Qu’est-ce-que « Dans Ma Boîte En Carton » ? Il s’agit d’une nouvelle chronique que je vous propose de découvrir sur Geeks And Com’. Cette rubrique me permettra de m’exprimer sur des sujets, en phase ou non avec l’actualité, liés au média Jeu Vidéo dans sa globalité, qu’il s’agisse de jeux, de concepts, de thématiques, ou d’événements. Il s’agira d’un rendez-vous un peu plus personnel dans lequel je vous livrerai mon point de vue. La « Boîte En Carton » fait référence à plusieurs choses, d’une part c’est un clin d’œil à ma série favorite Metal Gear Solid, et d’autre part elle fait écho à toutes les choses que peut entasser un passionné comme moi. Je sortirai donc de cette boîte toutes les idées que j’aimerai développer et vous exposer.
Le jeu de rôles japonais à surveiller en 2015 n’est peut-être pas Final Fantasy XV ni même Xenoblade Chronicles X. Cette affirmation peut paraître étrange pour des joueurs occasionnels ou n’étant pas habitués des productions japonaises moins connues en occident, mais c’est pourtant vrai. Au sein même de la rédaction de Geek And Com’, peu de rédacteurs ne connaissent pas cette série de nom, mais nous sommes également peu à bien la connaitre, moi-même je ne l’ai découverte qu’il y a quelques années. C’est ainsi que j’ai décidé de vous expliquer pourquoi, selon moi, Persona 5 est le J-RPG à surveiller le plus en cette année 2015. Nous en savons encore peu sur le jeu, mais une première bande-annonce incluant des images de gameplay a été diffusée la semaine dernière.
NB : Cet article prendra principalement comme base de réflexion Persona 3 et Persona 4. Pour avoir des informations plus détaillées sur la série, nous vous renvoyons vers notre rétrospective écrite par Thomas Jeronimo.
Aux origines de Shin Megami Tensei : Persona
Avant de rentrer plus en détails dans la série qui nous intéresse : Persona, il est nécessaire de parler de Shin Megami Tensein (SMT). Il s’agit d’une série de jeux de rôles japonais éditée et développée par Atlus, originellement connu sous le nom de Megami Tensei. Les premiers jeux de la série sont d’ailleurs basés sur une série de livres de science-fiction japonais. L’univers développé dans la série mélange différentes influences comme la démonologie, l’informatique, ou encore l’époque moderne. L’un des éléments fondamentaux de cette série consiste en la capacité du personnage à recruter, et à fusionner des démons qui combattront à ses côtés. La série est extrêmement populaire au Japon puisqu’elle se place en troisième position des RPG favoris des joueurs, derrière Final Fantasy et Dragon Quest.
Shin Megami Tensei : Persona est originellement un spin-off de cette série. Nous jouons des étudiants (ou des personnages qui en sont proches) se retrouvant au milieu d’évènements incroyables et dangereux. Contrairement à SMT qui permet au personnage d’invoquer des démons, dans Persona, les protagonistes ont la possibilité de matérialiser une facette de leur personnalité sous forme de Persona. Le personnage principal ayant la possibilité d’invoquer plusieurs Persona différents, même si un lui est propre. C’est avec ces Persona que vous devrez éliminer les « Shadows », l’équivalent des démons de SMT. Le terme Persona n’a pas été choisi au hasard. En effet, Persona vient du latin personare (parler à travers). Ce mot était utilisé en son origine pour désigner le masque que portaient les acteurs de théâtre romain. Le « masque » que porte chaque individu en société est l’un des thèmes fondamentaux de la série.
Un gameplay intelligent, riche et complet
Le succès de la série peut s’expliquer de plusieurs manières, l’une d’entre elles étant son gameplay si caractéristique. Ce dernier est à la fois intelligent, riche, et complet.
Dans Persona, vous devrez avant tout gérer votre vie d’étudiant japonais. Le jeu prend donc place durant une année scolaire. Votre personnage devra jongler entre les cours, des activités sportives ou culturelles, des sorties entre amis, et même un travail si le cœur vous en dit. La structure du jeu est telle que les journées s’enchainent sans que nous les voyons passer. Une certaine répétitivité est à l’œuvre, mais elle sert une structure de jeu parfaitement orchestrée. Il y a tellement de choses à faire que l’on se retrouve très souvent dans une situation où l’on hésite entre plusieurs activités. On en choisit donc une en se disant que l’on réalisera l’autre le lendemain, ou la semaine suivante. Chacune des activités permet de développer les caractéristiques de votre personnage tel que le charisme, la force, l’intelligence, etc. Ces aspects de votre personnage détermineront certaines actions que vous pourrez réaliser ou non. Vous voulez proposer un rendez-vous à la jeune fille la plus en vue de votre lycée ? Alors il faudra développer votre charisme. Le tout fonctionne naturellement et demande une réflexion du joueur pour développer les caractéristiques qu’il estime les plus intéressantes.
Les relations entre les personnages sont également au cœur de l’expérience Persona, chacune est symbolisée par une arcane, symbolisant le lien entre le héros/joueur et cet autre personnage. Développer ce lien au maximum permettra d’obtenir des bonus importants, comme par exemple la forme finale du Persona de votre ami, ou bien l’accès au Persona ultime de cette arcane. Ces relations, appelées Social Link dans le jeu, seront de retour dans Persona 5, mais peut-être sous une autre forme.
Néanmoins, la série ne se limite pas à mener une vie d’étudiant. Chaque jeu vous mettra au cœur d’une aventure dans laquelle vous devrez arpenter des labyrinthes et affronter les Shadows à l’aide de vos Persona. Le système de combat du jeu est très bien étudié et calibré. Avec une équipe de 4 personnages, vous devrez affronter un, ou plusieurs Shadows simultanément. Les affrontements sont basés sur le principe de forces et faiblesses. Chaque ennemi et personnage dispose d’un élément auquel il est sensible (attaque physique, feu, glace, etc.), vous devrez profiter de la faiblesse de vos ennemis, mais l’inverse est également vrai. Un combat peut vite mal tourner, et il faudra être vigilant. D’après les courts extraits de Persona 5 que nous avons pu voir, cet épisode semble apporter quelques nouveaux éléments de gameplay tel que l’infiltration au sein de ces donjons, ce qui serait assez logique pour l’un des thèmes du jeu.
Chaque épisode de la série a su apporter un scénario à la fois complexe, intéressant et mystérieux. Dans Persona 3, une mystérieuse tour appelé Tartarus fait son apparition durant la Dark Hour. Cette heure, durant laquelle apparaissent les Shadows, se situe entre une journée et la suivante. Dans Persona 4, le groupe d’étudiant enquête sur une série de meurtre lié à une chaine de télévision mystérieuse, la Midnight Chanel. Persona 5 quant à lui devrait mettre en scène des étudiants ayant une double vie de cambrioleur. Nous sommes ici bien loin des scenarii classique des J-RPG.
Une série à la personnalité forte
La série Persona est marquée par une forte personnalité qui s’exprime par différents aspects. Les thématiques du jeu, sa direction artistique ou bien ses musiques
Chaque épisode de Persona est l’occasion de développer un certain nombre de thématiques. Chaque jeu dispose d’un aspect psychologique important puisqu’ils exploitent la thématique des Persona dont j’ai parlé un peu plus haut. Persona 3 s’inspirait de la mythologie grecque et avait pour thème central la mort. Persona 4 quant à lui a pour thème la quête de la vérité et l’acceptation de soi-même. Cet épisode s’inspire quant à lui de la mythologie japonaise. Persona 5 devrait s’intéresser à notre société moderne, aux règles établis par celle-ci et pouvant nous contraindre. Cette thématique sera également symbolisée par la prison mentale dans laquelle le personnage principal est enfermé.
Ces thèmes se ressentent également dans la direction artistique, Persona 3 dispose de couleur très sombre, d’une ambiance pesante où la mort semble omniprésente. Persona 4 est beaucoup plus joyeux et coloré, et tire son inspiration visuelle de la télévision. Persona 5 revient vers un rouge sanguin, comme l’était Persona 2. La série ferait-elle son retour vers une ambiance plus malsaine et sombre ? Seul le temps nous le dira. Cet épisode sera le premier en haute définition de la série, ayant presque sautée une génération entière (le jeu sortira à la fois sur Playstation 3 et 4), on peut s’attendre à ce que la personnalité du titre soit encore plus marquée. Chaque jeu dispose également de son ambiance musicale qui vient refléter l’atmosphère de chacun d’entre eux.
Une plongée dans la culture japonaise
Jouer à Persona c’est aussi s’immerger dans une culture japonaise très marquée. Cela passe évidemment par le fait que le jeu soit rythmé par une vie étudiante japonaise, l’organisation des journées et de l’année scolaire étant complètement différente de l’organisation française ou québécoise. Les activités que l’on peut réaliser en dehors participent également à cette immersion. Toute la réalisation du jeu renforce ce sentiment: l’esthétique manga, les combats typiques des J-RPG, ou encore la façon d’articuler les relations entre les protagonistes. Les personnages sont très typiques des productions japonaises populaires (mangas, jeux vidéo), et on retrouve souvent les archétypes récurent utilisés dans celles-ci, pour le plus grand plaisir des aficionados. De sa structure de jeu, jusque dans sa représentation culturelle, Persona transpire le Japon.
Shin Megamin Tensei : Persona est une série profitant d’un game design très bien étudié et s’améliorant au fil des épisodes, chaque jeu propose son ambiance et ses thématiques tout en restant profondément ancré dans la culture japonaise. Bien que la série ne soit pas encore très connu en occident (est-ce forcément un mal ?), elle dispose d’une solide base de fans qui attendent avec enthousiasme chaque nouvel épisode.
Persona fait parti de ces productions qui nous rappelle que le Jeux Vidéo ne s’arrête pas au FPS moderne, au monde ouvert, ou aux productions occidentales. Le Japon longtemps resté leader du marché a souffert, et souffre toujours d’une transition où il devient un représentant mineur malgré des jeux de qualités. Lorsque l’on regarde l’offre de jeux sur consoles nouvelle génération, on se rend compte que ce type de production est quasiment inexistant. Persona participe à cette diversité, noyé dans un océan de jeux vidéo se ressemblant et reprenant les même codes. Pour moi, jouer à Persona c’est sortir la tête de cette océan et prendre un grand bol d’air frais.
Si vous souhaitez approfondir le sujet sur la série des Persona, n’hésitez pas à lire les articles ci-dessous, notamment la très bonne retrospective de Thomas sur la saga.
- Persona 5 : une bande-annonce pour le jeu et quelques pistes de réflexions
- Rétrospective sur la saga Persona, spin-off de Shin Megami Tensei
BONUS STAGE – Conseils de jeux : Persona 3 FES, Persona 4 Golden, SMT IV, Catherine
Enfin, pour terminer cette première chronique, et si elle vous a donné envie de vous intéresser à Persona 5, ou à la série de manière général, alors je vous conseille une série de jeux à découvrir. Un bon moyen d’aborder les productions de Atlus, et de patienter jusqu’à la sortie du jeu !
Persona 3 FES : Le troisième épisode de Persona est disponible en téléchargement sur Playstation 3 via le PSN. Malgré son âge, P3FES reste un modèle de game design, et sa structure de jeu est un bon premier pas pour aborder la série. De plus, cet épisode dispose d’un chapitre supplémentaire venant éclaircir la fin du jeu.
Persona 4 Golden : Il s’agit certainement de l’un des meilleurs jeu de la Playstation Vita. Cette version Golden est la forme ultime de Persona 4. L’ambiance y est assez festive, mais garde une part de noirceur caractéristique de la série. L’humour y est beaucoup plus présent et les relations entre les personnages d’autant plus travaillées.
Shin Megami Tensai IV : SMT IV est sorti cette année en Europe, son ambiance et son cadre scénaristique sont radicalement différents de Persona, mais sa base de gameplay reste la même, à savoir les combats, ou encore les donjons. Dans cet épisode vous jouez un jeune homme choisi pour devenir un samurai chargé de vaincre les démons situés dans une grotte au cœur du royaume de Mikado. Le scénario devenant bien plus profond et complexe au fur et à mesure de l’avancée du joueur.
Catherine : Enfin Catherine est également un très bon choix pour se plonger dans l’univers de Atlus. Le jeu n’est pas lié à SMT, ou à Persona, mais son esthétique est clairement reprise par Persona 5. De plus, Catherine est un petit OVNI vidéoludique disposant d’un game design et de thématiques originales. Il s’agit d’un puzzle game dans lequel vous incarnez Vincent qui devra survivre à de terribles cauchemars survenus après sa rencontre avec Catherine, une jeune femme incarnant tous ses fantasmes. Le seul problème est que Vincent est déjà en couple avec Katherine, sa petite amie depuis maintenant plusieurs années.
N’hésitez pas à donner votre avis sur cette première chronique de « Dans Ma Boîte En Carton » que ce soit par commentaire, ou sur les réseaux sociaux, en utilisant #DMBEC. Vous pouvez également me proposer différent sujet qui vous intéressent ! Je vous retrouve prochainement dans un nouvel épisode de la chronique !