Signant le retour de Bend Studio, Days Gone était très attendu par la communauté gamers depuis l’E3 2016. Et moi le premier. La nouvelle exclusivité PS4 a de quoi séduire : post-apocalyptique, zombies (ou plutôt mutants), Oregon, survie et moto. Sans oublier la dimension open-world. Le scénario, bien que parfois simpliste et répétitif, ainsi qu’un gameplay bien pensé, viennent bonifier l’aventure de Deacon. Il s’en dégage une sensation de déjà-vu, mais Days Gone rend un magnifique hommage à un genre qu’on pensait sur la fin et nous propose une œuvre furieusement originale et addictive.
Fiche technique
- Date de sortie : 26 avril 2019
- Style : Action-aventure
- Classement ESRB / PEGI : M / PEGI 18
- Développeur : Bend Studio
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Langue d’exploitation : Anglais et français
- Test effectué sur : PS4
- Prix lors du test : 59,99 € / 79,99 $
Une ode au post-apocalyptique
Si vous ne connaissez pas Bend Studio, laissez-moi vous rafraichir la mémoire. Syphon Filter sur Playstation 1, faisant partie des meilleurs jeux de l’époque, fut la pièce maîtresse du studio. S’en est venu Resistance et surtout le très réussi Uncharted Golden Abyss sur PS Vita (ni plus ni moins que l’un des meilleurs jeux de la console). Cependant, pour Days Gone, il fallait donc créer un univers de toutes pièces et, bien sûr, une possible saga phare qui continuera. Repoussé encore de quelques mois, le jeu commençait à en inquiéter certains sur son contenu et sa manière de traiter le genre.
Fan de post-apocalyptique, je suis bon public mais aussi connaisseur. Et nous avons devant nous un jeu qui s’inspire d’une belle manière de plusieurs œuvres au lieu d’être un énième jeu de zombies. À mi-chemin entre The Last Of Us, pour son gameplay au corps-à-corps et ses paysages forestiers, Je suis une légende, pour le virus et les créatures, The Walking Dead, on croirait presque manier Daryl via le combo moto et veste en cuir en plus des vivants aussi dangereux que les morts, et World War Z, pour les hordes formant des montagnes d’ennemis, Days Gone a réuni le meilleur de tous ces ingrédients pour notre plus grand plaisir. Ambiance garantie.
Un scénario un peu trop simple
Notre héros, Deacon St. John, plutôt sympa, manque de charisme. Son coté motard (qui plus est dans un gang de bikers) au grand cœur ne prend pas vraiment. Mais on se surprend à s’attacher à lui malgré le manque de profondeur du personnage. Il nous étonne par son éthique et ses valeurs. Le fil conducteur autour de sa femme, Sara, est ici pour montrer que notre ami avait une vie avant le virus apparu il y a deux ans et lui donne quelque chose auquel se raccrocher. Leur histoire d’amour est mielleuse mais offre un peu plus de consistance à Deacon qui en fait sa quête existentielle.
Et si l’apocalypse nous amènera à évoluer autour de thèmes bien connus du genre tels la rédemption, l’amour, la haine, la vengeance, l’amitié, etc. la mise en scène fait son petit effet et nous avons droit à quelques rebondissements qui nous tiennent en haleine.
Par contre, la structure narrative en tant que telle est malheureusement confuse. Les missions vous amènent à débloquer le scénario au fur et à mesure et ces dernières, qu’elles soient principales ou secondaires, en font de même et dévoient le pourcentage achevé de la trame narrative. Les cinématiques et les flash-backs sont parfois ratées. On s’y perd un peu, et on décide donc de se laisser porter en s’attardant plus sur l’immersion que sur la trame de fond.
Un open-world survivaliste et addictif
Les mécaniques open-world de Days Gone ne révolutionnent pas le genre mais j’ai clairement adoré le temps passé dans cet univers. Quête principale, quête annexe, camps, du loot (la moto, votre meilleur allié), argent, gain d’XP, arbre de compétences, etc. Mais alors pourquoi cet aspect-là est aussi plaisant? Tout simplement car on jubile d’aller brûler un nid de mutants ou nettoyer un camp de maraudeurs (les ennemis humains) et de s’arrêter en chemin pour être certain de disposer de ressources.
Essence, munitions, grenades, ai-je tout ce qu’il faut et surtout suis-je prêt à faire face à un loup affamé ou une embuscade? Et une fois sur place, le gameplay vous laisse le choix : action ou infiltration. Guns ou armes de corps-à-corps. A moins que vous préfériez y aller à mains nues. Le sang coule à flot et c’est parfois bien gore.
Ce qui implique bien sûr du craft, mais dans une carte bien plus grande qu’on ne le pensait au départ et au sein de laquelle on prend un malin plaisir à fouiller un petit village ou un bâtiment pour y trouver des ressources. Vous l’aurez compris, Days Gone est répétitif et n’échappe pas aux points négatifs de l’open-world. Cependant, l’ambiance extrêmement soignée nous donne envie d’y replonger encore et encore, d’autant que Deacon et votre arsenal s’améliore au fur et à mesure.
Le danger est omniprésent, surtout de nuit, et on évitera de se mettre à dos une horde de freakers. Les voir s’agglutiner les uns sur les autres procure une vraie tension. S’attaquer à une horde demande beaucoup, beaucoup, de préparation et de visualiser le terrain : pièges, barils, etc. Un défi révélant tout l’ampleur du gameplay de Days Gone, d’autant que cela peut prendre plusieurs dizaines de minutes pour en venir à bout. Et il n’est pas rare d’assister à des humains se faisant attaquer par les freakers, anciennement humains ou animaux. Ce qui confère une âme si singulière à Days Gone. Un monde mort, mais bien vivant.
Une direction artistique sublime pour une technique en-dessous
Le choix de l’Oregon n’est pas anodin. C’est un lieu privilégié depuis plusieurs années pour les jeux vidéo. Il faut dire que la situation géographique propose, en vrai comme dans le jeu, des paysages somptueux et une parfaite variation de climat. Forêts, montagnes, ensoleillé, enneigé, vous parcourez à moto une région fidèlement retranscrite. Les graphismes offrent des panoramas mémorables. La pluie ou encore le vent, font partie des détails minutieusement travaillés. Tout comme les effets de lumière.
La technique est parfois défaillante : les dialogues se chevauchent à plusieurs reprises les uns sur les autres, plusieurs bugs de textures sont apparus durant l’aventure, et le frame-rate était parfois en chute libre. Pour corriger cela, un patch de 21 go était déjà prévu pour la sortie. Chose qui devrait permettre d’optimiser le tout et de faire sans doute l’objet d’autres correctifs si besoin. Ce n’est sans doute pas le cas de certains PNJ qui disposent parfois d’animations vraiment limites.