Sorti du champ gauche, Remnant : From the Ashes a réussi à charmer un public beaucoup plus vaste qu’attendu par les développeurs. Gunfire Games (les gens derrière Darksider III), après un bref retour vers Chronos : Before the Ashes (Ouais, il faut croire qu’ils ont quelque chose pour les cendres), nous annonçait lors des Game Awards 2022, la venue presque imminente de la suite de leur succès surprise de 2019 : Remnant II (tout simplement, cette fois-ci).
Si l’original a reçu des critiques favorables (votre auteur compris), l’expérience procédurale manquait souvent de polissages, ici et là, l’empêchant de devenir un classique instantané. Remnant II espère adresser ces derniers. À voir si les développeurs ont réussi.
Fiche Technique de Remnant II
- Date de sortie : 25 juillet 2023
- Style : Third-Person Shooter RPG, Looter Shooter
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 16
- Développeur : Gunfire Games
- Éditeur : Gearbox Publishing
- Langue d’exploitation : Disponible en Français
- Disponible sur Xbox Series X|S, PlayStation 5, et PC
- Testé sur PC
- Prix lors du test : 64,99$ CAD / 49,99€
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Pas tombé trop loin de l’arbre
Se déroulant une centaine d’années après le premier, Remnant II met le joueur dans le rôle d’un survivant sur une Terre dévastée par la Root, une sorte d’espèce florale maléfique voyageant à travers les dimensions pour détruire les différents mondes. Suite à une rencontre fortuite avec une puissante magicienne, le joueur retrouve la base du premier opus, Ward 13, ainsi que son gigantesque cristal servant de porte vers les autres plans. C’est à l’aide de celui-ci que l’on tentera de mettre fin à la propagation du cancer interdimensionnel à grands coups de fusil en tout genre.
Qu’on se le dise bien franchement, le synopsis et l’histoire des différents niveaux, aussi travaillés soient-ils, n’arrivent tout simplement pas à accrocher l’intérêt. On navigue de noms imprononçables en nom imprononçables qui n’ont aucune réelle conséquence sur notre aventure. Les NPCs rencontrés ont la fâcheuse tendance à être trop verbeux, constamment en mode exposition. Les mondes fascinent par leur esthétique et le genre qu’ils évoquent, mais rarement avec leurs récits. Résultat? On a l’impression qu’on tente de nous gaver d’informations nuisibles au rythme du jeu.
Faire neuf avec du vieux
La force narrative de Remnant II réside plutôt dans sa rejouabilité et son émergence. Puisqu’une partie de l’histoire est générée aléatoirement, il est agréable de revisiter les différentes dimensions pour découvrir une nouvelle trame narrative, des lieux inconnus ou encore des ennemis surprenants.
Ces réalités alternatives sont beaucoup plus poussées que dans le premier et apportent des changements plus significatifs. Par contre, tel que mentionné plus tôt, il n’y a pas d’enjeux sentis pour notre protagoniste et le récit sert plutôt d’excuse (assez faible) à explorer des dimensions au look particulier.
Il n’y a, donc, aucun doute qu’une profonde réflexion a été faite sur le worldbuilding et ses lieux variés, mais le ton et la quantité d’informations faramineuses données en bloc ne sont pas particulièrement engageants.
De surprises en surprises
Remnant s’est toujours vu attribuer l’expression « Souls avec des fusils ». Avec raison. Monstres brutaux tout format, esquives de dernière seconde, gestion serrée des points de vie, progression en paliers… Tout y est. Heureusement, Remnant II est beaucoup plus clément que son inspiration principale, mais il n’empêche pas que, surtout en début d’aventure, certaines situations soit très difficile à conquérir.
Si les mondes sont toujours les mêmes (mais pas leur ordre de complétion), chaque niveau est généré de façon procédurale. Une partie a donc très peu de chances d’être la même. Et l’effet est beaucoup plus réussi que dans le premier. Certes, on reconnait, lorsqu’on s’y attarde, les blocs d’architectures et le pattern d’agencements, mais l’immersion n’est pas, pour autant, brisée. La TRÈS grande variété d’environnement est souvent surprenante.
Les bosses sont un autre aspect grandement amélioré par rapport à l’originel. Rarement ai-je vécu des moments aussi mémorables lors des affrontements avec ces derniers. Il ne s’agit plus ici de simple aréna où, à force de temps et d’une observation de leurs comportements, il est possible de triompher d’un ennemi particulièrement résistant. Plusieurs possèdent un design sophistiqué rendant l’escarmouche raffinée. Dur de ne pas en dire plus à l’aide d’exemples, mais les surprises valent le détour.
Trouver son style
Contrairement à la série-phare de From Software, le joueur ne perd pas ses ressources lors d’une (inévitable) mort. Il est donc possible de continuer d’accumuler de l’expérience et des scraps, la monnaie du jeu, afin d’améliorer son personnage de plusieurs manières. Et le joueur a l’embarras du choix à ce niveau.
D’abord, notre personnage évolue selon un archétype choisi après le tutoriel. À toute fin pratique, il s’agit de la classe de notre héros. Spécialisation pour le corps à corps, les armes de précision ou encore l’invocation de créatures nous venant en aide, il y en a pour tous les styles de jeu. Plus on joue un archétype, plus on débloque d’habileté pour ce dernier. À tout moment, au prix d’une bonne quantité de ressources, il est possible de modifier son archétype ou d’en ajouter un deuxième.
Les possibilités, à ce niveau, continuent de s’améliorer avec le temps. Lors de nos aventures, il est possible de débloquer de nouveaux archétypes secret venant changez notre façon de jouer considérablement. Un autre incitatif d’explorer les moindres recoins des mondes.
Et sa recette du succès
À cela, s’ajoute l’arsenal du joueur. Chaque personnage est armé d’une arme de courte portée, d’une de longue portée et une arme de mêlée. Toutes peuvent être améliorées, avoir un puissant modificateur passif et une habileté bonus déclencher à l’aide d’une touche. Sans être limité aux archétypes, il en revient au joueur de trouver la combinaison qui lui permettra d’être le plus efficace sur le champ de bataille.
À l’aide d’alliée non-jouable, l’arsenal et l’éventail d’habileté passive continuent leurs expansions lorsqu’on complète des quêtes. Alors que certaines activités optionnelles nous procurent une amélioration permanente, certains boss récompensent le joueur avec une ressource unique lui permettant de fabriquer une arme thématique. Que ce soit une mitraillette à os durcis ou un pistolet projetant des cubes interdimensionnels, les développeurs n’ont pas manqué d’inspiration!
Finalement, l’équipement, comme dans tous bons RPGs, procurent à notre personnage des bonus souvent assez significatifs pour nous à employer des tactiques peu orthodoxes. En d’autres mots, Remnant II encourage et récompense l’expérimentation. Et devoir retourner à la notre base pour découvrir nos nouvelles options ne devient jamais lassant.
Tirer des méchants seuls, c’est bien, mais à deux…
Dans l’ensemble beaucoup plus réussi que le précédent opus, Remnant II est également plus stable au niveau. Les seuls bémols ont été rencontrés lors de séances en multijoueur. C’est dommage puisque le jeu est encore plus agréable à jouer entre amis.
Étrangement, les ralentissements ne sont pas à blâmer. Lors de nos test la vitesse de jeu et la connection sont toutes deux restées excellente. Par contre, des bugs plus insidieux ont gâché certains moments. L’un des plus fréquent voulant que l’invité n’était plus capable d’endommager les ennemis. Une autre fois, la progression était impossible et le jeu ne reconnaissait pas un objet de quête. Heureusement, aucun progrès majeur n’a été perdu. Une fois la partie rechargée, tout est revenu à la normal.
Verdict de Remnant II
Malgré, encore une fois, quelques anicroches techniques, Remnant II est définitivement une réussite pour Gunfire Games. Avec une tonne de nouveau contenu et des améliorations en tout genre, le jeu est un délice à compléter seul ou entre amis. Remnant II est une bizarrerie. Un jeu qui emprunte à qui-mieux-mieux, sans vergogne et qui réussit à renverser les attentes. Que ce soit l’esthétique variée des mondes ou encore les combats envoutant avec les boss, le jeu surprend à plusieurs reprises et est un plaisir à rejouer.