Test de Star Ocean: The Second Story R – une petite étoile dans l’océan

En 2023, on a été particulièrement choyé avec plusieurs modernisations de titres classiques comme Super Mario RPG et Resident Evil 4. En général, ces aventures mises au goût du jour ont été relativement bien reçues par la communauté. Puis arrive Star Ocean: The Second Story R qui joint cette collection. Ce n’est pas juste un autre titre, c’est l’un des plus acclamés par les fans. Est-ce que cette version moderne du classique lui fait honneur?

Fiche Technique de Star Ocean: The Second Story R

  • Date de sortie : 2 novembre 2023
  • Style : JRPG
  • Classement ESRB / PEGI T / PEGI 12
  • Développeur : Gemdrops
  • Éditeur :  Square Enix
  • Langue d’exploitation :  voix anglaises et sous-titres français
  • Disponible sur PC, PS4, PS5 et Switch
  • Testé sur PlayStation 5
  • Prix lors du test : 66,99 $ CA / 49,99€ 
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Une histoire mince

Star Ocean: The Second Story R suit les aventures de Claude C. Kenny et Rena Langford dans une quête classique pour sauver « le monde ». Claude se retrouve sur une planète perdue nommée Expel après avoir désobéi à son père en utilisant un téléporteur défectueux. Celle-ci n’a aucun réel avancement technologique comparé à l’endroit d’où vient Claude. Il rencontre Rena, l’autre protagoniste, et la sauve en utilisant un pistolet laser.

Ceci mène à un énorme imbroglio qui forcera Claude et Rena dans une aventure qui les mènera à sauver le monde du globe de sorcellerie. Rena doit découvrir la vérité sur ses origines étant donné qu’elle est la seule personne connue avec des pouvoirs de guérison.

L’histoire reste simple et pas mal linéaire à travers l’entièreté du jeu à la différence de plusieurs autres JRPG récents. On doit naviguer d’un point d’intérêt à l’autre et la seule raison d’étirer cette quête est de mettre le maximum de détours et distractions pour ralentir la cadence. J’avouerais que c’est potentiellement un problème, étant donné que le l’histoire tient déjà sur une feuille de papier.

Chaque événement du jeu semble être une distraction qui enlève en quelque sorte le sentiment d’urgence. Par exemple, au début du jeu, Claude tente coûte que coûte de rejoindre sa flotte spatiale, pour ensuite ne presque plus la mentionner pendant le reste du jeu. À un autre moment, une ville se fait annihiler de la carte et la seule réaction du groupe de héros est de se dire « trouvons un autre chemin ».

Ce qui sauve la trame narrative d’être trop ennuyeuse est le travail absolument stellaire des acteurs prêtant leurs voix aux personnages. La majeure partie des conversations des personnages est doublée et ça nous permet de nous attacher facilement aux personnages. Ça ajoute aussi de l’intérêt au scénario dans son ensemble. 

Visuellement riche, mais dur de la feuille

La refonte visuelle de Second Story R est très frappante. La majorité des environnements ont été refaits dans une 3D des plus léchées et détaillée. Les villages et différentes villes prennent vie de manière impressionnante. Reprenant la même formule que son prédécesseur, les personnages peuvent évoluer dans un monde riche en couleurs et en paysage unique. Chaque localité apporte son lot de décors uniques.

De plus, la mappemonde invite à l’exploration avec une visibilité lointaine. Seul bémol envers cette dernière, c’est qu’elle reste très simple et souvent vide outre les combats aléatoires. Les personnages sont pixelisés, restant fidèles à l’original, mais cela détonne avec les nouveaux environnements retravaillés. Bien que le look des personnages soit charmant, le contraste est trop prononcé. Un profane ne connaissant pas la raison derrière ce choix esthétique pourrait se poser quelques questions.

La trame sonore datant de 1998 a été mise au goût du jour. Composée et retravaillée par Motoi Sakuraba, elle sonne beaucoup plus grandiose qu’à la première sortie. Selon moi, elle demeure tout de même simple à l’écoute, mais les moments clés sont bien couverts. Malheureusement, j’ai eu de la difficulté avec cette dernière dans certains donjons où on nous invite à explorer sur des aires répétitives et agressives. J’ai dû, après une dizaine de minutes, me contraindre à aller dans les options pour la mettre en sourdine. C’est quelque chose que je n’avais pas eu à faire depuis longtemps.

Star Ocean: The Second Story R

Combat dynamiques et maladroits

Le système de combat de Star Ocean: The Second Story R est dynamique et permet aux joueurs de se déplacer dans un environnement 3D tout en établissant des stratégies conséquentes. Comme les jeux Tales ou la formule de Final Fantasy depuis le 15, on contrôle un personnage à la fois et le reste est contrôlé par le jeu. Je n’ose pas dire que ces derniers sont contrôlés par une intelligence artificielle.

Bien souvent, les personnages qui lancent des sorts oublient qu’ils ont des attaques de proches. Ils sont souvent en train de se prendre une attaque après l’autre en essayant de se mettre à distance quand un monstre est trop près lorsqu’ils n’ont plus de points de magie.

On peut réorganiser l’ordre des personnages sur le terrain ou changer un ordre d’exécution simple basé sur les points de magie allant de « allez-y fort » à « soyez conservateurs ». On peut changer de personnage contrôler durant un combat pour adresser une situation ou lancer un sort spécifique. Parfois, le jeu oublie de soigner le groupe.

Chaque victoire nous permet d’accumuler des points de combats qui donnent des bonis à l’équipe pour chaque palier franchi. Ces bonis sont basés sur la formation choisie. Plus on y va offensivement, plus on frappera fort par paliers et vice versa. Ces points sont liés à plusieurs conditions. Par exemple, si un personnage du groupe s’effondre, on perd les points de combat.

L’autre condition est liée à la mécanique d’esquive, si on réussit, on se retrouve derrière le monstre qui nous attaque et on peut y faire quelques dégâts supplémentaires. Par contre, si on rate la fenêtre d’opportunité, on perd tous les points de combats et l’entièreté du groupe est pénalisée pour le reste du combat. La punition pour manquer une esquive est tellement sévère que durant mon test, je ne l’ai presque pas utilisé vu la marge d’erreur colossale.

Star Ocean: The Second Story R

Tout est dans l’équilibre

La difficulté de Star Ocean: The Second Story R est relativement équilibré même si le début peut être brutal. Les changements de région peuvent détruire une certaine confiance qu’on avait commencé à développer. Il n’y a, fort heureusement, rien d’insurmontable si on y met un peu de temps pour avoir un niveau adéquat pour la région. Il y a aussi un niveau d’optimisation dans les armes et les statistiques permettent d’aller chercher la force nécessaire pour faire mal aux méchants.

Les statistiques sont sourcées à travers les niveaux ainsi que les nombreuses spécialisations qui nous permettent de créer des objets. Les options sont vastes et nombreuses et plusieurs offrent des statistiques directes pour frapper plus fort en combat ou simplement mieux survivre. La portion de construction d’objet permet d’aller chercher de nouvelles armes, armures, potions, etc., à moindre coût, mais est totalement optionnelle. Vous pouvez décider de ne pas vous y investir. Ceci étant dit, dépenser les points de spécialisation reste presque obligatoire.

Verdict sur Star Ocean: The Second Story R

Pour conclure, Star Ocean: The Second Story R serait une réussite s’il ne s’agissait que d’un « remaster ». L’attention qui est donnée pour rester fidèle au matériel d’origine est absolument remarquable, mais nuit à lui donner une vraie 2e vie. Ceux qui ont la nostalgie de la première mouture seront absolument ravis de retourner à Expel. Pour les profanes qui sont habitués au JRPGS plus moderne, il se peut que ces derniers soient rapidement désabusés. Le scénario manque de saveur et le système de combat peut s’avérer frustrant. Alors, à vous de voir si vous aimez un style plus classique ou non.

Test de Star Ocean: The Second Story R – une petite étoile dans l’océan
Graphiques magnifique et moderne
Combats dynamiques
Énormément de chose à faire
Un régal pour le nostalgique
L'histoire est trop simple et banale
La trame sonore est plus ou moins bien reprise
L'IA des personnages en combat
La mécanique d'esquive est trop punitive
6.5
Une petite étoile dans l’océan