Alors que Dice travaille activement sur le prochain opus de la série Battlefield qui veut redevenir un standard du jeu FPS, EA a confié aux studios Viscéral Games surtout connus pour la série Dead Space, la lourde tâche de développer un spin-off de la série pour faire patienter les joueurs. Visceral Games a-t-il donc rempli leur mission ?
Fiche technique
- Date de sortie : 17 mars 2015 (Amérique du Nord), 19 mars 2015 (Europe)
- Style : FPS
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Viscéral Games
- Éditeur : Electronic Arts
- Langue d’exploitation : Langue et sous-titres en français (testé aussi en VO)
- Disponible sur PlayStation 4, PlayStation 3, Xbox One, Xbox 360 et PC
- Évalué sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 70€ (Amazon France) / 66$ (Amazon Canada)
Battlefield Hardline n’a de Battlefield que son nom puisque la thématique de guerre militaire mondiale est mise de côté pour se concentrer sur des problématiques autour des policiers plus ou moins honnêtes dans les banlieues de Miami. Ceux qui s’attendaient à une campagne militaire comme ce fut le cas dans Battlefield 3 & 4 vont être déçus, car celle-ci est toute autre chose et c’est plutôt bien réussi.
Une campagne solo bien réussie
La première chose que vous allez remarquer, c’est l’aspect série télévision que Viscéral Games a voulu donner à Hardline. Dès le début, les personnages sont présentés comme ils le seraient dans une série TV américaine de policiers, les chapitres sont remplacés ici par des épisodes (10 au total) et lorsque vous reprenez votre partie vous aurez le droit à un rappel des évènements précédents. De même, lorsque vous déciderez d’arrêter votre run, une petite vidéo vous montrera quelques extraits des cinématiques à venir. En tout cas, cette structure dynamise la narration et confère un bon rythme à une campagne qui n’a que très peu de moments faibles. Nous ne voulons pas vous parler trop du scénario pour vous éviter du poil. Sachez que vous incarnez Nick Mendoza, un policier de Miami à l’enfance mouvementée. Vous suivrez ses péripéties et découvrir les aspects plus sombres de la police corrompue. L’histoire n’est pas nouvelle, elle ressemble à une série télé policière de qualité correcte. Autant le personnage principal est assez classique et prévisible, autant certains personnages secondaires valent le détour de par leur interprétation et leurs punchlines souvent drôles.
Autre aspect surprenant de cette campagne solo : le gameplay. Finis les affrontements militaires en escouade des derniers épisodes, vous incarnez un policier et vous aurez plusieurs approches différentes de la même situation. Vous pouvez tout à fait y aller à la mitraillette et éliminer chaque adversaire de cette manière. Vous pouvez aussi vous la jouer plus discret et éliminer furtivement les ennemis en les menottant après avoir flashé votre badge de police. Cet aspect infiltration est inédit pour un gameplay d’un jeu Battlefield et il est marche plutôt bien. Avant chaque situation, on utilise un scanner permettant de marquer la position des ennemis, des explosifs et des alarmes. Ensuite, vous essayez de trouver une approche permettant de contourner les ennemis et d’éviter l’affrontement frontal. Ce dernier sera à bannir si vous jouez en difficulté vétéran. Vous avez plusieurs moyens de détourner l’attention de vos adversaires comme la possibilité de jeter une balle de pistolet ou bien d’interagir avec l’environnement de façon à créer une diversion. La difficulté de l’intelligence artificielle est bien dosée même si à certains moments, vous abuserez de leur manque de réactivité. Mais ceci est obligatoire dans un jeu d’infiltration. Bien sûr, le jeu n’a rien à voir avec un Metal Gear ou un Splinter Cell, mais à certains moments et à condition de bien avoir réfléchi à votre approche, Nick Mendoza pourra paraître comme un digne héritier de Sam Fisher.
Justement, lorsque vous arrivez à avancer dans le niveau de manière furtive et éliminer discrètement les adversaires, vous obtiendrez plus de points que si vous canardez tout le monde à la mitraillette. Ces points d’expérience vous permettent de débloquer des armes et des compétences à chaque augmentation de niveau. Le souci étant que les armes que vous débloquez ne vous seront pas utiles dans une approche furtive du jeu. À l’inverse, si vous voulez utiliser ces armes et jouer en mode bourrin, vous n’obtiendrez que très peu d’expérience et ne débloquerez pas ces armes. Ce système de progression est le défaut principal de cette campagne solo. De plus, si vous jouez essentiellement en mode furtif, vous atteindrez le niveau maximal de progression (niveau 15) très rapidement dans le jeu. Dans notre partie, nous l’avions atteint dès l’épisode 6. Ensuite, la progression est figée et vos points d’expérience récoltés sont inutiles.
En ce qui concerne les doublages, pour les anglophiles je vous conseille la version originale (accessible si vous changez la langue de votre console dans les paramètres), car il y a un vrai travail d’acteurs et certaines répliques sont très drôles. La version française n’est pas horrible, mais les sensations ne sont pas les mêmes, comme très souvent.
Pour résumer, nous avons vraiment bien apprécié cette campagne solo et avons été surpris par l’approche très « Splinter Cell » du jeu. L’infiltration est bien gérée, les séquences de jeu sont variées et les zones souvent ouvertes avec différentes approches possibles. Bien entendu, pour ceux qui préfèrent les campagnes militaires en escouade, passez votre chemin.
Le multijoueur de Battlefield Hardline
Même si cette campagne solo est plutôt bien réussie, un jeu estampillé Battlefield se doit d’avoir un multijoueur irréprochable, car très attendu par les amateurs de FPS en ligne. Celui de Battlefield Hardline propose un certain nombre de modes variés et chacun pourra y trouver son bonheur. Les adeptes des précédents épisodes de la série retrouveront les classiques modes Conquête et Conquête large qui ne déçoivent pas. Nous allons nous concentrer sur la nouveauté et notamment un mode que nous avons vraiment apprécié, le mode Poursuite Infernale (Hotwire en anglais). Il s’agit d’une variation du mode domination classique sauf que les points de contrôle sont en réalité des véhicules que vous devez conduire à une certaine vitesse pour gagner des points. Il s’avère que l’on s’y prend au jeu assez facilement, les parties sont dynamiques et à l’instar d’un jeu de combat, on a plaisir à cumuler les points et les combos. Le mode braquage (Heist) devrait être l’étendard du jeu puisqu’il s’agit d’une tentative de vol de banque par un gang de voyous que doit stopper une brigade de police. Malheureusement, le mode est assez déséquilibré et souvent remporté par les policiers. Les cartes « Braquage » ne sont pas toujours adaptées au mode et certains points d’extraction sont placés de manière maladroite sur la map.
Visceral Games a également prévu deux modes d’affrontement à 5 contre 5 pour la scène E-sport. Un de ces modes voit la police essayer de sauver des otages prisonniers des brigands et l’autre voit la police devoir protéger un VIP surarmé que doivent descendre les voyous. Ceux-ci sont plutôt appréciables surtout si vous jouez avec des camarades en chat vocal.
Dans l’ensemble, les différentes maps sont appréciables même si certaines sont mieux construites que d’autres. Nous avons apprécié les différents objets, battlepacks et argent que vous débloquez au cours de vos parties. À l’inverse de l’alpha et de la béta qui subissaient des soucis de serveurs très récurrents, nous n’avons eu aucun souci de serveur lors de notre phase de test. De même, peu de problèmes de lag, de freeze qui peuvent ruiner notre expérience de jeu. Pour le coup, nous apprécions grandement qu’un tel jeu multijoueur soit stable.
La technique : bilan médiocre
Gros hic du jeu, la technique est le principal point faible du jeu (en tout cas sur PlayStation 4). On sent que le moteur de jeu est à la ramasse, les textures ne sont pas très bien définies. On sent que Viscéral Games ont voulu privilégier la fluidité du jeu. Certains décors du solo sont sympathiques, mais que ce soient les visages des personnages, les animations, ce Hardline ne deviendra pas un standard graphique comme l’était son prédécesseur Battlefield 3. De plus, on a observé du clipping et du popping à certains moments, tout particulièrement lors des phases de véhicules. En ce qui concerne les bruitages et la bande sonore, c’est plutôt bien réussi. On a du mélange de belles compositions orchestrales et des titres populaires bien connus comme le fameux Sound of the Police de KRS.
Conclusion
Battlefield Hardline nous a très agréablement surpris par sa campagne solo et ses différents modes de jeu adaptés au schéma flics contre voyous. Malgré une technique décevante, le jeu dépasse son ambition de bouche-trou avant l’arrivée du futur Battlefield 5 et mérite le détour. On peut quand même se demander si l’avoir estampillé « Battlefield » ne va pas le desservir auprès des fans de la série tant il se distingue de ses prédécesseurs.
- Les points positifs :
- Un scénario bien rythmé
- Un gameplay tourné vers l'infiltration
- Certains personnages secondaires très cocasses
- Une bande sonore sympathique
- Le mode "Hotwire"
- Le système de progression dans le multi-joueur
- Les points négatifs :
- Une technique à la ramasse sur PlayStation 4
- Une IA parfois trop crédule
- Le système de progression dans la campagne solo
- Le mode "braquage" trop déséquilibré
