Test de Outlast 2 sur Playstation 4 : l’horreur au niveau supérieur

La série Outlast du développeur montréalais Red Barrels a vu le jour peu de temps après la sortie de la PS4. Cette dernière sort des sentiers battus surtout en ce qui a trait au propos, mais aussi dans la mécanique de ses jeux. Le premier opus, bien qu’imparfait sur certains points, était franchement réussi et laissait présager un bel avenir pour le petit studio indépendant québécois. Est-ce que la suite de Outlast fait honneur à son prédécesseur ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 25 avril 2017
  • Style : Jeu d’horreur
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
  • Développeur : Red Barrels 
  • Éditeur : Red Barrels
  • Langue d’exploitation : Français et anglais
  • Disponible sur PC, PS4, et Xbox One
  • Testé sur PS4
  • Prix lors du test : 34,99 CAD / 29,99 €
  • Version envoyée par l’éditeur
  • Site officiel

Un scénario troublant

Bien que le titre semble vouloir nous faire dire le contraire, Outlast 2 n’est pas une suite proprement dite. En fait, les évènements se passent dans la même époque et dans le même univers que son prédécesseur. Toutefois, nous nous retrouvons cette fois en Arizona avec de tout nouveaux personnages.

En effet, nous contrôlons Blake Langermann, un cameraman qui travaille avec son épouse journaliste Lynn. Ces derniers décident de tenter d’élucider le meurtre d’une femme tristement nommée Jane Doe qui était en enceinte au moment de sa mort. Certains indices recueillis par le couple les amènent en hélicoptère dans un endroit reclus d’Arizona. À la suite de problèmes techniques avec leur moyen de transport, ils se retrouvent au sol, séparés, près d’une communauté religieuse extrémiste.

La séparation du couple est le centre du scénario d’Outlast 2. En effet, Blake tentera de retrouver son épouse par tous les moyens en infiltrant les disciples de Knoth qui l’ont enlevée suite à l’écrasement. Ces derniers, dans leur village, suivent les enseignements de leur chef qui les rend plus fous les uns que les autres. Actes violents et pratiques douteuses sont au rendez-vous lorsque l’on croise les villageois de la secte.

Au fil de l’histoire, on croise également une autre faction qui se trouve à être d’anciens disciples de Knoth, mais qui ne croyaient plus aux fondements de base de la secte. En effet, ils rejetaient l’hypothèse que la fin du monde viendrait avec la naissance de l’antéchrist. Blake, dans sa recherche de sa femme, se trouvera mêlé à cette guerre de faction et son rôle dans la prophétie deviendra très important.

Un jeu d’horreur en bonne et due forme

Jusqu’ici, les néophytes de la série diront qu’il n’y a rien d’impressionnant et que l’horreur du jeu n’est que peu perceptible. Toutefois, dans les faits, on se rend rapidement compte au début de l’aventure à quel point tous les prétextes sont bons pour pousser les effets visuels et sonores à l’extrême. L’atmosphère ainsi créée est troublante et souvent dégoûtante. Violence, sang et chair humaine sont au rendez-vous tout au long du jeu. Âmes sensibles et impressionnables, vous auriez intérêt à passer votre tour. Pour ma part, l’accumulation d’éléments sanglants m’a paru superflue au point qu’à un moment donné, on ne les voit plus vraiment.

Cela dit, en faisant abstraction du côté très sanglant de Outlast 2, ce titre est franchement efficace surtout dans la mise en place de l’atmosphère. On peut retrouver deux grands types d’environnements : le village et l’école primaire. En effet, la grande majorité du jeu se trouve dans le village précédemment mentionné et ses environs. Contrairement au premier opus qui se passait dans un asile, cette fois-ci, l’envergure du milieu est beaucoup plus imposant ce qui en fait un changement très appréciable. Regroupements de petites maisons, chapelle, petite école ainsi qu’une mine sont quelques exemples de lieux rencontrés dans les environs du village regroupant les disciples de Knoth.

Le deuxième environnement d’importance, n’ayant pas de lien vraiment avec le premier mentionné, est l’école primaire. En effet, cette dernière est visitée à plusieurs moments de l’histoire, mais en petites sections. Celles-ci sont en fait des flashbacks de la jeunesse de Blake où il a rencontré sa femme, mais également une amie qui a subi un destin tragique. Contrairement au village, l’école nous amène dans une atmosphère de solitude très poignante qui, à de nombreux moments, nous fait faire le saut ou même nous donne la chair de poule. Personnellement, je ne suis pas très impressionnable en ce qui a trait aux films ou jeux d’horreur, mais ces flashbacks, notamment vers la fin du jeu, sont particulièrement intenses.

Un système de jeu hors du commun

Outlast 2 reprend le même concept que son prédécesseur. Il n’y a rien de nouveau ici, mais c’est ce qui rend le titre de Red Barrels si unique. En effet, le personnage principal n’a qu’à sa disposition une caméra vidéo et ses jambes. Aucun combat ni arme ne sont retrouvés dans le jeu.

La caméra sera donc notre meilleure amie pendant tout le récit, car elle nous permet d’enregistrer des moments importants du scénario pour ensuite les regarder de nouveau. Les commentaires que Blake leur apporte peuvent parfois amener à des pistes pour le déroulement de l’aventure. Cet élément est nouveau dans la série et est un ajout apprécié. De plus, la caméra nous permet également d’utiliser un mode vision de nuit, comme dans le premier opus. Les environnements sont constitués d’une noirceur constante nous poussant à utiliser cette fonction. Toutefois, il faut le faire avec parcimonie, car il utilise grandement les piles de la caméra qui doivent être remplacées. Ces dernières doivent être trouvées dans l’environnement.

Pour ce qui est de l’action en tant que telle, comme indiqué, il n’est pas possible de se défendre face aux différents assaillants d’Outlast 2. Nos seuls moyens de défense sont la course et la possibilité de se cacher. Nous sommes tellement habitués d’avoir des armes dans les jeux vidéos que c’est un grand changement dans notre façon de jouer. Toutefois, personnellement, j’ajouterais des éléments de l’environnement qui pourraient être interactifs. En ce moment, ces derniers sont très limités. En effet, à part barrer certaines portes derrière nous ou se cacher dans des casiers ou des barils, la course est pas mal une des seules façons de se défendre.

Conclusion

Outlast 2 est une expérience difficile par moment, éprouvante même. Cela dit, les amateurs du genre ressentiront une certaine fierté d’avoir passé au travers. Néanmoins, cette aventure ne s’adresse pas à tout le monde. Il faut avoir le cœur solide tant au niveau de l’atmosphère lugubre et terrifiante qu’au niveau des images sanglantes et violentes que les concepteurs de Red Barrels nous envoient si souvent tout au long du récit.

Cette suite à la série du développeur montréalais n’est pas sans faille, mais est d’une efficacité impressionnante. On sent que le but premier était d’effrayer voire même déranger moralement les joueurs. Et franchement, c’est réussi. À mon avis, il ne manque que peu de choses pour amener cette série à un autre niveau. Par exemple, un scénario peut être tordu sans être trop complexe. Également, comme j’ai déjà mentionné, l’ajout d’éléments interactifs dans l’environnement rendrait plus vivant le déroulement de l’aventure et enlèverait un peu le trop grand accent mis sur la caméra.

Test de Outlast 2 sur Playstation 4 : l’horreur au niveau supérieur
"Nouvelle entrée dans la série, Outlast 2 nous amène dans un monde où l'horreur est prédominante. Ramenant les éléments du premier opus qui ont fait sa notoriété, Red Barrels nous amène une fois de plus dans des environnements et dans un récit plus lugubre et sanglant que jamais. "
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