Que de chemin parcouru par Sony depuis sa séparation avec Ericsson à la fin de l’année 2011. Le constructeur a présenté au MWC de Barcelone en février dernier le Xperia Z2, nouveau fer de lance de la marque.
Processeur dernier cri, écran plus large et appareil photo débordant de pixels… Nous avons eu l’occasion de tester plusieurs semaines ce téléphone positionné haut de gamme, qui vient se frotter sans complexe à HTC et son One M8, à LG et son tout nouveau G3 et enfin au roi Samsung et son Galaxy S5.
La rédaction a confié cet article à un utilisateur habitué à un Xperia Z1, dont le Xperia Z2 est le digne successeur, aussi retrouvera-t-on plusieurs allusions à ce téléphone intelligent tout au long de ce test.
Caractéristiques techniques du Sony Xperia Z2
Affichage |
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Dimensions | 47 x 73 x 8,2 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur) |
Poids | 163 grammes |
Processeur | Processeur Qualcomm à 4 cœurs MSM8974AB 2,3 GHz, Adreno 330 |
Mémoire |
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Système d’exploitation | Android 4.4 KitKat- La version Android testée est la 4.4.2. |
Appareil photo / vidéo |
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Codecs supportés |
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Connectivité |
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Batterie | Batterie de 3 200 mAh non amovible |
Design, ergonomie et prise en main
Difficile de nier la qualité de finition de ce Xperia Z2 qui propose un mélange de verre trempé et d’aluminium, le tout bien assemblé, offrant une impression de solidité. Le téléphone s’affine, perd quelques dizaines de grammes salutaires, tant le poids était l’un des défauts du Xperia Z1. Au final, la prise en main est assez bonne : malgré des dimensions qui restent imposantes, les 162 grammes affirment la solidité du Xperia Z2 et la finesse de l’ensemble sauve le tout.
Si le Xperia Z2 propose une finition encore meilleure que son prédécesseur, on retrouve toutefois le même type de design : plaques de verre à l’avant et à l’arrière, avec un effet métallisé sur les côtés et des formes angulaires assez masculines. Le design de l’appareil est définitivement Premium. En un mot, l’appareil est classe : il ne passe pas inaperçu lorsqu’il est de sortie en collectivité. On pourra juste regretter que parfois il puisse glisser trop facilement quand on le pose sur certaines surfaces.
Comme son prédécesseur, résistance à l’eau oblige, l’ensemble des connectiques est protégé par des caches, à l’exception de la prise casque sur le haut de l’appareil. Sony assure l’étanchéité de l’appareil grâce à un revêtement hydrophobe.
Sur la gauche, les prises micro-USB et microSIM sont masquées par le même cache. On retrouve également une connectique propriétaire permettant d’utiliser les accessoires de Sony. Sur la droite, un bouton d’alimentation accompagne le volume, et un judicieux et très pratique bouton permet de déclencher l’appareil photo. Derrière le dernier cache se trouve le lecteur de carte SD, permettant d’ajouter jusqu’à 128 Go de mémoire.
On retrouve un design très proche de celui du Xperia Z1 :
Écran
Le Xperia Z2 propose un écran FullHD de 5,2 pouces, une dalle de type IPS. La qualité de la dalle est nettement supérieure au Xperia Z1, de par des couleurs plus vives et surtout des angles de vision bien meilleurs. On gagne également en visibilité en plein soleil, ce qui est très appréciable.
L’affichage des photos et vidéos est sublimé grâce à la possibilité d’activer l’effet x-reality pour renforcer les contrastes. On se rapproche (sans l’égaler) de la justesse d’un LG G2. On se situe toutefois un peu loin de l’effet bluffant que procure l’écran Amoled du dernier Galaxy S5, toujours un poil plus contrasté.
La précision et la réactivité lors du touché restent exemplaires, et la finesse d’affichage de l’écran FullHD est très agréable. On apprécie également sa capacité à être opérationnel lors de l’utilisation de gants grâce à une option paramétrable.
Ici, comparaison avec l’écran du Xperia Z1, dans une série d’écrans de couleurs primaires en utilisant l’application « Testscreen » :
Le blanc de l’écran du Xperia Z2 semble tiré un peu plus sur le jaune, mais les autres couleurs sont plus affirmées.
Au final, on retrouve un écran de bonne qualité et lumineux. Si l’on n’égale pas les meilleurs smartphones du marché dans ce domaine, Sony gomme cette fois, grâce à ce Xperia Z2, un des points faibles de son prédécesseur.
Performances
Le Xperia Z2 dispose du processeur le plus puissant du moment, le Snapdragon S801. Comme la version S800 disponible au sein des Xperia Z1 et LG G2, il est doté de quatre cœurs gravés à 28 nanomètres, et d’une puce graphique Adreno 330. Il propose toutefois des fréquences légèrement supérieures pour l’accès au processeur graphique (GPU) et à la mémoire RAM.
Autre bon point, pour soutenir une interface parfois consommatrice, on dispose ici de 3 Go de RAM, là où les hauts de gamme 2013, et le tout dernier Galaxy S5 n’en proposent que 2. Ce dernier ne propose de son côté que la version 8974-AC, qui permet au processeur de monter un peu plus en fréquence, jusqu’à 2,45 gigahertz. Comme HTC, Sony fait le choix d’utiliser la version de référence 8974-AB, limitée 2,36 Ghz.
Avec ces spécifications, les performances constatées en utilisation quotidienne placent bien évidemment ce smartphone dans le haut du panier des smartphones actuels. L’ensemble de l’interface ne souffre d’aucun ralentissement, et les jeux les plus gourmands disponibles actuellement sur le marché Android tournent avec une facilité déconcertante. On pourra remarquer que c’était toutefois déjà le cas avec la version précédente de puce Snapdragon, et la différence ne nous a pas paru flagrante.
Tous les jeux actuels tournent sur les 2 plates-formes avec une grande fluidité. On dispose tout au plus d’une optimisation supérieure à la surcouche Sony version 4.4 (le Xperia Z1 initialement sorti en version 4.2.2 et ayant été mis à jour récemment), mais c’est difficilement perceptible. On notera, par exemple, l’accès aux paramètres de l’appareil photo qui était laborieux pour le Xperia Z1, et qui est devenu instantané pour son successeur.
À noter l’option qui permet de baisser légèrement les performances pour obtenir une meilleure autonomie, option que nous conseillons d’activer la majorité du temps, les performances restant dans ce cas totalement conforme au rang de ce Xperia Z2.
Les benchmarks suivants apportent une vision plus théorique, mais non moins valable des performances du Xperia Z2.
Sur Antutu, comme sur le traditionnel Quadrant ou sur GFX Bench, réputé pour son test 3D, le score frôle logiquement à chaque fois celui des meilleurs smartphones du moment. L’option qui permet de baisser légèrement les performances maintient les résultats du niveau des appareils hauts de gamme de 2013, ce qui est très honorable.
Connectivité
Le Xperia Z2 dispose de l’attirail classique présent sur l’ensemble des téléphones mobiles hauts de gamme de ce début d’année 2014 : un accéléromètre, un gyroscope, un capteur de proximité, une boussole, et un baromètre, qui accompagnent les classiques connexions bluetooth, version 4.0, permettant de faire fonctionner les derniers bracelets connectés en basse consommation, ainsi que le Wifi jusqu’à la norme AC et le NFC… On retrouve également le classique détecteur de luminosité, ce dernier semble d’ailleurs plus efficace que sur le Xperia Z1 (rayon de luminosité élargie, progressivité).
Pour autant, aucun de ces capteurs n’a semblé montrer le moindre signe de faiblesse durant nos semaines de test.
La puce 4G est la plus performante disponible sur le marché actuellement, supportant des débits pouvant aller jusqu’à 150Mbits/s. Lors de nos tests, c’est avant tout le réseau mobile 4G des opérateurs qui a montré ses limites, les débits ne dépassant pas les 40 Mbits/s.
On apprécie de disposer d’une LED de notification, permettant par exemple de s’assurer, écran éteint, qu’un appel ou un message nous soit parvenu.
Certains déploreront l’absence de capteurs complémentaires excentriques comme peuvent le proposer certains concurrents. En effet, pas de podomètre ou de lecteur d’empreintes digitales. La perte n’apparaît pourtant pas immense, au regard des usages plutôt limités de ces capteurs, d’autant que Sony fait actuellement la promotion des accessoires qui remplissent ces fonctions de manière plutôt efficace. On pense notamment au bracelet connecté Smartband, qui ajoute discrètement un podomètre à votre poignet.
Cependant, disposer de capteurs performants ne fait pas tout : Sony met en place une simplification fort judicieuse de l’accès aux divers services de connexion. On dispose tout d’abord d’un menu spécifique dans les paramètres regroupant tout ce qui touche de près ou de loin à la connectivité.
On apprécie l’effort de simplification proposé par Sony sur des sujets pas forcément triviaux. Le service le plus impressionnant est sans aucun doute constitué par l’application Throw qui concentre toutes les connexions sans fil : le NFC appelé « connectivité par simple contact », la technologie DLNA, appelée pour l’occasion « serveur multimédia », en passant par la traditionnel connexion USB, où Sony explique clairement la différence entre la connexion « stockage de masse » et « transfert multimédia ».
En proposant une interface simplifiée et des services associés, Sony réduit la connexion sans fil à un jeu d’enfant pour l’utilisateur sans connaissance dans ce domaine. La connectivité devient alors un point fort de ce Xperia Z2.
Côté Bluetooth, des actions automatiques sont proposées dans une interface particulièrement ergonomique. Côté connexion NFC, Sony met à disposition sa propre application de gestion des tags, et même des étiquettes pour enregistrer les commandes. On peut regretter de ne pas en trouver un ou deux exemplaires dans la boîte du Xperia Z2, comme ce fut le cas les années précédentes pour les téléphones hauts de gamme de Sony.
Système d’exploitation Android et partie logicielle Sony
Le Xperia Z2 s’appuie sur l’une des dernières versions Android, la 4.4.2. La version 4.4.4 doit être déployée dans les prochaines semaines. Sony ajoute au standard fourni par Google une surcouche que nous avons trouvé très réussie : légère, elle apparaît essentiellement graphique, et propose une interface plutôt élégante, toute en finesse, profitant bien de la résolution élevée de l’écran.
On est loin de l’impression cartoon que peut laisser notamment l’interface Touchwiz de Samsung, même si cette dernière s’est bien améliorée avec la nouvelle version embarquée dans le Galaxy S5.
Une approche astucieuse de la surcouche Android : une interface simple et légère…
On doit tout d’abord saluer le fait que l’ergonomie générale est très proche de celle de l’interface originale. On retrouve de façon très classique un bureau qui permet d’étaler ses widgets et autres raccourcis, les écrans de paramétrages relookés par Sony nous ont semblé particulièrement intuitifs. On peut très simplement ajouter des pages à gauche ou à droite, définir la page centrale (accessible depuis la touche « Home »), ou encore modifier les contenus, le tout dans un environnement séduisant.
Mais Sony ne s’arrête pas à l’amélioration ergonomique des fonctions standards : le constructeur ajoute la capacité de personnaliser l’interface plus en profondeur. Par l’intermédiaire d’un changement de thème, on modifie à la fois l’ensemble des écrans en une action, et on accède à des paramétrages plus poussés, comme la personnalisation des 3 boutons de navigation.
Le menu application n’est pas en reste. De prime abord assez classique, et proche du menu standard lui aussi, on retrouve une forte possibilité de personnalisation que la version Android standard réserve habituellement au bureau (ajout de dossiers, tri personnalisé…).
La barre de notification reste conforme à la version apparue sur Android en 4.2. On dispose de 2 volets : le principal, classique et historique (repris par Apple pour ses iPhone et plus récemment par Microsoft sur Windows Phone 8.1), contient les notifications déclenchées par les différentes applications (comme la réception de SMS, d’appels, etc.).
Le second, accessible également en descendant le volet de notification, mais avec 2 doigts, permet d’accéder à des boutons d’actions rapides, associés généralement au menu Paramètre. On aurait apprécié que le constructeur ajoute plus de possibilités parmi les boutons disponibles dans ce second volet, même si on trouve, en sus des boutons standard, l’accès au mode Stamina (mode d’économie d’énergie propre à Sony).
Peu de surprises quant au menu Paramètre, qui offre un rangement quasi similaire à celui proposé par Google, à l’exception, comme nous l’avons souligné précédemment, des éléments de connectivité, regroupés dans un menu spécifique bienvenu.
… mais pas dénué de fonctionnalités complémentaires
On le voit dans cette première partie, c’est essentiellement par ses fonctionnalités complémentaires particulièrement bien intégrées que l’interface de Sony se démarque. Citons, par exemple, la possibilité de mettre en place des dossiers au sein du menu Application. On retrouve également plusieurs tentatives réussies de simplification : des messages agrémentent l’interface, donnant l’impression d’un téléphone intelligent et à votre écoute.
Le mode simple est bienvenu pour les personnes qui ne voudront pas entrer dans la complexité d’Android.
On note également quelques widgets maison plutôt réussis, comme celui permettant d’afficher les photos et vidéos de manière très ergonomique sur le bureau, ainsi qu’un widget d’accès rapide aux paramètres. D’autres options tentent d’ajouter un peu de confort d’utilisation, comme les contrôles intelligents du rétroéclairage et des appels.
On est certes loin de la pléthore d’applications et autres widgets disponibles chez la concurrence notamment HTC et Samsung, mais on dispose là pour la rédaction du strict minimum nécessaire. La valeur ajoutée de l’interface Sony se situe peut-être dans son système de micro applications.
Parfaitement intégrés à l’écran multitâche, et donc particulièrement accessibles, ces petits écrans s’ouvrent en surimpression et permettent d’effectuer une seconde action. On pourra par exemple prendre des photos, écrire ou enregistrer une note, tout en naviguant dans l’interface ou en regardant une vidéo.
Ce qui pouvait apparaître comme un simple gadget pour afficher une calculatrice, ou un compte à rebours, prend une autre dimension depuis que l’on peut également y insérer n’importe quel widget de n’importe quelle application installée sur le smartphone.
On peut alors s’en servir pour accéder rapidement à des horaires de passage de bus, à la télécommande de votre télévision, ou encore à l’activation du flash en mode lampe. Sony tient peut-être ici la fonctionnalité réussie et singulière, lui permettant de se distinguer des autres interfaces concurrentes.
… attention toutefois au syndrome « HTC »
On regrette toutefois le nombre d’applications complémentaires installées par défaut : bien plus nombreuses que dans les versions précédentes de l’interface, elles ne sont (cette fois) pas toutes utiles. Elles entraînent surtout une confusion pour l’utilisateur, qui se retrouve avec deux applications pour un même service.
L’application What’s New tente par exemple de regrouper l’ensemble des notifications des nombreux réseaux sociaux, avec peu de succès.
il pourra les désactiver dans les paramètres, Sony laissant heureusement cette possibilité à l’utilisateur, mais l’opération reste assez complexe pour un novice.
On regrette également le fait que certaines options sont plus difficiles à désactiver (voir impossible) comme l’incrustation de What’s New au côté de Google Now lors de l’appui long sur le bouton « Home ».
La qualité des applications préinstallées est très contrastée : certaines ont clairement un intérêt très limité voir nul (navigateur GPS à l’essai pour 30 jours ou celle permettant de rechercher le titre d’une musique). D’autres applications complètent justement l’offre (un lecteur de documents Office, un lecteur de QR code, ou encore un explorateur de fichiers).
- La navigation Internet
La navigation internet s’appuie sur l’application proposée par Google, c’est-à-dire Chrome. En effet, Sony a depuis bien longtemps nettoyé ses smartphones du précédent navigateur mis à disposition sur Android (jusqu’à la version 4.0), contrairement à HTC, pour ne garder que cette version très efficace et très réactive.
On retrouve une classique gestion du multiécran, un mode très pratique permettant d’éviter la version mobile des pages internet, mais surtout des fonctions historiques et favoris partagées avec l’application Chrome sur PC, à partir du moment où le compte google est renseigné sur les deux. La navigation est ergonomique et fait partie des solutions les plus réactives disponibles sur le Playstore.
- La téléphonie
La téléphonie est dans la lignée du reste de l’interface de Sony : le constructeur rend une copie soignée et l’ensemble est particulièrement ergonomique. On apprécie la présence de la numérotation intelligente, permettant de chercher un contact à travers le clavier numérique. Même s’il est difficile de juger ce domaine, la sensibilité cellulaire nous a semblé bonne, et la partie téléphonie s’est avérée de très bonne qualité lors de nos différents appels.
L’interface reste conforme au standard : elle se divise en 4 onglets, le premier étant les contacts, puis le clavier téléphonique avec le journal des appels, les contacts favoris et enfin les groupes. Lors d’un appel, les options classiques (haut-parleur, double appel, coupure du micro…) sont présentes, et l’écran est soigné : on peut, par exemple, consulter le détail de chaque appel dans l’onglet approprié.
- Le clavier Sony
Le clavier est plutôt réussi grâce à des touches suffisamment grandes et un écran particulièrement réactif et précis. On regrette la touche espace un peu petite, et l’absence des touches numériques lors de l’appui long sur les lettres du haut. La correction orthographique qui accompagne ce clavier est très efficace, et un mode Swype est proposé, où il suffit de glisser le doigt sur l’écran pour écrire. Les principales ponctuations de français sont facilement accessibles, excepté le (+) (particulièrement utilisé sur le réseau social Google plus).
Point particulièrement positif, on dispose d’un système de copier-coller très réussi, précis et ergonomique.
Si vous n’êtes pas convaincu par le clavier de Sony, il sera toujours possible de télécharger l’équivalence depuis le Playstore.
Que dire au final de l’interface proposée par Sony ? À la rédaction, nous sommes plutôt conquis par la légèreté et l’ergonomie de la surcouche proposée par le constructeur. Si l’on peut comprendre que ce dernier veuille mettre en avant ses services, on ne peut toutefois que constater une baisse de qualité de version en version.
On espère alors que Sony ne pousse pas le vice dans les prochaines, pour éviter de suivre l’exemple d’HTC, qui dans sa période sombre avait dû revoir totalement son interface, certes très complète, mais devenue trop complexe et rejetée par ses utilisateurs.
L’exemple à suivre pourrait bien être à chercher du côté de Samsung : dans sa version de Touchwiz disponible sur le Galaxy S5, le Coréen propose toujours autant de services, mais non présents par défaut, permettant une interface légère au premier allumage. Les applications s’installent au fur et à mesure de l’utilisation du smartphone, tout en proposant /facilitant la désinstallation/l’inactivation des produits équivalents signés Google, disponibles par défaut.
Autonomie
Aux grands maux, les grands remèdes : le Xperia Z2 embarque une batterie de taille particulièrement importante, d’une capacité de 3200 mA, de quoi faire baver un utilisateur de Nexus 5 (dont la batterie ne dépasse pas les 2300 mA). Peu de suspense en terme d’autonomie : on dispose d’un confort dans ce domaine que peu de smartphones peuvent se targuer d’égaler.
Plus concrètement, cette batterie nous aura toujours permis de finir confortablement ce que nous qualifierons comme une grosse journée, avec une utilisation très intensive de l’Internet mobile (autour de 5 Go par mois) : au-delà des 30 minutes d’appel téléphonique symboliques, s’ajoute en veille 2 boîtes mail synchronisées en push, 1000 flux RSS synchronisés en permanence, l’upload instantané des 10 photos prises dans la journée, Google Plus, Twitter, synchronisé en permanence… au total, une utilisation (de l’écran) d’environ 2 à 3 heures par jour, dont 20 minutes de jeux.
Sony propose judicieusement un ensemble d’options pour optimiser l’utilisation de la batterie, dont un mode Stamina qui permettra de réduire discrètement la consommation data en période d’inactivité. On reçoit également plusieurs messages d’avertissement en cas de surconsommation d’une application.
À noter toutefois une consommation de l’écran que nous jugeons excessive en mode luminosité maximal, et une tendance à la chauffe du processeur sous certaines conditions. L’autonomie risque donc de devenir juste convenable durant l’été, en pleine canicule.
On regrette également que la batterie ne soit pas amovible, une des forces d’un des plus féroces concurrents du Xperia Z2, le Galaxy S5.
Ce ne sont pas ces quelques désagréments qui vont changer le constat global : l’autonomie de ce smartphone est bonne, très bonne, il s’agit bien là d’un point fort de ce Xperia Z2.
Appareil photo et capture vidéo avec le Sony Xperia Z2
Le capteur CMOS Exmor RS rétroéclairé, embarqué dans ce Xperia Z2 apparaît sur le papier proprement impressionnant : il arbore une taille importante et son format 1/2,3 pouces lui permet théoriquement de capter plus de lumière sur une scène que la concurrence, plus habituée au format 1/3. A l’optique G (permettant une équivalence à une focale de 27 mm et une ouverture f/2) s’ajoute une puce de traitement d’images BIONZ, un algorithme traditionnel chez Sony de réduction de bruit.
Malgré ces caractéristiques très innovantes embarquées pour la première fois sur un smartphone Android, les premiers articles concernant ce capteur (embarqué à l’époque sur le Xperia Z1) l’ont proprement enfoncé. La faute à une première version encore peu optimisée et surtout à une déception à la hauteur de l’attente (peut-être trop forte) de la part des premiers journalistes ayant testé le produit.
Le discours de Sony lors de la présentation du capteur il y a quelques mois n’y était pas étranger : le constructeur faisait un parallèle maladroit avec le capteur du compact Sony HX50V, et un autre plus dangereux encore concernant l’optique du Xperia Z2, dérivée de ceux que l’on trouve sur les reflex Alpha de la marque.
Qualité de l’appareil photo
Ce Xperia Z2 revient donc avec ce même capteur 20,7 Mp, et avec un traitement d’image BionZ encore amélioré. Le verdict est cette fois sans appel : le résultat est tout bonnement bluffant de justesse et de netteté, notamment en basse luminosité.
Pour une utilisation classique de l’appareil photo d’un smartphone, servant à prendre des clichés de sa vie de tous les jours, c’est un vrai bonheur, quelle que soit la situation. Pour n’en citer que quelques-unes : en recevant des amis dans son salon avec une lumière en contre-jour, on obtient une justesse des couleurs et un contraste salutaire. En soirée, l’effet flou causé par les lumières artificielles, que l’on retrouve sur une grande majorité des smartphones, même haut de gamme, est ici particulièrement bien géré. Enfin, alors que la pénombre rend inutilisable n’importe quel autre photophone lors de vos virées nocturnes, vous vous surprendrez à tester le Xperia Z2 pour en tirer des clichés parfois étonnamment exploitables.
Alors certes, un professionnel de la photographie ne retrouvera ni les caractéristiques d’un reflex Alpha, ni la qualité des meilleurs compacts du marché. Effectivement, ce smartphone n’est pas hors du commun, et ne laisse pas la concurrence loin derrière. Nous avons toutefois à faire ici aux meilleurs photophones Android disponibles sur le marché.
Si l’appareil photo est un critère important dans votre choix de smartphone, ce Xperia Z2 comblera vos attentes à coup sûr. Vous apprécierez dans ce cas sûrement également la présence du bouton physique pour accéder rapidement à l’application et pour prendre des clichés.
ici en comparaison du Sony QX-10 et du Xperia Z1 (photo du Xperia Z2 à droite)
ici face au Xperia Z1 (photo du Xperia Z2 à droite), la différence est minime :
Interface de l’appareil photo
L’application associée propose des fonctionnalités avancées dans une interface facile d’accès.
On retrouve, de façon classique, un système d’arrière-plan flouté (pas toujours bien ajusté), un mode rafale très efficace, des d’effets créatifs assez variés, et d’autres effets cartoon plus originaux et assez réussis (quoique gadget). D’autres effets, plus originaux permettent d’animer certaines parties d’une image fixe (comme un verre d’eau qui se rempli) ou de capturer un mouvement dans une seule image.
Qualité des captures vidéo
Côté vidéo, Sony offre la capacité à filmer au format 4K. Cette résolution supérieure apporte peu en terme de qualité d’image lors d’une utilisation traditionnelle (d’autant qu’il est alors impossible d’utiliser dans ce cas la plupart des effets proposés) face au traditionnel FullHD et entraîne une surchauffe de l’appareil après quelques minutes. La qualité d’image reste toutefois excellente, la réactivité de l’ajustement du focus également. Les effets cartoons sont applicables sur vos films, ainsi qu’un effet timeshift permettant de ralentir une partie de votre vidéo. Ici, en comparaison avec le Xperia Z1, on retrouve une qualité intéressante même dans des conditions de lumières pas forcément optimales.
Multimédia
Qualité sonore
S’il est un domaine où ce Xperia Z2 gonfle son répertoire par rapport à son prédécesseur, et même à la concurrence, s’est bien dans le domaine du son.
On dispose à présent de 2 haut-parleurs stéréo situés non plus en bas de l’appareil, mais judicieusement placés en façade, ce qui évite d’étouffer le son lorsque l’on pose l’appareil. Le Xperia Z2 propose également un son de bien meilleure qualité : plus profond, avec des basses plus présentes, ce qui permet d’obtenir un rendu bien plus juste et réaliste. Il s’agit d’une véritable évolution en comparaison des hauts de gamme 2013 : certes en dessous de la gamme One de HTC, mais on dépasse tout de même le célèbre Galaxy S5 (qui ne brille pas dans ce domaine) et on s’approche du son que peut produire une tablette, comme la Nexus 7 2013, en terme de puissance notamment.
Autre point positif, Sony complète l’expérience utilisateur en offrant un casque d’excellente facture, disposant d’une fonction pour s’isoler du bruit extérieur, grâce à des micros complémentaires. Le résultat est tout simplement bluffant : on se retrouve rapidement enfermé dans une bulle musicale. En terme de qualité également, le Xperia Z1 prend une claque tant le son gagne en qualité, en profondeur et en relief.
Lecteur de musique
Le lecteur musical qui accompagne ces excellentes spécifications profite d’une ergonomie sans faille. On n’en attendait pas moins de Sony qui pousse ici encore sa célèbre marque « Walkman »: les transitions sont parfaites et les graphismes très professionnels.
Au côté des classiques tris par artiste/album, partage social, accès au stockage réseau, Sony propose également son propre accès illimité à une bibliothèque de titres plutôt fournie, grâce à un abonnement mensuel. Le constructeur vous offre d’ailleurs gracieusement un mois d’essai pour vous convaincre.
Vous l’aurez compris, côté musique, Sony effectue là un quasi sans faute qui convaincra, c’est certain, le plus exigeant des mélomanes.
Lecteur Photo
La même attention est apportée au lecteur photo et vidéo. On retrouve effectivement la même ligne graphique, épurée, mais classe, sur les 3 applications multimédias. L’application Album est un vrai bonheur en utilisation quotidienne : à ce design agréable, s’ajoute de nombreuses fonctions de tri (lieux, visages) et de modification, un accueil personnalisable, le tout permettant une utilisation très intuitive.
On notera les grandes capacités de modification d’images proposées par Sony, avec une application Dessin très bien conçue, et accessible dans le prolongement de l’album.
Lecteur Vidéo
Très peu de formats ont pu résister au lecteur vidéo de Sony, du simple MP4 tiré d’une vidéo de smartphone, en passant par le M4P d’Apple tous les divxs classiques ou HD, version 6 et 7, et jusqu’au MKV avec choix de la bande audio associée.
C’est assez impressionnant, même si cette capacité initialisée par Samsung dans les premiers smartphones de sa gamme Galaxy tend à se généraliser sur l’ensemble des smartphones hauts de gamme. Seul le format WMV a semblé récalcitrant à la lecture. La fonction X-reality pour mobile, améliorant la qualité d’image et l’écran 5,2 pouces FullHD apporte un confort de lecture très appréciable.
Pour ne rien gâcher, on retrouve en filigrane l’application Throw que nous avons dévoilée plus haut, qui offre la capacité de se connecter au contenu en ligne et de l’afficher sur l’écran de son choix, le tout en quelques manipulations enfantines.
Au moment de conclure sur cette partie multimédia, force est de constater qu’on se retrouve proche du sans-faute. Sony propose ici une suite multimédia complète, homogène et séduisante, sans aucun doute un des points forts du Xperia Z2.
Conclusion
Que de chemin parcouru par Sony depuis la sortie du Xperia Z début 2013. Le Xperia Z2 représente l’aboutissement de cette gamme de produits. Ce smartphone haut de gamme est en effet un excellent produit, bourré de qualité avec finalement très peu de défauts.
On avait déjà noté que le Xperia Z1 marquait clairement, avec le LGG2, une belle avancée dans l’évolution des smartphones 2013, à tel point que Samsung n’a pas pu faire l’impasse sur une version advance de son Galaxy S4, pour mettre à niveau ce qui restera comme le smartphone le plus vendu de l’année 2013.
Ce Xperia Z2, disponible 6 mois seulement après son prédécesseur, garde ce qui a fait la force du modèle précédent : un design précieux et agréable, une interface simple et intuitive, un des meilleurs capteurs photo disponibles à ce jour sur un smartphone Android (le meilleur en basse luminosité) et une résistance à l’eau toujours très appréciable.
Il gomme surtout une grande majorité des défauts de son prédécesseur : sa finesse et son poids inférieur permettent une prise en main bien meilleure. Les haut-parleurs et les écouteurs de grande qualité fournis avec le smartphone en font un must have pour des mélomanes. On notera également un écran plus grand et de meilleur qualité et une puissance légèrement supérieure. Le troisième Giga de mémoire pour exécuter les applications en fait certainement le smartphone le plus puissant du moment, avec le nouveau LG G3.
Alors certes, les utilisateurs du Z1 ne verront clairement que peu d’intérêt à renouveler leur smartphone avec cette version améliorée, sauf à railler les nouveautés software disponibles sur le Xperia Z2 et non implémentées par Sony dans leur mobile (sans aucune raison apparente, hors 4K).
Il n’empêche, Sony n’a pas à rougir de son poulain, dans le bras de fer qui se joue actuellement avec ses concurrents hauts de gamme, Galaxy S5 et LG G3 en tête. Ce Xperia Z2 est clairement parfaitement abouti, et dispose de tous les atouts pour devenir le smartphone incontournable de l’année.