Au fil des années, la série Ghost Recon, inspirée de l’oeuvre de Tom Clancy, a permis aux joueurs d’intégrer une escouade tactique militaire à travers le monde et les époques. Ce dernier opus, Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands, nous plonge dans l’univers du cartel bolivien et, pour une première fois, dans un monde complètement ouvert. Est-ce que cette liberté de mouvements et d’actions s’arrime bien avec le tir tactique?
Fiche technique
- Date de sortie : 7 mars 2017
- Style : Jeu de tir tactique
- Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : Ubisoft Paris
- Éditeur : Ubisoft
- Langue d’exploitation : Français et anglais
- Disponible sur PC, PS4 et Xbox One
- Testé sur Playstation 4
- Prix lors du test : 79,99 $ CA / 59,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
Un pays déchiré
Tom Clancy’s Ghost Recon prend place en Bolivie où le cartel de la drogue met le pays à feu et à sang. Dirigée par El Sueño, tête dirigeante sanguinaire du cartel de Santo Blanco, l’organisation criminelle dirige le pays en ayant corrompu le gouvernement. De plus, ses actions récentes, dont le bombardement de l’ambassade des États-Unis à La Paz, la propulsent de plus en plus à un rang d’organisation terroriste.
Les Ghosts sont donc envoyés pour tenter de remettre de l’ordre dans le pays tout en ayant comme mission de démanteler le cartel qui est la source de tous les problèmes. Ces Ghosts (ou Ghost Recon) sont une unité élite de l’armée américaine constituée de quatre membres: Nomad (leader et spécialiste support), Weaver (tireur d’élite et spécialiste des armes), Holt (ingénieur d’équipe et spécialiste des drones) et Midas (spécialiste du combat en équipe ainsi que des véhicules).
Le jeu coopératif au centre de l’expérience
Ce n’est pas un hasard si l’équipe des Ghosts est constituée de quatre membres. En effet, Wildlands fonctionne en escouade du début à la fin. Lors de jeu en solo, la présence des trois autres membres de l’équipe nous aide à accomplir nos missions et nos tâches. Du moment que nous jouons avec des joueurs en ligne (amis ou autres joueurs aléatoires), les membres de l’équipe disparaissent pour laisser la place à nos compagnons de jeu. Fait intéressant, Wildlands, étant toujours connecté, nous permet de rejoindre directement les parties de nos amis et l’expérience se fait de façon transparente. Le seul moyen de savoir que nous sommes dans une partie coopérative et non solo, est la présence des membres de l’équipe contrôlés par l’ordinateur.
Justement, au niveau de ces personnages, pour les quelques fois que je les ai utilisés, je ne peux pas dire que j’ai été particulièrement impressionné par l’intelligence artificielle. Rien de catastrophique, mais rien d’exceptionnel. Disons qu’ils ne donnent pas nécessairement le goût de leur donner des commandements outre la fonction de tir synchronisé. Cette dernière permet de marquer un ennemi qui sera ensuite éliminé en fonction d’un tir combiné entre le joueur et l’ordinateur. Cette même fonction est « disponible » en mode coopératif. Toutefois, il s’agit uniquement de marquer l’ennemi et le moment de l’élimination doit être coordonné entre les joueurs. Donc, sans micro, cette fonction est plutôt inutile. J’aurais aimé que l’utilisation de cette technique soit aussi capitale en mode coop qu’en solo. Disons qu’un incitatif en points d’expérience par exemple aurait poussé les joueurs à l’utiliser un peu plus.
Un monde ouvert impressionnant
Comme précédemment mentionné, Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands nous propose un territoire de la Bolivie d’une grande étendue. En fait, la carte des environnements où nous pouvons nous déplacer m’est apparue comme une des plus grandes que j’ai eu la chance de voir.
Pour nous diriger quelque peu dans cette immensité, les développeurs d’Ubisoft Paris ont séparé la carte en différentes sections dites provinces, dirigées par un membre distinct du cartel. Ces dernières possèdent des environnements bien différents les uns des autres. Par exemple, on peut passer d’une forêt luxuriante vers des déserts ou des mines assez rapidement.
Également, la division en provinces permet plus facilement de circonscrire les actions des joueurs dans ces zones et ainsi favoriser la complétion de ces dernières. De plus, chacune possède un niveau de difficulté poussant les joueurs à suivre une courbe de progression pour passer à travers de la carte.
Ce fonctionnement crée en quelque sorte un cheminement vers la fin du jeu qui s’avère être le démantèlement du cartel, mais surtout de faire tomber sa tête dirigeante, El Sueño. Pour arriver à rencontrer ce dernier, les joueurs doivent tout d’abord arrêter les sous dirigeants du cartel qui sont répartis en quatre tâches principales: contrebande, influence, production et sécurité. Dans chaque province, Wildlands nous propose cinq missions d’histoire avant de nous rendre au patron. La séquence est toujours la même, mais ces missions sont quand même originales et agréables à jouer.
Du contenu… il n’en manque pas!
Outre les différentes missions liées à l’histoire, on retrouve dans Ghost Recon Wildlands un nombre impressionnant de contenus supplémentaires dans chacune des provinces dirigées par le cartel. Différentes missions secondaires peuvent être complétées permettant ainsi d’améliorer son personnage. Sans entrer dans le détail pour l’instant sur ce dernier point, notons que la progression est intimement liée à ces missions.
Premièrement, les missions des rebelles, lorsque complétées, permettent d’améliorer certaines caractéristiques du personnage, mais également le lien entre cette organisation et les Ghosts. En effet, plusieurs types d’objectifs doivent être réussis pour accumuler des ressources pour les rebelles. Donc, plus ces dernières augmentent, plus le lien de confiance grandit et permet à notre personnage ou à notre équipe d’utiliser l’aide des membres de la résistance. Que ce soit pour recevoir des véhicules sur demande, le tir d’un mortier ou la détection des cibles ennemies, l’apport des rebelles peut être grandement apprécié par moment.
Deuxièmement, un grand nombre d’éléments augmentant la force de notre personnage sont dissimulés dans chacune des provinces. Ceux-ci peuvent être séparés en trois grands groupes: les points d’habiletés, les médailles et les armes/améliorations d’armes. Généralement, ces regroupements se retrouvent dans des bases ennemies réparties un peu partout sur le territoire.
Finalement, comme plusieurs jeux d’Ubisoft, on retrouve également des éléments à collectionner non essentiels au jeu, mais permettant de connaître un peu plus le fond de l’histoire. Ces éléments sont appelés Dossiers Kingslayer et sont répartis eux aussi dans les différentes provinces de Ghost Recon Wildlands.
Les moyens de transport boliviens
Bien souvent, qui dit jeu à monde ouvert, dit véhicules. Ghost Recon Wildlands ne fait pas exception à la règle. En effet, plusieurs types de moyens de transport sont présents dans le jeu. Que ce soit des voitures, des camions, des hélicoptères ou même des avions, nous sommes servis dans cette facette du titre. De plus, chaque faction possède en quelque sorte ses propres moyens de déplacement.
Pour ma part, bien que j’ai aimé utiliser les différents moyens de transport dans Wildlands, je ne peux pas dire que c’était franchement réussi. Les contrôles ne sont souvent pas au rendez-vous et j’ai été aux prises avec un bogue plutôt frustrant avec certains véhicules.
Tout d’abord, pour ce qui est des contrôles, je trouve que certains camions n’ont aucune tenue de route. Parfois, nous avons l’impression d’être dans un jeu d’arcade. Pour ceux qui s’attendraient à des contrôles comme ceux retrouvés dans Grand Theft Auto, vous serez déçus. Ensuite, en ce qui à trait au bogue, selon mes lectures, il était connu par Ubisoft et n’était pas réglé trois semaines après la sortie du jeu. Ce dernier affecte la vitesse des véhicules, surtout terrestres, en utilisant des manettes un peu plus vieilles. Dans mon cas, je ne pouvais utiliser qu’une de mes manettes qui n’était pas affectée par le problème.
Progression et personnalisation… pour tous les goûts!
Comme précédemment mentionné, Wildlands possède un système de progression en plusieurs points. Tout d’abord, toutes les actions que nous entreprenons nous donnent des points d’expérience. Ceux-ci nous amènent à augmenter de niveau et ainsi débloquer certaines habiletés spéciales du personnage et à l’équipement de ce dernier (son drone par exemple).
Une fois débloquées, ces habiletés doivent être achetées à l’aide de points d’habileté et des provisions rebelles accumulées dans les missions secondaires. Personnellement, j’ai trouvé tout ce système bien ficelé. Toutefois, pour les gens qui ne se limitent pas à l’histoire principale, la quantité importante d’habiletés et d’augmentation au personnage mènent ce dernier à des caractéristiques provenant plus d’un jeu d’arcade que d’une simulation d’escouade tactique.
Finalement, pour ce qui est de la personnalisation, elle se traduit par l’aspect visuel du personnage ainsi que par l’amélioration de l’arsenal du joueur. Tout d’abord, si vous aimez passer du temps sur l’esthétique de votre personnage, vous serez servis. Vêtements, accessoires et éléments physiques sont présents en grand nombre et accessibles au fur à et à mesure que nous progressons dans le jeu.
Pour ce qui est des armes, elles sont présentes en grand nombre dans cet opus. Encore une fois, la quantité d’éléments possibles à ajouter à notre armement préféré est impressionnante. Contrairement à l’aspect visuel, cette personnalisation change les attributs des armes et nous aide grandement dans le jeu. Par contre, à mon avis, les différences entre les armes d’une même classe (fusil d’assaut, fusil de précision, etc.) ne sont pas assez grandes et font en sorte que l’on finit presque toujours à utiliser nos favorites.
Conclusion
Tom Clancy’s Ghost Recon Wildlands m’a surpris. Honnêtement, je ne pensais pas apprécier le jeu de cette manière. Je ne suis pas un amateur de jeu de guerre proprement dit, mais ce dernier opus d’Ubisoft m’a plu. Je pourrais le comparer à un mélange entre The Division, Far Cry 4 et Grand Theft Auto. Le seul problème de cet amalgame est que Wildlands reprend les concepts qui ont fonctionné dans ces jeux, mais en ne réussissant pas à les rendre aussi efficaces. Donc, il fait bien dans tout, mais sans toutefois être excellent.
Également, lorsque j’ai constaté la grandeur de la carte, j’avais l’impression que je trouverais le jeu redondant. Après quarante heures de jeu, je ne peux pas dire que ça m’est arrivé. Par contre, c’est peut-être dû au fait que j’ai pas mal joué uniquement avec des amis. Avoir été tout seul avec les équipiers contrôlés par l’ordinateur, mon expérience aurait peut-être été moins satisfaisante.
Finalement, je trouve dommage que certains irritants aient miné mon expérience de jeu. Généralement, je suis assez conciliant face à ces derniers, mais étant donné qu’ils sont assez nombreux, ils m’ont laissé perplexe à quelques reprises. Comme mentionné plus tôt, l’histoire de la manette, les problèmes de textures au niveau du graphisme et l’intelligence artificielle inconstante sont tous des exemples d’irritants qui font de Wildlands un très bon jeu, mais qui ne flirte pas nécessairement avec l’excellence.