En 2012, la majorité des sites web spécialisés en jeux vidéo avaient placé Dishonored parmi leurs trois meilleurs jeux de l’année et donc on considérait le tout comme un très bon succès pour le lancement d’une franchise. Celui-ci s’était particulièrement démarqué en créant un mélange original qui nous rappelait la série Assassin’s Creed dans une vue à la première personne et dans un univers « steampunk » que j’aimais bien comparer aux premiers Bioshock. C’est donc sans surprise que Bethesda nous annonçait en 2015 que Arcane Studios était déjà en train de travailler sur Dishonored 2 au grand bonheur des nombreux amateurs du premier titre. Or, les suites sont souvent une manière d’amener les idées du premier jeu à un autre niveau, mais il y a aussi un risque d’y trouver une aventure qui n’arrive pas à la cheville du précédent. De quel côté doit-on pencher après avoir joué à Dishonored 2 ?
Fiche technique
- Date de sortie : 10 novembre 2016
- Style : Action et Aventure
- Classement ESRB/PEGI : ESRB M / PEGI 18
- Développeur : Arcane Studios
- Éditeur : Bethesda Softworks
- Langue d’exploitation : Français et Anglais
- Testé sur Xbox One
- Disponible sur PC, Xbox One et PlayStation 4
- Prix lors du test : 79,99 $ CA / 47,99 €
- Site officiel
- Version envoyée par l’éditeur
15 ans plus tard, même combat
Dishonored 2 se déroule 15 ans après les événements du premier chapitre. Les années se sont écoulées et Corvo Attano a réussi à redonner le trône à Emily Kaldwin qui règne sur Dunwall depuis maintenant quelque temps. Sous sa gouverne, la ville a continué de prospérer et Corvo en a profité pour entraîner la jeune Emily à se protéger contre de potentiels assassins afin qu’elle évite de connaître le même tragique sort que sa défunte mère. Cependant, une série de meurtres vient faire taire de nombreux détracteurs d’Emily et plusieurs suspectent qu’elle et son mentor sont derrière ces assassinats. Lors d’une soirée qui commémore la mort de Jessamine Kaldwin, la sorcière Delilah Copperspoon apparaît en plein centre de la salle du trône et proclame être la demi-sœur de la mère d’Emily et la digne héritière du royaume. En quelques instants, elle et ses soldats éliminent les loyaux gardes de notre reine en plus de dérober Corvo de ses pouvoirs. Encore une fois, ce sera à vous de dissiper tous les doutes qui planent contre notre personnage et de contrecarrer les plans de cette nouvelle antagoniste.
Dishonored 2 débute en nous laissant le choix de jouer avec Emily ou Corvo. Les deux sont axés vers une jouabilité opposée puisqu’on présente Corvo comme une machine de guerre qui fonce vers ses ennemis alors que Emily pratique plutôt la furtivité et s’assure de ne jamais se faire repérer. Bien que les personnages puissent utiliser les deux jouabilités, vous devrez toujours garder l’approche adéquate en tête selon votre protagoniste si vous voulez minimiser le degré de chaos que vous laissez derrière vous. Lors de l’introduction, qu’importe votre choix, l’autre personnage se verra lancer un sort et être transformé en statue. L’aventure sera adaptée en conséquence et narrée par le personnage choisi. Même si l’histoire demeure la même, hormis quelques dialogues, vous pourrez prendre une approche complètement différente en vous plongeant dans Dishonored 2 une deuxième fois.
Facile de s’y perdre
Un autre aspect qui, à mon avis, fait la force de ce second opus, c’est qu’il est très facile de se perdre dans tous les éléments secondaires que le jeu nous propose. Comme je le mentionnais, avec Emily, c’est particulièrement important que les gardes ennemis ne soient pas en mesure de nous repérer. Il devient primordial de prendre son temps, de se promener de manière à faire le moins de bruit possible, d’anticiper les mouvements de nos ennemis, de ne pas foncer aveuglément dans chaque salle et surtout de cacher les corps de nos victimes. Le dernier aspect est d’ailleurs celui avec lequel je me suis le plus amusé dans mes premières heures dans Dishonored 2. C’est là que j’ai constaté le souci du détail des développeurs. Je l’ai d’abord remarqué en décidant de lancer un corps dans une fontaine pour le voir être désintégré en seulement quelques instants par les poissons qui s’y trouvaient. C’est assurément une manière originale de se débarrasser de toutes traces de notre passage. Le jeu est parsemé de ce genre de possibilités qui nous donnent constamment l’impression de découvrir une toute nouvelle expérience.
Bien user de ses talents
Toujours du côté de la jouabilité, j’ai trouvé un malin plaisir à utiliser l’ensemble de mes pouvoirs pour maximiser ma furtivité. D’ailleurs, j’étais impressionné par la quantité d’outils que le jeu nous offre pour nous permettre de passer à travers le jeu sans éveiller les soupçons. On nous propose donc un arbre de talents qui nous permet de choisir ce qui se prête mieux à notre jouabilité par exemple, un pouvoir qui nous permet de désintégrer un corps qui m’a été bien utile. C’est grâce à la diversité de cet arbre de talent qu’on arrive à varier le plus notre jouabilité d’une partie à l’autre. Pour ma part, il n’y a rien que je trouvais plus amusant que d’utiliser le pouvoir de téléportation pour me déplacer d’un obstacle à l’autre pour éviter les ennemis. En plus, pour vous aider, Arcane Studios vous offre amplement d’endroits pour se cacher et éviter les ennemis. Le design de niveau est vraiment à point pour maximiser cet aspect et on se sent toujours très valoriser par les petits chemins cachés qu’on réussit à trouver. À ce niveau, on peut vraiment dire que Dishonored 2 a fait plusieurs pas en avant par rapport à l’opus précédent. Qui plus est, d’un niveau à l’autre, j’ai trouvé que les designs étaient très variés et nous forçaient à utiliser diverses stratégies si bien que je ne trouvais pas du tout la jouabilité redondante. Il n’y a pas une technique magique qui vous permettra de passer à travers tout, il faudra toujours s’ajuster au nouveau design de chaque niveau.
Si on se tourne du côté des éléments secondaires, Dishonored 2 a réussi à me rendre totalement accroc à la quête aux runes et bonecharms qui étaient cachés un peu partout dans chaque niveau. La majorité d’entre eux ont nécessité que j’use de ruse pour mettre la main dessus. De plus, c’est grâce à eux qu’on arrive à développer les habiletés de notre personnage afin de le rendre plus puissant et rendre notre expérience plus amusante. En même temps, j’en profitais aussi pour visiter tous les recoins afin de découvrir les autres secrets que renfermait le jeu comme les nombreux histoires et détails qu’on peut retrouver en lisant chaque petite feuille de note cachée un peu partout. Certains détails vont même vous permettre d’en comprendre davantage sur l’histoire. C’est là que l’on constate toute la profondeur du scénario. Un scénario qui en plus est très complet et intéressant à suivre du début à la fin grâce à plusieurs mystères qu’on verra être révélé tranquillement d’un à l’autre jusqu’à une fin qui aura été conçu selon votre style de jeu.
Un chef d’oeuvre
Dishonored 2 est aussi un chef d’œuvre au niveau visuel et pas nécessairement à cause d’une qualité graphique exceptionnelle. Bien que les graphismes soient très bien, c’est le paysage et la profondeur des scènes qui nous transportent aussi facilement dans ce sombre, mais bel univers. Encore une fois, les développeurs n’ont pas lésiné sur les détails puisque chaque élément de décors a été conçu pour bien s’agencer avec le style steampunk de l’atmosphère de l’aventure que ce soit les sofas, les appareils électroniques, moyens de transport, etc. J’ajouterais aussi que contrairement au premier opus, chaque ville de Dishonored 2 est très vivante. Il y a une panoplie de personnages qui vous attendent afin de vous proposer une nouvelle quête secondaire ou d’autres qui entretiennent diverses discussions qui nous permettent d’en apprendre un peu plus sur l’univers. Rien n’est laissé au hasard et c’est ce qui fait la beauté de ce titre.
Une IA à point
Le dernier élément digne de mention que Arcane Studios a grandement amélioré, c’est l’intelligence artificielle. On ne peut pas dire qu’elle est parfaite puisque le cône de vision des ennemis semble ridiculement petit et ne doit pas aller plus loin que 45 degrés devant le personnage, mais c’est tout de même bien mieux que l’opus précédent auquel j’ai rejoué il y a quelques semaines. Par contre, à défaut d’avoir un large champ de vision, les gardes sont plutôt alertes et ils ne vont pas hésiter à demander de l’aide à leurs alliés dans les parages afin de courir après vous. C’est ainsi que notre personnage peut rapidement perdre le contrôle et se faire assassiner par un groupe d’ennemis trop imposant pour qu’il puisse s’en sortir indemne. Puis, un peu plus loin dans l’aventure, on découvre les soldats robots qui sont en mesure de nous éliminer d’un seul coup. Ils sont particulièrement puissants et sont excellents pour détecter tous les mouvements dans les parages. Cependant, en usant de vos habiletés vous pouvez vous servir de leur puissance à votre avantage en les rendants aveugles les forçant à attaquer vos autres ennemis.
Pas tout à fait parfait
Là où j’ai un peu moins apprécié le jeu, c’est au niveau de son système de sauvegarde qui fonctionne un peu à l’ancienne en nous obligeant à activer pratiquement chaque enregistrement de manière manuelle grâce au bouton option. Il faut donc passer au menu à chaque fois ce qui devenait parfois un peu embêtant. J’aurais préféré que le jeu fasse plus de sauvegardes automatiques par exemple à chaque fois qu’on mettait la main sur une nouvelle note ou un nouvel indice. Comme mon but était de passer à travers chaque niveau de manière complètement furtive, je devais être alerte sur les sauvegardes pour ne pas avoir à recommencer trop loin.
Conclusion
Dans l’ensemble, Dishonored 2 est un bon jeu, mais surtout une excellente suite qui a réussi à bâtir autour des forces du premier opus en peaufinant plusieurs éléments pour rendre l’expérience encore meilleure cette fois. Malgré le jeu des acteurs un peu décevant, on peut dire que la profondeur de la jouabilité et les possibilités très variées vont faire passer la quinzaine d’heures que propose le titre pour y passer à travers une première fois. Pour moi, il s’agit d’un jeu que je recommande grandement tant que vous avez pris le temps de compléter le premier opus.