C’est quand même toute une coïncidence que l’élève et le maître de l’horreur dans l’espace nous livrent tous les deux des jeux à un mois d’intervalle. Alors que l’un cherche à être le digne successeur de l’autre, l’œuvre originale aura droit au traitement de remake complet en janvier. En attendant, le cocréateur de Dead Space et son nouveau studio nous invitent à découvrir The Callisto Protocol. Mais est-ce une piètre imitation ou est-ce que le genre fait un retour triomphant ?
Fiche Technique de The Callisto Protocol
- Date de sortie : 2 décembre 2022
- Style : action, horreur et survie
- Classement ESRB / PEGI : M17+ / 18
- Développeur : Striking Distance Studios
- Éditeur : Krafton
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Disponible sur : PC, Xbox One, Xbox Series, PlayStation 4 et PlayStation 5
- Testé sur Xbox Series X
- Prix lors du test : 89,99$ CAD / 49,00 €
- Site officiel
- Version envoyée par l‘éditeur
Les secrets de la lune Callisto
Jacob Lee est en pleine lucrative livraison de cargaison lorsque son vaisseau est accosté par un groupe terroriste. En tentant de se défendre, il s’écrase sur Callisto là où lui et son partenaire venaient tout juste de déposer un cargo. Malheureusement, Jacob et Dani, une des mercenaires ayant perpétuée l’attaque, sont les seuls survivants. C’est alors que le capitaine Leon Ferris vient à leur secours, mais il les fait immédiatement prisonniers sans explications. À son réveil, que quelque chose cloche puisque la prison est envahit par d’immondes créatures. Serez vous en mesure de vous échapper et élucider le mystère derrière votre capture ?
L’histoire de The Callisto Protocol commence lentement pour finir en un crescendo assez haut en émotions. On découvre la plupart des subtilités des mystères de l’histoire via des enregistrements un peu partout sur la station. C’est pourquoi il devient intéressant d’en fouiller tous les recoins. Néanmoins, on comprendra facilement les grandes lignes avec les cinématiques qui sont très détaillées. Il n’y a rien de vraiment surprenant dans le scénario, outre l’implication du protagoniste dans l’histoire et la fin qui nous laisse en suspense.
Néanmoins, Josh Duhamel (Jacob) et Karen Fukuhara (Dani) ajoutent une distribution de qualité à l’expérience. La technologie de motion capture permet au jeu de bien reprendre les différentes émotions et gestuelles des acteurs les rendant plus crédibles. Les deux se complètent d’ailleurs très bien et on s’attache à chacun. Heureusement, le jeu fini sur une note qui laisse place à une suite que j’ai déjà bien hâte de découvrir. En plus, le tout se conclut sur un thème sublime que je n’arrête pas d’écouter depuis.
Comme contrôler un tank humain
Une des signatures de la série Dead Space, c’est la jouabilité à la 3e personne avec un personnage qui se déplace assez lentement. C’est exactement ce qu’on retrouve ici alors que l’équipement de Jacob le ralentit. On a cette impression de piloter un char d’assaut humain. Cependant, notre personnage est un peu plus mobile comme il peut esquiver et bloquer.
C’est d’autant plus important puisque c’est ce qui rend le jeu un peu plus difficile au début. Jacob n’est pas particulièrement bien équipé au niveau des armes dans la première partie et être patient pour anticiper les attaques ennemies devient un art. Ces mécaniques de combats peuvent aussi devenir frustrantes au départ, mais on finit par s’y faire.
Je dois cependant admettre que The Callisto Protocol devient plus intéressant une fois qu’on a plus d’armes et de balles. Je me suis habitué à ouvrir la plupart des duels avec une attaque au fusil à distance pour enchaîner avec un combat déchaîné au corps à corps. C’est extrêmement satisfaisant d’arriver au bout de certains combats plus exigeants et c’est là que le joueur devient plus tendu. Considérant la lenteur de notre personnage, chaque geste compte et ça amplifie notre sentiment de vulnérabilité. Bref, on souffre… beaucoup même, mais ça vaut absolument la peine.
La qualité visuelle d’un AAA
Avant de me lancer dans le jeu au lendemain de sa sortie, j’étais au courant des quelques soucis techniques surtout sur Xbox et PC. Or, j’ai eu droit à une mise à jour de 15 Go au moment de m’y plonger et j’ai l’impression que la plupart des ennuis majeurs étaient réglés. Selon les tweets de Schofield sur le sujet, il manquait principalement les reflets pour le Ray Tracing ce qui me paraît assez mineur. Je n’ai jamais eu de problème de stabilité ou de ralentissement d’image ni même de bogues.
Ce n’est pas peu dire parce qu’il s’agit d’un des plus beaux jeux disponibles sur le marché. Considérant que c’est le premier jeu du studio et que l’équipe est relativement petite, c’est très impressionnant. Selon moi, cette qualité passe par un souci du détail hors du commun à tous les niveaux. En commençant par personnages qui sont très réalistes. Premièrement, on reconnaît parfaitement Josh Duhamel, mais on voit aussi toutes les subtilités de sa peau comme les pores, les rides ou la sueur. En plus, il y en a autant dans son habit et les différents matériaux de celui-ci.
Il y a aussi énormément de finitions dans les différents environnements. Que ce soit les caissons sur la station, les sections infectées par les entités extra-terrestres ou les créatures, tout a été travaillé minutieusement. J’ai, entre autres en tête, une séquence où une des créatures nous frôle et la caméra fait un gros plan sur son visage. On pouvait très bien voir les veines et la viscosité de la peau de l’extra-terrestre. C’était réaliste, mais aussi très dégoutant.
Beaucoup de détails
Une autre séquence qui m’a grandement impressionné au niveau de la qualité graphique, c’est une fois sorti du complexe de la prison. Il neigeait sur la lune de Callisto et l’effet de la tempête était bien transposé dans le jeu. Les mouvements dans la nouvelle neige au sol reflétaient bien la vraie physique. En plus, l’armure de Jacob se voyait tranquillement être couverte d’une couche blanche qui fondait ensuite peu à peu une fois à l’intérieur.
Puis, les développeurs, on mit les bouchées doubles au niveau des animations en commençant par les séquences de mort de Jacob. Celui-ci va se faire démembrer la plupart du temps. Son visage se fera écraser et il se fera empaler bien malgré lui encore et encore. Chaque fois, c’est très graphique et ça témoigne du côté très gore du jeu.
Parallèlement, les ennemis vont réagir de la bonne manière lorsqu’ils subissent nos tirs. Un coup de pistolet dans les jambes fera boiter les créatures et on peut carrément les décapiter. Attention, par contre, car même sans tête, ils ne vont pas ralentir et c’est assez terrifiant.
Le parfait équilibre
Ensuite, l’aspect horreur et survie est bien à l’honneur. Sans être trop épeurant comme un Outlast, le jeu revient à ce niveau avec les deux premiers Dead Space. C’est-à-dire qu’on ressent bel et bien le côté survie comme nos ressources sont limitées et comme les ennemis ne sont pas de tout repos. Je dois avouer que j’ai souvent serré les dents et ma manette plus fortement que nécessaire parce que je perdais le contrôle du combat sur le terrain. Malgré tout, ça n’a jamais été intense au point de me faire prendre une pause. Au contraire, j’avais toujours hâte de replonger dans The Callisto Protocol.
D’ailleurs, c’est parce que le côté action est très bien exploité, ce qui donne le bon équilibre. Je ne me suis pas ennuyé une seconde et je pense que c’est grâce à la durée de vie d’environ 10 à 12h qui est juste parfaite. Ce n’est pas un jeu purement d’action comme Dead Space 3 ou Resident Evil 6, mais il y en a une assez bonne quantité pour livrer un rythme parfait au joueur.
Enfin, j’aime beaucoup que le jeu ne nous tienne pas trop par la main. Au début, je voulais avoir une carte du complexe, mais j’ai vite passé par-dessus. Le jeu nous encourage à explorer par nous-mêmes pour avoir plus de détails sur l’histoire et pour avoir des matériaux afin d’améliorer nos armes et nos pouvoirs. Ce qui m’a surpris, c’est qu’il y a plusieurs longs chemins qui sont totalement facultatifs. Un joueur pourrait complètement passer à côté d’une section de 10 à 15 minutes. Je trouve ça très audacieux de la part des développeurs.
Verdict sur The Callisto Protocol
Je conclurai en disant que The Callisto Protocol représente une belle surprise qui fait assurément honneur à la série dont elle s’est inspirée. Les combats rapprochés nous permettent d’ajouter un élément de jouabilité unique qui a bien nourri le côté horreur et survie. À ce niveau, Striking Distance Studios nous propose une expérience équilibrée avec le bon niveau d’action. En plus, le tout est enveloppé dans une présentation visuelle qui n’a rien à envier aux gros AAA. Outre de petits soucis avec des sauvegardes automatiquement, mal placée, l’ensemble de l’œuvre est excellent. J’ai déjà très hâte d’en découvrir la suite et j’espère que les joueurs lui donneront une chance.
