Sony, grand-père de la musique portative, est sur une lancée pour raviver la flamme de l’audio de qualité supérieure. La firme japonaise a lancé une série de produits dans la dernière année avec la promesse d’offrir une expérience musicale fidèle à l’enregistrement initial. Tout un défi, quand même.
J’ai entre les mains le casque MDR-1A et le lecteur audio NWZ-A17 depuis déjà un mois. Aujourd’hui, je veux et je désire avec passion vous parler du casque MDR-1A. Alors débutons cette fête du couvre-chef musical avec une fiche technique.
Caractéristiques techniques du casque Sony MDR-1A
Type | Fermé, dynamique |
Transducteur |
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Puissance admissible | 1 500 mW |
Impédance | 24Ω à 1kHz |
Réponse en fréquence | 3Hz à 100 000kHz |
Poids | environ 225g (sans le câble) |
Design
Subtil, moderne et plutôt professionnel, le look du Sony MDR-1A ne fera pas tourner les têtes lorsque porté dans la rue. Et, à vrai dire, ceci est une bonne chose. Le MDR-1A n’est pas un casque qu’on achète pour avoir l’air d’un chanteur de rap en plein tournage de vidéoclip, c’est un casque qu’on achète parce qu’on aime la musique bien restituée.
Dès l’ouverture de l’emballage, il est clair que ceci est un produit haut de gamme. La boîte est présentée comme un écrin, avec le casque d’un côté, placé comme un bijou sur un tapis de velours. De l’autre côté du boîtier, derrière un panneau, se cachent la pochette de transport et les deux câbles audio.
Le serre-tête est moulé d’un bloc de ce qui semble être un plastique solide, le tout recouvert de mousse et scellé par du faux cuir noir. De chaque côté du casque, entre le serre-tête et l’oreillette, sont logés les pivots, d’une élégante teinte platine. Une bande rouge métallique décore la zone externe des oreillettes. Celles-ci sont d’ailleurs coussinées du même matériel que le serre-tête. Le connecteur pour câble audio est situé du côté gauche du casque.
Voici, pour prouver que je ne vous raconte pas des mensonges, quelques photos. Une image vaut mille mots, disent-ils!
Sur ma tête d’ogre, le MDR-1A s’avère très confortable. Il possède une bonne masse, sans être trop lourd; il serre adéquatement la tête pour rester bien en place mais pas assez pour être douloureux. Puis, excellent point, celui-ci est parfaitement confortable même pour un binoclard comme moi.
Le connecteur audio, situé à l’arrière gauche du casque est, à mon sens, judicieusement situé. Il permet de dégager l’avant du casque et fait en sorte qu’on ne s’accroche pas dedans en bougeant.
Particularités
Le MDR-1A fait partie de la ligne audio haute-résolution de Sony. Il a donc été conçu pour être un excellent reproducteur sonore. On pourrait donc croire que celui-ci n’est pas doté de petites touches modernes. Mais oh que nous aurions tort de croire cela.
Quand je dis petites touches, ce n’est pas de l’euphémisme. Le casque n’est pas Bluetooth et ne possède aucune technologie antibruit. Ce qui le rend moderne, c’est son câble interchangeable.
Le MDR-1A vient, dans la boîte avec deux câbles audio distincts : un câble stéréo classique, avec connecteur externe coudé ainsi qu’un câble incluant un microphone et un bouton de contrôle. Selon la documentation de Sony, ce câble rend le casque compatible avec les iPhone et iPod de ce monde ainsi qu’avec les appareils Android. Sony met même à la disposition du public l’application SmartKey, permettant de personnaliser le comportement du bouton. Parfait pour tout obsessionnel-compulsif se respectant.
Qualité audio du du casque Sony MDR-1A
Nous entrons ici dans un monde de subjectivité. Un peu comme l’oenologie, l’appréciation de matériel audio dépend beaucoup de nos référents antérieurs, de notre style d’écoute et, aussi, du genre musical généralement consommé.
Je suis solidement mélomane. Je suis également musicien. Étant habitué à mon bon vieux casque Audio-Technica ATH-M50, j’ai approché la critique de ce casque sous l’optique de quelqu’un qui apprécie un rendu audiophonique fidèle, le moins coloré possible. J’étais donc adéquatement excité lorsque j’ai lu que ce casque offrait une plage de réponse couvrant de 3Hz à 100 000kHz. Pour référence, il est largement accepté que la plage de fréquences perceptible par un humain se situe aux environs de 20Hz à 20 000kHz. Cette nouvelle m’a fait présumer que ce casque m’offrirait la vérité suprême en frais de restitution audio.
J’ai donc subi un petit choc lors du premier contact avec le casque: les basse fréquences étant très présentes dans le rendu. Une fois ce choc passé, par contre, j’ai tôt fait de réaliser à quel point ce casque fait un excellent travail à présenter un large spectre audio (pas étonnant avec une aussi grande plage de réponse de fréquences). Il offre une sensation d’espace, de respiration dans son rendu. Bien que les basses soient présentes, elles n’écrasent en aucun cas les moyennes fréquences. Ce qui m’aura étonné le plus, cependant, est à quelle point ce casque améliore l’expérience sonore. Qu’il s’agisse de FLAC, de MP3, de microsillons directement de l’ampli de table tournante ou d’audio en streaming, la même sensation d’espace et de fidélité est présente. Assez pour que, en retournant à mes ATH-M50, j’aie l’impression d’écouter de la musique dans des boîtes de conserve.
Cette sensation de respiration et d’espace est encore plus présente lors de l’écoute d’audio haute-résolution. Un excellent signe pour un casque visant précisément ce marché.
Discutons dollars
Au moment de la rédaction de ce billet, le MDR-1A vous retirera un délicat 350$ canadien du portefeuille. C’est un montant non négligeable. Surtout considérant que, en ajoutant un lecteur audio haute résolution comme le NWZ-A17 (dont je vous parlerai dans un autre billet), la facture totale dépasse les 700$. Il faut donc vraiment aimer la musique.
Se situant dans la même gamme de prix, le casque Focal Spirit One S (environ 275$) offre un apparence plus moderne et un profil audiophonique similaire au casque Sony. Le casque Blue Mo-Fi, lui, se détaille pour environ 400$, mais offre, en plus d’un package résolument destiné à l’audiophile, un DAC intégré.
Le MDR-1A a donc une bonne dose de compétition. Ceci dit, peu de casques grand-public font marque d’une aussi grande plage de réponse de fréquence.
Conclusion
Le MDR-1A est un casque d’écoute classiquement Sony. Très bien conçu, confortable à porter, agréable à écouter, celui-ci démontre que la japonaise connaît bien son pudding lorsqu’il s’agit d’écouteurs. Puis, bien sûr, étant un casque Sony, la tradition BassBoost se fait sentir: les basses fréquences ayant une présence marquée dans le mix audio.
Est-ce que c’est dérangeant? Non, pas vraiment. Est-ce que ceci bloque d’autres zones de fréquence? Pas à ce que j’ai remarqué. Ceci ne fait que rendre la musique pop, électronique ou rap plus présente, plus motivée, plus vivante. Le MDR-1A restera donc un casque pour mélomane mais ne serait pas un bon choix comme casque de référence audio.
Le frein principal à l’achat reste, à mon sens, le prix du casque. Il y a beaucoup de compétition dans cette tranche budgétaire. Ce sera à vos oreilles (et votre compte bancaire) de décider si le MDR-1A serait le casque pour vous.