Critique du film Birdman par Alejandro González Iñárritu

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Il arrive parfois qu’on se pose la question de savoir si on est à la hauteur pour se permettre de faire la critique de telle ou telle oeuvre. Pour les films mainstreams ou les blockbusters de l’été, il est facile de pouvoir en faire une critique, car elles ne requièrent qu’une simple analyse en surface. C’est le cas, par exemple, du dernier Transformers. Pour certains films par contre, il sera parfois nécessaire de rechercher plus en profondeur, ce qui arrive bien plus souvent qu’on ne le pense.

Je vous le dis, je ne suis clairement pas assez qualifié pour vous dresser une critique à la hauteur de Birdman, tellement le film est maîtrisé du début jusqu’à la fin. Cependant, je vais quand même tenter de vous écrire une analyse la plus complète possible du dernier film d’Alejandro Iñárritu, et, chaudement, vous recommander de le voir.

Birdman ou une critique du cinéma actuel

L’histoire de Birdman se déroule de nos jours. Elle relate le succès rencontré par un acteur ultra connu au début des années 90 du nom de Riggan Thomson (rôle principal incarné par Michael Keaton), déchu de toute popularité récemment depuis son rôle de Birdman. Il tente alors de monter une pièce de théâtre afin de regagner sa gloire d’antan. Malheureusement pour lui, Il vit dans un monde où les consommateurs sont une communauté de zappeurs, qui ne suivent plus les célébrités, pour peu qu’elles ne tiennent pas une page Facebook ou un compte Twitter. Les parallèles qui sont faits dans le film et le cinéma actuel nous amènent à nous identifier au personnage interprété par Michael Keaton.

Pourquoi dire alors qu’il s’agit-il alors d’une critique du cinéma actuel? Birdman joue avec les apparences de blockbuster classique, notamment en nous faisant croire à la venue de stars en vogue mais également en y intégrant des effets visuels dignes des films à gros budget alors qu’au final, il n’en est rien et le film est bien plus profond que cela. Il s’agit donc d’une critique du cinéma actuel qui, depuis plusieurs années, est constitué de blockbusters qui s’enchainent à coup de centaines de millions de dollars.

Une réalisation rondement menée et récompensée par l’oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur

Du côté de la réalisation, Alejandro Iñárritu nous offre une leçon de cinéma. Le film est réalisé en un seul plan-séquence, se déplaçant dans tout le théâtre, ainsi qu’à l’extérieur à certains moments, et permettant aux spectateurs de découvrir ce riche environnement par le biais du point de vue des autres personnages. Cette sensation d’une seule et même prise est très bien réussie, et on en vient même à chercher les moments où les raccords images ont été faits.

Et, bien heureusement, il n’y a pas que ce côté de la réalisation qui rend Birdman si puissant. Il faut également mettre le crédit sur les acteurs. Je ne vais pas revenir sur la performance de Michael Keaton qui interprète son rôle à merveille, mais les autres ne font pas non plus dans la demi-mesure. Nous avons droit à une Emma Stone survoltée, prénommée Sam, et jouant la fille de Thomson. Edward Norton, quant à lui, est au plus haut de sa forme. J’ai même eu du mal à reconnaître l’acteur Zach Galifianakis, qui a joué dans la trilogie Very Bad Trip, totalement méconnaissable d’une part parce qu’il a perdu du poids mais aussi car il joue dans un registre tout à fait différent. Il était assez difficile de l’imaginer jouant de ce type de film, et ce fut une bonne surprise. Quand au reste du casting, je n’ai vraiment rien à lui reprocher : chacun joue son rôle… Enfin du moins ses rôles. Car une bonne partie des acteurs jouent un rôle dans la pièce de théâtre de Thomson, en plus de leur rôle dans le film. Il faut suivre!

Emma Stone Birdman

Birdman ou la vie de Michael Keaton

Il m’aurait été difficile de ne pas parler de cet aspect. Ce film est un parallèle entre la vie de Rigann Thomson et Michael Keaton, qui avait eu droit à un succès planétaire avec son personnage du Chevalier Noir de Gotham dans Batman et Batman Le Défi par Tim Burton. Il joua alors quelques rôles important, comme Raymond Sellars dans Robocop, auprès de grands réalisateurs tels que Quentin Tarantino, Kenneth Branagh ou Ron Howard, malheureusement sans véritable succès, avant de tomber dans l’oubli jusqu’à aujourd’hui. Alejandro Iñárritu a vraiment su donner un rôle sur-mesure à Keaton, retraçant plus ou moins sa vie dans les grandes lignes. Une telle performance mérite qu’on s’y intéresse.

Birdman et une conclusion

Birdman est bien des choses. C’est avant tout une transposition de la vie réelle de l’acteur principal dans cette oeuvre fictive, mais aussi une métaphore sur ce qu’est en train de devenir le cinéma à blockbuster, avec une réalisation magnifiquement dirigée, et un rythme effréné. On peut dire aussi que c’est une leçon sur la vie, où l’on nous dit que rien n’est perdu mais qu’il faut se battre pour l’obtenir. Ce film est d’une grande inspiration, du moins pour moi, nous offrant un très beau spectacle et une expérience de cinéma unique.

Critique du film Birdman par Alejandro González Iñárritu
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    Les points positifs :
  • Une critique du cinéma actuel
  • Des acteurs parfait
  • Une réalisation rondement menée pendant tout le film
    Les points négatifs :
  • Vous êtes obligé de le voir
"
9.5