on puisse profiter de toutes ces compositions. Je trouve que l’orchestre est tout simplement épique du début à la fin et m’a donné envie de me lancer dans cet énorme univers dès le début du jeu.
Conclusion
Pour conclure, je dirais que Dragon Quest VIII : L’odyssée du roi maudit prouve qu’un jeu peut aborder des thèmes très matures et sombres, mais garder une toute quand même très colorée. Encore une fois, si vous êtes amateur des œuvres d’Akira Toriyama (Dragon Ball) vous aimerez beaucoup le style graphique et le design des personnages. Je suis forcé de constater que le jeu a très bien vieilli puisqu’il n’a pas eu besoin de tout le traitement graphique que l’opus précédemment a eu besoin sur 3DS et je suis bien content du résultat final. À la place, les développeurs se sont concentrés sur l’ajout de plusieurs éléments complémentaires qui offrent une excellente valeur ajoutée à une expérience déjà grandiose. Alors, n’hésitez pas que vous soyez un nouveau venu ou un vétéran de la franchise, Dragon Quest VIII est un classique offrant une histoire qui mérite d’être jouée.