Voilà déjà quelques mois que l’affaire Vivendi-Ubisfot/Gameloft anime la vie économique de l’industrie du jeu vidéo. En effet, après l‘entrée surprise du groupe Vivendi au capital d’Ubisoft et de Gameloft, les rebondissements sont devenus monnaie courante dans cette affaire. Il y a trois jours encore, Vivendi augmentait à nouveau ses parts dans les entreprises des frères Guillemot. Et on a bien cru que cette fois, Vivendi allait annoncer prendre le contrôle du conseil d’administration. En effet, chez Gameloft, Vivendi avait porté sa participation à 17,34% chez Gameloft et 11, 52% chez Ubisoft. Le seuil des 10% était donc dépassé chez les deux éditeurs. Mais c’était sans compter la contre-attaque que viennent d’opérer les frères Guillemot chez Gameloft.
Il était assez surprenant de voir que mis à part les communiqués acerbes à l’encontre de Vincent Bolloré et de Vivendi, les Guillemot n’aient pas encore concrètement réagi. C’est désormais chose faite puisque les deux hommes ont annoncé un rehaussement de leurs parts à hauteur de 15% dans Gameloft, donnant pour le moment un peu de répit face à Vivendi.
Les deux frères possèdent donc désormais 15,64% du capital ainsi que 23,82% des droits de vote chez Gameloft. Cette augmentation des parts a été possible grâce à Guillemot Bros. SE, la société commune permettant de protéger les deux entreprises sœurs, et à des fonds propres. Cependant, Vivendi reste actionnaire majoritaire, même si l’entreprise reste en retrait en terme de droit de vote, ce qui protège pour le moment Gameloft.
Mercredi, l’autorité des marchés financiers indique dans son rapport que la famille Guillemot a déclaré :
Prendre les mesures nécessaires pour éviter une prise de contrôle rampante par des personnes qui pourraient remettre en cause la stratégie et la vocation mondiale de Gameloft au détriment de l’intérêt de la société et de tous ses actionnaires
Les frères Guillemot ont dès le début de l’affaire considéré l’intrusion de Vivendi dans le capital de Gameloft et Ubisoft comme une véritable agression. Malheureusement, la puissance financière de Vivendi est telle qu’il ne pourrait s’agir que d’un plan à court terme pour les Guillemot, Vivendi ayant également indiqué ne pas exclure la possibilité de prendre le contrôle du conseil d’administration en fonction des conditions du marché. Affaire à suivre donc.