Test du Motorola Moto E double SIM : le second modèle d’entrée de gamme de la marque

Après le Moto X et le Moto G, Motorola revient avec un nouveau smartphone, le Moto E. Si on a pu s’apercevoir avec le Moto G que Motorola souhaitait ne pas cibler uniquement le haut de gamme, on s’en rend encore plus compte avec ce nouvel appareil. De nombreuses concessions ont été réalisées pour le rendre abordable.

Motorola a été rachetée par Lenovo après avoir appartenu à Google. Le Moto E avait d’ailleurs été présenté avant la fin de cette transaction. Il est lui aussi le fruit du travail de la firme au moteur de recherche. C’est pour cela qu’il est encore estampillé « Motorola, a Google company ».

Il est proposé nu pour 119 € en France, et le prix annoncé pour le Canada est de 179 $. Est-ce que cet argument de prix attractif pèse dans la balance face à la qualité? Est-ce que son slogan « Conception béton, prix canon » cache quelque chose? Qu’a-t-il de différent avec son prédécesseur, le Moto G? Motorola nous a prêté l’appareil pour quelques jours afin que nous puissions le tester et nous faire une idée.

Caractéristiques techniques du Motorola Moto E face au Moto G (non-LTE)

Caractéristique Moto E Moto G
Affichage
  • 4,3″ qHD (960 x 540)
  • Densité de pixels : 329 ppi
  • 4,5″ HD (1280 x 720)
  • Densité de pixels : 329 ppi
Dimensions 124.8 x 64.8 x 12.3 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur) 129.9 x 65.9 x 11.6 mm (Hauteur x Largeur x Épaisseur)
Poids 142 grammes 143 grammes
Processeur Snapdragon 200 de Qualcomm DualCore 1,2 Ghz Snapdragon 400 de Qualcomm QuadCore 1,2 Ghz
Mémoire
  • 1 Go de RAM
  • 4 Go de mémoire interne
  • Emplacement pour carte Micro SD (jusqu’à 32 Go)
  • 1 Go de RAM
  • 8 Go de mémoire interne (16 Go disponible dans certains pays)
  • 50 Go offerts sur Google Drive
Système d’exploitation
  • Au lancement : Android 4.4 KitKat
  • Lors du test : Android 4.4.2 KitKat
  • Au lancement : Android 4.3 Jelly Bean
  • Lors du test : Android 4.4.2 KitKat
Réseau
  • GSM/GPRS/Edge : 850 MHz, 900 MHz, 1800 MHz, 1900 MHz
  • UMTS/HSPA+ jusqu’à 21 Mbps : 850 MHz, 900 MHz, 1900 MHz, 2100 MHz
  • GSM/GPRS/Edge : 850 MHz, 900 MHz, 1800 MHz, 1900 MHz
  • UMTS/HSPA+ jusqu’à 21 Mbps : 850 MHz, 900 MHz, 1900 MHz, 2100 MHz
Appareil-photo / vidéo
  • Appareil photo principal : 5 Mégapixels
  • Caméra vidéo principale : 720p à 30 i/s
  • Pas d’appareil-photo avant.
  • Appareil-photo principal : 5 Mégapixels en 4:3, 3.8 Mégapixels en 16:9, Flash LED
  • Caméra vidéo principale : 720p à 30 i/s
  • Appareil photo secondaire : 1,3 mégapixels
  • Caméra vidéo en façade : FWVGA (854×480) à 30 i/s
Codecs supportés
  • Audio : AMR-NB, AMR-WB, AAC, AAC+, eAAC+, MP3, PCM, FLAC, MIDI, QCELP, EVRC, OGG/Vorbis
  • Vidéo : .mp4, H263, H264
  • Audio : AMR-NB, AMR-WB, AAC, AAC+, eAAC+, MP3, PCM, FLAC, MIDI, QCELP, EVRC, OGG/Vorbis
  • Vidéo : .mp4, H263, H264
Connectivité
  • Deux Micro SIM
  • Connecteur Micro-USB / USB 2.0
  • Bluetooth 4.0
  • Wi-Fi WLAN IEEE 802.11 b/g/n
  • A-GPS, GLONASS, BeiDou
  • Micro SIM
  • Connecteur Micro-USB / USB 2.0
  • Bluetooth 4.0
  • Wi-Fi WLAN IEEE 802.11 b/g/n
  • A-GPS, GLONASS
Batterie / Autonomie
  • Batterie de 1 980 mAh non amovible
  • Batterie de 2 070 mAh non amovible

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Design

On prend les mêmes codes et on recommence. Le Moto E suit peu ou moins le design de ses deux aînés. Il est fait de plastique, avec des coins et un dos ronds. On retrouve la pastille avec le logo de la marque sur le dos et les boutons du système ne sont pas physiques mais virtuels. La sortie pour le casque est située sur le haut et le micro-USB sur le bas.

Néanmoins, une modification notable a été effectuée : le haut-parleur se situe maintenant en bas de la face avant du téléphone. Il a le même aspect chromé que l’écouteur téléphonique situé au dessus, en plus large. C’est peu habituel, sans être choquant.

Le modèle que nous avons à l’essai est totalement blanc. Il est joli. L’avantage d’avoir un dos courbé est de pouvoir rapidement le prendre en main. La personnalisation a un nom chez Motorola : Motorola Shells. Derrière ce nom se cachent des coques interchangeables de multiples couleurs, comme pour le Moto G, mais sans rabat. Elles seront vendues séparément et permettront d’égayer une façade noire ou blanche.

Habitué au Nexus 5, je n’ai pas eu de mal à prendre en main ce plus petit format. Il est agréable à tenir et la qualité du plastique est correcte. Je me suis tout de même fait quelques frayeurs qu’il me glisse entre les doigts à cause de son dos peu agrippant.

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Écran

La taille de l’écran correspond au segment du marché visé : 4,3 pouces. La résolution n’est pas en HD mais en qHD, soit 960 x 540 pixels. La densité de 329 pixels par pouce offre un confort agréable pour les yeux et les pixels sont très peu visibles. Il est doté du traitement Corning Gorilla Glass 3, ainsi que d’une résistance à l’eau, sans pour autant être certifié waterproof. Du coup, il permettra de pardonner les éclaboussures accidentelles, ce qui est tout de même un bon point.

L’angle de vision est moyen et on perd vite en luminosité, ce qui favorise les reflets. Malgré ça, surtout en augmentant un peu la luminosité, on observe de belles profondeurs de couleurs, de noirs et de blancs. L’écran LCD est donc satisfaisant sans être extraordinaire.

Performances

Le processeur du Moto E est un Snapdragon 200 à 2 coeurs, cadencé à 1.2GHz. Il dispose de 1 GB de mémoire vive. Dans la théorie comme dans la pratique, on observe bien une différence en comparaison des Snapdragon 400, 800 ou plus : l’interface du téléphone est globalement fluide mais quelques lags et ralentissement peuvent apparaître. Par exemple, la saisie gestuelle lorsque l’on glisse le doigt d’une lettre à l’autre est très lente, même si tout fonctionne correctement.

Sur les standards des jeux vidéo tels que Dead Trigger 2, Sonic Dash, ou plus modestement Clash of Clans et Smash Hit, le smartphone de Motorola s’en sort bien, à ma plus grande surprise. J’aurais cru l’inverse. La puce graphique Adreno 302 est un bon point mais il ne faut pas trop lui en demander non plus, les lenteurs arrivent rapidement et les temps de chargement se font tout de même sentir. Ce n’est pas un appareil dédié au jeu, mais il le permet confortablement.

Logiquement, les benchmarks le positionnent derrière son grand frère le Moto G. Il est quand même devant le HTC One X, l’un des mobiles haut de gamme du début d’année 2012.

Connectivité

Le parti pris de Motorola est de permettre le double SIM. Vous pouvez mettre non pas une mais deux cartes micro SIM dans l’appareil et activer/désactiver l’une ou l’autre à votre guise. Les professionnels apprécieront. Le paramétrage est très simple. Il est très visible dans l’interface : dans la barre de notification, dans l’accès rapide aux paramètres et en tout premier dans les paramètres système. Des options de nommage et de couleur permettent de voir quelle carte est utilisée pour passer/recevoir des appels et envoyer des SMS. Choisir la SIM à utiliser est possible et on peut affecter des numéros à des cartes pour plus de praticité. Les statistiques de consommation de données sont séparées pour chaque carte. D’ailleurs, une seule à la fois en consomme. Une priorité de switch des données mobiles d’une carte à l’autre est aussi faisable quand on reçoit un appel. Tout est très clair, pas de mauvaise surprise. Hormis cela, l’expérience téléphonique est standard. Le son est bon de part et d’autre de l’appel.

Pour ce qui est du Web : pas de 4G/LTE. À ce prix-là, c’est tout à fait logique. On ne peut pas lui faire ce reproche. En 3G, la norme HSPA+ jusqu’à 21 Mbps est de rigueur. Je n’ai pas eu de problèmes de connexion et le Wi-Fi a toujours été rapide.

Les autres caractéristiques sont rigoureusement sélectionnées. Le Bluetooth 4.0 LE et le GPS sont présents et ce dernier trouve d’ailleurs rapidement ma position. Les petits points faibles sont le manque de NFC et de rechargement par induction, qui restent pour le moment tous les deux assez accessoires. Le bonus est l’antenne radio disponible uniquement en utilisant les écouteurs livrés dans la trousse, ainsi que l’application associée.

Système d’exploitation et logiciels

Le téléphone est livré initialement avec Android 4.4 KitKat. Lors de la conception, Google était encore aux manettes et cela se voit. Le système est quasiment identique à ce qui pourrait se trouver sur un Nexus. Certains menus diffèrent mais l’expérience est similaire en beaucoup de points.

Motorola assure que des mises à jour se feront. On les croit, généralement la gamme Moto est l’une des premières a supporter la dernière version de l’OS de Google après (voire parfois avant) la gamme Nexus. Le nombre ou la durée de prise en charge de ces mises à niveau ne sont pas spécifiés mais il est déjà sous Android 4.4.2. Reste à savoir si on aura le droit de goûter à Android L.

Le système d’exploitation en lui-même n’est pas surchargé par le logiciel de Motorola, hormis quelques paramètres notamment pour les double-SIM. Comme sur les Moto X et Moto G, Motorola a ajouté des applications très discrètes mais utiles : Aide, « Alert », « Assist », « Migrate » et Radio FM. J’ai remarqué que l’application Galerie était un peu différente sur le Moto E par rapport aux Nexus avec un thème clair sur certains écrans.

L’application Aide est un simple manuel passant point par point les possibilités du téléphone. Une service de messagerie ou d’appel téléphonique sont sensés être disponibles mais la messagerie n’a pas fonctionné et le service téléphonique n’est pas joignable à toutes heures. « Alert » et « Assist » sont des outils bien pensés pour prévenir des contacts en cas d’urgence, ou au contraire pour faire taire votre appareil la nuit ou lors de rendez-vous. Ils sont paramétrables facilement avec des options pratiques telles que l’envoi de position GPS (« Alert ») ou les réponses automatiques (« Assist »). « Migrate » est le meilleur de ces cinq outils. À l’initialisation du mobile ou plus tard, vous pouvez migrer vos données (les contacts, les messages, les photos, les vidéos, les musiques et le journal d’appels) d’un ancien appareil vers le Moto E. C’est compatible avec des appareils Android et iOS. Je ne l’ai pas utilisé pour deux raisons : j’utilise déjà le cloud Google donc ces données sont déjà presque toutes synchronisées (et parce que sans carte SD, le Moto E n’a que 4 Go d’espace de stockage).

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Appareil-photo et caméra vidéo

Ne comptez pas trop effectuer de belles photos ou vidéos avec ce téléphone. La qualité n’est pas là, surtout lorsqu’il y a peu de lumière. L’application possède quelques options comme les modes HDR, rafale ou le contrôle de l’exposition avec un curseur sur l’image. Le focus se fait mal et comme toute la surface de l’écran permet de prendre la photo, il n’est pas possible d’aider l’appareil pour le focus. J’ai essayé avec une autre application d’appareil photo, VSCO Cam, et le constat est le même.

À l’heure des applications de messagerie, chats vidéo et des selfies, l’appareil-photo à l’avant manque cruellement. Une concession nécessaire pour faire descendre le prix de ce smartphone. Mais après tout, est-ce que tout le monde l’utilise? Un dernier bémol : il n’y a pas de flash.

Enfin, il n’y a pas d’option pour l’enregistrement de vidéos. Celles-ci seront donc toujours au format MP4, en 864×480 pixels.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=videoseries?list=PL54NIKrZC1YhEFQDcJ5j9vN9QzlQRdz3w]

Multimédia

Les lecteurs audio et vidéo présents ne permettent pas grand-chose de base sur Android, faute de codecs. Des applications comme MX Player ou VLC vous aideront si vous souhaitez lire des fichiers multimédia. La résolution de l’écran fait que la résolution maximum disponible pour regarder des vidéos sur YouTube est le 480p. La carte SD est aussi indispensable car sur les 4GB d’espace de stockage interne, il n’y a que 2,16 Go disponibles réellement.

Enfin, j’en parlais dans la section précédente, l’application de Motorola nommée Radio FM est pré-installée. Uniquement en branchant les écouteurs livrés avec le mobile, vous pourrez capter la radio et organiser vos fréquences préférées. La réception fonctionne très bien. C’est pratique pour ceux qui ne veulent pas passer par les applications Web pour écouter leurs programmes préférés. Les écouteurs sont corrects, même si un peu plus de graves n’auraient pas été superflus et que la forme n’est pas agréable pour de longues utilisations.

Pour finir, le haut-parleur à l’avant produit un son moyen. Écouter de la musique sous la douche est tout à fait possible car le volume peut monter assez haut. Je m’étais aussi laissé dire que le son aurait pu être stéréo si l’écouteur téléphonique faisait office de haut-parleur. Mais non, il faudra se contenter d’un son mono.

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Autonomie

Motorola promet une journée entière de batterie pour une utilisation standard. Le contrat est rempli. Les concessions faites sur la taille de l’écran, le processeur ou l’absence de 4G/LTE permettent d’offrir ce résultat.

Je n’ai cependant pas eu l’occasion de tester le mobile toute une journée avec deux cartes SIM. Mais cela pourrait peser logiquement dans la balance.

Comme le Moto G, le smartphone n’est fourni qu’avec le câble USB. Le chargeur n’est pas là. Cela peut-être contraignant pour les utilisateurs n’ayant pas accès régulièrement à un ordinateur.

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Conclusion

Une chose est sûre, Motorola ne cible pas le haut de gamme avec le Moto E. Les amateurs de high-tech peuvent passer leur chemin. L’entrée de gamme est le segment du marché qui intéresse le constructeur. Ce smartphone concurrence alors directement le Moto G auquel j’ai souvent fait référence dans ce test.

Le prix du Moto E, 119 € en France ou 179 $ au Canada, est plus intéressant que celui du Moto G (3G) à 200 €/200 $. Et malgré de nouveaux sacrifices pour diminuer les coûts (pas des caméra frontale, pas de flash, peu d’espace de stockage), ce téléphone remplit les principales fonctions d’un smartphone.

Motorola joue une nouvelle carte : le Dual-SIM, qui pourrait fortement intéresser les professionnels. Ils n’auraient pas besoin de transporter deux mobiles, un personnel et un professionnel, et bénéficieraient d’un mobile sous la dernière version stable d’Android. Il s’agit d’une singularité significative pour ce smartphone face au Moto G.

Dans une autre mesure, ce téléphone peu cher peut être un premier pas pour un adolescent ou une personne âgée dans le monde des téléphones intelligents. L’interface est simple et rapide avec un écran de 4,3 pouces, un standard pour les petits formats.

Test du Motorola Moto E double SIM : le second modèle d’entrée de gamme de la marque
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    Les points positifs :
  • Le prix, extrêmement abordable
  • L'avantage du Dual-SIM
  • La dernière version de la plate-forme Android
    Les points négatifs :
  • L'appareil-photo et vidéo de faible qualité
  • Un espace de stockage initialement bas
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