LACE : un logiciel québécois dans la lutte contre la pédopornographie

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Qu’ont en commun la Gendarmerie Royale Canadienne, la police nationale française, les services de police Suisse et du Japon? Ils travaillent tous avec le logiciel criminalistique « LACE » inventé et développé en cinq langues par une entreprise de Gatineau : BlueBear LES.

LACE : faciliter le travail des policiers dans la lutte à la pédopornographie

« Notre entreprise permet aux forces de l’ordre d’utiliser une technologie de reconnaissance d’images afin de réduire, de 80 à plus de 95%, la quantité de contenu visuel qui doit être revu manuellement par un enquêteur spécialisé. Les policiers peuvent analyser en 24 heures un ordinateur ce qu’ils faisaient en deux mois auparavant. », explique Antoine Normand, président de BlueBear LES.

Ces serveurs LACE (Law Enforcement Against Child Explotation), permettent aux policiers spécialisés dans la lutte à la pédopornographie de disposer d’un puissant outil criminalistique qui automatisera le tri et la classification des photos et vidéos saisis dans le cadre d’enquêtes sur l’exploitation sexuelle d’enfants en ligne. Le matériel informatique saisi dans ces enquêtes contient souvent plus d’un million d’images et des dizaines de milliers de vidéos en format électronique. Cette automatisation, basée sur la technologie de reconnaissance d’images, permet aux policiers de réduire drastiquement les délais d’analyse des contenus visuels et d’augmenter la productivité et de protéger les membres de ces unités contre la visualisation à répétition de ces contenus choquants.

Des exemples de l’interface utilisateur graphique de LACE :

« Notre technologie, indique Antoine Normand a été créée pour répondre à la demande d’organismes chargés de l’application de la loi pour des outils criminalistiques qui automatiseront et faciliteront le bon traitement des causes devant les tribunaux. »

À cette fin, BlueBear offre une suite d’outilsà l’usage organismes chargés de l’application de la loi, précisément pour les cas d’exploitation en ligne des enfants et l’identification des personnes liées à ces cas ou d’autres encore. Un outil d’identification de visages incorporé dans le logiciel LACE permet aussi aux enquêteurs policiers de trouver des visages semblables dans divers cas, et ce instantanément.

Un reportage de l’animateur, bloggeur Dominic Arpin réalisé en 2011 à la Section des crimes technologiques du Service de police de la Ville de Montréal qui travaille notamment à avec le système LACE .

L’objectif de l’entreprise de Gatineau est de concevoir et développer des solutions criminalistiques d’automatisation, de biométrie et d’appariement d’images, soit d’intégrer la biométrie et la reconnaissance d’images et des vidéos à une technologie de recherche et de partage d’information, pour combattre l’exploitation des enfants et pour faciliter le processus d’identification des criminels.

En résumé LACE génère en quelques clics les rapports de cas pour les procureurs, en incluant toute l’information criminalistique liée au matériel visuel saisi et amené en preuve. L’assistant de production de rapports permet à l’enquêteur de sélectionner et filtrer sans efforts les images et vidéos, ainsi que les métadonnées qui y sont associées. Il permet également de les présenter efficacement dans un rapport de format acceptable par la cour avec des rapports individuels pour chaque élément de preuve.

BlueBear LES n’est pas seul, Google entre également dans la lutte

Les grands joueurs de la techno s’intéressent aussi à enrayer la pédopornograhie du Net. Google a annoncé en juin 2013 que ses ingénieurs travaillent à la mise en place d’une banque d’images mondiale pour centraliser les photos d’abus d’enfants et les ôter de la toile. La firme investit deux millions de dollars dans ce projet qui devrait voir le jour d’ici un an. Grâce à elle, toute les photos déjà repérées par les organisations de protection de l’enfance, comme Internet Watch Foundation (IWF) ou le National Center for Missing and Exploited Children, seront rayées de la toile.

En attendant les efforts de Google présentement près d’une cinquantaine de service policiers dans le monde travaillent dans cette lutte à la pédopornographie avec ce logiciel Gatinois.