Depuis plusieurs années, Sony nous a habitué à nous surprendre avec des titres sortant de l’ordinaire et réussissant à s’aventurer à des endroits peu explorés dans l’univers des jeux vidéos. Parmi la pléthore de titres d’action peu originaux, il arrive parfois que certains développeurs fassent preuve d’audace et tente un grand coup avec une nouvelle franchise. Concrete Genie en est un excellent example. Toutefois, il arrive que certaines idées originales restent des concepts plutôt inachevés. Est-ce le cas de Concrete Genie?
Fiche Technique
- Date de sortie : 8 octobre 2019
- Style : Action / Aventure
- Classement ESRB/PEGI : E 10+ / PEGI 12
- Développeur : Pixelopus
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : offert en anglais, sous-titres et menus en français
- Exclusif à la PlayStation 4
- Prix lors du test : 39,99 $ / 29,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Art et intimidation
Tout comme mentionné en introduction, la trame de fond de Concrete Genie est une critique sociale assumée où les développeurs de Pixelopus ont réussi à intégrer une trame narrative qui sera appréciée d’un grand nombre de joueurs. En effet, nous incarnons Ash, un adolescent habitant la ville portuaire de Denska. Ce dernier est un artiste en herbe qui préfère dessiner dans son cahier de croquis que de faire des mauvais coups comme la plupart des jeunes de son entourage.
Toutefois, son côté artistique n’est justement pas bien vu parmi ses camarades. Ces derniers ont une proie facile et se font un malin plaisir à tabasser notre protagoniste et à détruire ses oeuvres. Justement, on commence le jeu après que notre cahier soit déchiré par les jeunes intimidateurs et que nous soyons enfermé dans un vieux phare abandonné. Nous rencontrerons un de nos dessins, appelé Luna, qui prendra vie et nous donnera une mission d’une très grande importance: redonner à Denska sa vitalité d’antan. Cette dernière fut une ville très dynamique par le passé. Toutefois, la pollution a envahi tous les coins possibles des quartiers la rendant peu attrayante et propice aux voyous.
Pour arriver à nos fins, Luna nous donnera un énorme pinceau rempli de peinture magique nous permettant de redonner vie à Denska en y dessinant des chefs d’oeuvre visuels. Ceux-ci seront mis de l’avant par des Génies, sortes de créatures dessinées qui prendront vie sur les murs que nous peignons et qui nous aideront à résoudre différentes énigmes.
Une mécanique de jeu unique
Lors de ma première prise en main de Concrete Genie, je n’avais pas vraiment d’idées vers quelle direction mon expérience irait. Toutefois, en quelques minutes, j’ai été charmé. Je ne me souviens pas d’un jeu de ce genre et c’est très rafraîchissant. En effet, on utilise la manette DualShock 4 en conjonction avec son accéléromètre pour dessiner sur les murs de la ville de Denska. Nous devons pointer la manette en direction de l’endroit que nous voulons tracer tout en choisissant des textures dans un catalogue grandissant un fur et à mesure que notre aventure progresse.
En effet, dans les zones de la ville que nous visitons, nous récupérons des pages déchirées de notre cahier de croquis. Celles-ci nous donnent l’inspiration nécessaire pour peindre de nouveaux éléments sur les murs de la ville. Notre peinture magique est pleine de couleur et allume même des lumières dans la cité. Chaque quartier est divisé en zones et pour progresser, nous devons allumer toutes les lumières présentes dans ces dernières.
Bien que le concept semble plutôt simple, des petites énigmes et casse-têtes nous poussent à nous concentrer et bien que ça ne soit pas nécessaire, on dirait que l’on veut toujours s’appliquer sur la peinture que nous appliquons. Cette dernière demeure sur les murs de la ville même lorsque nous avons terminé le quartier en question.
Un esthétisme de très haute qualité
Lorsque nous commençons notre aventure avec Ash, nous avons l’impression d’être en présence d’un conte animé où les environnements sont ternes et sans importance. Toutefois, je suis certain que c’est un choix volontaire répondant à deux concepts déterminés. Tout d’abord, comme précédemment mentionné, Concrete Genie est une critique sociale sur l’intimidation mais également sur l’état de l’environnement; la ville portuaire de Denska est très polluée et où la vitalité d’antan est disparue. Donc, en illustrant la cité d’une façon terne et sale, il serait facile de la rendre plus attrayante avec un peu plus de couleurs.
Justement, lorsque Ash se met à peindre avec son pinceau magique, nous pouvons redonner vie à Denska avec les couleurs et les textures que nous appliquons sur ses murs. Ces dernières sont très éclatantes et sont un contraste incroyable avec les environnements d’origine. Également, ce qui m’a particulièrement impressionné, était la quantité de particules de couleurs flottant un peu partout lorsque nous redonnons vie à la ville. Pour ceux qui pensent que les jeux d’aventure aux allures enfantines ne peuvent être visuellement impressionnants, Concrete Genie va vous faire ravaler vos paroles. Honnêtement, j’ai été particulièrement impressionné par la facture visuelle du titre.
Dessiner avec une manette… pourquoi pas?
Concrete Genie mise beaucoup sur l’expérience sensorielle du joueur. C’est pourquoi nous devons utiliser la manette DualShock 4 avec son capteur de mouvement pour peindre nos oeuvres. Il est certain que nous pouvons désactiver cette fonction et utiliser le joystick de droite mais je trouve qu’on perd toute l’immersion voulue par Pixelopus. Ceci dit, celle-ci n’est pas parfaite… Pour ceux ayant déjà utiliser les fonctions de mouvements de la DualShock 4, vous savez que ce n’est pas ce qu’il y a de plus précis. Toutefois, le jeu ayant été bâti de cette façon, il n’y a pas d’endroits où son utilisation est problématique voire frustrante. Au contraire, l’immersion est très réussie selon moi.
De plus, il est à noter que Concrete Genie est disponible en PlayStation VR dans un format spécifique. Il est possible de faire une aventure spéciale avec un Génie en VR qui nous permettra de débarra le mode Free Paint VR. Ce dernier est en fait une vue à la première personne (dans les yeux de Ash) où nous pouvons peindre comme bon nous semble sur les murs de la ville de Denska… en VR.
Conclusion
En commençant mon aventure dans Concrete Genie, je n’avais, honnêtement, que peu d’attentes face à ce titre. Je savais qu’il avait été bien reçu lors de ses apparitions notamment au E3. Toutefois, ce n’est pas un gage de réussite selon moi. Néanmoins, je adoré mon expérience avec la nouvelle franchise de Sony. Je ne sais pas s’ils pourront l’exploiter davantage étant donné qu’une grande partie de sa réussite provient de l’expérience qu’elle procure. Ceci dit, la mienne fut grandement réussie même si certains petits problèmes de contrôles ou de répétitions dans les mécaniques de jeu ont été perçus ici et là pendant mon aventure.
Selon moi, il s’agit d’un titre très intéressant tant visuellement que dans l’expérience qu’il procure; surtout, avec le manque d’originalité que nous subissons normalement dans le monde des jeux vidéo. Si vous souhaitez essayer un titre qui sort de l’ordinaire avec un esthétisme lui étant propre mais surtout qui dénonce des enjeux sociaux d’actualité sans tomber dans une moralité pesante, Concrete Genie ne vous décevra pas.