28 ans après sa sortie sur Super Famicom, uniquement au Japon, le jeu LIVE A LIVE arrive sur Nintendo Switch. Grâce à la jolie couche de peinture HD-2D qui est une signature de Square Enix, il s’agit d’un remake complet. D’ailleurs, c’est la première fois que le jeu a droit à une sortie internationale. Que vous soyez familier ou non avec ce SPRG au succès culte, c’est certainement le bon moment pour le découvrir. Or, est-ce vraiment le jeu que Square se devait de ramener à tout prix après tant d’années. Aurait-il été mieux servi en regardant ailleurs ?
Fiche Technique de LIVE A LIVE
- Date de sortie : 22 juillet 2022
- Style : SRPG
- Classement ESRB / PEGI : T / PEGI 12
- Développeur : Square Enix et Historia
- Éditeur : Nintendo
- Langue d’exploitation : Voix anglaises et textes en français
- Exclusivité Nintendo Switch
- Testé sur Nintendo Switch OLED
- Prix lors du test : 64,99 $ CA / 49,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Le récit de huit héros d’époques différentes
Premièrement, le jeu nous propose de choisir parmi 7 personnages (le 8e vient à la fin) pour visiter leurs histoires et leurs époques respectives. De la préhistoire à un futur lointain, chaque récit est relativement court (1 à 3 h), mais complètement différent. Par exemple, j’ai commencé avec la préhistoire et le personnage nommé Pogo. Il s’agit d’une histoire d’homme des cavernes sans dialogues et où la communication passe par des signes. Le pouvoir principal du héros est de renifler les odeurs et détecter la viande, des trésors et des ennemis.
Or, c’est complètement différent de mon deuxième chapitre, celui du Showdown Kid dans le Far Ouest, où il faut protéger un village d’une attaque de bandits. Dans celui-ci, le joueur doit ramasser tous les outils nécessaires pour poser des trappes avec les villageois afin de préparer leur défense. Puis, à l’époque du Japon d’Edo on doit infiltrer une énorme forteresse et, pour une rare fois avec ce genre de jeu, on a deux approches possibles. Soit d’éliminer tous les ennemis ou tous les épargner en évitant les combats ou en s’enfuyant lorsqu’on rencontre des adversaires. C’est de loin mon chapitre préféré.
J’aime le fait que chaque histoire soit concise et que les mécaniques utilisées divergent. Ce n’est pas un gros JRPG sans fin et qui requiert trop de « grinding », parce c’est bien mieux équilibré. En jouant, je pensais à ceux qui aiment les jeux de rôle, mais qui n’ont pas le temps de mettre 120h dans une seule aventure. On est loin d’un Trails of Cold Steel et le prix est positionné en conséquence. Bref, cette aventure est parfaite pour eux.
Garder le contrôle du terrain
Puis, je vous parlais des divergences de mécaniques et bien c’est particulièrement intéressant au niveau des attaques des personnages. Chaque combat de LIVE A LIVE se joue sur une grille relativement petite. Ainsi, chaque attaque a son propre « hit-box » qui peut offrir toutes sortes de formes étranges. Bien sûr, certaines sont meilleures pour des combats rapprochés alors que d’autres sont bonnes à distance.
Cependant, pour un jeu de 1994, il pousse le côté stratégique à fond. Certaines attaques vont nous permettre, par exemple, de poser des trappes, de déstabiliser les ennemis ou d’exécuter une attaque multiple. Si on veut arriver au bout du récit, et surtout pour vaincre les Boss de fin de chapitre, il faut les maximiser et utiliser les bonnes combinaisons pour garder le contrôle du terrain. Or, si vous n’êtes pas familier avec le genre, ça va peut-être vous prendre quelques tentatives, alors que les autres vont vite tester et déployer les stratégies possibles pour avoir le dessus.
Encore une fois, ce qui est agréable avec LIVE A LIVE c’est que comme on joue plusieurs protagonistes qui ont des approches de combats différents, il y a beaucoup de variété. C’est pratiquement impossible de trouver le tout redondant même si on finit par avoir des préférences.
Parce que c’est plus beau en HD-2D
Mine de rien, c’est déjà mon 3e jeu dans le style HD-2D et je ne m’en lasse pas du tout même si le dernier a paru il y a seulement quelques mois. Après Octopath Traveler et Triangle Strategy qui étaient de nouvelles expériences, Square Enix confirme ce que tout le monde pensait déjà. C’est-à-dire que les remakes de jeux 16-bit se prêtent particulièrement bien à ce style visuel n’en déplaise aux Final Fantasy Pixel Remasters…
Au niveau visuel, c’est particulièrement spécial de voir ce que les développeurs ont préparé comme décor pour chaque époque. Franchement, on tombe sous le charme du jeu en traversant de toit en toit l’énorme forteresse ancestrale du Japon au clair de lune comme un ninja de l’ombre. Malgré la nouvelle perspective offerte ici, lorsqu’on compare la version Switch à celle de la SNES, on voit que l’œuvre originale a été respectée en tout point. Les développeurs ont même bonifié l’expérience avec quelques cinématiques où la caméra est plus près des personnages. Je ne pensais pas que ça fonctionnerait en HD-2D, mais c’est efficace.
De la très bonne musique et une narration complète
Ensuite, sans oublier que la musique aussi est excellente. De plus, Square Enix a fait appel au même compositeur qu’à l’époque, Yoko Shimomura qui a travaillé sur d’autres excellentes franchises depuis comme Xenoblade Chronicles, Kingdom Hearts et Final Fantasy pour ne nommer qu’eux. Sa liste de contribution est vraiment exhaustive. Cette fois, par contre, il a refait les compositions avec un orchestre complet. Or, chaque musique se prête parfaitement à l’époque et immerge encore plus le joueur dans l’action.
Enfin, pour bonifier la qualité de production et pour rendre les personnages encore plus vivants, LIVE A LIVE a eu droit à une narration assez complète anglaise. Il y a quand même une bonne quantité de lecture à faire dans chaque chapitre (outre le préhistorique) alors nous sommes beaucoup mieux servis ainsi et l’expérience est plus interactive avec des voix.
Verdict sur LIVE A LIVE
Pour conclure, LIVE A LIVE est une excellente aventure qui tient encore la route même après 28 ans. Il y a certaines mécaniques de combat qui ont probablement inspiré plusieurs jeux japonais subséquents. D’ailleurs, j’ai été étonné des similitudes avec Octopath Traveler où on suit aussi huit héros aux pouvoirs différents. Selon moi, le jeu est assez unique et diversifié dans sa jouabilité pour se différencier des autres, malgré 2-3 chapitres moins intéressants. En plus, il offre une durée de vie un peu plus saine pour le commun des mortels. Enfin, je veux souligner le travail de remake colossal qui a été fait ici et j’ai bien hâte maintenant de plonger dans le prochain jeu HD-2D: Dragon Quest III.