Test de Persona 4 : Dancing All Night sur PlayStation Vita

Persona fait sans doute partie des licences nippones les plus adulées du côté de l’Occident. Propulsée sur le devant de la scène grâce à Persona 3 sur PlayStation 2, la série spin-off de Shin Megami Tensei s’est déclinée sous plusieurs formes de produits dérivés : animé, manga, goodies en tous genres, etc. (Nous vous laissons revenir sur notre rétrospective, bien détaillée, pour plus d’informations sur la saga). Et, comble du genre, Persona propose désormais ses propres spin-off, sous forme de jeu de combat – Persona : Arena – ou, ce qui nous concerne aujourd’hui, le jeu de rythme, avec Persona 4 : Dancing All Night. Un pari gagnant ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 6 novembre 2015 (SCEE), 29 septembre 2015 (SCEA), 25 juin 2015 (SCEI)
  • Style : Musique / Rythme
  • Classement ESRB / PEGI / CERO : T / PEGI 12 / CERO B
  • Développeur : Atlus / Dingo
  • Éditeur : Nis America (EU)
  • Langue d’exploitation : Anglais uniquement
  • Disponible sur PlayStation Vita uniquement
  • Évalué sur PlayStation Vita (PCH-1000)
  • Prix lors du test : 39.99 € / 49.99 $ sur le PlayStation Store
  • Version envoyée par l’éditeur

Show Me How you Move

Persona 4 : Dancing All Night peut se targuer d’avoir une excellente direction artistique qui n’empiète pas sur la qualité de l’expérience de jeu

Jeu de rythme oblige, le gameplay se repose sur votre capacité à exécuter les commandes dans le bon ordre, avec le bon timing. Vous devrez ainsi utiliser les touches de votre PlayStation Vita en fonction des indications à l’écran, sticks compris. Si ces derniers n’apportent pas de malus, les réussir vous donnera un bonus non négligeable, sous forme de barre Fever. Une succession d’imputs réussis, qu’ils soient Good, Great ou Perfect, vous apporte des points supplémentaires pour votre score global. Chaque Miss vous pénalise et peut être déterminant sur votre type de réussite, représentée par différentes icônes de Shadows, passant à différents stades, du rouge jusqu’à l’étincelant. Seuls les deux derniers stades sont décisifs et vous permettront de valider la chanson. Le cas échéant, un tableau des scores assez détaillé vous montrera le nombre d’imputs pour chaque catégorie, l’allure de réussite générale tout au long de la chanson, ainsi que vos records et votre argent amassé.

L’argent accumulé de cette façon vous permettra d’acheter différents bonus à utiliser durant une musique, tels que la réduction de jauge de pénalité, ou encore un boost du mode Fever. Vos dépenses pourront tout aussi bien concerner l’aspect de vos protagonistes, en modifiant leurs accessoires ou leurs costumes. Purement esthétiques, ces changements vous permettront de personnaliser votre personnage pour le mode Free Dance, ainsi que votre partenaire de danse pour ce même mode.

Puisque l’on parle esthétique, arrêtons-nous un instant sur l’aspect global du jeu. L’univers de Persona 4 est fidèlement retranscrit dans ce spin-off. Les chorégraphies et leurs animations sont plutôt soignées, même si pas spécialement spectaculaires, avec des effets de caméra mettant en valeur le travail artistique des développeurs. Le tout avec une fluidité fort appréciable, et nécessaire, pour ce genre de titre, avec l’absence (presque) de temps de chargement. Si la dynamique est là, on regrettera cependant le manque de visibilité quand plusieurs notes se suivent rapidement sur le même bouton, souvent cachées par la validation visuelle de la précédente. Hormis cela, Persona 4 : Dancing All Night peut se targuer d’avoir une excellente direction artistique qui n’empiète pas sur la qualité de l’expérience de jeu.

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Histoire de dormir un peu…

si l’histoire tient la route, intelligemment mise en scène, travaillée et plutôt bien racontée, les phases de dialogue quant à elles sont infiniment longues, ce qui aura pour effet de noyer les moments de gameplay sous un amoncellement d’informations

Faisons un petit tour rapide sur le scénario. Car oui, Persona 4: Dancing All Night a beau être un jeu de rythme, il n’en reste pas moins un Persona, à la naration plutôt conséquente.

Le titre se déroule après les événements de Persona 4 Arena Ultimax. Suite à une demande de Rise Kujikawa, l’équipe d’investigation doit participer au Love Meets Bonds, un événement musical pour Idols, permettant à Rise de revenir sur le devant de la scène. Malheureusement, suite à la manifestation d’une vidéo, sur le site LMB, du show d’une idole défunte, nos protagonistes sont catapultés dans le Midnight Stage, ainsi qu’un autre groupe d’idoles, les Kanamin Kitchen. Ces dernières ont disparu dans ce nouvel espace, rempli de Shadows et c’est à Yu et son équipe d’aller les secourir.

Il faudra cependant faire preuve de rythme, puisque la méthode habituelle ne fonctionne plus : en effet, taper vos ennemis à coup de Persona n’est pas possible, la seule chose pouvant les atteindre étant votre danse.

Atlus a eu pour parti-pris de proposer une continuité à l’histoire de Persona 4, et de ne pas négliger l’aspect scénaristique de l’opus Dancing All Night. Un choix fort appréciable, puisque le titre lance énormément de clins d’oeil, limite spoilers, aux fans de la saga, tout en essayant d’en expliquer un maximum aux néophytes, sur les pérégrinations de Yu, Chie, Rise, Yosuke, Teddie, Yukiko, Kanji et Naoto. Mais si l’histoire tient la route, intelligemment mise en scène, travaillée et plutôt bien racontée, les phases de dialogue quant à elles sont infiniment longues, ce qui aura pour effet de noyer les moments de gameplay sous un amoncellement d’informations plus ou moins complexe, pas forcément abordable de prime abord (Il faudra patienter, par exemple, pas moins de 30 minutes avant de s’essayer à son premier morceau !).

Sans compter que le texte et les voix sont la plupart du temps dans un anglais élaboré, comprenant de façon récurrente des phases de discussions soutenues ou avec de l’argot, ce qui limite drastiquement l’audience du titre. Il faudra être fan de l’univers pour garder patience. Et encore, je dois avouer avoir été tenté à plusieurs reprises de tapoter sur la touche de lecture rapide. Les dialogues à la limite de l’indigeste, propres au RPG Persona, provoquent ici une claque cruelle, soporifique, qui heureusement se limite au simple Story Mode.

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Du bruit qui pense, mais de qualité

Persona 4 : Dancing All Night fait partie de ces jeux exigeants, proposant des challenges ambitieux et pas spécifiquement à la portée de tous

Car vous pouvez profiter du mode Free Dance à tout moment. Certes au départ rien n’est débloqué, mais au fur et à mesure, la playlist s’épaissit. Le Free Dance Mode est d’ailleurs le seul moyen de récupérer toutes les musiques du jeu, au nombre de 29, provenant toutes de Persona 4 (certaines ont même eu droit à un remixe). On regrettera de ne pas avoir plus à se mettre sous la dent, surtout qu’une tonne de DLC arrive dans notre contrée, à un prix exorbitant de 4,99 $ pièce, histoire d’implémenter de nouvelles chansons à Dancing All Night. Bien vu l’aveugle !

Mais si la quantité peine à émouvoir dans le bon sens du terme, la qualité, elle, est au rendez-vous : Shinichi Osawa, Tetsuya Komuro, Daisuke Asakura, Akira Yamaoka ou encore Norihiko Hibino pour ne citer qu’eux. Ces grands noms du Jeu Vidéo et de la pop japonaise ont ainsi remastérisé la playlist audio de Persona 4, déjà fort intéressante, pour l’adapter à un style rythmique agréable pour ce type de jeu. Il ne vous reste plus qu’à visser votre casque sur les oreilles et profiter du flow, c’est permis !

La difficulté proposée varie en fonction de la musique, mais aussi de trois critères : Easy, Normal et Hard. Et si les deux premiers modes sont une petite balade dans une douce plaine, le dernier aurait dû s’appeler Enfer ou Paradis ! Littéralement ! Il vous faudra bien du courage, et de la patience bien entendu, pour surmonter cette épreuve. Car quelques Miss successifs à peine, de l’ordre de 5-6, vous obligera à recommencer la soundtrack en cours, ou à abandonner. Persona 4 : Dancing All Night fait partie de ces jeux exigeants, proposant des challenges ambitieux et pas spécifiquement à la portée de tous. Ce sont les harcores gamers du genre qui en seront ravis, même si nous ne sommes pas obligés de passer par ce mode de difficulté pour profiter pleinement de l’expérience, pour le plus grand bonheur des autres joueurs.

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Conclusion

Persona 4 : Dancing All Night est, sans conteste, un des titres phares de la PlayStation Vita. Parti d’un postulat de départ assez mitigé, le titre réussit avec aisance à délivrer un contenu propre à l’univers Persona 4, tout en proposant une expérience de jeu exigeante et intéressante, le tout sur un genre casse gueule. Dommage que l’oeuvre joue aussi fortement la carte des DLC supplémentaires, au détriment de la quantité de musiques disponible de base. De même, l’irrégularité du Story Mode poussera certains joueurs à passer à côté d’un arc scénaristique complémentaire à la saga. Des choix qui, si Atlus continuent dans cette lancée, seront rapidement comblés dans une version améliorée, mais payante, de Persona 4 : Dancing All Night.

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Test de Persona 4 : Dancing All Night sur PlayStation Vita
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    Les points positifs :
  • Bande-son et Remixes au top
  • L'exigence du gameplay
  • La direction artistique Persona-Style
  • Le scoring
  • Une technique sur PlayStation Vita sans aucun reproche...
    Les points négatifs :
  • ...à quelques exceptions près
  • Playlist un peu faiblarde
  • Le Story Mode mal équilibré
  • La direction économique DLC-Style
  • Uniquement en anglais, écrit de façon peu abordable
  • Pas de voix japonaises
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7.5