Ce n’est pas toujours gagnant de faire des spin-offs, mais parfois on peut se retrouver avec de jolies surprises. Un nouveau regard et une nouvelle approche sur une série existante peuvent amener un vent de renouveau. Je pense qu’on a tous été surpris d’apprendre qu’à peine quelques mois après la sortie de l’excellent Bayonetta 3, PlatinumGames planifiait déjà sur un autre titre de la série. C’était encore plus surprenant d’apprendre que le genre serait très différent. Ainsi, le studio japonais nous propose Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon une aventure avec beaucoup de charme qui explore le passé de notre puissante sorcière.
Fiche Technique de Bayonetta Origins
- Date de sortie : 17 mars 2023
- Style : Action et Aventure
- Classement ESRB / PEGI : T / 12
- Développeur : PlatinumGames
- Éditeur : Nintendo
- Langue d’exploitation : Sous-titres en français et voix en anglais
- Exclusivement sur Nintendo Switch
- Testé sur Nintendo Switch OLED
- Prix lors du test : 79,99$ CAD / 44,99€
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Une sorcière et sa peluche
Bayonetta Origins raconte un antépisode qui se déroule dans la tendre enfance de notre sorcière préférée. Alors qu’elle se retrouve seule, notre jeune Cereza se retrouve au manoir d’une sorcière qui la prend sous son aile. Elle décide de lui apprendre les rudiments des sorcières de l’Umbra de manière très disciplinée. Cependant, une curieuse voix provenant de la forêt d’Avalon, que sa mentore lui a défendu de visiter, l’interpelle sans cesse. Un soir, alors qu’elle pratique sa magie, elle invoque un puissant démon qui possède sa petite peluche. Coincé dans ce nouveau corps, le démon qu’elle nomme Chouchou fait équipe avec Cereza. Ils partent alors ensemble dans la forêt interdite.
Comme la plupart des amateurs de la série, j’ai toujours été curieux d’en apprendre plus sur les origines de Cereza. Lorsqu’on commence le premier jeu, elle a déjà de puissants pouvoirs et on n’en connaît pas vraiment bien la provenance. Ainsi, cette nouvelle histoire qui nous fait découvrir cette aventure originale qui vient complètement chambouler la vie de la sorcière est très pertinente.
Une nouvelle aventure originale qui vient complètement chambouler la vie de notre sorcière
D’ailleurs, un des points forts de l’histoire est la relation entre Cereza et son démon. Celui-ci est vraiment bougon et très découragé d’être coincé dans cette peluche. Il ne semble pas non plus particulièrement apprécier sa comparse. Cependant, peu à peu, ils vont apprendre à travailler ensemble et le développement de la relation est bien fait. En premier lieu, je n’étais vraiment pas certain que j’allais apprécier comme le début est un peu lent. Mais, en fin de compte, j’ai adoré l’aventure.
Un Bayonetta sans Hack and Slash
Ensuite, c’est un peu étrange de se lancer dans Bayonetta Origins vu son approche différent du reste de la série. En même temps, je pense que ça sert bien l’expérience parce qu’un deuxième jeu du même genre en moins de 6 mois aurait été pénible. Ici, on a plus un jeu d’action et d’aventure en perspective isométrique. On explore tous les recoins secrets de la forêt qui se débloquent par morceau comme un énorme donjon de Zelda.
Le jeu a la particularité que Cereza et son démon se contrôlent individuellement avec une moitié du Joy-Con pour chacun. Ainsi, ça peut être contrintuitif de déplacer deux personnages à la fois avec chaque joystick. Une certaine adaptation est nécessaire, mais ça se fait relativement bien. Heureusement, le jeu n’est pas aussi punitif que les autres titres de la série. On s’en sort donc assez aisément.
En général, la tactique est la suivante: on se sert de Cereza pour faire pousser des ronces démoniaques et figer nos ennemis. Pendant ce temps, on peut faire une panoplie de puissantes attaques en utilisant Chouchou. Bien sûr, il faut tout de même esquiver et s’assurer d’avoir un bon contrôle sur les déplacements du duo. Après quelques combats, j’étais totalement absorbé dans cette jouabilité ingénieuse qui s’est avérée très amusante. Le niveau de difficulté est raisonnable et le jeu ajoute progressivement des couches de complexités qui améliorent l’expérience.
Enfin, les orbes élémentaires permettent à Chouchou de prendre différentes formes durant l’aventure. La forêt en cache quatre et elles amènent un certain renouveau à la jouabilité. C’est un peu ce qui permet d’avoir des petites semonces de Metroidvania dans le titre.
Et quelques casse-têtes
Entre les séquences de combats intenses, le jeu nous invite à explorer cette forêt qui renferme bien des casse-têtes. La plupart sont assez simples et utilisent bien les divers pouvoirs de nos deux protagonistes. Il faut être patient, car on en débloque de plus en plus ce qui nous encourage à retourner à certains endroits.
Or, c’est justement pertinent de bifurquer et d’explorer un peu plus parce que de nombreux trésors sont cachés un peu partout. C’est assez facile d’en manquer, parce qu’il y en a vraiment beaucoup, alors je vous encourage vraiment de prendre votre temps. On peut dire que c’est une expérience avec un rythme moins effréné et plus relaxant que Bayonetta 1 à 3.
D’autant plus que les récompenses sont très utiles. D’abord, il y a différents matériaux pour fabriquer des potions pour reprendre des points de vie, de la magie et plus. Sinon, on peut trouver des petites gemmes, des fruits et des fioles pour débloquer ou améliorer les techniques de nos deux personnages. Éventuellement, il faut aussi libérer les wisps qui sont coincées ou capturées un peu partout. Bref, on a toutes les raisons du monde de prendre le temps d’explorer l’ensemble de la forêt.
Une aventure avec beaucoup de charme
En ce qui concerne le visuel, Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon est une œuvre tout simplement superbe. La plupart des scènes du jeu sont présentées comme un conte fantastique où on voit les pages se défiler sous nos yeux. L’équipe artistique propose un esthétisme unique qui me faisait penser un peu à une énorme toile animée faite à la peinture à l’eau.
Malgré ce choix artistique, le décor est très dynamique et en balayant l’écran de nos yeux on remarque bien les nombreux détails. Même au niveau des animations, notre protagoniste démontre encore sa grâce lorsqu’elle utilise sa magie et c’est tout mignon de la voir se promener avec sa peluche collée contre elle. On voit qu’il lui reste encore une certaine innocence à ce moment-là.
une œuvre tout simplement superbe
Toujours en ce qui concerne le visuel, l’équipe n’a pas hésité à utiliser une palette de couleurs qui sort de l’ordinaire. Lorsqu’on explore la forêt, il y a beaucoup de couleurs pastels, mais aussi des traits plus sombres pour mettre en évidence ce côté de la forêt. Lorsque la magie intervient, on tombe dans des mélanges qui ressemblent plus à de la science-fiction avec des couleurs scintillantes et des contrastes de lumière plus frappants. Le jeu ne fait aucun faux pas au niveau visuel et je n’ai jamais eu de ralentissement. Même les designs des créatures et des ennemis sont totalement originaux.
Une grande composition
Mon dernier point important à souligner dans ce test, c’est la musique. Malheureusement, je n’arrive pas à trouver de détails encore sur sa composition, mais je peux dire que c’est excellent. À un certain moment, j’avais l’impression d’être dans le même genre de forêt lugubre qu’au début de Majora’s Mask et la musique était particulièrement entraînante. J’avais l’impression d’avoir une bande sonore à la hauteur des meilleurs Legend of Zelda et elle s’ajustait vraiment bien au tempo des différentes situations. J’espère la retrouver éventuellement sur les services de musique.
Verdict sur Bayonetta Origins
En conclusion, je dirais que Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon n’a pas seulement un énorme charme visuel, mais aussi une jouabilité géniale qui est très unique. Outre, quelques dizaines de minutes d’intro un peu lentes, j’ai vraiment adoré mon aventure dans la forêt d’Avalon. C’est un dérivé de la série principale très original qui fonctionne parfaitement et qui amène un renouveau bien exécuté. En plus, ça peut aussi facilement être un point d’entrée à l’ensemble de l’œuvre. Vous aviez peut-être, comme moi, l’impression que ce serait une petite aventure séparée de moindre envergure, mais c’est loin d’être le cas. C’est un excellent jeu qui mérite votre pleine attention.
Je n’ai pas donné de 10/10 à un jeu vidéo depuis très longtemps et celui-ci le mérite sans équivoque. Même après deux semaines en ma possession, je n’ai pas envie de le déposer. Je pense que ça va être une des grandes surprises de 2023 et les amateurs d’Okami devraient être aux premières loges de ce jeu.