Initialement sorti entre 2001 et 2002 (selon les continents), Final Fantasy X a été l’un des jeux de rôles Japonais (J-RPG) qui m’a le plus marqué. Il a d’ailleurs été le premier épisode à avoir une suite directe, deux ans plus tard : Final Fantasy X-2. En Septembre 2011, Square-Enix a annoncé son intention de réaliser une compilation Haute Définition des deux épisodes. Etant donné l’affection que je porte à ce jeu, je ne pouvais pas passer à côté de cette nouvelle version. Je vais donc vous livrer mon avis après plus de cinquante heures de jeu.
Une histoire d’émotions
Avant toute chose, il me faut revenir sur l’histoire du jeu. Je pense qu’il s’agit de l’élément le plus important de cet épisode. L’histoire se déroule sur Spira, un monde où le développement technologique a été stoppé suite à l’arrivée de Sin, et à la destruction de Zanarkand, 1000 ans plus tôt. Sin est un monstre gigantesque ayant détruit les villes machines de Spira. 1000 ans après avoir été témoin de la destruction de sa cité par Sin, Tidus, jeune homme star de Bliztball vivant à Zanarkand, se retrouve dans le monde de Spira. Il va devenir le gardien de Yuna, une jeune invocatrice qui entame un pèlerinage dans le but de vaincre Sin.
Il se dégage de Final Fantasy X une atmosphère particulière, teintée de tragédie, de joie et de tristesse. C’est ce mélange subtil qui rend le jeu si unique. Tidus et Yuna sont en quelque sorte les Roméo et Juliette de Square Enix. Je ne parlerai pas plus du scénario de cet épisode, car cela serait criminel. Je ne parlerai pas non plus de l’histoire de Final Fantasy X-2 afin de ne pas dévoiler la fin de FFX. Néanmoins, je peux vous dire que le jeu se passe deux ans après ce dernier. Final Fantasy X-2 est très différent de son aînée, tant par son ambiance que par son système de jeu.
Un système de jeu unique
Les mécaniques de jeu de Final Fantasy X se différencient de celles des autres épisodes de plusieurs manières. Le système de combat, par exemple, se veut à la fois plus dynamique, mais également plus tactique. Lorsque vient votre tour de jouer, vous pourrez consulter l’ordre d’attaque des différents personnages, monstres du combat, afin d’adapter votre stratégie. L’ordre d’attaque des différents combattants n’est donc pas figé, et différentes actions peuvent vous permettre d’attaquer avant votre ennemi.
Le système d’évolution des personnages est également assez unique. En effet, ici, on n’augmente pas de niveau de manière traditionnelle. Tous les personnages peuvent apprendre n’importe quelle compétence, même s’ils auront une certaine prédisposition à s’orienter vers tel ou tel type de classe. L’évolution d’un personnage se réalise sur un grand plateau nommé Sphérier. Il est composé de sphères, reliées ensemble par des lignes, qui forment une grande toile. Il existe plusieurs types de sphères : celles qui font évoluer les caractéristiques de vos personnages et celles qui leur permettent d’apprendre des compétences. Pour activer ses sphères d’évolution, le joueur devra utiliser des sphères qu’il gagnera à la fin de chaque combat, et celles-ci sont de plusieurs types.
À partir d’un certain moment, le joueur pourra également disputer des matchs de Blitzball. Qu’est-ce donc ? Il s’agit du sport traditionnel de Spira, le seul loisir que les habitants de ce monde connaissent. Il s’agit d’un sport aquatique où deux équipes s’affrontent, le but étant de marquer le plus de points possibles. Le blitzball est réellement amusant à jouer, et il vous demandera un certain investissement si vous voulez débloquer toutes les récompenses possibles.
Pour terminer, il me faut souligner la structure du jeu bien différente. En effet, la progression est très linéaire. Le jeu pourrait se résumer en une succession de couloirs, entrecoupés de lieux-clés (villes, villages, forêts, montagnes, etc.). Cette structure de jeu pourra déplaire à certains, mais contrairement à Final Fantasy XIII, je trouve celle-ci réussie et pertinente. La linéarité n’est pas un défaut, elle est parfois nécessaire au récit. Il est en effet plus facile de conter une histoire, de gérer son rythme, lorsque le récit est linéaire. Je tiens tout de même à signaler que vers la fin du jeu, il vous sera possible de revenir dans les lieux précédemment visités, cassant alors quelque peu cette linéarité.
Une direction artistique exotique
Parlons maintenant de la direction artistique du jeu, un autre point qui divise fortement les fans. Le jeu est très coloré et les décors sont assez exotiques. L’eau est presque omniprésente dans le jeu, on pourrait même penser qu’elle est un élément symbolique de cet épisode. Ce visuel coloré est également valable pour les personnages, hauts en couleurs, avec une mention spéciale pour Wakka ! C’est d’ailleurs le design des personnages qui déchaîne les foudres des détracteurs de cet épisode. Tetsuya Nomura en est à l’origine. Son style est particulier, mais il a le mérite d’être original. Pour ma part, cette direction artistique m’a séduit.
La musique n’est pas en reste également, celle-ci a été composée par Nobuo Uematsu, aidé pour l’occasion de Masashi Hamauzu et Junya Nakano. L’intérêt de cette association était de créer un mélange unique, qui serait différent du pur style de Nobuo Uematsu. Plusieurs des musiques du jeu sont devenues cultes, notamment le morceau « Zanarkand » avec lequel commence le jeu. Un soin tout particulier a été apporté à la musique, comme bien souvent pour les productions Square Enix. Pour terminer sur la partie sonore, il faut signaler qu’il s’agit du premier épisode de Final Fantasy à avoir été doublé, un point très important pour l’immersion et l’aspect cinématographique de cet épisode.
Le cas Final Fantasy X-2
Final Fantasy X-2, quant à lui, est très différent de son aîné dans ses mécaniques, mais également pour une partie de sa direction artistique. Vous aurez uniquement trois personnages jouables, trois jeunes femmes, chacune pouvant utiliser différents costumes, chaque costume correspondant à un « job » (comprenez classe de personnage). Les combats reviennent également au système de combat des précédents épisodes. Le jeu délaisse la linéarité mais recycle les environnements du premier épisode. L’ambiance du jeu abandonne la culture traditionnelle japonaise pour s’orienter vers une pop culture assez désinvolte. Ne vous laissez pas duper par cette ambiance plus légère, l’histoire gagne en profondeur et pourra faire frémir les amoureux de FFX.
Nouveautés de la version HD Remaster de Final Fantasy X / X-2
Cette compilation a été l’occasion pour Square Enix de procéder à quelques ajouts. Le plus évident est, bien entendu, le lifting graphique. Le jeu affiche des textures plus fines, le tout en haute définition. Il s’agit d’une des plus jolies reconversions HD. Néanmoins, j’ai eu une petite déception en ce qui concerne la modélisation de certains visages, que j’ai trouvé plus réussi sur la version Playstation 2. Les visages perdent en émotion, ce qui est dommage pour une histoire où les émotions sont si importantes. Les musiques ont été réenregistrées pour un résultat que je trouve plus actuel, plus travaillé. Le jeu est pourvu d’un contenu conséquent avec l’ajout de la Last Mission pour Final Fantasy X-2. Le jeu peut également être joué à la fois entre la PS3 et la PS Vita, tout en enregistrant l’avancée des parties. Vous pourrez donc commencer l’aventure sur l’une des consoles, pour la poursuivre sur l’autre. Il est tout de même regrettable que le jeu ne soit pas cross buy, vous serez obligé d’acheter les deux versions afin de profiter de cette option. Petit point qui pourra être important pour certains : les trophées sont communs aux deux versions, plutôt pratique !
Un J-RPG à part
Final Fantasy X est un monument du jeu de rôle japonais, en grande partie car il possède une place particulière dans la série. C’est notamment pour cela qu’il divise autant chez les fans. Avec cette compilation, Square Enix n’a pas fait les choses à moitié. Il suffit de regarder le temps que l’éditeur a pris pour faire cette compilation HD. Je conseille donc cette compilation aux amoureux de cet épisode qui prendront beaucoup de plaisir à le redécouvrir, mais également à ceux qui ne le connaissent pas et qui découvriront alors l’une des plus belles histoires d’amour dont seuls les japonais en ont le secret.
- Les points positifs :
- Un système de combat toujours aussi dynamique
- Le système du Sphérier
- Le Blitzball
- Une jolie remasterisation (graphismes, musiques)
- Le cross save
- Les points négatifs :
- Certains visages moins expressifs
- Pas de cross buy
