Apple, la pomme qui a fait déborder le vase…

Apple Store

Le premier iPhone, découverte de la mobilité selon Apple

Tout a commencé le 28 Novembre 2007 lorsque je me suis retrouvé à faire la queue sur les Champs Elysées par un froid plutôt conséquent. C’était la première fois que je participais de cette manière au lancement d’un produit.

Il faut dire que je l’avais attendu cet iPhone, en regardant plusieurs fois la keynote de son annonce aux Etats-Unis et en lisant tous les tests que je pouvais trouver en ligne. Une aventure commençait alors pour moi, qui avais l’habitude de changer de téléphone mobile tous les six mois.

La découverte de l’écosystème Apple, encore plus bridé qu’aujourd’hui, sans App store par exemple, n’a pas été négative. Il faut dire que la concurrence n’avait pas réellement avancé sur ce terrain non plus. Le terminal d’Apple était le premier à rendre l’interface d’un téléphone aussi simple à utiliser.

File d'attente devant la boutique des Champs Elysées (Paris) lors de la sortie du 1er iPhone en 2007
File d’attente devant la boutique des Champs Elysées (Paris)
lors de la sortie du 1er iPhone en 2007

La création de l’App Store, ou le début de l’arrogance

Vint ensuite la création de l’App Store, avec de plus en plus d’applications disponibles. C’est ainsi que firent surface les premiers articles sur les refus de validation d’applications par les « lutins » d’Apple et l’incompréhension de certains développeurs face à une ligne de conduite qui semblait inconnue de tous. Certains trouvaient alors refuge dans le jailbreak du terminal, permettant d’installer des applications « non officielles ». Cependant la technique nécessitait d’attendre que des failles soient trouvées dans chaque mise à jour du téléphone et était donc loin d’être idéale.

Les versions d’iPhone suivantes n’ont pas réglé le problème et la concurrence a commencé à développer des alternatives viables au terminal d’Apple, mettant en évidence une nouvelle lacune de l’iPhone OS : l’absence de support de flash. En effet, Steve Jobs s’oppose farouchement à l’intégration de la technologie d’Adobe sur ses terminaux, alors même qu’il se vantait d’amener l’internet « comme sur son ordinateur » dans le creux de la main. Les utilisateurs se retrouvent alors avec des sites totalement non consultables car conçus entièrement en flash.

Exemples de sites qui utilisent flash... et leur rendu avec iOS
Exemples de sites qui utilisent flash… et leur rendu avec iOS

 

L’iPhone 4 et « l’antennagate »

La sortie de l’iPhone 4 semble avoir été une vraie plaie dans la stratégie de contrôle absolu d’Apple. Tout d’abord, le téléphone se retrouve en photos sur internet plusieurs semaines avant son annonce officielle. L’effet de surprise est donc absent pour les fans de la première heure dont je fais partie, lors du keynote de présentation de Steve Jobs.

Lors de sa sortie, certains tests de l’iPhone tendent à montrer que l’appareil a tendance à perdre des barres de réception suivant la manière dont le téléphone est tenu. S’ensuit alors un véritable enchaînement d’erreurs de communication de la part d’Apple, prouvant une fois de plus l’arrogance grandissante dont fait partie la marque. Steve Jobs va ainsi commencer par nier le problème, puis rejeter la faute sur les utilisateurs en expliquant qu’ils ne tiennent pas leur téléphone correctement, bien qu’il en soit de même sur de nombreuses photos utilisées lors du Keynote! Pire encore, Apple va faire une conférence de presse en urgence en montrant en vidéo qu’elle est parvenue à reproduire le problème à l’identique sur les téléphones d’autres constructeurs. La solution préconisée étant alors d’utiliser un étui de protection afin d’éviter le problème… Plutôt embêtant pour un téléphone dont les premiers adjectifs prononcés par de PDG d’Apple concernent le design!

Apple communique sur la manière dont on ne doit pas tenir son iPhone 4 mais sans s'appliquer ses consignes (copies d'écran de publicités Apple)
Apple communique sur la manière dont on ne doit pas tenir son iPhone 4
mais sans s’appliquer ses consignes (copies d’écran de publicités Apple)

L’iPhone blanc, invisible?

Apple, qui n’a pas pour habitude de présenter ses produits longtemps à l’avance, a présenté l’iPhone 4 dans deux couleurs : en noir et en blanc, comme pour les deux modèles précédents. Pourtant, l’iPhone blanc est toujours quasiment introuvable. La raison? Apple aurait des problèmes à produire les téléphones dans cette couleurs pour des raisons d’échappement de la lumière de l’écran au travers de la façade en verre.

Si l’on peut s’étonner que personne n’ait vérifié la faisabilité de la chose avant la présentation du téléphone par Steve Jobs, c’est surtout la justification d’Apple qui une fois de plus est exceptionnelle. Ainsi, Apple explique se concentrer sur le modèle noir car il s’agit du modèle qui se vend le mieux! Pas étonnant lorsque le blanc est quasiment introuvable…

Pour avoir un iPhone 4 au Canada mieux vaut rester calme... ou avoir un plan de rechange !
Pour avoir un iPhone 4 au Canada mieux vaut rester calme… ou avoir un plan de rechange !

 

Ruptures de stocks annuelles, rupture de nerfs définitive?

Comme chaque année, l’iPhone est en rupture lors de sa sortie. Si l’on peut comprendre que l’engouement rend difficile la logistique d’un lancement mondial d’un produit, il devient de plus en plus difficile de comprendre que cette situation puisse durer aussi longtemps chaque année.

Apple n’en est plus à son coup d’essai et les erreurs de débutant finissent vite par passer pour de l’arrogance. Certes, la création d’une pénurie artificielle est une technique marketing qui peut se révéler payante sur le court terme, mais on peut finir par se demander si Apple réfléchit réellement à ses lancements de produits. Quasiment un mois après son lancement sur le territoire Canadien, il est toujours aussi difficile de s’en procurer un et les prix sur ebay dépassent les 1000 dollars.

Après avoir tenté, de manière assez occasionnelle, de m’en procurer un (appels aux services clients des opérateurs canadiens, passages en boutique et en Apple Store), un sentiment de ras le bol a fini par apparaître. Je me suis mis à regarder la file d’attente devant un Apple Store avec un dégout particulier, pour une marque qui au final semble faire bien plus attention à ses produits qu’à ses clients.

Étant équipé en ordinateurs Apple et en étant pour l’instant totalement satisfait, je reste client de la marque, mais une chose est certaine, mon futur téléphone ne sera pas un iPhone 4.