Lors de sa sortie il y 5 ans, God of War a marqué une grande quantité de joueurs. Le studio Santa Monica avait repoussé les limites de bien des concepts connus dans le monde des jeux vidéo. Cette fois, il nous revient avec la suite des aventures de Kratos et de son fils Atreus. Tout comme un grand nombre d’amateurs, j’attendais ce titre avec impatience surtout qu’il était maintenant disponible sur PlayStation 5. J’ai eu la chance de pouvoir y consacrer passablement de temps avant sa sortie. Mes premières impressions étaient très favorables, mais est-ce que God of War Ragnarök aura réussi à m’impressionner autant que ce à quoi je m’a attendais. Ou même, a-t-il réussi à surpasser son prédécesseur?
FICHE TECHNIQUE DE GOD OF WAR RAGNARÖK
- Date de sortie : 9 novembre 2022
- Style : Action et aventure
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M17+/ PEGI 18
- Développeur : Santa Monica Studios
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Exclusivement sur PlayStation 4 et PlayStation 5
- Prix lors du test : 89,99$ CAD / 79,99€
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Un scénario d’une richesse exceptionnelle
Depuis plusieurs années, le personnage de Kratos a traversé les générations de consoles dans des scénarios toujours plus grandioses les uns que les autres. Que ça soit en Grèce antique ou en Scandinavie, Santa Monica Studios aura toujours réussi à nous offrir des histoires complexes mais tellement bien ficelées. Avec God of War Ragnarök, ils nous ramènent quelques mois ou années après les évènements du jeu précédent. Atreus a vieilli; il n’est le jeune garçon qu’il était auparavant. Kratos a continué à le former, l’entraîner, pour qu’il soit prêt à toute éventualité suite aux événements passés.
En effet, répondre aux dernières volontés de Faye, la femme de Kratos et mère d’Atreus, aura eu des répercussions gigantesques au sein des divinités nordiques. En effet, Thor est en furie de la mort de son frère Baldur. Ce dernier était également le fils de Freya, ancienne femme d’Odin et ancienne partenaire de nos deux protaganistes. Toutefois, elle aussi est complètement hors d’elle suite à la mort de son fils de la main de Kratos et Atreus.
Tout comme mentionné, Atreus est maintenant un adolescent s’approchant de l’âge adulte. Sa relation avec son père, ultra protecteur, se détériore graduellement. Il trouve qu’il ne peut s’épanouir comme il le voudrait. Notamment, en sachant qu’il est un géant et un demi-dieu à part entière. Par contre, il ne sait pas trop comme contrôler ses potentiels pouvoirs et comment agir avec sa place dans la prophétie qui approche à grand pas: Ragnarök. Cette dernière est en fait la destruction du monde comme il le connaisse par une guerre cataclysmique.
Connaissant une partie des évènements qui se passeront, Atreus hésitera dans les actions qu’il portera pour protéger ceux qu’il aime. Même si c’est au détriment de la volonté et des indications de son père. De son côté, Kratos nous l’a démontré par le passé: ce n’est pas une prophétie, des dieux corrompus ou une potentielle mort qui l’arrêteront de tenter de changer son destin. De plus, cette fois, il peut compter sur plusieurs alliés. Certains rencontrés dans le passé et d’autres tout nouveaux. En fait, Kratos et Atreus deviennent le centre d’une forme de famille où le sort des 9 royaumes devient leur but commun.
Des mécaniques de jeu bien huilées
Pour arriver à compléter la tâche de Kratos et Atreus, nous aurons à compléter un long récit qui nous promène entre un enchaînement d’un grand nombre de cinématiques, de phases d’exploration et de batailles plus épiques les unes que les autres. Pour les joueurs vétérans, vous ne serez pas perdus du tout. En fait, nous avons l’impression d’être dans une continuité directe avec l’opus précédent. Pour ma part, j’avais l’impression de reprendre le même jeu que j’avais laissé 5 ans auparavant et dont j’avais hâte de connaître la suite.
Que ce soit en termes de contrôles, de gestion de notre inventaire ou même dans la façon d’améliorer nos habiletés, je m’y suis remis très rapidement. Par contre, pour ceux n’ayant pas joué au dernier jeu, honnêtement, la courbe d’apprentissage sera abrupte. Pour ces joueurs, je vous conseillerais de commencer par le dernier titre. De cette façon vous serez propulsés directement dans l’action de God of War Ragnarök quand vous y retournerez. Vous n’aurez pas l’impression d’être complètement dépassés par ce qui se passe dans cette suite.
Le contrôle des personnages
Vous avez bien lu, les prochaines lignes parleront du contrôle DES personnages… Bien que nous pouvons toujours donner des commandes simples à Atreus pour qu’il nous aide dans nos combats, il arrive maintenant également que nous fassions équipe avec d’autres personnages que nous avons déjà rencontrés par le passé. Notamment, les nains Brok et Sindri pourront nous rendre service dans certaines missions.
Toutefois, l’endroit où on peut noter un changement notable est dans la place accrue d’Atreus dans le jeu. En effet, Kratos et son fils sont régulièrement séparés dans l’histoire. Atreus a besoin de connaître des éléments qui lui sont chers et pendant ces moments, nous contrôlons ce dernier comme personnage principal. J’ai trouvé l’expérience vraiment agréable car autant Kratos qu’Atreus se contrôlent sensiblement de la même façon. Par contre, je n’avais pas du tout les mêmes sensations. Par exemple, Atreus est beaucoup rapide et agile que son père. Kratos, quant à lui, possède toujours une force surnaturelle même s’il est moins mobile.
Des phases d’exploration payantes et gratifiantes
Un peu comme son prédécesseur, que nous soyons dans les missions principales ou secondaires, God of War Ragnarök nous pousse à explorer notre environnement. Notamment, pour trouver différents types de coffres. Ceux-ci renferment des pièces d’équipements, des composantes pour modifier nos armes et armures et différentes reliques de toutes sortes. L’exploration est payante et gratifiante car elle nous permet d’accéder à de l’équipement de qualité qui augmentera grandement nos statistiques.
En effet, pour ce qui est des améliorations de nos caractéristiques, il est possible de choisir différentes habiletés dans un arbre de compétence. Celles-ci sont activées à l’aide de points d’expérience qui sont propres à chaque personnage. De plus, il est possible de modifier notre équipement à l’aide de différentes ressources. Ces modifications, faites par Brok et Sindri, sont la façon d’augmenter nos statistiques telles que la force, la vitalité, la défense et la magie.
Justement, si vous voulez compléter le jeu dans sa totalité, certaines sections sont extrêmement difficiles et nécessiteront de l’équipement qui vous permettra de survivre à ce niveau de difficulté. Celui-ci sera découvert en explorant et en complétant les quêtes secondaires. Encore une fois, on nous présente une succession de combats et de séquences de casse-têtes qui sont bien équilibrés.
De plus, nous rencontrerons un grand nombre d’ennemis différents. Étant donné que nous parcourons les 9 royaumes d’Yggdrasil, ceux-ci renfermeront des adversaires d’une variété impressionnante. En effet, que ce soit des monstres de petites envergure ou même des créatures mythiques, les phases de combat dans God of War Ragnarök sont épiques. Difficiles par moment, mais tant gratifiantes pour le joueur, je n’ai pas vraiment trouvé qu’il y avait de redondance dans ces combats. Ce qui est souvent le cas dans les jeux d’aventure.
Une prouesse technique
Santa Monica Studios nous a habitué à un certain niveau d’excellence en termes techniques par le passé. Encore une fois, ils élèvent le standard tant au niveau visuel qu’au niveau sonore. Il est certain que mon test a été fait avec la version PS5 de God of War Ragnarök. Donc, mes commentaires touchent cette version et non celle de la génération de consoles précédente.
Un visuel de toute beauté
Du moment que nous commençons notre aventure avec Kratos et Atreus, on nous propulse directement dans l’action. Tout de suite, on nous montre à quel point Santa Monica Studios contrôlent le rendu et la performance visuelle de leur jeu. C’est tout simplement magnifique. Tout se passe à une vitesse folle et la fluidité est impressionnante. Pour ma part, j’en suis resté au mode performance plutôt que qualité. Je préfère que l’image ait un taux de rafraichissement plus élevé que des détails plus précis.
Justement, on nous propose un mode 120 images par seconde (ips) favorisé. En fait, il s’agit d’un mode 60 ips mais qui tente d’aller le plus près possible de 120. En fonction du niveau d’action présent, les ips sont dynamiques. Pour ma part, j’ai trouvé le résultat vraiment très impressionnant et je n’ai jamais ressenti de ralentissement dans le jeu.
En plus du volet plus technique, la réalisation artistique est encore une fois sublime. À plusieurs reprises, je me suis arrêté pour regarder l’environnement et essayer de voir tous les détails que les concepteurs et artistes ont ajouté un peu partout. Que ce soit des insectes, des animaux ou des particules lumineuses, tout est resplendissant. De plus, dans certains royaumes, la distance à laquelle il nous est possible de voir est très grande. Et dans cet effet de grandeur, des éléments sont dynamiques et nous font paraître comme si tout un royaume était animé. Plutôt que juste l’endroit précis où nous nous trouvons.
Un environnement sonore envoûtant
La musique et les effets sonores sont des éléments que je trouve particulièrement importants dans les jeux vidéo. Ils nous permettent une immersion encore plus importante dans notre expérience de divertissement. Dans le cas de God of War Ragnarök, c’est aussi une très grande réussite. Tout dépendant du royaume où nous sommes ou en fonction du genre d’action dans lequel nous sommes plongés, la musique nous enveloppe et nous transporte vers des contrées mythiques.
L’ajout d’une couche d’effets sonores, qui est très bien équilibrée, nous apporte des détails très précis. Il est certain que ceux-ci sont parfois anodins, mais ils augmentent grandement le niveau d’immersion. De plus, pour ceux qui possèdent un système ambiophonique, l’effet des voix des personnages et des différents bruits de l’environnement ajoute quelque chose de spécial à nos séances de jeu.
Finalement, God of War Ragnarök met beaucoup l’emphase sur le 3D Audio. En effet, avec un casque d’écoute compatible, l’audio 3D permet d’être complètement entourés par un sphère audio. Dans les menus, il est même possible de calibrer le son en fonction de la position de nos oreilles par rapport au casque. Au final, le résultat est impressionnant. Cela a comme effet d’avoir vraiment l’impression que les sons nous entourent et ce, dans la toutes les directions.
Et la manette avec tout ça…
Sony Interactive Entertainment font une certaine promotion des capacités de la manette DualSense avec God of War Ragnarök. Pour avoir eu des expériences particulièrement marquantes notamment avec Returnal, je m’attendais à un peu plus avec le nouvel opus de Kratos et Atreus. Il est certain que pour certaines fonctionnalités, la version PS4 est peut-être un lourd boulet à traîner, n’empêche que je ne trouve pas que la DualSense soit utilisée au maximum. Les retours haptiques sont présents et amène un certain degré d’immersion. Les gachettes adaptatives, quant à elles, sont vraiment perceptibles que dans certaines séquences où Kratos doit effectuer une action scriptée.
Verdict sur God of War Ragnarök
Pratiquement à toutes les fois qu’un nouveau God of War sortait, j’avais toujours un doute dans la manière dont Santa Monica Studios allaient être en mesure d’égaliser voir améliorer sa propre franchise. Cette fois encore, God of War Ragnarök repousse les frontières que le studio californien avait lui-même tracées. En effet, il est pour moi pratiquement parfait. L’équilibre entre le scénario, les phases d’exploration et toutes les surprises que nous aprennons au fur et à mesure que nous avançons dans l’histoire, rendent ce jeu tout simplement extraordinaire. Il est vrai que j’ai soulevé le point de la manette qui n’est pas nécessairement au niveau que je m’attendais, mais c’est un petit détail dans l’ensemble de l’expérience de jeu.
De plus, comme mentionné plus tôt, le sentiment de reprendre un jeu là on l’avait laissé 5 ans auparavant peut nous donner un sentiment de redondance. Néanmoins, l’amélioration de certaines mécaniques et l’avènement de nouveaux concepts amènent God of War Ragnarök à un autre niveau. Notamment, le fait de pouvoir utiliser Atreus a été un vent de fraîcheur pour moi. Au départ, je pensais que ces séquences seraient un mauvais moment à passer car je délaissais le contrôle de Kratos. Toutefois, je me suis rendu compte rapidement qu’Atreus m’apportait d’autres sensations ouvrant ainsi un autre côté du scénario qui était impensable dans l’opus précédent.
Finalement, je ne peux que dire des bons mots pour les talents d’écriture des scénaristes de Santa Monica Studios. Honnêtement, j’ai rarement vu un récit aussi bien ficelé nous portant à continuellement vouloir y retourner. Question de savoir ce qui se passera ensuite. Et ce n’est pas uniquement pour les missions principales. Certaines quêtes secondaires sont très bien écrites et nous en apprennent plus sur les personnages faisant partie de notre « famille ».
Finalement, la relation entre Kratos et Atreus est touchante et marquante. En fait, elle expose les deux cotés de la relation entre un père et son fils, maintenant adolescent. Étant donné que nous contrôlons les deux personnages, il est réellement possible de discerner les états d’âmes de ces derniers et constater la psychologie et la profondeur de leur relation.
Je recommande fortement God of War Ragnarök à tous les amateurs de la série et surtout à ceux ayant joué à son prédécesseur. Vous allez retrouver des personnages que vous aimer et dont vous continuerez à vous attacher encore plus. Il est, à mon avis, un essentiel dans votre bibliothèque de jeux de PlayStation.