Sorti avec le lancement de la Wii U, ZombiU aura su se démarquer dans le line up de lancement de Nintendo par sa facilité de prise en main, son aspect survival-horror bien exploité, et son gameplay particulier favorisant l’ambiance oppressante du soft. Mais au vu des ventes assez faibles, à cause d’un parc installé assez limité, il était logique qu’Ubisoft fasse un portage, un jour ou l’autre, de leur jeu, sur les autres plateformes. Que vaut donc cette nouvelle version, sobrement intitulé Zombi ?
Fiche technique
- Date de sortie : 18 août 2015
- Style : Action / Horreur
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Ubisoft Montpellier / Straight Right Australia (Portage)
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Voix et Textes en Français
- Disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC
- Évalué sur PlayStation 4 et Xbox One
- Prix lors du test : 19.99 $ / 19.99 €
- Versions dématérialisées envoyées par l’éditeur
Combien de temps y survivrez-vous ?
des animations de personnages assez brusques et peu précises, qui vous précipiteront assez rapidement dans un cul-de-sac, ou directement dans les bras de l’ennemi
Vous pouviez lire mon mécontentement il y a quelques mois concernant le portage faiblard de Resident Evil HD Remaster. À croire que les jeux à ambiance horrifique aient la poisse intersidérale puisque Zombi hérite lui aussi de cette tare génétique qu’on appelle l’adaptation à la vas vite. À peine lissé par rapport à sa version Wii U, le titre propose un environnement assez limité graphiquement, quand ce ne sont pas les différentes animations qui font taches ou les effets visuels maladroits. Avec la puissance des consoles actuelles, nous étions en droit d’attendre une refonte un peu plus étendue.
Certes, le jeu est un peu plus fluide, mais tout le reste peine à voir, à commencer par un aliasing déroutant, quand ce n’est pas la pauvre modélisation des décors et des personnages. Pourtant les effets de lumière fonctionnent toujours à la perfection. Vu que le scénario n’aide pas en ce sens, un travail sur le visuel aurait pu permettre au joueur de se sentir un peu plus concerné et investi par sa péripétie de survivant.
Au lieu de cela, vous remarquerez souvent que vos différents avatars ne sont composés que de bras et de jambes coupés quand vous êtes en vue à la première personne. De même, votre ombre est inexistante, seule celle de votre arme de mêlée sera visible. Voici quelques exemples, parmi tant d’autres, d’éléments graphiques qui ne vont pas.
L’ensemble n’est que détails non essentiels, mais aura le don de vous énerver, car additionnés à des animations de personnages assez brusques et peu précises, qui vous précipiteront assez rapidement dans un cul-de-sac, ou directement dans les bras de l’ennemi. Et pas spécialement parce que le joueur aura peur…
I’m Not Scared
Globalement, ce nouveau système rend Zombi plus agaçant que flippant
Car si l’ambiance était le point fort de Zombi sur Wii U, il en est inévitablement le point faible sur les autres supports. En effet, la peur était intrinsèquement liée à une mécanique de gameplay propre à la console de Nintendo, le passage d’un écran à l’autre grâce au Gamepad. Le jeu ne s’arrêtant pas, il nous était obligé de changer la direction de notre regard assez fréquemment, à chaque fouille d’un corps ou d’un coffre, pour passer de notre personnage à l’inventaire. Le but étant de nous laisser en suspens d’une attaque zombie à tout instant. Et ce stress accumulé réussissait, à de très nombreuses reprises, à nous effrayer lors des diverses situations précaires de nos personnages.
Mais alors que nos nouvelles consoles, et PC, sont capables de gérer le double écran de divers moyens démocratisés à l’heure actuelle (PlayStation Vita, Smartphones, Tablettes ou encore deux écrans pour le PC), Ubisoft et Straight Right Australia ont eu le parti-pris de surcharger l’écran principal d’informations. La carte fait désormais 1/9ème de l’image du jeu, et le passage dans les menus et inventaires se font dorénavant sur notre partie in game, cachant une bonne part de notre visibilité. L’effet ne fonctionne plus, et l’ambiance n’est plus aussi pesante, ni aussi stressante. Ce qui pénalise grandement Zombi.
Le changement de gameplay va influer aussi la fluidité de votre gestion de l’inventaire. Puisque vous ne pouvez plus appuyer directement sur l’écran pour sélectionner un équipement ou un objet, vous devrez passer obligatoirement par les flèches directionnelles. C’est long, peu intuitif, et plutôt énervant à la longue. Globalement, ce nouveau système rend Zombi plus agaçant que flippant.
Et si vous pensiez pouvoir profiter de l’expérience à plusieurs, je vous conseille très fortement de passer votre chemin. Car si la version WiiU proposait un mode Versus plutôt sympathique, vous permettant de balancer des zombies sur votre adversaire, ainsi que quelques modes offline à deux joueurs, le portage de Zombi ne propose plus rien de tout cela. L’équipe de développement s’est concentrée uniquement sur l’aspect solo du titre, sacrifiant ainsi quelques heures supplémentaires aux 12 heures prévues pour l’intrigue principale.
Conclusion
On se questionne souvent sur l’utilité d’un portage cross-brand d’un titre. Zombi est devenu, par la force des choses, un cas d’école à ne pas reproduire. Entre un portage fainéantissime au possible et la suppression d’un des outils les plus intelligemment utilisés sur Wii U, Ubisoft a sacrifié sa licence, vouée à un avenir prometteur, contre une meilleure rentabilité. Même le mode Versus s’est fait la malle, limitant en grande partie la rejouabilité du jeu horrifique, ainsi que son impact. Ce qui n’aurait été qu’un simple détail si le jeu était un minimum soigné. Au lieu de celà, Zombi n’est plus qu’une expérience à petit prix, mais sans saveur. Dommage.