Le Moto G de deuxième génération reprend essentiellement la même recette que l’année dernière. Le petit appareil de Motorola est devenu un incontournable dans un segment de marché où l’offre est généralement décevante. Même si la recette était bonne, il était encore possible de l’améliorer. Motorola a écouté ses utilisateurs et a changé quelques ingrédients. Nous vous proposons donc un test de la nouvelle version de cet appareil.

Caractéristiques techniques du Motorola Moto G 2014 (2e génération)

Design

On reconnaît bien le style introduit avec le Moto X en 2013. L’appareil, bien que plus grand et offrant maintenant un écran de 5 pouces, se tient assez facilement. L’usage à une seule main reste toujours agréable, le positionnement et la qualité des boutons d’alimentation et de volume sur le côté droit de l’appareil les rendent faciles à manipuler.

Tout comme pour la version précédente, la coque arrière est amovible et est offerte dans différentes teintes. Notre modèle à l’essai a une coque noire mat qui n’est pas glissante et qui n’attire pas trop les traces de doigts.

Même si la finition du Moto G s’améliore, elle reste en retrait par rapport à certains appareils haut de gamme sur le marché. Sa construction est solide et l’assemblage est précis. On a une belle impression de solidité et de qualité en main.

Écran

L’écran du Moto G est exceptionnel pour un appareil de cette gamme de prix. Même si la résolution n’est que de 1280 par 720 pixels, la dalle IPS de 5 pouces offre des bons contrastes, des couleurs vives et une excellente luminosité. L’écran est digne d’un appareil haut de gamme. Le choix de conserver un écran 720p est très logique: on ne surcharge pas le processeur graphique et on conserve tout de même une belle finesse et une bonne lisibilité.
J’irais même jusqu’à dire que je préfère cet écran 720p à bien des écrans 1080p qui gagnent la course aux chiffres, mais qui sacrifient trop en terme de qualité. Sur ce Moto G lire, jouer et regarder des vidéos est toujours agréable.

Performances

Motorola a décidé de conserver le même processeur que l’année dernière pour cette nouvelle itération du Moto G. Toujours équipé d’un Snapdragon 400 à quatre coeurs, l’appareil s’en sort bien dans les tâches du quotidien. Mais, il reste que ce SoC de Qualcomm est vieillissant et pourrait bien pénaliser les propriétaires qui choisissent de se procurer un Moto G et le conserver longtemps. Les jeux les plus récents, particulièrement dans le cas de la 3D, ne sont pas toujours très fluides et certaines applications sont lentes à s’ouvrir. Mais malgré tout, puisque le système est épuré et bien optimisé par Motorola, ces accrocs ne sont pas trop agaçants dans un contexte de lecture de courriels, de consommation de médias et de réseaux sociaux. On aurait également aimé que Motorola augmente la capacité de mémoire vive par rapport à son prédécesseur, car même si KitKat est assez bien optimisé, les utilisateurs plus exigeants auront à vivre avec le problème des applications qui se ferment en arrière-plan. En terme simple, Android charge et conserve en mémoire un maximum d’applications afin que le basculement entre elles se fasse rapidement.  En soit, ça ne devrait pas être un problème, mais étrangement Android peut arbitrairement fermer une application qui diffuse de la musique ou bien une application de navigation par GPS. Il est dommage que le système d’exploitation ne gère pas mieux cet aspect. On s’attendrait à ce que l’application qui diffuse de la musique ou qui nous permet de naviguer ne se ferme pas spontanément lorsqu’on reçoit une nouvelle notification ou lorsqu’une application d’arrière-plan décide de lancer un processus de mise à jour de ses données.
Ce problème n’est pas unique au Moto G, c’est commun sur les appareils Android avec peu de mémoire vive. Un utilisateur modéré ne s’en rendra presque jamais compte, mais il est important de la savoir et de comprendre cette limitation. La meilleure façon de limiter ce problème est de ne pas accumuler trop d’applications et de redémarrer occasionnellement l’appareil.

Bref, on ne recommande pas un Moto G à un gros joueur mobile ou à quelqu’un qui utilise de manière trop intensive son appareil.

Connectivité

L’expérience de Motorola dans la mobilité transparaît sur le Moto G. La qualité de réception est exemplaire sur ce petit appareil. Je n’ai eu aucune difficulté à maintenir des connexions 3G ou WiFi (802.11 b/g/n) même là où d’autres appareils tendent à décrocher. Autant en 3G qu’en WiFi, les débits obtenus sont bons, en 3G l’appareil approche assez souvent le 10 Mbps en téléchargement.
L’appareil à l’essai est déverrouillé et fonctionne avec n’importe quelle MicroSIM à condition que la bande de fréquences utilisée par votre opérateur soit supportée par le Moto G.
Certains regretteront l’absence de LTE dans cette version initiale. Mais, déjà, au Brésil une variante du nouveau Moto G 2014 LTE a été vue sur le site officiel du fabricant. On pourrait parier que le support LTE à l’international pourrait suivre dans les prochains mois avec un modèle un peu plus cher.
L’appareil est tout de même complet avec une connectivité Bluetooth LE, un GPS/GLONASS et un syntonisateur FM. Remercions Motorola de permettre la redirection du son de la radio FM vers les haut-parleurs frontaux de l’appareil, très agréable pour partager de la musique sans frais (pas de consommation de données) avec ses amis. Le NFC et la recharge sans fil sont absents: des omissions classiques dans cette gamme de prix.

Autonomie

Malgré le fait que l’appareil soit plus massif, le nouveau Moto G n’a pas une batterie de plus grande capacité que l’année dernière. L’autonomie reste suffisante pour offrir une journée complète d’utilisation modérée. Après plus de deux semaines d’utilisation, l’application GSam Battery Monitor me rapporte une autonomie moyenne de 15 à 16 heures avec un temps d’écran allumé à un peu plus de 3 heures.
Motorola a tout de même ajouté son grain de sel à Android et un mode d’économie d’énergie peut s’activer lorsque la batterie passe sous la barre des 15%. Dans ce mode, l’appareil consomme  très peu d’énergie, et on peut facilement augmenter l’autonomie de  plusieurs heures, mais il ne faudra pas compter sur ce mode pour texter toute la nuit. C’est surtout présent pour dépanner en fin de soirée.

Android sur le Motorola Moto G (2014) : système d’exploitation et logiciels

Motorola mise sur la simplicité dans son offre logicielle. Que ce soient les Moto E, G ou X ils reprennent tous l’interface épurée de la gamme Nexus. Mais, ça ne veut pas dire que c’est une offre banale. En conservant une base très proche de la version de Android distribuée aux manufacturiers (AOSP), Motorola fait des mises à jour rapides du système d’exploitation et rehausse l’expérience en offrant des applications pratiques et complémentaires. En résumé, au lieu de recoder l’application de courriel ou celle de du compositeur téléphonique, Motorola travaille sur des services complémentaires.

La suite logicielle de Motorola compte d’abord une application nommée Aide qui guide les nouveaux utilisateurs et permet d’entrer directement en contact avec le soutien technique de Motorola.

L’application Alerte permet d’envoyer des messages automatisés à des contacts prédéterminés (enfants, amis, parents…) si vous arrivez dans un lieu précis ou en cas d’urgence. On regrette que cette application soit limitée à l’écosystème de Motorola, son usage reste donc assez limité.

L’application Connect permet de gérer les différents accessoires offerts par Motorola, comme l’oreillette Bluetooth Hint, la montre Moto 360 ou les Power Pack intelligents. L’application est claire et simple d’usage.

L’application clé de la suite Motorola se nomme Assist. Elle ajuste le comportement du téléphone selon le contexte: voiture, réunion, sommeil ou domicile. Par exemple, l’appareil lit vos textos à voix haute en voiture, met l’appareil en mode silencieux pendant la nuit ou envoie une réponse automatisée pendant vos réunions. Ces petits ajouts, bien que discrets, s’intègrent très bien à notre routine.

En complément à cet assistant, il est possible de créer une liste d’appareils approuvés (Bluetooth), lorsque l’un de ceux-ci est connecté à votre téléphone, le déverrouillage par mot de passe est contourné. Très pratique lorsqu’on se paire à notre voiture, montre, oreillette ou système de son. Il s’agit d’une fonction désormais intégrée directement à Android Lollipop, mais il est pratique de la voir dans un appareil qui n’est pas encore mis à jour.

Finalement, le logiciel Migrate permet, comme son nom l’indique, de transférer des données d’un ancien appareil Android, d’un iPhone ou d’une façon plus limitée de toute autre plate-forme. L’application comprend des instructions claires et simples dans un guide pas à pas.

Nous n’avons pas pu tester Android 5.0 (Lollipop) sur notre Moto G. Même s’il a été annoncé et que la mise à jour est déjà distribuée dans certains pays, notre appareil ne l’a pas reçu pendant notre période d’essai.

Appareil photo et caméra vidéo

Il va de soi que les caméras du Moto G ne jetteront personne par terre: elles sont utilitaires. Dans de bonnes conditions d’éclairage, les résultats sont satisfaisants, mais dès que l’éclairage baisse on perd en finesse. L’appareil a tendance à choisir des temps d’exposition trop longs, ce qui crée souvent un flou dans l’image. Aussi, le flash donne une teinte froide et bleutée aux clichés. Par contre, l’application de prise de photo est facile à utiliser et l’appareil est aussi assez rapide. Un mode rafale est intégré et son usage est simple, on a qu’à maintenir le doigt sur l’écran plutôt que de taper à plusieurs reprises pour prendre plusieurs prises en continu.

Multimédia

Avec cette nouvelle itération du Moto G, Motorola a beaucoup amélioré l’expérience multimédia de l’appareil. D’abord, avec deux haut-parleurs frontaux (contrairement au Moto X 2014 qui n’en possède qu’un seul) qui offrent une qualité sonore correcte et un très fort volume, il faut même souvent le réduire pour ne pas déranger son entourage .

Lorsqu’on ajoute à cela le bel écran de 5 pouces et un emplacement pour carte MicroSD, il est maintenant envisageable d’utiliser le Moto G pour l’écoute de musique et de vidéos sur le pouce. Notez que pour ce faire, vous devrez utiliser un lecteur multimédia tiers puisque l’appareil ne supporte pas nativement les fichiers MKV ou les trames sonores DTS entre autres. VLC ou MX Player vous seront alors d’un grand secours.

Par contre, les joueurs devront se limiter à des titres moins exigeants. Les performances brutes ne sont pas en hausse par rapport à l’année dernière et se comparent avec un Samsung Galaxy S III lancé il y a plus de 2 ans. Dans les jeux légers, le nouvel écran de 5 pouces donne plus d’espace et la résolution de 720p permet d’avoir tout de même une belle finesse en 2D et 3D.

Conclusion

Lorsqu’une recette est bonne, il ne sert à rien de changer tous les ingrédients. C’est ce que Motorola a fait cette année pour la deuxième itération du Moto G. Les plus cyniques diront que c’est le même appareil un peu plus grand, mais c’est bien plus que ça. Le nouvel écran de 5 pouces, les haut-parleurs frontaux ainsi que l’emplacement pour micro-SD apportent une vraie amélioration. La qualité de fabrication et de finition est également en hausse.

Par contre, l’appareil n’est pas sans failles. Un peu plus de mémoire vive et un processeur plus à jour auraient rendu ce dernier attrayant pour les gros utilisateurs même si on comprend que Motorola souhaite réserver la puissance brute pour son haut de gamme. La caméra est toujours en retrait, mais dans cette gamme de prix, ce n’est malheureusement pas un défaut, mais plutôt la norme.

Le nouveau Moto G offre donc une solide expérience mobile à un prix raisonnable, autant pour un utilisateur modéré, qu’un nouveau venu dans le monde du mobile. Motorola a fait les bons choix afin de maintenir un prix de détail autour des 250$, ce qui met de la pression sur sa concurrence.

Et cette dernière reste justement pour l’instant assez limitée au Canada même si sur d’autres marchés le segment est plus chargé. Il y a bien des appareils qui se vendent en deçà de 200$, mais ils sont souvent bien loin d’offrir les qualités du Moto G. En fait, le plus grand concurrent du nouveau Moto G est probablement le Moto G LTE de première génération, avec le même processeur, un format plus compact  et le support de LTE.

Si vous signez une entente avec un opérateur, d’autres appareils peuvent être plus intéressants, quoiqu’un peu plus chers. Le Nexus 5 offre de meilleures performances brutes et a une caméra sensiblement meilleure. D’anciens appareils comme le Samsung Galaxy S4 ou le Moto X 2013 peuvent aussi être offerts au rabais suivant le forfait que vous choisissez. Finalement, si vous achetez plein prix et que vous êtes plus aventureux, le OnePlus One à seulement 299$ est un choix intéressant, même s’il s’adresse à des utilisateurs plus avertis.

Test du Motorola Moto G 2014 (2e génération) : un sans faute ou presque

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Les points positifs :
• Bel écran pour cette gamme de prix
• Applications Motorola intéressantes et discrètes
• Haut-parleurs frontaux puissants

Les points négatifs :
• Pas de LTE
• Processeur et mémoire vive limités
• Caméra très moyenne

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8.5