L’Office national du film du Canada (ONF) vient de mettre en ligne le documentaire Mythes 2.0 qui a comme sujet les mèmes québécois. À partir du fameux « Tequila, Heineken, Pas l’temps d’niaiser », le phénomène des mythes (et des mèmes) est analysé et mis en perspective par rapport à ceux que l’on pouvait connaitre par le passé. De la mythologie grecque aux mythes 2.0 il n’y a qu’un clic ?
Les mèmes, continuité des traditions orales d’autrefois ?
Voici la présentation du documentaire qui se divise en trois parties : le réel, le viral et la culture populaire.
« L’Internet est le symbole prépondérant d’une société basée sur une idéologie technique ». Ça doit être vrai, c’est ce que Google renvoie pour les mots-clés « mythe » et « internet ». Mais au-delà de la technologie, le réseau des réseaux a démocratisé les processus de création et de diffusion culturelle. Il décloisonne les créateurs, les rassemblant dans une agora commune où ils se reconnaissent, échangent, créent et transforment la culture dont ils sont issus.
C’est en quelque sorte la continuité des traditions orales d’autrefois qui ont donné lieu aux contes et légendes encore présents de nos jours, à la différence qu’aujourd’hui les légendes sont créées, partagées et transformées plus rapidement et à plus grande échelle.
Ces éléments culturels aussi appelés des « mèmes », comme le « Star Wars Kid », « Tequila Heineken », « Mon père est riche en tabarnak » ou « Bonne fête Kevin », prennent une ampleur si grande qu’ils deviennent de véritables mythes et s’inscrivent dans la culture populaire d’une société. Des mythes 2.0 qui sont partagés, remâchés, racontés, puis racontés de nouveau, transformant ainsi l’histoire de « J’aime » en « tweet
Il s’agit d’une initiative interactive très intéressante, réalisée par des personnes qui connaissent et aiment le Web et sa culture. Il peut y avoir quelques longueurs mais c’est un documentaire qui permettra à certains de mieux comprendre le sujet.
Il faudra cependant prendre un peu de recul notamment sur la première partie, notamment concernant le rôle de la personne qui met en ligne une vidéo ou de celui des « influenceurs ». Gab Roy, interrogé dans le documentaire dans cette première partie, semble d’ailleurs partager cet avis expliquant que même lorsqu’un influenceur repère quelque chose qui « buzze » et ne s’en mêle pas, le contenu peut tout de même être catapulté au rang de mème. Il faut donc que le public s’en empare et se sente connecté avec le sujet pour que cela fonctionne. que le Web se l’approprie et que cela déborde parfois à l’extérieur du Web.