Director’s Cut est le plus récent terme à la mode dans le monde du jeu vidéo et particulièrement chez Sony. En plus de Death Stranding Director’s Cut qui arrivera dans quelques semaines, Ghost of Tsushima Director’s Cut est aussi l’appellation choisit pour cette réédition. De notre côté, on a pu tester toutes les nouveautés grâce à la version PS5 qui, en plus d’inclure le nouveau DLC, comprend aussi plusieurs améliorations qui agrémentent l’expérience. Sans refaire complètement notre critique que vous pouvez retrouver plus bas, voyons ce que vaut ce nouvel ensemble.
Fiche Technique de Ghost of Tsushima: Director’s Cut
- Date de sortie : 17 juillet 2020
- Style : Aventure, Action, Infiltration
- Classement ESRB/PEGI : M / 18
- Développeur : Sucker Punch Productions
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : offert en français, anglais et japonais
- Disponible sur PS4 et PS5
- Testé sur Playstation 5
- Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99€
- Site Officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Une toute nouvelle expédition
Je ne suis pas le plus grand fan des DLC dans les jeux à monde ouvert. Je trouve que l’intégration est souvent un peu forcée et que la plupart s’imbriquent un peu mal au reste du jeu. Mais, Sucker Punch n’est pas un développeur ordinaire et ça paraît ici.
Premièrement, le contenu additionnel n’a pas été implémenté à la toute fin du jeu. Ceci permet d’éviter que ceux qui auraient perdu leur sauvegarde ne se cassent la tête. Pour ma part, j’ai passé à travers le premier acte relativement rapidement sans compléter toutes les quêtes secondaires. C’est donc environ au bout de 8 heures que l’écran m’a annoncé mon arrivée dans l’acte 2 et que la nouvelle section s’est ouverte. Selon moi, c’est l’équilibre parfait pour bien se replonger dans l’histoire et se préparer pour ce chapitre qui n’est pas piqué des vers.
On découvre d’abord un nouveau groupe d’ennemis mené par de curieux shamans aux pouvoirs surnaturels. Avec leur danse, ils sont en mesure d’augmenter les attributs de leurs frères combattants. Ainsi donc, après avoir détecté et confronté cette nouvelle menace, Jin se remémore un moment traumatisant de son passé qui le pousse à leur faire face.
Sans rentrer dans les détails, j’ai trouvé que c’était un bon complément à l’histoire. D’une part, parce que ça affecte directement notre samouraï et aussi parce que ça nous permet d’en apprendre plus sur une importante période de son passé. Qui plus est, c’est beaucoup plus une quête personnelle qui vient renforcer ce légendaire protagoniste au lieu de nous faire bosser pour les autres comme c’était souvent le cas dans le jeu principal. Malgré tout, la distribution des personnages secondaires est bonne et le scénario propose un aussi bon niveau de rebondissements que la trame principale.
Un DLC bien garni
En fait, plus j’y jouais et plus j’étais convaincu que c’était un des meilleurs DLC que j’ai fait tout jeu confondu et j’en ai fait plusieurs excellents. Je pense que ça ne passe pas seulement par son très bon récit, mais aussi le design de ses quêtes autant principales que secondaires qui sont vraiment plaisantes. Selon moi, le fait qu’elles soient originales et différentes de ce qu’on a fait jusqu’à présent le sert très bien.
Puis, ceux qui sont familiers avec la lignée de quêtes de Far Cry 4 où on prend des stupéfiants et que notre personnage part sur une méchante quête spirituelle auront probablement un sentiment de déjà vu comme ce fût mon cas. Bon, c’est beaucoup plus sérieux ici, mais la nouvelle tribu des aigles utilise justement un poison hallucinogène qui vient très bien jouer avec nos perspectives. J’ai trouvé que ça venait renouveler la jouabilité et ça me donnait envie d’atteindre la conclusion de ce chapitre.
Au total, ça ne devrait pas prendre plus de 6-7h pour le terminer et on peut facilement doubler ces heures en complétant tout ce que l’île a à offrir. D’ailleurs, j’ai vanté le design de ses quêtes, mais je pourrais en faire autant pour ses paysages. Ils sont très différents de ce qu’on voit sur l’île principale et on peut mieux en comprendre l’histoire en l’observant plus en détail.
Une invitation sur PlayStation 5
Si vous n’aviez pas eu la chance de visiter Ghost of Tsushima à sa sortie l’an dernier, la version PS5 est définitivement la nouvelle version incontournable. En plus de la qualité du contenu supplémentaire, le jeu tire bien profit des nouvelles fonctions de la console.
Le plus apparent est sans aucun doute les temps de chargement inexistants. Le monde de Tsushima est assez large et ma PlayStation 4 Pro faisait déjà du bon boulot pour bien contrôler ma patience. Cependant, cette fois tout est instantané comme les nouvelles consoles nous l’ont habitué. Seul petit point moins positif, on ne ressent pas vraiment d’améliorations visuelles et c’est probablement parce que le jeu original était déjà une belle réussite.
Mais la plus belle implémentation est sans doute celle de la DualSense. Or, il y a une situation qui l’utilise à profusion et que j’ai trouvé bien agréable et c’est celle avec le vent directeur. Ainsi, en effleurant le pavé tactile sur la manette, on sent vraiment bien le souffle du vent se diriger vers notre quête. Qui plus est, on sent aussi bien les vibrations dans les combats et particulièrement lorsqu’on fait une confrontation. Ce n’est peut-être pas aussi poussé que dans des jeux comme Returnal ou Ratchet & Clank, mais c’est assez pour faire une différence. Bref, le Director’s Cut a tout ce qu’il faut pour rehausser Ghost of Tsushima et améliorer un jeu qui était déjà superbe.
Le seul « hic » est au niveau du prix selon moi et heureusement Sony a corrigé le tir dans le cas d’Horizon Forbidden West. Je trouve ça un peu cher 36,99 $ pour mettre à jour notre version PS4 standard vers le Director’s Cut pour PS5. Cependant, l’extension offre quand même une très bonne valeur en termes de temps de jeu et qualité.
La section suivante est tirée de notre test original qui avait été publié par Kevin Cormier à l’époque.
UNE GRANDE ÉPOPÉE
Il est bien de rectifier, du moins rassurer, sur ce qui a été dit un peu plus tôt. Contrairement à Nioh et Sekiro, Ghost of Tsushima n’est pas un jeu dont le défi relève en majorité sur la difficulté. On pourrait dire, facilement, que Ghost of Tsushima est beaucoup plus accessible à prime abord. On peut déjà entendre les soupirs de bien des gens, la frustration de mourir régulièrement ne sera pas au rendez-vous.
Dans Ghost of Tsushima, on incarne Jin Sakai, samouraï de l’île de Tsushima, qui doit défendre sa patrie contre l’invasion mongole en 1274. Alors que la bataille fait rage sur les rives, Jin et tous les combattants de la région se voient vaincu et son oncle, le seigneur de Tsushima, est capturé et fait prisonnier. Bon, cela n’a guère d’importance puisque Jin est mort, son corps laisser sur place. Du moins, c’était jusqu’à ce qu’une habitante de l’île lui vient en aide et soigne ses blessures. C’est alors que notre héros Jin se lance dans une vengeance terrible contre l’ennemi, dont le but ultime est la délivrance de son peuple. Que les Mongols se tiennent, le samouraï est à la rescousse. Mais vous aussi vous devez vous préparer, parce que la menace a évidemment pris emprise de l’île.
Et pour citer un célèbre « poète » québécois, François Pérusse, « y’a dont ben des Mongols » sur Tsushima!
LA DÉLIVRANCE DE TSUSHIMA
C’est donc entouré d’ennemis et avec l’île sous leur joug que Jin Sakai se lance dans la libération des habitants. Un peu comme les jeux précédents du studio, nous devons découvrir les multiples endroits de Tsushima à travers des missions. C’est de cette façon que l’on va pouvoir trouver des ressources pour les combats et des alliés de taille pour la guerre. Ces missions sont très variées et pour la grande majorité d’entre elles, peuvent être réalisé au gré de votre humeur.
Il y a évidemment la trame principale, qui va vous mener sur l’histoire du personnage et de son entourage. Mais il y a aussi plusieurs missions secondaires qui pourraient réellement vous faire diverger de la trame principale. Parce que Sucker Punch réussi très bien la combinaison des deux sans jamais ternir l’importance des missions annexes. Alors que l’on galope sur notre monture, on se questionne souvent sur pourquoi on ne ferait pas la mission près de nous puisqu’on y est déjà. C’est ainsi que l’on peut y mettre des heures et des heures, seulement à se promener et aider le peuple. Et puis viennent les missions épiques. Je ne vous en dit pas plus sur celles-ci, mais je vous recommande fortement de les faire.
LA VOIE DU SAMOURAÏ
Vous le savez, Jin est un samouraï et c’est loin d’être un élément négligeable. Ce n’est pas uniquement un style de combat. Non, c’est un mode de vie. Le combat doit se faire dans le respect de l’ennemi, avec la peur de leur yeux visible à tout moment. Mais quand on est un seul homme, comment vaincre une armée entière? C’est alors que les manières des assassins deviennent attirantes, pouvoir tuer dans le silence et discrètement. S’ensuit alors un combat morale interne pour Jin et l’histoire du personnage est vraiment bien ficelée sur cet aspect moral très important pour lui. La tradition étant ce qu’il y a de plus sacré à l’époque, Sucker Punch s’est assuré d’en couvrir le sujet durant notre périple.
Ghost of Tsushima est avant tout un respect de l’histoire du Japon, avec des faits véridiques et quelques libertés. Un travail colossal doit avoir été fait là-dessus. On est seulement les témoins du résultat final mais il n’est pas surprenant que tant d’années de développement ont été nécessaire.
Au cours de son aventure, Jin deviendra de plus en plus fort en raison des techniques, armes et équipements qu’il va acquérir. Pour se faire, il existe des arbres de compétences pour pratiquement tout. On doit également ramasser plusieurs types de ressources différentes pour améliorer son équipement. On veut obtenir une nouvelle attaque sur une posture de combat particulière? Un point de compétence est requis. Plus de projectiles à lancer? On peut payer quelqu’un pour cela avec des ressources. Une nouvelle selle pour notre cheval? C’est possible! Bref, plusieurs choix nous sont offerts et la façon de faire est d’une logique implacable, ce qui est tout à l’honneur des développeurs.
UN SEUL HOMME CONTRE PLUSIEURS
Souvent, nous sommes laissés à nous-même et on se trouve à devoir combattre plusieurs ennemis en même temps. C’est alors que l’on voit à quel point le système de combat de Ghost of Tsushima est tout simplement génial. Pas besoin de prendre position sur quel ennemi on désire attaquer, le jeu dirige immédiatement nos attaques vers le plus proche. On pourrait croire que c’est risqué et que l’on pourrait se trouver en mauvaise posture occasionnellement mais il n’en est rien.
On fera face à plusieurs types d’ennemis dans le jeu et la posture que l’on va adopter nous aidera à les vaincre plus facilement. Le changement de posture se fait très facilement, ce qui fait en sorte que l’on peut éliminer ce qui nous entoure dans le temps de le dire. Il faut juste être plus rapide que l’ennemi, tout simplement. Et pour ajouter au fait que le jeu est épique, il nous est possible de lancer une confrontation aux ennemis, un défi à venir nous vaincre. Si l’action est bien exécutée de notre côté, on peut éliminer plusieurs menaces d’un seul coup.
LE DIABLE EST DANS LES DÉTAILS
Comme si tout ce que nous pouvions faire à la base n’était déjà pas suffisant, voilà qu’on nous arrive avec pleins de petits détails dans Ghost of Tsushima. Des éléments, en veux-tu en voilà! Pour commencer, comme il a déjà été mentionné, l’île de Tsushima est tout simplement gigantesque. Afin de retrouver notre chemin vers l’endroit de destination, le vent nous aide lorsqu’on en a besoin. Il est également possible de jouer de la flûte pour changer la température extérieure. Notre cheval est absent? On peut alors siffler pour l’appeler et il arrive pronto. Un type de mission nous permet également de flatter un renard une fois terminé. Cela semble anodin, mais c’est avec des petits trucs du genre que l’on apprécie Ghost of Tsushima encore plus.
La personnalisation est également un point sur lequel le studio a mis beaucoup de temps. Bien que Jin Sakai ait des traits qui ne peuvent être changer, son accoutrement peut l’être. Ses armures, armes, chapeaux, selles de cheval et bien d’autres peuvent être personnalisé et même amélioré au fil de l’aventure, selon ce que l’on trouve sur notre chemin. À nous de décider le look de Jin Sakai et honnêtement, il y a des articles qui sont magnifique.
Exprimez-vous librement et donner à Jin et sa monture une apparence digne du héros que vous êtes pour le peuple. Comme si ce n’était pas assez, vous avez plusieurs choix en ce qui concerne la langue du jeu. Une grosse préférence en ce qui me concerne pour le japonais sous-titré en français, ce qui aide à l’immersion. La cerise sur le sundae? Il existe un mode visuel qui rend hommage au grand maître cinématographique Akira Kurosawa. Le tout est en noir et blanc avec un effet de pellicule vieillot. Du pur génie!
TOUT SIMPLEMENT MAJESTUEUX
Il serait criminel de passer sous silence la beauté du paysage qui défile devant nous dans Ghost of Tsushima. Je ne peux vous dire le nombre de fois où j’ai tout simplement arrêté de jouer et que j’ai admiré ce qui se trouvait devant mes yeux. Un splendide coucher de soleil, une pluie torrentielle ou une vue sur la falaise, il nous arrive très souvent de vouloir arrêter le temps et de rester dans le moment présent. Gambader sur notre cheval n’est pas un but en soi mais on s’y plait rapidement et on perd la notion du temps.
Puis, comme si on n’était pas déjà assez contemplatif devant le paysage, un mode photo est à notre disposition en tout temps. On peut donc arrêter le temps, modifier des éléments du décors à notre goût et voilà, un petit chef-d’oeuvre que l’on peut admirer.
Le son est aussi un point qui n’a pas été délaissé par Sucker Punch. Les différents bruits qui accompagnent les combats frénétiques sont à point. Mais le bruit de la nature est omniprésent dans le jeu. Que ce soit le vent, les rivières ou le chant des oiseaux, on ressent l’emprise de la nature sur nous. On le sait qu’on est en guerre, ce n’est pas une raison pour ne pas apprécier tout ce que Dame Nature a fait de merveilleux. Et encore une fois, les développeurs ont travaillé d’arrache-pied pour nous le faire comprendre.
VERDICT DE GHOST OF TSUSHIMA
On le sait déjà depuis un bon bout de temps, mais la génération actuelle de console fera place à la nouvelle sous peu. Si c’est avec un jeu comme Ghost of Tsushima que le tout se terminera, il va sans dire qu’on peut voir le chemin parcouru depuis le début. Le jeu est sans contredit parmi les perles de cette génération. Que ce soit par son aspect historique, sa beauté graphique, son système de combat percutant ou tous les autres points qui peuvent être mentionnés, Ghost fera partie des listes des meilleurs jeux de l’année pour tous. Il arrive que vous sachiez d’avance qu’un jeu sera un succès commercial mais aussi un succès planétaire. Ghost of Tsushima en sera un. C’est une certitude.