Après Remember Me et l’excellent Life is Strange, DONTNOD Entertainment nous arrive avec Vampyr ; un jeu très différent. On dit au revoir aux drames d’adolescents au profit de la vie de vampire au début du 20e siècle. Or, depuis leur dernier titre, on associe le studio à des trames narratives hautes en émotion et mettant les choix des joueurs au premier plan. C’est donc exactement à cela qu’on s’attendait avec Vampyr, mais est-ce que le résultat est concluant ?
Fiche technique
- Date de sortie : 5 juin 2018
- Style : Action RPG
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : DONTNOD Entertainment
- Éditeur : Focus Home Interactive
- Langue d’exploitation : Disponible en français
- Disponible sur Xbox One, PlayStation 4 et PC
- Testé sur PlayStation 4
- Prix lors du test : 79,99 $ CA / 49,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Un vampire et ses choix
Vampyr nous plonge en 1918 dans la peau de Jonathan Reid, un docteur expert en transfusion et ex-médecin de combat. De retour à Londres pour visiter sa mère, notre protagoniste est attaqué sauvagement par un vampire qui le mord. Dr Reid se réveille, mais il est assoiffé et il ne peut pas résister aux tentations de sa première victime. Malheureusement, celle-ci s’avère être sa propre sœur et il promet de se venger de l’entité qui l’a transformé. Heureusement, il rencontre un autre docteur qui est très familier avec les recherches de Jonathan. Il lui offre donc de travailler dans son hôpital où il pourra travailler de nuit sur ses recherches. Ainsi, il n’aura pas à se frotter au soleil du jour et il n’y a aucun risque que quelqu’un découvre son identité secrète.
vous courez toujours un risque en tuant un des habitants de la ville
Vous pourrez donc interagir avec les quelques dizaines d’habitants de cette région de Londres. Chacun d’eux est interconnecté d’une manière ou d’une autre alors mieux vaut les écouter. La majorité du jeu tourne autour de ceux-ci alors qu’ils vont demander à Dr Reid de faire différentes tâches. Parfois, ce sera aussi simple que de leur faire la conversation ou de leur concocter des antidotes. Mais les quêtes les plus difficiles sont celles qui vous envoient investiguer dans les confins les plus sombres de Londres.
Tout ça, c’est dans le but de savoir ce qui se cache au plus profond de l’âme de chaque personnage. Plus vous accumuler de l’information, plus la qualité du sang du NPC sera élevée et plus il vous donnera de l’EXP. Cependant, vous courez toujours un risque en tuant un des habitants de la ville, car cela pourrait avoir un impact important positif ou non sur un autre villageois. Bref, c’est à vos risques et périls.
Des dialogues un peu simples
Ensuite, plus on en apprend sur certains personnages, plus on s’attache à ceux-ci. Je pense, par exemple, à une patiente qui a quelques troubles psychologiques et se prend pour un vampire. Elle semble complètement déphasée avec la réalité, mais on la prend en pitié. Vampyr est rempli de ces petits détails qui nous charment. C’est d’ailleurs, ce qui rend nos décisions souvent difficiles. En fin de compte, la meilleure solution est d’en apprendre le plus possible sur chaque personne. Cela nous donne un peu plus d’informations pour décider si on va se nourrir avec celui-ci ou non. Mon conseil, c’est de ne jamais vous fier aux premières apparences, car cela pourrait vous coûter très cher.
Néanmoins, j’aurais vraiment aimé qu’il y ait plus de diversité. Tout ça arrive un peu à court de mes attentes. D’un personnage à l’autre, les dialogues sont toujours un peu trop simplistes. Les discussions sont orientées vers seulement deux chemins : des questions plus personnelles et des questions sur la situation actuelle.
D’un personnage à l’autre, les dialogues sont toujours un peu trop simplistes.
En plus, il n’a pas vraiment d’ennemi principal envers lequel on peut concentrer notre chasse. La plupart du temps, on a l’impression que notre seul vrai objectif est de trouver un antidote pour notre condition. Le fait d’avoir un meilleur antagoniste aurait pu plus facilement nous plonger dans le scénario.
Gérer chaque goutte de sang
L’arbre de talent de Dr Reid nous permet au moins de personnaliser notre personnage à notre goût. Or, c’est ce qui devrait vous guider dans le style de combat que vous préférez. D’une part, votre barre d’énergie sera importante à suivre si vous êtes du genre à opter pour les attaques physiques. Et bien sûr, le jeu vous permet aussi d’esquiver et cela vous coûte aussi un peu d’énergie. Il faut donc savoir très bien contrôler les deux.
Puis, vous pourriez aussi vous tourner vers les habiletés de vampire de Jonathan. Il y a des attaques comme coagulation qui nous permet de geler le sang de notre cible la rendant complètement vulnérable. Ou sinon, vous pourriez créer une barrière de sang servant de défense additionnelle. Qu’importe votre choix, lorsque vous utilisez celles-ci, vous réduisez vos réserves de sang. C’est toujours possible d’en récupérer en étourdissant nos ennemis et en les mordants, mais c’est assez difficile. La solution facile est toujours de tuer un des citoyens, mais c’est rarement l’option la plus optimale. Surtout que la fin du jeu ne sera pas la même si vous tuez trop de gens.
La solution facile est toujours de tuer un des citoyens, mais c’est rarement l’option la plus optimale.
L’autre aspect qui n’aide pas, c’est que les contrôles ne sont pas bien optimisés. Trop souvent, j’avais de la difficulté à orienter ma caméra proprement lors de mes assauts. C’était assez frustrant. Et en plus, il y a quelques boss qui sont tellement puissants qu’on en vient difficilement à bout. Tout ça est justement souvent parce que je n’arrivais pas à placer mes coups dans la bonne direction.
Instable et visuellement en retard
Ensuite, DONTNOD aurait peut-être dû s’en tenir à des graphiques similaires à Life is Strange, car leur moteur est visiblement en retard. Chaque fois que je me lançais dans une conversation, j’avais l’impression que la tête de l’autre personnage était complètement vide. Il n’y avait pratiquement pas d’émotions dans ceux-ci. C’est ce qui m’empêchait de profiter pleinement des concepts très originaux que le studio voulait mettre de l’avant.
En plus, la finition n’y est pas du tout. Quand on vient de sortir d’un jeu comme Detroit Become Human où les visages sont tellement détaillés, c’est difficile de ne pas regarder Vampyr bizarrement. Heureusement, le reste du jeu est assez sombre donc on ressent moins les limitations graphiques dans l’environnement.
Quand on vient de sortir d’un jeu comme Detroit Become Human où les visages sont tellement détaillés, c’est difficile de ne pas regarder Vampyr bizarrement.
Enfin, Vampyr est très instable. Même sur ma PlayStation 4 Pro, j’ai expérimenté plusieurs ralentissements. La fréquence d’images devenait trop souvent saccadée ce qui minait beaucoup mon expérience. Je comprends qu’il s’agit d’un monde ouvert, mais avec un visuel diminué on s’attend au moins à une performance stable.
Plaisant malgré tout
Bien que le jeu ait visiblement de nombreux défauts, ça ne m’a pas empêché d’apprécier mon expérience dans l’ensemble. Je suis content que DONTNOD ait essayé plusieurs nouveaux concepts très originaux qui m’ont tenu en haleine. Ça aurait été facile pour le studio de s’en tenir à faire un autre Life is Strange dans un univers de vampires. Cependant, ils ont décidé de prendre plusieurs risques pour offrir aux joueurs plus hardcores une expérience plus complète.
Même si le projet s’est avéré un peu trop ambitieux, j’espère qu’ils vont reprendre plusieurs concepts pour leurs prochains titres. Entretemps, je crois que les joueurs qui aiment les jeux sombres, les jeux d’action RPG ou qui nous laissent faire nos choix y trouveront leur compte. Par contre, les plus difficiles sont probablement mieux de s’y tenir loin.