Alcatel nous avait surpris lors du CES 2015 en montrant une montre connectée au design annoncé haut de gamme, mais à un prix très orienté entrée de gamme.
Nous avons pu utiliser durant quelques jours le produit afin de voir si les performances et possibilités de cette montre constituent un bon rapport qualité prix ou si le prix est le seul intérêt du produit.
Caractéristiques Techniques de la Alcatel Onetouch Watch
Écran | 1,22″ 240 x 204 pixels |
Dimensions | 41.8 mm de diamètre et 10.5mm d’épaisseur |
Processeur | STMicroelectronics STM429 |
Système d’exploitation | Propriétaire |
Connectivité |
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Capteurs |
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Batterie | 210 mAh |
Design
Au-delà du prix, Alcatel a réellement mis en avant le design de sa montre au CES, en montrant des visuels avec un bracelet en acier qui laissaient entrevoir un produit au design classieux, surprenant pour le prix annoncé.
Le modèle que nous avons pu tester, et le premier qui est mis en vente par le manufacturier d’ailleurs, est celui avec le bracelet en silicone noir et orange. Bien évidemment, le rendu et le ressenti est différent lorsque l’on prend la montre en main. La finition est plutôt bonne et le bracelet rend la montre assez légère, mais on ne peut s’empêcher d’être frustrés que le modèle disponible au prix annoncé lors du CES, ne soit pas celui montré à l’époque, mais plutôt une version avec des matériaux moins nobles. Le bracelet n’étant pas interchangeable, il faudra donc bien réfléchir avant de faire son achat.
À titre de comparaison, la montre d’Alcatel est bien plus compacte qu’une Moto 360, ce que les personnes aux petits poignets apprécieront sans aucun doute. Avec un poids de 55 grammes, elle figure également parmi les montres connectées les plus légères disponibles actuellement, et sait se faire oublier lorsqu’on la porte au poignet.
Petite originalité au niveau du design, l’embout du bracelet de silicone se défait et permet de brancher directement la montre dans un port USB pour la recharger. Nous reviendrons sur ce point dans la section dédiée à l’autonomie. Malgré cette originalité, la montre offre une certification IP67, la rendant résistante à l’eau et à la poussière.
Le design de la Alcatel onetouch Watch est donc plutôt réussi, en particulier si l’on garde en tête son prix, qui en fait l’une des montres connectées les moins chères du moment. Il ne s’agira donc pas ici de gagner des prix de beauté ou d’originalité du design, mais plutôt d’avoir un produit fonctionnel et agréable à porter. Reste que quand on parle de prix, la Moto 360 est disponible au Canada pour un prix similaire, mais est beaucoup plus élégante.
Connectivité
La montre communique en Bluetooth 4.0 Low Energy avec un appareil Android 4.3 ou supérieur, ainsi qu’un iPhone sous iOS 7 ou supérieur. À cela s’ajoutent le NFC, un accéléromètre, un capteur de fréquence cardiaque, un gyroscope ainsi qu’une boussole.
Alcatel propose donc ici le strict minimum, si ce n’est peut-être la présence du NFC, dans son modèle. Aucune connectivité infrarouge comme sur certaines Samsung pour télécommander des appareils, pas de chargement sans fil comme sur la Moto 360 ni de GPS autonome ni de Wi-Fi comme sur la Sony Smartwatch 3 ou la Samsung Gear S, par exemple. L’absence de ces fonctionnalités n’est pas très pénalisante au quotidien, et seuls les sportifs qui partent courir sans leur téléphone risquent d’être réellement déçus.
Au final, l’offre de connectivité et de capteurs intégrés est limitée, mais correspond à ce à quoi on peut s’attendre pour une montre connectée d’entrée de gamme. Il n’y a donc pas de mauvaise surprise à ce niveau.
Écran
Lorsque l’on allume la montre pour la première fois, la taille de l’écran est surprenante. Le fait que les bords de l’écran disposent de traits indiquant les minutes et les heures, tandis que l’écran principal affiche les aiguilles d’heure sur fond noir, donne l’impression que toute la surface est dédiée à l’affichage. En réalité, celui-ci est beaucoup plus petit que ce à quoi l’on peut s’attendre, et une épaisse bordure est présente autour de celui-ci. Les photos de presse publiées par le manufacturier étaient ici très bien étudiées pour que l’on ne s’en rende pas réellement compte.
Avec un écran de 1,22 pouce en 240×204 pixels, soit une densité de pixels de 258ppi, on ne s’attend pas à un résultat magnifique. Dans les faits, j’ai trouvé beaucoup de similarités entre l’écran de la Moto 360 et celui de la Alcatel Watch, bien que celui de cette dernière soit légèrement plus petit.
Au niveau du design, tout d’abord, avec un écran qui n’est pas totalement rond sur ces deux produits. Dans le cas de la moto 360, la faute en incombait au capteur de luminosité qui avait été intégré dans le bas de l’écran. La montre d’Alcatel n’ayant pas de réglage automatique de la luminosité, le responsable est en fait un bouton tactile situé juste en dessous de l’écran et qui permet de naviguer dans les menus.
Au niveau de la qualité, ensuite : les deux écrans ne sont pas mauvais, mais on distingue aisément les pixels lorsque l’on navigue dans l’interface. Les textes restent cependant lisibles sans problème, et la visibilité en forte luminosité est dans l’ensemble suffisante.
L’écran est donc très utilitaire sur la Alcatel onetouch Watch, et permet d’utiliser l’objet confortablement, sans pour autant mettre une « claque » visuelle comme le fait une Samsung Gear S, à la densité de pixels beaucoup plus élevée.
Performances
Nous avions relevé quelques ralentissements de l’interface lors de notre prise en main de la montre au CES à Las Vegas en début d’année. Ces problèmes semblent avoir été corrigés puisque, bien que l’objet ne soit pas un exemple de puissance, son utilisation est agréable.
Le processeur STM429, cadencé à 180Mhz ne permettra pas de faire tourner les derniers jeux ou des animations de grande qualité sur l’écran de la montre. Cependant, ce n’est pas ici ce qu’on lui demande et chaque action, si elle prend parfois jusqu’à une seconde avant de s’effectuer, n’empêche pas une utilisation efficace des différentes fonctionnalités. J’ai par exemple ressenti beaucoup plus la faiblesse du processeur sur une Moto 360 que sur le produit d’Alcatel, à titre de comparaison.
Système d’exploitation
Le système d’exploitation utilisé par la montre d’Alcatel semble être propriétaire, même si rien n’a été confirmé par le manufacturier sur son origine.
L’utilisateur se retrouve face à l’écran d’heure, sur lequel il suffit d’appuyer pour afficher le menu. Celui-ci consiste en une grille d’icônes, que l’on fait défiler de droite à gauche et sur lesquels il suffit d’appuyer pour effectuer l’action. Un bouton tactile est présent sur le bas de l’écran et permet de revenir en arrière, jusqu’à ce que l’écran d’heure redevienne visible. À tout moment, il est également possible de faire un geste du doigt du bas vers le haut de l’écran pour faire apparaître le centre de notifications, afin de les consulter.
Ce principe de fonctionnement est vraiment très pratique car il ressemble beaucoup à celui d’un téléphone intelligent, et n’oblige pas à apprendre différents gestes peu intuitifs pour parvenir à se servir de la montre.
Les applications et fonctionnalités disponibles sur la montre sont au nombre de 14, et nous vous en proposons un bref descriptif ci-dessous, dans l’ordre de leur apparition sur l’écran de la montre.
Météo
De manière très classique, la montre affiche la météo du jour même, ainsi que des quatre prochaines journées à venir. Il est donc possible de voir le temps qu’il fera, ainsi que les températures.
Activité
Cette application affiche de manière visuelle l’ensemble de l’activité effectuée par l’utilisateur. On peut ainsi connaître le nombre de pas effectué, les calories brûlées, la distance parcourue, le temps d’activité au cours de la journée ou encore la durée du sommeil.
Chaque catégorie a sa propre couleur, ce qui rend la consultation très claire et agréable. Le contour de l’écran représente alors une barre de progression circulaire de ce qui a été effectué par rapport à l’objectif défini par l’utilisateur. Un coup d’oeil permet donc de savoir ce qu’il reste à effectuer.
Rythme cardiaque
À la manière de ce que l’on trouve sur la plupart des montres connectées disponibles actuellement, il est possible de connaître son rythme cardiaque grâce à des capteurs installés sous la montre, qui entrent en contact avec la peau. Le suivi ne se fait pas en temps réel et il est nécessaire de relancer la lecture afin que les informations s’actualisent.
Il ne s’agira donc pas d’un outil utilisé par les sportifs aguerris, mais plutôt d’une fonctionnalité supplémentaire pour utilisation occasionnelle.
Course
Si le pictogramme d’une personne qui court pourrait laisser imaginer des fonctionnalités évoluées liées à la course à pied, il n’en est rien. Cette fonctionnalité consiste en fait simplement en un chronomètre qui permet de suivre un temps par tour, grâce à un bouton supplémentaire.
Chronomètre
Le nom de la fonctionnalité l’indique : il s’agit d’un chronomètre, plus simple que la version de course, qui consiste à calculer le temps depuis son lancement. On aurait aimé avoir une fonctionnalité de minuterie, généralement plus utile au poignet qu’un chronomètre, mais ce n’est malheureusement pas le cas.
Contrôle de la musique
Cette fonctionnalité permet de contrôler la lecture de musique. Il est ainsi possible de passer au morceau suivant ou précédent, de changer le volume et de faire lire la musique ou mettre sur pause.
Ce qui est intéressant ici est que la montre contrôle la dernière application de musique installée sur le téléphone. Par exemple, j’ai pu contrôler mon application Google Play Musique ou mes haut-parleurs Sonos, du moment que c’était la dernière application multimédia lancée. J’ai par contre eu énormément de mal à contrôler le volume de la musique, étant donné qu’il s’agit d’un cercle situé proche des bords de l’écran, il m’était très difficile d’obtenir le résultat voulu, ce qui est dommage.
Boussole
Cette fonctionnalité consiste en l’affichage d’une boussole sur l’écran de la montre, mise à jour en temps réel. L’utilisation est très simple, il suffit simplement d’étalonner celle-ci lors de la première utilisation.
Déclencheur d’appareil photo
Il est ici possible de lancer l’appareil photo et de déclencher la prise de photos directement avec un appui sur l’écran de la montre. En revanche, il n’est pas possible de visualiser le résultat sur la montre, ce qui limite beaucoup l’intérêt d’une telle fonctionnalité.
Par ailleurs, je trouve surprenant le fait que la montre demande de déverrouiller le téléphone, si celui-ci a un code, afin d’avoir accès à la caméra alors qu’il est possible de lancer la caméra sur la plupart des téléphones sans avoir besoin d’entrer de code.
Personnalisation du cadran
Il s’agit ici d’une version simplifiée de l’outil de personnalisation du cadran. Celui-ci ne permet que trois possibilités : une horloge avec aiguilles, cadran et date, une horloge avec aiguilles uniquement, ou enfin une horloge avec de gros chiffres. Il ne sera pas ici possible de personnaliser plus en profondeur le cadran, un passage par l’application mobile étant nécessaire pour cela.
Recherche du téléphone
Très pratique, cette option permet de faire sonner le téléphone à distance lorsqu’on l’a perdu. Bien évidemment, il faut que ce dernier soit resté à portée du Bluetooth, mais c’est généralement le cas lorsqu’on cherche son appareil chez soi, et qu’il est caché dans le sofa par exemple!
Cette fonctionnalité risque donc de faire gagner beaucoup de temps aux utilisateurs les plus distraits.
Vibration
Il est ici possible d’activer ou de désactiver les vibrations de la montre, sur un simple appui du bouton.
Mode avion
Peu de choses à décrire également dans ce menu, il consiste simplement à couper toute connexion de la montre, lors d’un voyage en avion par exemple. Il est intéressant de noter que la plupart des fonctions qui ne nécessitent pas de connexion (capteur cardiaque, activité, etc.) continuent à fonctionner.
Luminosité
Trois niveaux de luminosité sont accessibles, la montre n’ayant pas de capteur de lumière ambiante. Même en luminosité minimale la montre reste utilisable dans la plupart des situations. Seule une utilisation en extérieur pourrait demander d’augmenter celle-ci.
Couleur du menu
Enfin, le dernier menu de la montre permet de changer la couleur de l’arrière-plan du menu. Il est ainsi possible d’afficher soit un fond noir, soit un fond blanc. Il ne s’agit pas ici de la couleur du cadran, mais bien de la grille d’applications qui apparaît lorsque l’on appuie sur le bouton principal.
Application mobile : one touch Move
La première utilité de l’application téléchargeable sur le Play Store est de paramétrer la montre. Il est en effet impossible de faire quoi que ce soit avec l’objet tant que celle-ci n’a pas été associée en Bluetooth à un téléphone. Les quelques étapes de démarrage sont très claires, et l’application demande à avoir accès aux notifications du téléphone afin de les afficher sur son propre écran. Les habitués des montres Android Wear ne seront donc pas perdus, étant donné qu’il s’agit exactement du même parcours.
L’application s’occupe ensuite de vérifier si une mise à jour est disponible pour la montre, puis de l’installer. Cette étape n’est en revanche pas obligatoire pour démarrer l’utilisation, les plus impatients pourront donc la faire par la suite.
Au-delà de l’initialisation, l’application permet également d’accéder aux réglages avancés de la montre. Il est ainsi possible de personnaliser plus en détails le cadran, en choisissant par exemple un fond d’écran dans la galerie de l’appareil, ou encore de choisir quelles notifications seront affichées ou non à l’écran.
Il est également possible de visualiser le rapport d’activité, de la même manière que sur la montre. Celui-ci reprend exactement le même code couleur et l’affichage sous forme d’un cercle plus ou moins rempli selon le niveau d’atteinte de l’objectif. J’aime également beaucoup la possibilité de visualiser l’activité effectuée sous forme de ligne de temps, à la manière de ce que proposait Sony sur ses Smartband. Si cela met en évidence que le petit objet traque vraiment de manière précise notre journée, cela peut être pratique pour identifier les différentes activités.
Il n’y a, au moment du test du moins, aucune installation d’applications supplémentaires offerte à l’utilisateur. La montre, utilisant un système propriétaire, ne permet pas l’utilisation d’applications du PlayStore de Google. Il faudra donc bien faire attention à ce que les fonctionnalités d’origine soient suffisantes pour l’utilisateur.
Autonomie de la Alcatel Onetouch Watch
L’autonomie de la montre de Alcatel est clairement son principal point fort. Malgré un grand nombre de notifications, j’ai pu tenir en usage intensif environ 2 jours, et près de 4 jours en usage moyen. C’est particulièrement impressionnant lorsque l’on sait que la batterie embarquée n’est que de 210mAh.
Évidemment, la faible résolution de l’écran et la puissance très modérée du processeur aident à obtenir ce résultat, mais c’est toujours agréable de voir un objet connecté que l’on ne doit pas brancher tous les soirs.
Par ailleurs, bien que l’aspect esthétique soit débattable, le fait que le bracelet contienne la prise USB pour le chargement est très pratique. Si jamais on a oublié de charger la montre, n’importe quel port USB standard à proximité sera suffisant pour remplir sa batterie. À l’heure où quasiment toutes les montres intelligentes ont un format propriétaire, c’est un vrai bonheur.
Conclusion
En annonçant une montre à 150 dollars en début d’année, avec de nombreuses fonctionnalités et un design premium, Alcatel a mis la barre haute et a créé une grande attente. Et malheureusement c’est bien là son principal problème. Si l’objet étant réellement intéressant en janvier, les différentes baisses de prix des produits Android Wear font en sorte qu’il est possible de trouver une Moto 360 à un prix similaire aujourd’hui.
Pire encore, au Canada Alcatel a opté pour le moment pour une importation par le biais de son site web américain, ce qui fait monter le prix final, une fois les frais de port et le taux de change appliqués. à 210 dollars, toujours pour le modèle avec bracelet en silicone.
La montre a donc quelques forces, mais également beaucoup de faiblesses, alors que ses concurrentes continuent à se bonifier. Il est dommage qu’Alcatel ait attendu si longtemps pour rendre disponible ce produit, qui risque de se transformer en occasion ratée. Gardons cependant en tête qu’il s’agit du premier essai d’Alcatel one touch, mais il leur reste une énorme marge de progression.