Bien que pratiqué par un grand nombre d’adeptes sur la planète, le monde des sports extrêmes a été quelque peu délaissé dans les jeux vidéo ces dernières années. Nous sommes passablement loin du temps de Tony Hawk’s Pro Skater où tout amateur de consoles devenait aussitôt un planchiste aguerri. Steep s’est donné comme mission de rendre accessible à nouveau le monde des sports extrêmes tout en n’oubliant pas son auditoire premier, les amateurs d’émotions fortes. Est-ce une mission accomplie ou impossible?
Fiche technique
- Date de sortie : 2 décembre 2016
- Style : Sports extrêmes
- Classement ESRB/PEGI : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Ubisoft Annecy
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Anglais et Français
- Disponible sur: Playstation 4 (version testée), Xbox One et PC
- Prix lors du test : 79,99 $ CAD / 69,99 €
- Site internet officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Qu’est-ce que Steep?
Drôle de question lorsqu’on écrit un test de jeu vidéo j’en conviens. Toutefois, je me le suis constamment posé pendant mes séances de jeu, car je n’arrivais pas vraiment à classifier convenablement Steep.
On parle bien ici d’un titre de sports extrêmes où nous pouvons pratiquer quatre disciplines différentes soient le ski, le surf des neiges, la combinaison volante ou le parapente sur différents sommets des Alpes. Notre terrain de jeu est ainsi une grande chaîne de montagnes où il est possible d’aller à toutes fins utiles partout et où les pentes deviennent des lieux de rencontres pour un grand nombre de défis, histoires et compétitions.
En même temps, il est difficile de savoir dans quelle direction le jeu veut nous amener. Le sentiment de liberté probablement désiré par les développeurs peut parfois plus ressembler à un manque de direction ou de fil conducteur. Pour les gens qui veulent passer du bon temps sans vraiment vouloir une finalité à leur jeu, ils seront servis. Les amateurs de jeux de sports plus conventionnels vont se demander quel est le prix ou la récompense à effectuer les innombrables compétitions que nous proposent Steep.
Une jouabilité inconstante
Comme précédemment expliqué, un énorme sentiment de liberté ressort de Steep qui nous amène régulièrement à descendre les pentes sans trop savoir où la nature va nous amener. La sensation de vitesse ou même les effets de la neige ou du vent sur nos modes de déplacement sont palpables et rendent l’expérience très agréable. Il est dommage que je fusse régulièrement entre deux opinions; soit extrêmement satisfait par les descentes ou figures que je venais d’effectuer ou bien un peu enragé par des problèmes de collision ou de design. Il m’est arrivé souvent de rester coincé à certains endroits sans pouvoir m’en sortir sans mettre fin à mon objectif.
Pour ce qui est des disciplines, encore une fois, ce n’est pas égal à mon avis. J’ai facilement utilisé la planche à neige 75% du temps. Question de goût, j’imagine, mais je trouvais les contrôles plus intuitifs. Pour ce qui est de la combinaison volante ou du parapente, je les utilisais uniquement quand les défis le nécessitaient. Par moment, je trouvais que ces modes semblaient avoir été ajoutés en une autre phase que le développement initial. La combinaison est intéressante pour le sentiment de vitesse qu’elle apporte. Toutefois, son contrôle, mais surtout son manque de réalisme, est quelque peu dérangeant. En effet, descendre en quasi-chute libre et frapper une paroi rocheuse ne nous fait faire qu’un simple accident sans trop de dégâts et de conséquences. Pour ceux qui recherchaient du réalisme dans cette discipline, ils resteront probablement sur leur appétit.
Comme je l’expliquais, il est un peu difficile de savoir vers quoi Steep veut nous amener. Nous sommes parfois dans un jeu de sports typique où nous pouvons nous transporter de compétition en compétition et d’épreuve en épreuve et d’autres fois, il faut explorer pour trouver de nouveaux sommets. Cette partie, à mon avis, est beaucoup plus faible. Il faut, par moment, marcher de longues minutes pour se rendre à un point spécifique débloquant un nouveau versant contenant de nouvelles épreuves. Ces marches de santé sont longues, inintéressantes surtout lorsque l’on doit monter un sommet.
Que ça soit les épreuves ou même l’exploration, nous accumulons de l’expérience et des niveaux permettant de débloquer de nouveaux versants. Parce que bien que nous ayons parcouru beaucoup de distance d’exploration, nos découvertes ne seront accessibles que si nous avons le niveau requis. Outre l’expérience générale acquise, d’autres points sont accumulés répartis en 6 styles de jeu différents. Ceux-ci ont chacun leurs propres niveaux et permettent d’accéder à de l’équipement supplémentaire.
Un visuel à couper le souffle
Un des endroits où Steep réussit le mieux est au niveau de la qualité visuelle de son contenu. Ubisoft Annecy ne semble avoir rien laissé au hasard de ce côté. Que ce soit pour le réalisme de la neige que pour les différents environnements, on se sent vraiment en montagne ; plus l’altitude est élevée, plus la diversité végétale diminue. Donc, quand nous faisons nos descentes, la succession de paysage constitué uniquement de roches et de neige se transforme en sous-bois de conifères. Il est très intéressant également de regarder les panoramas en fonction de notre mode de transport. Par exemple, en parapente, étant donné notre altitude et la vitesse un peu moins rapide que lorsque l’on dévale une pente, les paysages sont souvent à couper le souffle et il est plus facile d’apprécier la vue.
Personnellement, je ne suis pas un grand amateur des modes photo de plus en plus présents dans les jeux vidéos, mais les développeurs de Steep ont porté un soin particulier aux reprises et aux différents angles de vue de nos descentes. Je me suis donc laissé prendre au piège et ai passé quand même pas mal de temps à trouver les prises les plus efficaces pour mes « exploits ». Cela m’a permis encore plus de constater la qualité des graphismes du titre. Effets de lumière aux différents moments de la journée et changement de perspectives de vue avec un mode à la première personne, sont des exemples de ce que Steep nous réserve au niveau visuel.
Une expérience orientée vers la communauté
Steep a été développé avec une volonté certaine : rapprocher les joueurs et les adeptes de sports extrêmes dans un titre où on peut jouer avec n’importe qui en tout moment et où se côtoient tous les grands commanditaires de la planète. Personnellement, sur ce dernier point, je trouve ces commandites un peu agaçantes, mais pour suivre un peu le milieu des sports extrêmes, les grandes compagnies sont particulièrement omniprésentes. Il n’est donc pas rare de voir des compétitions dans Steep organisées par Red Bull, Salomon ou North Face.
En plus, nos personnages sont toujours équipés d’une caméra personnelle (pour le mode de vue à la première personne) qui, lorsque l’on utilise, nous affiche un logo imposant dans l’écran de la marque GoPro. On retrouve un peu de toutes ces commandites dans l’équipement que l’on peut acquérir tout au long du jeu. La personnalisation des personnages est très complète et permet de changer souvent le look de notre expérience de jeu.
Outre cet aspect, comme précédemment indiqué, Steep nous permet de rejoindre d’autres joueurs en tout temps. En effet, on retrouve partout sur la montagne, d’autres utilisateurs que l’on peut rejoindre dans un groupe avec la simple pression d’un bouton. Une fois le groupe créé, l’exploration et les épreuves sont effectuées en groupe. Donc, notre expérience de jeu peut devenir des modes coopératifs ou compétitifs où l’on doit battre les temps des membres du groupe.
Le fait d’avoir accès si facilement à toute une communauté de joueurs est très intéressant. Toutefois, pour ma part, je crois qu’il est plus agréable de jouer avec des amis, car pour les fois que j’ai essayé de me joindre à un groupe, les membres de ce dernier finissaient souvent par se retrouver aux quatre coins de la chaîne de montagnes. Oui, on peut se regrouper facilement, mais ayant chacun nos propres objectifs, les joueurs en groupe font souvent leurs objectifs de leur côté. Surtout que réussir ces derniers, s’ils ne sont pas effectués simultanément, ne compte pas pour la progression d’autres membres du groupe.
Conclusion
Est-ce qu’Ubisoft Annecy a réussi sa mission de rejoindre les adeptes de sports extrêmes et ceux des jeux vidéos ? En partie à mon avis. Pendant tout mon temps à tester Steep, les différentes directions que les développeurs ont voulu lui faire prendre m’ont quelque peu confondu et cela se transpose sur mon appréciation globale du titre. La majeure partie du temps, j’ai eu beaucoup de plaisir à y jouer et le sentiment de liberté et des grandeurs des Alpes est franchement intéressant. Je m’y suis pris souvent à essayer de battre mes records personnels dans certaines épreuves. Par contre, d’autres de ces dernières peuvent être franchement frustrantes, surtout lorsqu’elles sont minées par des problèmes de design. Peut-être que certains de ceux-ci seront corrigés et que les futurs contenus téléchargeables pourront amener le petit quelque chose supplémentaire qui ferait le lien entre les différentes directions vers lesquelles le jeu nous amène.