Fire Emblem Engage

Test Fire Emblem Engage : ode aux légendes de la série

Suite aux excellents Fire Emblem: Three Houses et Paper Mario: The Origami King, Intelligent Systems revient à la charge sur Nintendo Switch. Cette fois, les développeurs ont misé sur la nostalgie et une jouabilité plus classique pour rallier les amateurs de longue date. Ainsi, Fire Emblem Engage ramène plusieurs héros du passé de la franchise et se recentre sur les combats. Ouste Fódlan et l’Académie de Garreg Mach et place à Elyos! Mais est-ce la bonne recette ?

Fiche Technique de Fire Emblem Engage

  • Date de sortie : 20 janvier 2023
  • Style : SRPG
  • Classement ESRB/PEGI : T / 12
  • Développeur : Intelligent Systems
  • Éditeur : Nintendo
  • Langue d’exploitation : Voix anglaises et sous-titres français
  • Exclusivement sur Nintendo Switch
  • Testé sur Nintendo Switch OLED
  • Prix lors du test : 79,99 $ / 44,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

L’éveil du Dragon divin

Le joueur prend le rôle du Dragon divin Alear, une entité qui était endormie depuis plus de 1000 ans. Entretemps, l’infâme Dragon déchu qui était emprisonné tout ce temps se refait des forces et menace le monde d’Elyos. Suivant les recommandations de sa mère, notre protagoniste va parcourir le continent pour mettre la main sur les Anneaux d’Emblèmes. Ceux-ci permettent au Dragon divin d’invoquer les héros légendaires de jeux passés de Fire Emblem pour combattre à ses côtés. C’est aussi le dernier espoir de notre personnage pour ramener la paix et s’ils tombent dans les mauvaises mains, cela pourrait être catastrophique.

Comme je le mentionnais en introduction, Intelligent Systems ont enlevé plusieurs éléments secondaires qui étaient dans FE3H. Le résultat vient donc avec du bon et du moins bon. Premièrement, le rythme de l’histoire est grandement accéléré puisque chaque chapitre est un peu plus court. Ceux-ci se divisent en quatre phases. D’abord, il y a une visite au Somniel qui est la base du joueur (j’y reviendrai plus tard). Ensuite, on passe à la carte du monde où on choisit notre prochaine destination. Puis, il y a la bataille et on conclut avec une visite 3D du site du lieu du combat.

Ça peut paraître comme beaucoup, mais franchement c’est beaucoup moins long que dans le dernier jeu. Le Somniel (qui remplace l’Académie) offre quelques activités assez courtes et les discussions avec les personnages sont brèves. On s’attache un peu moins à eux, mais en même temps ça bénéficie au rythme de l’histoire. Je suis donc un peu ambivalent avec ce choix de design.

Pour le reste, je trouvais l’histoire un peu trop prévisible jusqu’à ce que la deuxième moitié arrive. À partir du chapitre 14 ou 15, le scénario déboule et devient plus intéressant. C’est là que les rebondissements s’enchaînent et que j’ai apprécié beaucoup plus le jeu.

Fire Emblem Engage Aleor

Le retour de Marth et compagnie

Au niveau de la jouabilité, il n’y a pas beaucoup de nouveautés dans Fire Emblem Engage. En fait, la plus importante, j’en ai déjà parlé et c’est les Anneaux d’Emblèmes. Chaque bague renferme un héros du passé et, pour ceux qui sont familiers avec certains d’entre eux, c’est un bel hommage. C’est aussi une belle vitrine pour Nintendo afin de donner le goût aux joueurs de replonger ou découvrir ses anciens titres. Par exemple, en voyant Lyn pour la première fois depuis 20 ans, j’avais envie de me racheter une copie du premier jeu sur GBA.

Au-delà de la nostalgie, ils apportent aussi beaucoup en combat. On peut les interchanger de personnage avant chaque bataille, ce qui nous permet d’ajuster notre stratégie en conséquence. En utilisant le pouvoir engage de nos anneaux, on transforme complètement notre unité incluant sa portée de déplacement, ses armes et on obtient des pouvoirs. Par exemple, avec Lyn on peut créer des doubles de notre personnage, faire une pluie d’astres en plus de manier son puissant arc. Chaque héros a plusieurs attributs uniques tirés de leurs jeux respectifs. Selon les combinaisons de personnage et d’anneau choisi, on peut se créer des combattants très puissants.

Ces pouvoirs ne sont pas illimités par contre puisqu’il y a une jauge qui s’amenuise peu à peu. On peut la remplir grâce à des auras bleues qu’on retrouve sur les champs de bataille, mais ils sont rarement directement sur notre chemin. Il faut donc bien faire attention à nos déplacements pour ne pas isoler un de ses combattants et l’exposer. Enfin, les personnages des anneaux développent aussi leur connexion avec le héros auquel ils sont attitrés, ce qui améliore leurs attributs.

La sauce RPG

Ensuite, les fans de la série vont remarquer que le cœur du jeu n’a pas tellement changé. Durant les combats, on déplace nos pions sur une sorte d’échiquier et il faut maximiser son positionnement pour contrer l’ennemi. Ceci peut devenir assez complexe selon les obstacles sur le terrain et les attaques anticipées des adversaires. D’ailleurs, Engage est le jeu de la série le plus diversifié au niveau des terrains. Il y a, entre autres, une séquence avec un terrain où la mer monte et descend ce qui nous force à penser encore plus à chaque mouvement.

Le côté stratégique est d’autant plus important puisqu’il utilise aussi un style roche-papier-ciseau pour décider quel combattant a l’avantage sur l’autre. Ainsi, l’épée bat la hache, qui bat la lance, qui bat l’épée, donc c’est un triangle qui est plutôt simple. À ça s’ajoutent les archers, les sorciers et les autres, ce qui rend le tout très dynamique. C’est encore plus important ici, parce qu’il y a un nouvel effet « Break ».

Chaque action nous permet de gagner de l’expérience, ce qui augmente le niveau de nos classes et qui améliore nos attributs. Bien sûr, une fois le niveau 20 atteint, on peut aussi utiliser un sceau pour passer à une classe avancée qui est encore plus perfectionnée. Dans Fire Emblem Engage, il y a beaucoup de classes surtout pour le nombre de personnages qu’on utilise par tableau, alors je ne pense pas avoir fait deux héros de même spécialisation ce qui est impressionnant.

Enfin, sur le Somniel on a quelques activités qui nous aident à peaufiner notre personnage principal. Il y a les classiques comme la pêche ou faire des repas, mais il y a aussi deux nouveautés. D’abord, on peut s’entraîner en faisait des push-up, des sit-ups ou des squats pour renforcer notre Dragon divin. Ceux-ci se déroulent comme des mini-jeux où le rythme et la synchronisation sont importants. Sinon, on retrouve un parcours de tir à dos de wyverne qui est loin d’être facile. Ce sont de petits jeux simples qui aident à s’améliorer pour les combats, mais qui ne sont pas particulièrement intéressants.

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Une meilleure finition

En ce qui concerne le visuel, Nintendo et Intelligent Systems ont réussi à rehausser l’expérience par rapport à 3H. Ça demeure un jeu de Nintendo Switch, mais je me souviens que les problèmes de pixels me dérangeaient beaucoup sur le titre précédent et cette fois, les contours sont plus lisses. Je ne peux plus distinguer facilement les pixels autour des personnages avec Fire Emblem Engage.

D’autre part, les scènes in-game et les cinématiques sont aussi plus jolies et surtout il y a beaucoup moins de temps de chargement. Le seul moment où j’ai remarqué une diminution de la fluidité, c’est lorsqu’on entame un combat. Le changement de perspective fait toujours ralentir un peu le jeu, mais c’est minime et ça ne mine pas l’expérience.

Je veux aussi souligner le travail de l’équipe artistique pour ce qui touche à la présentation. Durant les perspectives de combats, les arrière-plans semblent beaucoup plus détaillés qu’avant. On a l’impression qu’il y a donc une meilleure finition et c’est moins monotone. J’ai d’ailleurs été agréablement surpris après les combats lorsque je voyais le champ de bataille de plus proche en perspective troisième personne. Le travail de mise à l’échelle est vraiment superbe.

Sinon, le jeu est encore une fois accompagné d’une bonne trame sonore. Il y a quelques musiques que j’ai un peu moins aimées comme Dinner in Elusia dont le rythme est trop lent à mon goût. Dans l’ensemble, c’est une composition de qualité et les musiques de combat sont très entraînantes.

Verdict sur Fire Emblem Engage

Pour conclure, Fire Emblem Engage m’a moins plu que Three Houses. Selon moi, le titre précédent livrait un scénario plus étoffé avec des personnages qui avaient une meilleure profondeur. En plus, le fait d’avoir trois maisons nous permettait de découvrir chacun plus en détail et d’étirer la durée de vie totale. Cette fois, le rythme est meilleur et l’histoire est excellente, mais le reste du jeu m’a paru plus banal. J’ai l’impression qu’on n’a pas exploité tout le potentiel des personnages secondaires.

Les puristes vont peut-être apprécier le fait d’avoir moins de flafla complémentaire, mais j’aime moins ce choix de design. J’aurais voulu aussi que le concept du Somniel soit plus développé. Par exemple, avoir la possibilité d’améliorer l’étable, les magasins ou même la cuisine. Un peu comme si on fortifiait notre château fort. Néanmoins, si vous êtes fans de la série et du genre SRPG, le jeu ne manque pas sa cible. Fire Emblem Engage livre une très bonne histoire, d’excellents combats et de bons défis qui poussent notre côté stratégique plus que jamais.

Fire Emblem Engage
Test Fire Emblem Engage : ode aux légendes de la série
Bon rythme de scénario et excellente histoire
Meilleure finition visuelle que le précédent
Les Anneaux d'Emblèmes agrémentent la jouabilité
Plus de focus sur les combats
Un très grand nombre de classes
La complexité des terrains de combats est à son meilleure
La première moitié du jeu est très prévisible
Des personnage moins étoffés
Légers ralentissements dans la transition des combats
On ne peut pas développer davantage le Somniel
8.5