Il faut reculer aussi loin que 2005 pour retrouver un opus principal de la série Dragon Quest sur une console de salon. Dragon Quest X était un MMORPG et IX est paru seulement sur DS. C’est donc dire qu’une trop grande portion de gamers n’ont jamais eu la chance de vraiment s’y plonger. Arrive finalement Dragon Quest XI sur PS4 avec un meilleur visuel et une jouabilité modernisée. Alors, après une si longue attente, est-ce que Yuji Horii et Akira Toriyama ont toujours la cote aux yeux des fans de JRPG ?
Fiche technique
- Date de sortie : 4 septembre 2018
- Style : RPG, Aventure
- Classement ESRB/PEGI : ESRB T / PEGI 12
- Développeur : Square Enix
- Éditeur : Square Enix
- Langue d’exploitation : Voix anglaises et sous-titres français
- Disponible sur PlayStation 4 et PC / Switch TBA
- Testé sur PlayStation 4 Pro
- Prix lors du test : 79,99 $ CA / 59,99 €
- Site officiel
- Version offerte par l’éditeur
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Les échos d’une autre époque
L’histoire commence alors que le royaume de Dundrasil est envahi par une armée de monstres. Pourchassé par d’infâmes créatures, notre protagoniste, encore bébé, est déposé sur la rivière par sa mère qui espère que cela lui permettra de survivre. C’est finalement un vieux monsieur du nom de Chalky qui accueille le petit être abandonné dans son village de Cobblestone. Quelques années plus tard, après son rituel de passage à l’âge adulte, le vieil homme dévoile au jeune garçon qu’il a été adopté. Il lui mentionne qu’il trouvera plus de réponses sur la curieuse marque qui brille sur sa main et sur ses origines en rendant visite au roi de Heliodor. Malheureusement, les choses tournent rapidement au vinaigre et notre héros se lance dans une aventure abracadabrante bien malgré lui.
Si la prémisse ne réinvente rien en nous racontant une histoire du mal contre le bien, c’est tout ce qui entoure celle-ci qui capte notre attention.
Un casting de feu
Jusqu’à Dragon Quest X, la série était synonyme d’histoire de qualité et de jouabilité satisfaisantes. À l’instar des Chrono Trigger et Final Fantasy, le scénario était au centre de l’expérience et c’est redevenu le cas avec Dragon Quest 11. En plus de nous proposer des personnages attachants aux personnalités variées qui nous font passer à travers toute la gamme d’émotions, les mystères entourant l’aventure nous font vivre pleins de rebondissements. L’aventure devient particulièrement intéressante grâce aux interactions que chacun d’eux apportent. Cela fait en sorte qu’on a souvent l’impression de vivre plusieurs petites aventures séparées avec en arrière-plan la grande quête finale. C’est d’autant plus étonnant lorsqu’on constate que notre protagoniste est complètement silencieux.
D’ailleurs, c’est impressionnant de voir comment tout tient bien même si un total de six autres personnages vont se joindre à nous. De la physiquement petite, mais pleine de caractère Véronica à Eric, le voleur beaucoup trop sûr de lui, on peut dire que le groupe se complète bien. J’ajouterais que le fait que chaque personnage a eu droit à une narration et possède son propre accent rend ceux-ci plus crédibles. Parlant d’accents, disons que certains sont assez prononcés et font encore plus ressortir leur personnalité. Enfin, j’avais carrément l’impression d’avoir un des meilleurs groupes de personnages tout JRPG confondus.
un des meilleurs groupes de personnages tout JRPG confondus
C’est fascinant de voir à quel point chacun d’eux amène quelque chose de différent au groupe et comment chacun réussit à s’intégrer. Les fans de longue date de la franchise trouveront aussi quelques clins d’œil qui vous permettront de lier certains d’entre eux avec d’autres opus de la série.
Un univers enchanteur
Après toutes ces années, je me demandais bien comment Square Enix allait faire pour moderniser la franchise visuellement. Finalement, l’équipe artistique a poussé la note dans la bonne direction en gardant le look unique auquel Toriyama nous a habitués. Chaque personnage possède de grands yeux souvent très ouverts, une petite bouche transparente et un nez pointu en plus d’une coiffure assez excentrique particulièrement chez les hommes. Erik a carrément l’air d’un Super Sayian de l’autre œuvre du célèbre artiste japonais et le protagoniste a la même coupe que Trunks. Ces traits exagérés permettent d’accompagner encore mieux les personnalités de chacun tout comme leurs émotions.
D’ailleurs, les développeurs se sont penchés vers une sorte de cel-shading qui se marie justement bien avec le style des personnages. C’est grâce à cette technique qu’on a carrément l’impression d’être dans un univers féérique durant toute notre aventure. Or, en plus des personnages, les monstres sont aussi très farfelus. Bien que la plupart d’entre eux existaient déjà dans les anciens titres, plusieurs nouveaux sont venus s’agencer parfaitement. Ils sont très caricaturaux et ont toujours de drôles de gestuelles. Enfin, vous ne devriez pas vous tanner des ennemis parce que le glossaire est très diversifié.
l’univers de Dragon Quest XI brille tellement de toutes ses couleurs qu’on croirait qu’il sort des studios de Nintendo
En fait, l’univers de Dragon Quest XI brille tellement de toutes ses couleurs qu’on croirait qu’il sort des studios de Nintendo. Les paysages sont superbes surtout lorsqu’on voit le vert de la nature, même si on est loin de Witcher 3. J’ai bien aimé aussi les nombreux environnements différents présentant une flore variée qui sont présents.
Des combats classiques
Ensuite, Square Enix a choisi de ne pas complètement refaire la formule des combats pour cet opus. Effectivement, bien qu’on puisse se promener librement dans un cercle qui nous entoure lors des combats, cela n’a aucun vrai impact. On ne peut pas esquiver ce qui me dérangeait un peu. Même lorsque notre personnage semble physiquement assez éloigné pour ne pas être atteint par l’attaque d’un ennemi, on reçoit le coup. C’est à se demander pourquoi on a cette flexibilité. Au moins, on a choisi de reprendre le système de Dragon Quest VII et VIII sur 3DS alors que les rencontres avec les ennemis ne sont pas aléatoires. On les rencontre directement sur le terrain et on peut donc les éviter si c’est ce que vous préférez.
Néanmoins, j’aime l’approche classique des bons vieux RPG au tour par tour qui est utilisé. Surtout qu’on ne nous indique pas clairement qui sera le prochain à avoir son tour ce qui rend le tout plus dynamique. On prend donc moins de risque, car un ennemi plus rapide pourrait nous faire deux attaques avant qu’on puisse répondre. C’est aussi ce qui nous permet d’attacher une valeur plus claire à nos statistiques. On peut aussi jouer avec nos tactiques, mais honnêtement je n’en ai pas vraiment senti le besoin. C’est d’ailleurs grâce au fait que l’intelligence artificielle de nos compagnons est très allumée.
chacun amène ses attributs qui aideront le groupe de manière unique
Cela m’amène à parler du système de talent qui est aussi très intéressant. On peut se concentrer d’un côté ou de l’autre du point initial selon nos goûts. En fin de compte, nos choix finaux permettront à chaque personnage d’être très différent les uns des autres. Il n’y a pas vraiment de groupe optimal, car chacun amène ses attributs qui aideront le groupe de manière unique.
Jouer au forgeron
Puis, la nouveauté qui m’a le plus satisfait dans Dragon Quest XI, c’est le système pour forger des items. En effet, on doit découvrir les recettes en explorant le monde et en complétant des quêtes secondaires. Par la suite, lorsqu’on a les bons ingrédients, on ouvre notre forge portative pour créer l’item voulu. Le tout se fait via un mini-jeu où on frappe chaque partie de l’item avec notre marteau de forgeron. À chaque coup, notre outil diminue de température et il faut tenter de frapper avec la température exacte pour atteindre la ligne du centre qui nous est présenté. C’est un peu difficile à expliquer comme ça à l’écrit alors je vous invite à l’essayer.
C’est d’autant plus amusant qu’on peut aussi reforger nos items et que ceux-ci deviennent très utiles. J’ai donc rarement eu à m’acheter des items dans les boutiques, car j’arrivais toujours à me fabriquer quelque chose de meilleur. De plus, c’est grâce à cela qu’on est encouragé à faire de l’exploration. Bref, bravo pour cette nouveauté.
Enfin, le grand défaut du jeu à mon avis c’est sa musique. C’est dommage parce que Dragon Quest VIII avait établi de nouveaux standards en 2005 grâce à sa trame sonore faite par un orchestre. Maintenant, on a l’impression d’avoir une nouvelle génération de MIDI assez fatiguant. Disons que j’ai fait la plupart du jeu en gardant la musique plus basse que les voix et les effets sonores. Bref, c’est l’aspect qui m’a le plus déçu.
Pour les vétérans et les nouveaux initiés
Finalement, on peut conclure que Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée est un des très bons JRPG sur le marché. En plus d’être facile d’accès pour les nouveaux initiés, l’histoire est assez entraînante pour satisfaire les vétérans. On peut dire que DQXI a réussi son passage de la PlayStation 2 à la PlayStation 4. Le studio a trouvé son style visuel qui est particulièrement chargement. Tout comme les personnages colorés qui nous permettent de voir que les développeurs sont aussi capable d’offrir un scénario solide. On espère que cela permettra à plus de gens de découvrir cette excellente franchise.