C’est difficile d’être efficace lorsqu’on développe un jeu d’horreur entièrement sur console portable. D’une part, le graphisme est d’une qualité moindre et l’immersion est moins évidente sur un petit écran que sur une télévision 65 po ou pire un casque VR. C’est donc seulement une très petite sélection de jeux d’horreur que je suis prêt à recommander sur 3DS et Vita. Du lot, je compte Resident Evil Revelations qui avait été un succès sur toute la ligne, l’excellent titre indépendant Lone Survivor et la série Corpse Party. Cette dernière fut d’ailleurs davantage popularisée en 2011 lors de la sortie du premier opus sur PSP et voilà que celui-ci fait le saut du côté de Nintendo avec Corpse Party : Back to School Edition sur Nintendo 3DS.
Fiche technique
- Date de sortie : 25 octobre 2016
- Style : Jeu d’horreur et de survie
- Classement ESRB/PEGI : ESRB M / PEGI 16
- Développeur : Team GrisGris
- Éditeur : XSeed Games & Marvealous AQL
- Langue d’exploitation : Sous-titré en anglais et voix japonaises
- Disponible et testé sur Nintendo 3DS
- Prix lors du test : 59,99 $ CA / 34,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Corpse Party : Back to School Edition est une réédition de Corpse Party Blood Covered qui lui-même était un remake de la version NEC PC-9801, le tout premier jeu de la franchise. Si on la compare à la version PSP parue en 2011, on constate que les développeurs y ont greffé une qualité graphique légèrement améliorée. On y retrouve aussi de nouvelles scènes qui se déclinent en de nouveaux chapitres, mais aussi de nouvelles fins de chapitre mauvaises.
Un rituel qui vire au cauchemar
L’histoire de Corpse Party tourne autour d’un groupe d’étudiant de l’Académie Kisaragi et leur professeur titulaire. Lors d’une journée à l’école, le groupe se réunit afin de souligner le départ de leur amie Mayu qui doit déménager avec sa famille la forçant de quitter l’école. Ils décident donc de performer un sort pour sceller leur amitié à jamais. Quelques instants après que le sort a été jeté, un énorme tremblement de terre s’en suit ce qui transporte le groupe dans une autre dimension au beau milieu d’Heavenly Host Elementary School. Malheureusement, il semblerait que le groupe se soit séparé en plusieurs autres petits groupes dans des dimensions différentes. Sur les lieux, ils y retrouvent une panoplie de corps d’étudiants ayant été pris dans cette école gisant encore au sol. Les étudiants devront se battre pour leur survie en évitant plusieurs trappes et une panoplie de mauvais esprits pour résoudre les mystères d’Heavenly Host dans l’espoir qu’ils réussiront à s’enfuir de cette terrible prison.
La survie avant tout
Si vous n’avez jamais joué à Corpse Party, préparez-vous à plonger dans une histoire sombre, très sombre. Parmi les nombreux corps qui traînent partout, on retrouve plusieurs indices qui nous dévoilent les nombreuses scènes d’horreurs qui se sont déroulées sur les lieux de l’école. On comprend alors pourquoi tant d’âmes errent toujours dans ses corridors n’ayant jamais été en mesure de trouver un semblant de paix même après leur mort. Du côté des dialogues, ce qui est intéressant c’est de suivre les différents groupes un à un et constater leurs perspectives très divergentes. Même si le tout devient un peu difficile à suivre vu la quantité de personnages, cette version s’est vue ajouter une petite salle où le joueur peut cliquer sur chaque étudiant afin de se rappeler les détails de leur biographie. Avec le temps, on finit d’ailleurs par s’attacher à chacun d’entre eux ce qui rend le fait de les voir se perdre dans la peur et l’anxiété encore plus difficile pour le lecteur.
Corpse Party arrive particulièrement bien à installer une atmosphère constamment inquiétante si bien qu’on ne se sent jamais confortable dans l’école. Pas seulement à cause des décors, mais parce que le scénario nous laisse croire que tous les personnages sont entièrement vulnérables. Après tout, ce sont de jeunes adolescents qui n’ont absolument aucun vrai moyen de se défendre. En fait, vos seuls moyens de défense sont vos pieds pour courir, votre temps de réaction et votre 6e sens pour prévenir le danger.
Puis, plus vous allez progresser dans l’aventure, plus la tension va monter et vous allez avoir très peur de tomber sur une des nombreuses mauvaises fins qui laisseront des traces dans votre tête. On peut dire que le jeu a vraiment bien réussi à faire ressortir un sentiment de claustrophobie émanant de cette école complètement barricadée.
Résister à notre curiosité
Corpse Party se joue en perspective isométrique et peut être qualifié de jeu d’exploration et de survie. Les mécaniques sont assez limitées et on passe plutôt la très grande majorité de notre temps à lire les dialogues entre les personnages. Bref, celui-ci se décline en plusieurs chapitres durant lesquels le joueur incarne les différents groupes d’amis alors qu’ils explorent l’école en ruine. Le joueur doit donc se promener dans toutes les pièces de l’école pour tenter de trouver les indices adéquats et placer les bons objets aux bons endroits afin de progresser. Malheureusement, certaines décisions peuvent parfois se tourner contre nous puisque plusieurs fins négatives menant à la fin de votre partie ont été placées dans l’aventure. Le jeu réussit particulièrement bien à piquer votre curiosité bien malgré nous. Alors que j’étais toujours inquiet de ce qui m’attendait derrière chaque porte, je devais à tout prix explorer chaque recoin de l’école. D’ailleurs, le jeu va parfois vous indiquez de ne pas faire telle ou telle action, mais il devient difficile de résister à ces avertissements ce qui peut mener à des moments forts tendus.
La version finale ?
Cette version 3DS de Corpse Party profite légèrement de la puissance supérieure de la console pour offrir des « sprites » un peu mieux définis, mais le graphisme ne s’approche pas vraiment de la qualité du 3e opus de la série paru sur Vita l’an dernier. Le jeu nous propose aussi quelques images qui semblent tirer directement d’une version animée du jeu ce qui nous permet de mieux imaginer les personnages. Puis, la musique a aussi été retravaillée nous permettant de profiter d’une trame sonore qui nous plonge plus facilement dans l’histoire. Les développeurs vous proposent aussi quelques chapitres supplémentaires afin de remplir quelques trous de l’histoire n’ayant toujours pas trouvé réponse 3 opus plus tard. Le seul problème, c’est que les débloquer était assez problématique nous forçant à expérimenter toutes les mauvaises fins possibles pour les découvrir.
Des effets sonores à point
Corpse Party est le genre de jeu dans lequel on doit se plonger à 100 %. En effet, c’est loin d’être le genre d’un jeu portable qu’on met le son à zéro en se lançant seulement à moitié dans l’immersion. Non, dans celui-ci, c’est important de brancher une paire d’écouteurs et de profiter des nombreux effets sonores répugnants provenant des éléments du décor du jeu. Évidemment, il y a aussi la musique très entraînante, mais surtout il y a les voix des acteurs qui rendent le tout un peu plus convivial. Même si celles-ci n’ont pas été traduites, on ressent toujours très bien la détresse dans les voix de ces actrices japonaises.
Conclusion
En conclusion, j’espère que vous êtes prêt à vivre cette expérience remplie de violence assez graphique, mais tout de même muni d’un excellent scénario qui vous plongera facilement dans ce mystère. Préparez-vous à découvrir les nombreuses tragédies qui se sont déroulées à Heavenly Host Elementary School là où vous aurez la lourde tâche de tenter de vous enfuir d’une école barricadée et pleine de pièges. Le tout devrait vous prendre une douzaine d’heures qui pourront bien être étirées quelque peu avec des chapitres inédits à débloquer. Corpse Party a bien capturé l’essence de ce qui fait un bon jeu d’horreur et dans ce cas il s’agit de la vulnérabilité des personnages face aux menaces qui les guettent. Vingt ans après la sortie originale du jeu, Corpse Party se démarque toujours par ses mécaniques uniques puisque très peu de titres sont présentés de cette manière et cette version 3DS est l’occasion rêvée pour enfin découvrir cette série.