Metroid Dread

Metroid Dread: relique d’une belle époque remise au goût du jour

Près de 20 ans plus tard, la suite de Metroid Fusion arrive finalement chez Nintendo avec Metroid Dread. Ça faisait plusieurs années que la compagnie avait mis le projet sur la glace. Cependant, en voyant l’excellent boulot du studio MercurySteam avec Samus Returns sur 3DS, le titre a été relancé. Or, visiblement, les gens avaient soif d’un nouveau jeu de la franchise. Les précommandes le plaçaient au sommet de la liste de vente chez plusieurs détaillants à l’approche du lancement. Mais, faire un remake c’est une chose et faire une suite originale, c’est un tout autre défi. Alors, est-ce que le résultat final répond aux énormes attentes des fans ?

Fiche Technique de Metroid Dread

  • Date de sortie : 8 octobre 2021
  • Style : Action / Aventure
  • Classement ESRB/PEGI : T / 12
  • Développeur : MercurySteam
  • Éditeur : Nintendo
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible exclusivement sur Nintendo Switch
  • Testé sur Nintendo Switch OLED
  • Prix lors du test : 79,99$ CAD / 49,99€
  • Site Officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

La suite de l’histoire de Samus

À peine remise de son combat contre les parasites X sur la planète SR388 de la fin de Metroid Fusion, Samus reprend l’action dans Metroid Dread. En effet, la fédération galactique reçoit une transmission indiquant que les X sont toujours vivants. La source provient de la planète ZDR et la fédération décide alors d’envoyer 7 puissants robots EMMI capables de détecter et éliminer cette menace. Malheureusement, l’unité spéciale disparaît rapidement et Samus décide d’aller investiguer le problème sur la planète.

C’est alors que notre héroïne est confrontée par un mystérieux personnage qui porte une combinaison de Chozo. Celui-ci ne fait qu’une bouchée de Samus durant leur combat et elle perd connaissance. Au réveil, elle se retrouve dans les profondeurs de la planète sans chemin pour retourner à la surface et surtout sans toutes les mises à niveau qu’elle avait reçues pour sa combinaison dans l’épisode précédent. Encore une fois, notre puissante guerrière intergalactique devra affronter les menaces de cet endroit extraterrestre pour espérer mettre à terme sa mission.

Metroid Dread

L’attention aux détails

J’adore que même s’il a été mis dans les mains d’un autre studio et que ça fait presque 20 ans, l’histoire de Metroid Dread poursuive parfaitement l’histoire de Fusion. C’est rare que je me souvienne si bien d’un jeu de l’époque, mais il m’avait beaucoup marqué. Tous les détails y sont en commençant par Samus et sa légendaire combinaison qui reprend le bleu iconique du Fusion Suit tout en ajoutant des éléments de technologie Chozo.

Sans oublier ADAM qui fait un « retour » et reprend sa voix d’intelligence artificielle dans le système de la planète. J’ai d’ailleurs bien aimé la touche d’accent québécois qu’on peut bien distinguer malgré la voix robotique. Enfin, sans aller dans les scénarios ultra-complexes, celui-ci est très bon et pousse l’histoire dans la bonne direction. Le tout est réalisé avec aussi d’excellents rebondissements.

Metroid Dread

Une exécution parfaite sans gros risques

Du point de vue du gameplay, Metroid Dread représente une excellente réussite. MercurySteam n’a pas tenté de complètement changer la recette et ce n’est pas une mauvaise chose. Comme toujours, Samus doit retrouver ses habiletés petit à petit sur ZDR. On retrouve les attributs habituels comme la morph ball, le charge blast, les missiles de glace, etc. Mais il y a aussi des nouveautés comme la cape d’invisibilité qui est particulièrement utile pour déjouer les EMMI.

En effet, j’ai beaucoup aimé que Metroid Dread reprenne l’aspect très tendu de Metroid Fusion où Samus se faisait souvent poursuivre. Cette fois, ce sont les robots qui la prennent pour cible et c’est encore bien stressant. Ils sont vraiment sans scrupules et ils sont en mesure de facilement détecter la chasseuse de prime. Ils peuvent même bloquer des portes. Lorsqu’ils réussissent à mettre la main sur Samus, ils sont sans pitié et seule une parade parfaitement synchronisée, ce qui n’est pas facile, va vous permettre de survivre. L’intelligence artificielle de ces derniers est clairement très développée. Bref, on finit par trouver le bon chemin et par les éviter après quelques essais, mais ils représentent de bons défis.

Sinon, au niveau des boss, c’est là que j’ai vraiment retiré le plus de satisfactions. La plupart d’entre eux, j’ai dû avoir recours à plusieurs essais avant de vraiment saisir chacune de leurs attaques et de les éviter proprement. D’ailleurs, les développeurs ont réussi à maintenir un très bon équilibre à ce niveau. Même avec plusieurs jauges d’énergies, les esquives demeuraient primordiales. En plus, j’avais toujours un grand sentiment de satisfaction après chacun de ces combats. Enfin, on y retrouve aussi une très bonne variété et une grande quantité de boss et mini-boss ce qui nous garde en haleine.

Des niveaux bien conçus

Un autre élément qui démontre le talent du studio, c’est le design des niveaux. Les tableaux de Metroid Dread m’ont paru les plus gros de la série, mais pas au point de s’y perdre. Évidemment, dans un Metroid, on s’attend à ce que plusieurs endroits soient restreints parce qu’on n’a pas encore trouvé la bonne habilité pour passer l’obstacle et c’est encore le cas ici. Par contre, chaque fois qu’on trouvait un nouveau pouvoir, c’était facile de repérer le chemin à poursuivre parce que c’était justement dans la direction où notre nouvelle acquisition allait servir. Selon moi, ça témoigne vraiment du talent du studio avec ses designs.

Certes, on peut bien commencer à fouiller et retourner dans les différentes sections de la planète pour en débloquer le plus possible. Cependant, j’ai préféré de mon côté récolter ce qui était sur mon chemin ou dans les environs et me réserver la collecte du reste avant le boss final. Lorsque j’ai commencé à bifurquer un peu plus au départ, j’ai un peu frappé un mur en me perdant dans les environnements. Heureusement, j’ai retrouvé mon chemin assez vite, mais ça m’a fait pencher vers un chemin un peu plus linéaire par la suite.

Comme dernier petit point pour les niveaux, j’ai trouvé ça génial d’avoir plusieurs items à acquérir directement sur ma carte. Ils ne sont pas tous là, car les plus difficiles sont bien cachés, mais le fait d’avoir une trace simplifiait légèrement la tâche. Ultimement, c’était souvent une question d’avoir débloqué la bonne habilité pour le récupérer alors que les plus difficiles nous forçaient à bien fouiner tous les recoins. Mon seul bémol serait au niveau des contrôles qui parfois nous forçait à utiliser trop de boutons à la fois à mon goût. Cependant, c’est assez mineur.

Un bel esthétique 2.5D

Pendant que tout le monde attend la prochaine aventure 3D de Samus Aran, MercurySteam nous avait bien servi sur 3DS avec Samus Returns. Avec Metroid Dread, on se rapproche du 3D par moment au point de nous faire saliver. Je dirais que les nombreuses cinématiques et même les petites séquences lorsqu’on se transporte d’un bout de la planète à l’autre me donnent beaucoup d’espoir pour Metroid Prime 4.

Metroid Dread

Le style 2.5D sert aussi très bien ce nouvel épisode. Concrètement, le jeu est surtout 2D, mais le monde est vivant et il y a souvent énormément de détails à l’arrière-plan. Selon moi, ça rend l’aventure plus dynamique et la planète de ZDR très crédible. Il y a d’ailleurs, plusieurs clins d’œil dans les décors alors les fans de Metroid seront bien servis. Sinon, Samus est très bien représentée et l’équipe artistique a bien réussi à faire évoluer le personnage visuellement sans la dénaturer. Tout comme les ennemis aussi qui sont variés et qui profitent de jolis designs tout comme les boss qui m’ont parfois beaucoup surpris. Du côté du FPS, le jeu répond est super fluide et je n’ai jamais eu de ralentissement.

Enfin, Metroid Dread a démontré un respect énorme à la série avec sa musique. Juste lorsqu’on obtient un nouveau pouvoir, il y a la petite musique iconique qui m’a tellement souvent fait sourire. Il y a plusieurs sons comme ça qui ont été repris, mais qui ont aussi été mis à jour pour mieux sonner en 2021 sur Switch. Finalement, les effets sonores et la nouvelle trame sont tout aussi entraînants et rendent l’univers extra-terrestre plus immersif.

Verdict sur Metroid Dread

En terminant, Metroid Dread nous plonge dans une suite que j’attendais depuis très longtemps et je n’ai aucunement été déçu. C’est un des plus longs de la franchise alors qu’il m’a pris un bon 8-9 heures à compléter et j’en ai pour encore plusieurs heures supplémentaires à aller chercher le reste d’items cachés. J’ai beaucoup apprécié le rythme de l’action qui enchaîne les boss rapidement avec un bon niveau de difficulté. Malgré, les nombreux Metroidvania qui sont sortis dans les dernières années, la série originale a encore la cote en 2021. Nintendo amène la série dans la bonne direction et j’ai très hâte de plonger dans Metroid Prime 4.

Metroid Dread
Metroid Dread: relique d’une belle époque remise au goût du jour
L'histoire est captivante
Les combats sont satisfaisants
Le rythme du jeu est excellent
Le design des niveaux est bien maîtrisé
La série a bien évolué
On manipule parfois trop de boutons simultanément
9.5