Dès sa sortie en 2016, j’avais immédiatement été attiré par Kona, un petit jeu indépendant québécois qui se déroule dans la belle province. À l’époque, mon collègue Marc-Antoine avait eu l’occasion de tester le premier acte pour Geeks and Com’. De mon côté, je n’avais jamais eu l’occasion d’y jouer par moi-même, me contentant de regarder quelques vidéos sur YouTube. C’était jusqu’à ce que Parabole, le studio derrière le jeu d’aventure et de survie, annonce la sortie de son premier jeu sur Nintendo Switch. L’équipe de Geeks and Com’ vous propose donc leur test de Kona sur la Nintendo Switch.
Fiche technique
- Date de sortie : 9 mars 2018
- Style : Survie/Horreur/Aventure
- Classement ESRB/PEGI : ESRB T/PEGI 16
- Développeur : Parabole
- Éditeur : Koch Media
- Langue d’exploitation :Disponible en français
- Disponible sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 4 et PC
- Testé sur Nintendo Switch
- Prix lors du test : 24,49 $ CA/ 19,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Direction le nord du Québec
Dans Kona, on se retrouve en 1970, où l’on incarne Carl Faubert, un vétéran de la guerre qui est devenu détective privée. Faubert doit se rendre au Lac Atâmipêk, dans le nord du Québec, pour enquêter à la demande de William Hamilton, un riche industriel anglais qui possède à peu près tout dans le village, du magasin général à la mine de cuivre. Hamilton accuse les membres de la communauté Crie de commettre du vandalisme et des vols à sa résidence d’été et à son manoir de chasse. Toutefois, à notre arrivée en pleine tempête de neige, Carl Faubert doit enquêter sur un plus gros cas, où presque tous les habitants du village ont quitté, laissant derrière eux de nombreux indices sur de mystérieux événements qui s’y produisent.
Une jouabilité simple, mais efficace
La jouabilité de Kona est assez simple. Le jeu propose une vue à la première personne où il faut se promener de maison en maison, à pied ou en auto, afin de récolter des indices et d’autres objets nécessaires à notre enquête.
Tout au long de l’aventure d’une durée de huit heures, il faudra aussi résoudre des énigmes, et surtout survivre aux attaques de loups dans la nature, ou aux caprices de l’hiver québécois. En effet, plus Carl passe de temps à l’extérieur, plus il a froid. Il faut donc allumer des feux à l’occasion afin de le réchauffer, mais aussi de sauvegarder sa partie. Aussi, le stress de Carl est un autre facteur à ne pas négliger. Lorsqu’on est dans le noir et qu’on n’allume pas la lampe torche, le niveau de stress de Carl augmente et affecte sa performance. Un niveau trop élevé peut l’empêcher de faire des actions banales, comme embarquer dans son auto.
Une narration qui manque de profondeur
Outre le synopsis de base, Kona nous laisse compléter l’histoire morceau par morceau en accumulant les indices et en visitant le village à notre rythme. Quelques éléments de l’histoire sont parfois donnés par le narrateur, mais ça ne se limite qu’à quelques phrases au cours de nos ballades. Pourtant le potentiel était énorme. La narration du jeu en français est assurée par Guy Nadon, l’un des meilleurs en la matière au Québec. Malheureusement, c’était avant qu’on découvre le manque de profondeur flagrant de l’écriture. En effet, la majorité des lignes de narration se limitent à des phrases vides de sens pour l’histoire, comme « il fallait prendre son temps pour visiter ce cabinet de curiosité ». Cela peut effectivement être utile pour réaliser qu’on a oublié quelque chose dans un lieu, mais j’aurais préféré avoir plus d’explications sur l’histoire et les événements.
Une ambiance exceptionnelle
Heureusement, le peu de narration est vite éclipsé par l’ambiance générale du titre qui est tout à fait exceptionnelle. Les décors reflètent parfaitement les maisons des années 1970 et de nombreux éléments de l’histoire du Québec sont expliqués par des lettres, des dépliants ou de la narration. Les graphismes ne sont pas dignes d’un jeu AAA, mais sont quand même très efficaces pour ce type de jeu, surtout venant d’un studio indépendant.
Le bruitage du jeu est presque aussi important que l’histoire elle-même. Les bruits du vent, de la neige qui tombe, des pas et même les cris des loups sont parfaitement reproduits afin d’ajouter à l’esprit mystérieux et à la tension grandissante de l’aventure. La musique d’ambiance, composée par le groupe québécois CuréLabel, vient compléter le tout d’une manière presque parfaite et ajoute au folklore de l’histoire, tout en ayant une petite touche de modernité.
Un portage bien ordinaire
Je vais aller droit au but, cette version de Kona ne passera pas à l’histoire. En effet, aucune nouvelle fonctionnalité n’a été ajoutée pour la sortie du jeu sur Nintendo Switch. J’aurais bien aimé voir la possibilité de toucher les indices ou changer les pages de notre calepin directement sur l’écran de la Switch, comme c’est le cas dans LA Noire, par exemple. De plus, plusieurs ralentissements se produisent lorsque l’on se promène dans la neige.
Conclusion
En conclusion, malgré l’écriture de l’histoire qui manque quelque peu de profondeur, Kona reste un très bon jeu indépendant qui rend honneur au folklore québécois de multiples façons. L’ambiance générale du titre et les nombreux revirements de situations permettent à eux seuls de passer un excellent moment. Certes, le portage, presque identique aux versions sorties en 2016, ne passera pas à l’histoire, mais le jeu est l’un des rares à être un peu moins cher sur Switch que sur PlayStation 4. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de vous procurer le jeu, l’occasion est bonne, surtout avec la possibilité d’y jouer sur la route.