Lors de cette 87e cérémonie des Oscars, plusieurs films de genre héroïque étaient en lice pour remporter la très convoitée statuette. L’ensemble de ces films, à l’exception d’Interstellar de Christopher Nolan, était nommé dans la catégorie « Meilleurs effets visuels ». Interstellar a été choisi malgré cette forte concurrence. On notera aussi la nomination des Gardiens de la Galaxie dans la catégorie « Meilleures coiffures et maquillages ». Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’ensemble des récompenses des Oscars 2015 sur ce lien.
Outre une blague de Jack Black concernant les films de superhéros, dont je ne citerai qu’un passage, « Nous avons Batman Spiderman, Superman, Jediman, prequel man, sequel man », James Gunn s’est attardé sur une réflexion faite par Dan Gilroy. En effet, le réalisateur de Night Call a affirmé que son film avait réussi à survivre au tsunami créé par les films super-héroïques.
James Gunn a ainsi tenu à répondre plus détail sur sa vision autour du cinéma et des films de superhéros :
« Je n’ai pas trouvé la blague de Jack Black offensante, et vous les amis ? C’était, genre, une blague. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’écriture de la cérémonie n’avait pas l’air si bien préparée que ça.
Pour ce qui est de Dan Gilroy qui prétend que les spectateurs des Independent Spirit Awards ont survécu à un ‘tsunami de films de superhéros’ – déjà ça semble bizarre de dire ça quand on est marié à quelqu’un qui a joué dans deux films Thor (Rene Russo, Frigga) – non vraiment, ça voudrait dire que vous êtes horriblement noyés dans ce tsunami. Mais je sais que j’ai tendance à dire des bêtises en allant à ces shows, donc je lui laisse le bénéfice du doute.
Peu importe, la vérité, c’est que dès qu’une tendance devient populaire, quelque soit le milieu, elle est snobée par une élite autoproclamée. J’ai déjà remporté bien plus de récompenses que prévu pour les Gardiens de la Galaxie. Ce qui me dérange, c’est que beaucoup de gens pensent que parce que vous faites des gros films, vous mettez moins d’amour, de réflexion et de soin dans ces films que ceux qui font des films indépendants ou des films considérés sérieux par Hollywood.
J’ai fait des séries B, des films indépendants, des films pour enfants, des films d’horreur, du grand spectacle. Je sais qu’il y a plein de gens qui font des films pour l’argent ou pour satisfaire leur ego. Et il y a aussi des gens qui font de ce qu’ils font parce qu’ils adorent raconter des histoires, ils adorent le cinéma, et ils veulent donner au monde la magie qu’ils ont trouvée dans le travail des autres. En toute honnêteté, je ne trouve pas pas une différence de pourcentage entre ceux qui travaillent avec de l’intégrité et d’autres sans en changeant de milieu cinématographique.
Si vous pensez que les gens qui font des films de superhéros sont débiles, venez nous le dire en face. Mais, en tant que réalisateur indépendant ou ‘sérieux’, si vous pensez que vous mettez plus d’amour dans vos personnages que les frères Russo dans Captain America, Joss Whedon avec Hulk ou même moi avec un raton laveur qui parle, vous vous trompez, tout simplement. »
Encore une fois, merci de remettre les pendules à l’heure, James. Certes Hollywood est gangrenée par des tas de problèmes, et un manque certain de créativité. Mais en aucun cas, les films de superhéros ne peuvent en être les (seuls) responsables, surtout quand on trouve chez eux l’énergie et la passion qui manque à de trop nombreuses productions américaines.»
Comme à son habitude, James Gunn a su répondre en mesurant ses propos. Il note toutefois que les propos de l’autre réalisateur sont sortis sous un certain contexte.