Après l’échec commercial du jeu Marvel’s Avengers, l’éditeur Square Enix était de retour quelques mois plus tard avec Outriders, une nouvelle aventure de tir à la troisième personne développé par le studio People Can Fly. Disponible sur pratiquement toute les plateformes, sauf la Nintendo Switch, le titre espère créer une communauté et permettre à cette nouvelle franchise d’avoir sa place sur le marché du genre. Est-ce que l’objectif est atteint ? La réponse dans ce test complet !
Fiche technique
- Date de sortie : 1er avril 2021
- Style : Action et aventure
- Classement : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : People Can Fly
- Éditeur : Square Enix
- Langue d’exploitation : disponible en français
- Disponible sur PC, PS4, Xbox One, PS5, Xbox Series X/S et Stadia
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Un nouveau foyer
Alors que la Terre est désormais inhospitalière, les derniers survivants ont parcouru des millions de kilomètres dans l’espace pour rejoindre une nouvelle planète qui semble convenable. Pour ce faire, la plupart des habitants ont été plongés en cryostase pour pouvoir survivre à ce long et périlleux voyage. Une fois arrivées, les premiers scientifiques débarquent sur la planète Enoch afin de confirmer que tout est bien en place pour accueillir les derniers Terriens. Néanmoins, pendant le trajet de plusieurs décennies, la planète à changé et subit désormais des anomalies extrêmement dangereuses. Avant que les premiers habitant ne le remarque, l’ordre de faire atterrir l’ensemble des humains en attente dans l’espace avait été donné. Votre personnage, un Outriders (agent de l’ECA) doit, donc, se plonger à nouveau en cryostase pour tenter de survivre à l’anomalie. À son réveil, plusieurs années plus tard, la planète à bien changé et il ne reste plus qu’une centaine d’humain sur Enoch et ces derniers sont en guerre perpétuelle. C’est ainsi que débute votre aventure dans ce jeu d’action et de tir à la troisième personne développé par People Can Fly notamment à l’origine de Bulletstorm ou encore Gears of War.
Le scénario d’Outriders est loin d’être exceptionnel et pour être franc, on ne joue pas à ce genre de jeu pour l’histoire. Les cinématiques sont rapides et servent simplement à relier les différentes missions pour qu’il y ait un minimum de cohérence. Cependant, l’univers dans lequel on évolue est intéressant et on en envie d’en apprendre un plus sur cette anomalie qui frappe la planète Enoch. Les créatures que l’on croise au fur et à mesure de notre aventure sont aussi assez variées si on oublie les sbires insignifiants que l’on élimine en quelques secondes.
Des missions qui s’enchaînent
Outriders est facilement comparable à d’autres jeux du genre tel que Destiny. Le concept en lui-même se ressemble alors que le principal objectif et de terminer des missions ainsi que des expéditions pour compléter l’histoire (qui prennent environ 15h à terminer) pour ensuite accéder aux expéditions plus difficiles. Ces dernières permettent notamment d’accéder à des équipements et des armes légendaires. Le tout est assez répétitif et il n’y a pas énormément de différence dans les objectifs à accomplir. On se retrouve à naviguer dans des couloirs pour ensuite se diriger vers une zone plus vaste et une vague d’ennemis à abattre. Tout est assez prévisible et c’est sans doute l’un des points que j’ai le moins apprécié du titre.
Plusieurs classes, plusieurs personnages
L’un des aspects intéressant d’Outriders est son système de progression et de classe qui proposent pas mal de variété au niveau de la jouabilité. On retrouve plusieurs types de personnages ayant chacun leurs propres pouvoirs et avec leur arbre technologique distinct. Aussi et un peu à la manière d’un Diablo, il est possible de créer plusieurs personnages selon ce que vous avez envie de faire. Ce système permet aussi lorsque l’on joue en coopération de pouvoir prendre un personnage qui a sensiblement le même niveau que de nos compagnons. Au niveau des capacités à déverrouiller, il ne sera pas possible de tout débloquer et il faudra faire des choix. Heureusement, les développeurs permettent que l’on réinitialise l’ensemble des points d’expériences que l’on a utilisées. Une manière efficace de ne pas ressentir de frustration si jamais ont pas choisi les bonnes capacités et d’adapter nos compétences selon notre style de jeu.
Tirer, se cacher et courir
Si l’utilisation de nos pouvoirs en tant qu’Outriders est assez jouissive et qu’il est possible d’enchaîner des combos notamment avec des équipements qui ont des effets passifs, le système de tir et de couverture n’est pas le plus intéressant. En effet, la majorité des développeurs du studio People Can Fly ont travaillé sur les premiers opus de la franchise Gears of War et on ressent clairement l’inspiration pour le système de couverture, et même avec les armes en mains. Pour le premier, il n’est pas autant abouti et les mouvements de nos personnages sont assez étranges et peu réalistes. Ce défaut est encore plus mis de l’avant lorsque l’on utilise le système qui permet de passer d’un abri à l’autre. De plus, pour se soigner, il faut éliminer des ennemis et très rapidement, on remarque que l’on peut foncer directement dans le groupe d’ennemi si on optimise correctement notre classe. De son côté, les sensations de tir sont très similaires à ce que l’on retrouve ailleurs sur le marché et manque un peu de réalisme au niveau des différentes armes. Que l’on utilise un pistolet, une mitraillette ou encore un fusil de précision, on ne ressent pas vraiment le changement sauf dans le nombre de balles que l’on peut tirer.
Une difficulté progressive
Au niveau de la difficulté, Outriders ne proposent pas des modes comme on a l’habitude. Selon le nombre d’ennemis que vous éliminez, votre niveau de monde augmentera de manière automatique jusqu’à un maximum de 15. Plus ce dernier est élevé, plus les ennemis seront difficiles à maîtriser. Néanmoins, les développeurs proposent de réduire le niveau de monde n’importe quand via le menu. Le seul changement est que l’équipement pouvant être récupéré ne sera pas aussi puissant. De plus, le titre offre un vrai défi même si vous jouer en coopération alors que l’intelligence artificielle s’adapte à votre position. Très rapidement, on se retrouve vite encercler et il faut se coordonner correctement pour éviter de se faire attaquer de tous les côtés en même temps. J’ai également bien apprécié les combats contre les boss qui offrent, la plupart du temps, une jouabilité différente pour les vaincre plutôt que simplement vider des chargeurs.
Problèmes techniques
Avant de passer à la conclusion de ce test d’Outriders, je devais bien entendu vous prévenir que le jeu subit actuellement énormément de problèmes techniques. Que ce soit le serveur qui subit malheureusement des déconnexions aléatoires, vos personnages qui restent coincés dans des décors, le retrait du cross-play de manière temporaire ou encore une connexion obligatoire même en solo, Outriders n’est aujourd’hui pas la meilleure expérience disponible. Les développeurs du studio People Can Fly ont déjà planifié une énorme mise à jour pour la semaine prochaine, au moment d’écrire ces lignes, et qui devrait résoudre certains de ces problèmes. Je vous conseille de suivre l’évolution et l’état du jeu directement via un site web dédié à ce sujet.
Conclusion
Outriders n’invente absolument rien au genre et va peut-être tomber dans l’oubli dans quelques mois selon la vitesse à laquelle les développeurs ajoutent du contenu. Le titre propose une modélisation des visages bien en dessous de la moyenne malgré les effets de lumières réussies dans les environnements extérieurs. Les problèmes techniques n’aident en rien le succès du jeu qui profite de sa disponibilité sur le Xbox Game Pass pour tenter de créer la plus grande communauté possible. Les sensations aux tirs et le système de couverture sont très irréalistes même si jouer avec les pouvoirs est vraiment amusant. Le titre prend son sens lorsque l’on y joue à plusieurs et devrait tout de même plaire aux amateurs du genre qui sont à la recherche d’une alternative à des franchises comme Destiny. Sans avoir complétement détesté mon expérience, je ne crois pas que le titre marquera l’histoire. Cependant, est-ce nécessaire de marquer l’histoire à chaque reprise pour s’amuser ?