Après une très longue attente, Guilty Gear revenait sur le devant de la scène avec Guilty Gear Xrd -Sign- en 2014. Fort de son expertise sur la saga et sur d’autres licences (comme Blazzblue ou Persona 4 Arena), Arc System Works revient ici avec un opus élevant le versus fighting 2D au rang d’œuvre d’art. Un genre qui rapplique en force avec cette génération, puisque même des ténors du domaine continuent de proposer des itérations de ce style de jeu, comme Street Fighter V (enfin, quand ce dernier sera complet bien évidemment…), apparu avec l’émergence de l’arcade. Sauf qu’ici tout advient sur console après une disponibilité initiale sur borne, pour des joutes endiablées en ligne ou sur le canapé en local. Allez, assez de teasing, passons au test !
Fiche technique de Guilty Gear Xrd -Revelator-
- Date de sortie : 25 août 2015 (Arcade), 26 mai 2016 (Japon), 7 juin 2016 (Amérique du Nord), 10 juin 2016 (Europe)
- Style : combat
- Classement ESRB/PEGI/CERO : ESRB T /PEGI 12 / CERO B
- Développeur : Ark System Works
- Éditeur : Ark System Works – PQube – Aksys Games
- Langue d’exploitation : japonais et anglais
- Disponible sur Arcade, PlayStation 4 et PlayStation 3
- Évalué sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 49,99 – 79,99 $ CA/39,99 – 54,99 € sur le PlayStation Store
- Site officiel
Toujours plus loin avec la même base
Comprenons-nous bien avant d’aller plus loin : Guilty Gear Xrd -Revelator- n’est qu’une version mise à jour de l’épisode -SIGN-. Le mélange graphique du titre afin d’y apporter une succession de 3D et (beaucoup de) 2D réussies, aidées par des animations fluides et dynamiques et créant un effet 2.5 Dimension assez intéressant. Mais globalement, si vous avez déjà touché à un Guilty Gears de votre vie, vous savez pertinemment que le jeu se résume assez vite à une expérience très technique et poussée, sur fond de musique bien rock/métal.
On continue l’histoire principale entamée lors de cet opus, on ajoute de nouveaux modes, on apporte quelques ajustements aux personnages, on propose des combattants supplémentaires, quand on ne fait pas revenir d’anciens membres cultes (Johnny et Jam) et basta. Si vous n’avez donc aucune envie d’investir plein pot dans une itération 1.5, votre chemin s’arrête ici, Guilty Gear Xrd -Revelator- n’est pas fait pour vous. Plus précisément sur les modes, les habituels Arcade, Standard, Online, et Training ont bénéficié d’un sacré lifting.
Street Fighter V en PLS
Le mode histoire, ne propose que très peu de gameplay, puisque vous avez droit ici à plusieurs chapitres, tel un film, utilisant à la fois de la modélisation et de l’animation à la sauce dessin animé japonais traditionnel, et profitant des capacités techniques du moteur du jeu pour certaines scènes. Nous regretterons un anglais pas très abordable de prime abord, avec des sous-titres défilant à vitesse grand V, laissant peu de temps pour les anglophobes à la compréhension d’un univers, de base, pas très accessible pour un néophyte.
De même, ce côté dynamique qu’à apporter certains jeux de combat préalablement à ce mode — le dernier exemple en date, de mémoire, étant Mortal Kombat X — fait défaut à Guilty Gear Xrd -Revelator-, car vous resterez immanquablement passif pendant de très longues minutes de dialogues qui expliqueront tout le background provenant de cet opus. Mais, au moins, notons l’effort de la part d’Arc System Works d’en proposer tout simplement un, et qu’en plus, qu’il soit plutôt consistant et très intéressant… Ce qui n’est pas foncièrement le cas de titres avec beaucoup plus de budgets, n’est-ce pas Street Fighter V ?
Les néophytes sont nos amis, il faut les aimer aussi
L’entrainement s’est transformé en véritable tutoriel, qui vous apprendra tous les mouvements de base et avancées, sous forme de monstres à exterminer afin de valider chaque palier de réussite. Très intuitif, il vous faudra, tout de même, faire preuve de patience si vous n’avez jamais touché à un Guilty Gear de votre vie, puisque le gameplay et la prise en main des avatars sont assez difficiles. Imaginez donc le temps requis pour finir par maîtriser le tout… L’avantage ici est que le titre accompagne le joueur tout au long de cet apprentissage.
Une volonté de s’approcher d’un public plus casual, visible aussi dans les mécaniques de Guilty Gear Xrd -Revelator- grâce au Stylish Mode. Vous y retrouverez la totalité (ou presque) de vos attaques spéciales et ultimes, avec l’utilisation du bouton R2 et d’une direction précise. Une aide assez intéressante pour les nouveaux arrivants, qui bénéficieront ici d’un jeu de combat 2D exigeant. Cela risque quand même d’énerver une bonne partie des puristes. Mais il faut bien savoir faire quelques concessions pour attirer un maximum de gens sur les serveurs…
Baston généralisée
Les serveurs, parlons-en. Tout se contrôle maintenant depuis un HUB, avec un avatar numérique personnalisable. Il y est possible d’y rencontrer d’autres joueurs avec lesquels vous pourrez communiquer via émoticônes, ou vous battre autour d’une borne d’arcade, vous attaquer aux matchs classés ou tout simplement pêcher auprès d’une fontaine. Oui, pêcher : ce détail anecdotique n’est présent que pour vous permettre de débloquer du contenu bonus pour le jeu (accessoires pour votre avatar, artworks, échantillons vocaux, FMV, variations de couleur pour chaque personnage, etc.). Dommage qu’ai bien conçu il soit, il est impossible d’inviter un ami dans son propre lobby. Un oublie regrettable puisqu’il deviendra assez redondant d’attendre plusieurs minutes qu’un adversaire viennent s’asseoir à votre borne pour un combat.
Mais bien sûr, si j’aborde le sujet des serveurs, c’est pour parler du multi. La possibilité d’affronter un adversaire était proche du néant (d’une semaine avant la sortie officielle, à quelques jours avant la parution du test). Il me semblait que Guilty Gear n’était pas l’une des licences les plus jouées en occident, mais il est assez perturbant de constater le manque flagrant de joueur pendant un long moment. Un souci de Net Code, ou tout simplement des concurrents tous paramétrés pour éviter le NAT Strict ? Toujours est-il qu’une fois en place, et maintenant que les serveurs sont un peu plus remplis, un match se fini souvent sans encombre ou erreur technique. Plusieurs parties ont eu droit, de mon côté, à un lag constant. Mais n’ayant pas retrouvé ce même type de problème lors d’autres conditions de tests (nouvelle console et connexion), je positionne tous ces soucis sur le dos de mon réseau vacillant. De même, la gestion des ennemis en fonction du niveau semble légèrement chaotique. Mais rien d’insurmontable encore une fois pour autant vu que les écarts ne sont pas très élevés la plupart du temps. Un outil fonctionnel mais qui manque toutefois de précision, uniquement.
Conclusion
Pour une mise à jour a payé plein pot, Guilty Gear Xrd -Revelator- se retrouve étonnamment à très bien faire son travail, et mieux que l’un de ses grands principaux concurrents. Pourtant la première contrainte importante était de taille : réussir à placer des mécaniques plus ouvertes pour les néophytes, tout en gardant cette technicité et cette exigence liées à la série, et en ne lésant pas les professionnels du titre. Certes l’ajout de raccourcis reste un débat houleux pour certains, mais cela a, au moins, le mérite de ne pas dénaturer l’essence de la franchise. Et vu la minutie dont a fait preuve Arc System Works avec cet épisode, aussi bien sur la direction artistique que sur le plan technique, nous avons plutôt hâte de constater le boulot fourni et le résultat final sur une vraie suite.