On a tous déjà (ou presque) commandé en ligne un repas pour qu’il nous soit livré. Si ce n’est pas dans un restaurant, peut-être avez-vous déjà commandé en ligne votre épicerie. Nous avons de plus en plus d’options pour se faire livrer de la nourriture à domicile, et une nouvelle tendance fait présentement fureur à New York et gagne du terrain au Québec: le kit «prêt à cuisiner». Un kit livré chez vous contenant une recette et tous les ingrédients afin que vous le prépariez vous-même. C’est ce que propose la jeune entreprise montréalaise COOK it.
Le concept de COOK it
COOK it, établie dans le Mile-End à Montréal, a été fondée en juin dernier par trois entrepreneurs, Thomas Dubrana, Judith Fetzer et Patrick Chamberlan, tous amateurs de cuisine et désirant trouver une façon de libérer le chef en chacun de nous. Leur concept est simple; on choisit sur le site web un repas parmi les plats proposés et l’équipe s’occupe de livrer une boîte contenant tous les ingrédients afin de le réaliser. Les plats sont conçus par des chefs d’ici et des instructions permettent de recréer le tout en moins de 30 minutes. D’ailleurs, COOK it travaille avec entreprises responsables, garantissant que ce que vous commandez sera composé de produits frais et locaux.
Mon expérience
J’ai été invité récemment à un événement avec COOK it et en compagnie d’une douzaine de gars afin de préparer leur menu spécial de la Saint-Valentin. Le chef Olivier Racicot était présent sur place pour nous aider à reproduire ces plats aux titres intimidants, mais ô combien amusants et simples à réaliser! À titre d’exemple, l’entrée était un «Tartare de cerf de Boileau au parfum de sapin Baumier, surmonté d’une huitre Lucky lime.»
Quelques jours après cette succulente soirée, j’ai eu le plaisir de recréer le même repas à la maison pour ma copine. J’ai reçu la boîte à temps, les emballages à l’intérieur étaient sous vide, étiquetés et il y avait même des «ice pack», donc pas d’inquiétude sur la qualité et la fraicheur. Pour un novice en cuisine comme moi, je suis assez satisfait du résultat obtenu (j’ai réussi à impressionner ma copine : mission accomplie!).
Un repas coûte environ 28$, sans taxe, pour 2 portions, livraison incluse. Est-ce que cela vaut le coût? Au début, je n’étais pas convaincu. Mais l’essayer, c’est l’adopter! C’est un beau défi que de concevoir le repas comme un chef, et c’est agréable d’avoir sous la main tous les ingrédients nécessaires, déjà préparés, mesurés et prêts à être utilisé. D’ailleurs, s’offrir un tel festin au restaurant serait probablement pas mal plus dispendieux. Autant mieux le faire soi-même et apprendre en même temps!
Une tendance marquée pour la livraison à domicile
Il a été annoncé la semaine dernière des acquisitions majeures aux États-Unis dans le marché de la livraison : le réseau social Yelp qui achetait pour 134 M$ le site de livraison à domicile Eat24 ou encore, Grubhub et l’achat à 80 M$ de deux startups DiningIn et Restaurants on the Run œuvrant dans le même domaine. Même Google et Amazon ont signifié dernièrement leur intérêt pour ce marché. Cette tendance sera donc à surveiller.
Au Québec, bien que nous soyons visibles à plus petite échelle par rapport à nos voisins du Sud, nous avons pour le moment plusieurs possibilités pour passer une commande en ligne. Que ce soit par l’entremise des sites web de grandes chaines (St-Hubert, Boston Pizza, etc.), par des sites qui regroupent des petits et moyens restaurants (Just-Eat, À la Carte Express, etc.) ou sinon, directement sur les sites web des restaurants que l’on préfère.
COOK it semble toutefois bien se différencier de cette concurrence, non seulement par la qualité de ses produits, mais par différentes stratégies sur le web qui visent à définir une nouvelle clientèle. Si nous tapons «Delivery Food Montreal» sur Google, nous constatons notamment la présence de Just-Eat sur le premier résultat de recherche. Lors d’une récente conférence de Facebook Canada à Montréal, l’équipe COOK it mentionnait d’ailleurs que « les pubs Google Adwords n’étaient pas rentabilisées alors qu’avec Facebook, on a eu un bon retour sur investissement ».
En effet, c’est en misant sur les réseaux sociaux et les blogueurs que la startup réussit plutôt à tirer son épingle du jeu. Dans une entrevue au journal Metro, la cofondatrice Judith Fetzer illustrait justement comment mieux répondre à sa clientèle : « On est constamment connectés à Google Analytics qui analyse les entrées sur notre site internet, c’est un peu comme savoir combien il y a de personnes dans le magasin. Si d’un coup on voit 200 personnes de plus, on veut comprendre d’où ils viennent ». C’est aussi en misant sur les plaisirs de cuisiner, l’authenticité de ces plats préparés par des chefs d’ici et des produits frais et locaux que l’entreprise continuera à faire jaser.
Enfin, si vous avez un horaire chargé, pas le temps de passer à l’épicerie pour une réception d’amis ou que voulez simplement apprendre à cuisiner, c’est à essayer. Pour plus de détails, visitez leur site web.