Est-ce que l’on peut considérer les jeux vidéos comme une forme d’art ? À une certaine époque, les limitations artistiques étaient surtout liées au nombre de pixels et à la puissance limitée des consoles. De nos jours, les artistes ont la possibilité de laisser aller leur imagination et d’offrir des graphismes capables de faire pâlir de jalousie les studios d’animations. S’il y a bien un titre qui frôle admirablement la mince ligne entre un film d’animation et un jeu vidéo, c’est celui que j’ai testé pour vous : Little Nightmares.
Fiche technique
- Date de sortie : 24 avril 2017
- Style : Puzzle-Plateformer
- Classement ESRB / PEGI : ESRB T / PEGI Adolescent
- Développeur : Tarsier Studios
- Éditeur : Bandai Namco Entertainment
- Langue d’exploitation : Aucune voix et sous-titre français
- Disponible sur PC, Xbox One et PlayStation 4
- Testé sur PS4
- Prix lors du test : 24,99 $ CA / 19,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
La fille à l’imperméable jaune
Vous vous réveillez d’un cauchemar dans lequel une femme habillée en geisha se retourne et vous regarde. Ce cauchemar semble être assez pour vous faire partir à l’aventure. Pourquoi êtes-vous dans cet endroit ? On ne le sait pas ! Est-ce que vous êtes vraiment une fille ? On ne le sait pas ! Est-ce que votre but c’est vraiment de quitter l’endroit où vous êtes ? Aucune idée ! Bref, l’histoire manque indéniablement d’éléments concrets pour y donner ne serait-ce qu’un semblant d’histoire.
Durant votre parcours, vous croiserez des êtres aux allures abominables qui mangent de la viande et qui tentent de vous attraper. Vous croiserez aussi d’autres créatures de votre taille qui semblent elles aussi se tirer du danger tout comme vous. Sans oublier des personnes pendues au plafond et des traces de sang un peu partout. C’est glauque, sanglant et pas clair du tout.
En poussant un peu, on pourrait essayer d’y voir une critique sur la surconsommation ou alors une sorte de fable sur le passage à l’âge adulte à travers les peurs des enfants, mais ce n’est que des théories. Rien n’est expliqué et l’on y joue sans jamais vraiment comprendre pourquoi.
Les contrôles : mon principal cauchemar
J’ai rarement eu autant de problèmes avec les contrôles dans un jeu. En fait, le jeu me rappelle énormément les vieux jeu sur ordinateur vers la fin des années 90. Ces derniers tentaient d’offrir un visuel se rapprochant d’un film d’animation. En revanche, ils avaient des contrôles excessivement rigides.
Dans Little Nightmares, prendre un objet est compliqué, se déplacer avec un objet est difficile et s’accrocher à quelque chose est souvent pénible. En plus, on doit souvent être dans le bon angle pour bien effectuer une action, sinon ça ne fonctionne pas. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai essayé différentes façons de résoudre un problème. Finalement, ma première solution était la bonne, car l’animation n’avait simplement pas fonctionné.
J’ai aussi eu d’autres bogues au niveau des animations, plus particulièrement pendant que je devais me sauver des monstres du jeu. Alors que j’étais dans une position sécuritaire et à bonne distance de la main de l’ennemi, celle-ci s’est allongée alors que mon personnage s’est figé et l’ennemi m’a attrapé sans raison. Bref, ce n’est pas tout à fait au point et il semble y avoir une certaine rigidité dans les mécaniques de déplacements et d’animations.
Digne d’un film d’animation
Le jeu est réellement digne d’un film d’animation. La qualité visuelle est de très haut niveau, le détail de chacune des pièces que l’on visite est extraordinaire. Ce n’est pas un jeu d’horreur à proprement parler, mais il se passe dans une ambiance d’horreur. Chaque élément accompagnant le décor de chacune des pièces est bourré de petits détails qui servent à agrémenter l’ambiance unique du jeu. Bref, le travail accompli par les artistes pour donner vie à ce jeu est réellement d’un niveau cinématographique. Par contre, le jeu a beaucoup de pièces sombres et, malgré le petit briquet que porte notre héroïne, on a souvent de la difficulté à se repérer.
Un peu court…
Les casse-têtes sont, pour la plupart, assez simples à réussir. Le plus gros de la difficulté vient surtout des problèmes liés aux contrôles et à l’animation. Si vous êtes le moindrement attentif aux différents environnements, vous ne mettrez pas plus de six heures pour faire le tour du jeu. Il n’y a pas d’intérêt à vouloir jouer à nouveau la courte aventure. Je n’aurais pas nécessairement voulu 10 heures de plus. Par contre, j’aurais bien aimé que le jeu soit entrecoupé de cinématiques qui auraient donné une plus grande durée et un peu de profondeur au jeu.