Un peu plus de deux ans après la sortie de Marvel’s: Spider-Man (que nous avions particulièrement aimé), Insomniac Games récidive avec sa suite directe. Avec Marvel’s Spider-Man: Miles Morales, le développeur a une lourde tâche à accomplir: sortir un titre qui bouclera la boucle de la génération actuelle de consoles et qui pavera la voie à la nouvelle PlayStation 5. Le premier titre ayant connu un succès certain, est-ce que Sony aura choisi une suite de qualité pour s’acquitter de cette tâche? De plus, comment nous sentons-nous avec un Spider-Man qui n’est pas Peter Parker? La réponse dans notre test!
Fiche technique de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales
- Date de sortie : 12 novembre 2020
- Style : Action / Aventure
- Classement : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Insomniac Games
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Offert en français
- Disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5
- Testé sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 64.99$ CAD / 54,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Le Spider-Man de Harlem
Marvel’s Spider-Man: Miles Morales commence là où le titre paru il y a deux ans commence. En fait, dans ce dernier, nous voyons Miles vers la fin du scénario. Peter Parker voyait déjà un potentiel en ce jeune homme. Surtout, il savait qu’il possédait des pouvoirs provenant d’une piqûre d’araignée. Parker décide donc de l’entraîner pour qu’il devienne à son tour un Spider-Man.
Nous commençons notre aventure avec un Miles Morales qui est presque prêt à prendre le collier des tâches de super-héros en solo. À un point tel que Peter décide de prendre des vacances en Europe. Question de prendre du recul avec les derniers événements vécus. Il demande donc à Miles de s’occuper de New York pendant son absence. Miles accepte tout en étant un peu nerveux de cette grande responsabilité tout en étant fier de relever le défi.
Miles Morales vient tout juste de déménager dans Harlem. Il va tendre à s’occuper plus de son quartier en y ayant de plus en plus d’attachement. Insomniac Games a décidé de mettre l’emphase sur les origines de Morales. De cette façon, ils permettent au personnage de devenir une icône des diversités présentes dans ce quartier de New York. En effet, son père étant un policier afro-américain et sa mère une portoricaine, il représente réellement la population multiculturelle du quartier. De plus, on trouve une attention particulière vers des groupes sociaux et de genre rendant le titre très inclusif. Personnellement, j’ai trouvé ce fait très rafraîchissant, car ce ne sont pas nécessairement des sujets qui sont souvent traités dans les jeux vidéos.
Tout en s’occupant de son nouveau quartier, il y découvre une milice criminelle plutôt anarchiste. Celle-ci est en soulèvement face à une compagnie multinationale d’énergie qui prend de plus en plus de place tant dans la ville que dans Harlem. Miles se retrouve un peu pris entre les deux. Surtout en constatant que ni d’un côté que de l’autre, la situation n’est pas pacifique. Il devra donc faire la lumière sur cette guérilla technologique au sein de New York.
Un visuel toujours aussi impressionnant
Un des points qui m’avait le plus marqué il y a deux ans, était la qualité visuelle de Marvel’s Spider-Man. Dans Miles Morales, j’ai encore été frappé par la beauté du titre. On dirait qu’ils ont poussé encore plus la PS4 pour y arriver. Peut-être même un peu trop par moment. En effet, j’ai eu quelques fermetures complètes du jeu pendant mon expérience. Neanmoins, étant donné qu’il s’agit d’une version précédent la sortie, et qu’il est aussi un titre phare de la PS5, je n’en tiens pas rigueur. Surtout à cause de la qualité, fluidité et de la quantité de détails présents dans cette version.
En fait, j’ai même très hâte de voir ce que va donner Spider-Man: Miles Morales sur la nouvelle génération de PlayStation tellement la version testée était agréable à regarder. Plusieurs des captures présentées ici ont été réalisées avec le mode photo. Je m’en suis servi régulièrement juste pour admirer les environnements. Honnêtement, Insomniac Games a fait un travail génial pour donner vie à une ville si grande et bouillonnante que l’est New York.
Un nouveau Spider-Man?
Je suis plutôt convaincu que vous devez vous demander si Marvel’s Spider-Man: Miles Morales peut être considéré comme un nouveau Spider-Man. Et ce, tant en terme de jeu que de personnage. Tout d’abord, certaines publications ou rumeurs tendaient à rapporter que le nouveau titre d’Insomniac Games étaient comme une grande expansion du premier jeu. À mon avis, je ne crois pas que nous puissions considérer cette prémisse. En effet, je trouve qu’il y bien assez de contenu et que le scénario n’est pas du tout du remplissage.
Contrairement aux contenus additionnels proposés par le passé, Spider-Man: Miles Morales possède une histoire bien ficelée. Cette dernière est le fil conducteur du jeu en entier. De plus, plusieurs missions secondaires nous sont proposées, ajoutant des histoires supplémentaires à compléter. Un peu comme dans son prédécesseur, nous croiserons certains personnages connus de l’univers de l’homme-araignée à-travers l’histoire principale et secondaire. Finalement, d’autres activités nous sont proposées pour prolonger notre expérience. J’ai pris près de 20 heures pour compléter le jeu à 100%. J’en aurais pris un peu plus, surtout en terme de récit. J’ai eu un peu l’impression qu’on aurait pu être un peu plus généreux.
Au niveau du personnage en tant que tel, mon impression s’est modifiée au courant de mon temps de jeu. En effet, au départ, j’avais l’impression d’avoir un Peter Parker avec une autre voix. D’autant plus que les premiers habillements de notre héros sont sensiblement les mêmes que le Spider-Man original. Notamment, l’utilisation de l’expression Be yourself prend de plus de place au fur et à mesure que notre personnage progresse. Je dirais que c’est à ce moment que j’ai commencé à m’identifier au personnage de Miles Morales. Son appartenance à sa communauté m’a ainsi paru tant importante dans toute la construction du personnage. Avec le recul, je trouve qu’Insomniac Games a réussi un tour de force en nous incluant un fond social et culturel dans expérience de jeu tout en étant dans un monde de super-héros.
Des mécaniques de jeu pratiquement inchangées
Pour les joueurs ayant expérimenté le titre précédent de la franchise Marvel’s Spider-Man, vous ne serez pas du tout décontenancés avec Miles Morales. En fait, la prise en main de ce dernier se fait tout en douceur, comme une vieille paire de pantoufle. J’ai rembarqué dans l’univers très facilement, comme si j’avais fait mon précédent test il y a quelques mois.
Ceci étant dit, encore une fois, plus nous progressons dans Marvel’s Spider-Man: Miles Morales, plus notre héros découvre ses pouvoirs. Ceux-ci sont bien différents de ceux de Peter Parker. Notamment, les pouvoirs Venom sont au centre de notre façon de jouer et deviennent essentiels dans nos phases de combat et d’exploration. Ils sont en fait de la bioélectricité qui rendent Miles très puissant et font en sorte que notre expérience de jeu est plus variée que celle connue dans le premier opus. Cela permet, selon moi, à donner une singularité au personnage sans toutefois dénaturer le jeu.
Justement, par rapport à la progression de notre personnage, toutes nos actions dans la ville de New York sont récompensées par des points d’expérience et des point d’habiletés. Il s’agit du même fonctionnement pour faire évoluer notre super-héros. Toutefois, j’ai bien apprécié le fait qu’on a simplifié l’arbre de compétences et limité le nombre d’activités de peu d’importance nécessaires pour débarrer la totalité des améliorations de personnages. Celles-ci sont regroupées en gadget, habiletés et en habillements. Sur ce dernier point, Insomniac Games s’est démarqué car ils sont superbes. Notamment, on peut retrouver le costume présent dans le film Spider-Man: Into The Spider-Verse. Il est animé exactement comme dans le dessin animé… c’est plutôt impressionnant.
Verdict
J’avais quand même beaucoup d’attente face à Spider-Man: Miles Morales. J’avais adoré le premier opus de la franchise et comme Sony a décidé de mettre le plus récent comme titre de sortie de sa nouvelle console, je crois que mes attentes étaient encore plus grandes. Rapidement, j’ai repris au même endroit que j’avais laissé il y a près de deux ans. Au départ, je trouvais cette similarité un peu agaçante, mais plus Miles Morales me rentrait dans la peau, plus j’appréciais l’histoire et les nouvelles mécaniques. Insomniac Games a réussi à plaire au fan que je suis, tout en amenant assez de nouveautés pour ne pas être lassant. Toutefois, j’aurais préféré qu’il soit un peu plus long. Notamment au niveau du scénario.
De plus, j’ai été agréablement surpris par le volet social que le titre apporte. Que ce soit sur les notions de confiance en soi mais également au niveau du clivage social retrouvé à New York et aux États-Unis. Pour moi, Miles Morales représente une icône de l’inclusion et de la diversité. Les développeurs ont réussi quelque chose qu’on ne voit pas souvent dans les jeux vidéos. Et c’est bien fait. Tant dans le propos que dans des symboles intégrés dans l’environnement (fresque de Black Lives Matter entre autres).
Après avoir dévoré Marvel’s Spider-Man: Miles Morales, je peux recommander ce nouveau titre dans la franchise pour tout amateur de l’univers de Marvel, d’aventure et d’action. Même s’il est possible d’y jouer sans avoir passer au-travers du premier opus, je vous suggère néanmoins d’y jeter un œil. Il vous sera plus facile de comprendre l’histoire et le contexte dans lequel notre nouveau Spider-Man évolue. J’ai également hâte de pouvoir comparer comment la PS5 va améliorer mon expérience de jeu. Je me suis gardé le mode New Game + à cet effet.