En 1999, les cinéastes Daniel Myrick et Eduardo Sanchez ont frappé le monde de l’horreur de plein fouet avec The Blair Witch Project. Offrant une perspective peu orthodoxe et presque trop immersive, c’était une vraie révolution pour l’époque. Encore aujourd’hui, j’ai des frayeurs juste à penser à l’histoire et la scène finale qui m’a glacé le sang. 20 ans plus tard, Bloober Team et Lionsgate Games nous replongent dans cet univers avec un jeu qui se déroule 2 ans après les événements du film. Après avoir été témoins de ces terribles événements, êtes-vous maintenant à explorer vous-mêmes ces bois maléfiques ?
Fiche Technique de Blair Witch
- Date de sortie : 25 juin 2020
- Style : Horreur et Survie
- Classement : M17+ / 16
- Développeur : Bloober Team
- Éditeur : Lionsgate Games
- Langue d’exploitation : Voix en anglais seulement et sous-titres disponibles français
- Disponible sur PC, Xbox One, PlayStation 4 et Switch
- Testé sur Nintendo Switch
- Prix lors du test : 37,79$ CAD / 29,99 €
- Site officiel
À la recherche du petit Peter
Lorsque l’ex-policier et ancien combattant de guerre Ellis entend parler du petit Peter qui s’est perdu dans les bois, l’appel est trop fort. Il doit absolument se rendre lui-même à Black Hill Forest pour retrouver le petit de 9 ans. Heureusement, il ne s’y aventure pas seul puisque son fidèle chien compagnon, Bullet, est prêt pour l’aider dans sa recherche.
Une fois arrivé sur les lieux, notre protagoniste est laissé à lui-même puisqu’une escouade est déjà partie aux trousses du gamin. Il met rapidement la main sur une lampe de poche et un talkie-walkie qui lui serviront grandement dans sa quête.
Bien sûr, les choses ne se déroulent pas comme prévue et plus on avance plus on en apprend sur Ellis. Son passé revient le hanter et, comme dirait Sherif Lanning, il n’est effectivement peut-être pas en bonne condition pour cette mission.
Sur les six heures, on apprend les difficultés qu’il a vécues et pourquoi il a tout abandonné pour trouver ce petit gars. L’intrigue est intéressante quoiqu’un peu long par moment et le protagoniste n’est pas particulièrement aimable. Au moins, les nombreuses fins à découvrir et les dénouements sont satisfaisants, mais pas autant que le Blair Witch original. Malgré tout, je n’ai pas regretté d’aller jusqu’à bout de cette aventure.
Des mécaniques un peu étranges
Avant de décortiquer les mécaniques, j’aimerais me lancer un peu dans l’immersion parce que c’est assurément un des points forts du titre. J’ai joué à un jeu similaire récemment au nom de Someday You’ll Return et, comme celui-ci, le titre a su complètement nous aspirer dans la solitude d’une balade dans les bois. C’est sombre, il y a plein de bruits suspicieux et les arbres sont loin d’être rassurants. Bref, notre promenade est à la fois inquiétante et déstabilisante bien que pas particulièrement terrifiante ici. On se sent rapidement perdu avec seulement notre sympathique chien pour nous rassurer et parfois même ça n’est pas suffisant.
Malheureusement, les mécaniques de jeux n’accompagnent pas l’immersion vers de nouveaux sommets. En fait, c’est carrément ce qui ralentit le rythme de Blair Witch et je m’explique. Premièrement, il y a une caméra qui sert un peu comme un portail pour contrôler l’espace et le temps. Ainsi, on peut magiquement voir une interaction arriver à travers l’appareil et l’arrêter magiquement au bon moment pour progresser. C’est assez étrange et pas vraiment amusant en plus d’être difficilement explicable.
Ajoutons à ça les quelques combats qui semblent forcer et qui usent aussi de mécaniques louches et on peut dire que c’est très décousu. Il y a peut-être juste notre chien qui offre des éléments de jouabilité intéressants, mais le reste c’est moyen. Je ne comprends pas trop ce que les développeurs ont voulu faire ici. On dirait plus une tentative forcée pour occuper le joueur et c’est vraiment mal exécuté. Même au niveau du design de niveau, on peut dire que c’est limité et que ça ne permet pas au jeu de prendre son envol.
Une version Switch ordinaire
Ensuite, il faut assurément souligner le travail des développeurs d’avoir réussi à amener un titre assez demandant comme celui-ci sur Switch. Malheureusement, la qualité au niveau visuel en prend un coup au point que c’est presque insupportable. Dans l’ensemble, Blair Witch avait un excellent rendu graphique quand j’y ai joué sur Xbox One, mais ici ça ressemble à un titre d’une autre époque.
En fait, c’est surtout notable au niveau des textures qui sont vraiment ordinaires. Autant les arbres que les feuilles ainsi que notre chien sont très mal définis. Je dirais que ça ressemble plus à un Resident Evil 5 sur PS3 qu’un jeu de notre génération. Et franchement, c’est un aspect qui m’a dérangé au point que j’avais hâte de retourner sur l’autre version. Selon moi, le titre souffre autant que The Outer Worlds et c’est bien dommage.
Le verdict sur Blair Witch version Switch
Pour conclure, on peut dire Blair Witch n’est pas un mauvais jeu, mais la version Switch est un peu pénible à jouer. La marche dans les bois est assez longue et c’est moins agréable sans le rendu plus réaliste de la Xbox One. Malgré tout, j’ai bien aimé la fin du scénario et les quelques éléments très immersifs de l’atmosphère du jeu. Par contre, ça n’arrive pas à la cheville de l’œuvre originale et ça manquait un peu d’horreur à mon goût. Bref, c’est peut-être mieux de passer votre tour sur la version Switch, mais les fans du genre seront peut-être satisfaits sur une autre console.