Singapour. Cette cité-état qui a gagné son indépendance en 1965 se fait actuellement connaître par son changement et son extension constants. Que ce soit par sa superficie en gagnant sur l’océan ou encore par ses gratte-ciels imposants qui poussent comme de la mauvaise herbe, ce pays a de quoi charmer. C’est pourquoi j’ai décidé d’y passer quelques jours lors de mes vacances en Asie en novembre dernier. Pour égailler encore plus mes vacances, mon âme de gamer m’a rappelé qu’il y avait un studio de jeux vidéo bien connu à Singapour et après quelques courriels, j’avais un rendez-vous avec Sylviane Bahr, directrice des communications d’Ubisoft Singapour.
C’est dans le studio même d’Ubisoft Singapour que j’ai pu rencontrer Sylviane. Celle-ci m’a autorisé à prendre des photos des espaces communs des employés. Ayant déjà eu la chance de visiter le studio d’Ubisoft Montréal, la différence entre ceux-ci est flagrante. Celui de Singapour est situé dans un édifice séparé en deux tours et Ubisoft possède le 9ème étage de chacune d’entre elles. Je n’ai pu visiter les sections ou les employés étaient à l’oeuvre, mais le studio semble malgré tout relativement petit. Cependant, avec toutes les tours en construction dans leur quartier, si un besoin de déménagement se fait sentir, les opportunités seront nombreuses.
J’ai aussi profité de ma présence avec Sylviane afin de lui poser quelques questions sur le fonctionnement du studio de Singapour. Voici les différentes réponses obtenues.
Qu’est-ce qui distingue le studio d’Ubisoft Singapour des autres?
Nous avons des employés venant de 32 nationalités différentes. C’est hyper axé sur le multi-culturalisme, ce qui amène des points de vue et expériences diverses. Par exemple, le free to play est né en Asie, alors nos employés savaient déjà quoi faire avec le concept de Ghost Recon Phantom.
Au travers de ses différents studios, Ubisoft emploie t’elle les mêmes méthodes de travail?
Puisqu’il faut s’assurer du niveau de qualité de nos produits, que ce soit à Sophia, Singapour, Paris, Montréal, etc, il est clair que nous devons avoir les même méthodes de travail, de communications, etc.
Comment fonctionne la communication entre les bureaux avec les fuseaux horaires différents?
Pour la série Assassin’s Creed, il y a une équipe qui ne s’occupe que de la communication entre les studios. À Singapour, ma collègue Marie-Anne s’occupe du marketing de la série et il n’est pas rare qu’elle utilise Skype et autres moyens de communication afin de parler avec les studios de Sophia pour Assassin’s Creed Rogue par exemple. Nous effectuons également des déplacements entre certains studios. Beaucoup de nos employés sont allés à Sophia pour Rogue. Le décalage horaire est moins important et le temps de déplacement est moins long pour s’y rendre alors cela nous avantage.
Il n’est pas rare que l’on entende que les employés de pays asiatiques sont surexploités et que leurs les conditions de travail sont mauvaises, avec un grand nombre d’heures de travail et une faible rémunération. Qu’en est-il des employés d’Ubisoft Singapour?
Nous voulions un pied en Asie du Sud-Est et Singapour regorge de main d’oeuvre incroyable grâce aux nombreuses universités qui possèdent des campus dans le pays. Par contre, le coût de la vie est très cher ici. Nous ne sommes pas venu ici en pensant faire des économies sur le dos des employés et les conditions salariales sont à peu près les mêmes qu’en France et restent compétitives dans plusieurs domaines qu’Ubisoft touche. De plus, Singapour se développe énormément au niveau du multimédia, nous devons donc clairement rester compétitifs pour attirer des gens talentueux et surtout pour leur donner envie de rester avec nous.
Sur quels titres de jeux déjà annoncés travaillez-vous en ce moment? Pouvez-vous nous dire si vous travaillez sur des jeux toujours pas annoncés?
Nous travaillons sur Ghost Recon Phantom. Je ne peux rien vous dire de plus.
Pouvez-vous nous parler d’une anecdote qu’ont vécu les employés d’Ubisoft Singapour?
Lorsque Sophia a travaillé sur sur Assassin’s Creed Rogue, plusieurs de nos employés ont été les aider et ils ont connu la neige et la glace pour la première fois!
Pouvez-vous nous parler de l’école d’Ubisoft à Singapour?
Il existe effectivement un campus DigiPen-Ubisoft. Ubisoft s’est installé à Singapour en 2008 et DigiPen en 2009. L’harmonie entre les deux compagnies fut instantanée et nous avons décidé de collaborer afin de mieux préparer les futurs employés qui entreront chez Ubisoft. De plus, le gouvernement de Singapour est très impliqué en ce qui concerne les relations entre les universités et les compagnies. Il veut savoir sur quels éléments insister dans les universités afin que les étudiants soient bien formés lorsqu’ils seront sur le marché du travail, ce qui est clairement très intéressant pour nous.
Est-ce que le studio d’Ubisoft Singapour a vécu des histoires diverses avec des employés qui ont fait sursauter l’industrie, comme le cas de Patrick Désilets lors de son départ d’Ubisoft Montréal?
Nous sommes le plus gros studio d’Asie du Sud-Est et puisque nous sommes les seuls dans le secteur du jeu vidéo à Singapour, j’ai vu beaucoup plus d’employés nous rejoindre que nous quitter. Depuis l’ouverture de ce studio, nous n’avons pas eu d’histoire telle que celle vécue à Montréal.
Ceci est ma dernière question. Est-ce que le studio de Singapour pense grossir à long terme?
Nous sommes déjà 300 employés en ce moment. C’est beaucoup! Nous ne cherchons pas à grossir pour grossir. Pour l’instant on verra ce qu’il arrivera!
J’ai adoré ma visite dans le bureau d’Ubisoft Singapour malgré l’étroitesse de ce dernier par rapport à Montréal. J’ai été accueilli avec gentillesse et je remercie beaucoup l’équipe pour sa disponiblité.